“Soirée électorale dramatique pour le PSOE et réaction drastique et rapide de Pedro Sánchez le lendemain matin” : El País résume ainsi la réponse du Premier ministre espagnol, après la débâcle de la gauche lors des élections régionales et muncipales, dimanche 28 mai. Un résultat qui l’a amené le lendemain à “annoncer la dissolution du gouvernement et à convoquer des élections générales (législatives) cet été”, qui devaient initialement se dérouler en décembre, poursuit El Mundo.
Le Parti populaire (PP, droite conservatrice) a réuni 31,5 % des voix, contre 28,1 % pour le PSOE, indique Le Monde. “Devancé depuis des mois dans les sondages par le PP”, qui souhaitait transformer ces élections en “référendum anti-Sánchez”, le PSOE a aussi souffert des tensions au sein du gouvernement, explique le journal.
Au pouvoir depuis 2018, le chef du gouvernement “a pris tous les commentateurs de court en annonçant la tenue d’élections générales anticipées le 23 juillet prochain”, indique Le Figaro. “J’assume les résultats [de dimanche] et je pense qu’il est nécessaire de donner une réponse et de soumettre notre mandat démocratique à la volonté populaire”, a-t-il déclaré hier soir dans une allocution télévisée, “la mine grave” [Le Monde].
“Dans un geste tout droit sorti du manuel du parieur politique, [le Premier ministre espagnol] a évité six mois d’usure supplémentaire et transformé l’élection anticipée en une chance de rallier la gauche”, ironise Politico. Une décision qui intervient alors que la presse espagnole et européenne soulignent la nette progression de l’extrême droite et son parti Vox qui termine en troisième position avec un résultat de 7,19 % [Le Monde].
Montée de l’extrême droite“Le résultat électoral qui a coloré la carte de l’Espagne en bleu (PP) et en vert (Vox) […] met en péril de nombreuses avancées obtenues tout au long de la législature, en particulier celles qui ont trait aux droits des femmes et aux [droits LGBT]”, estime le quotidien de gauche Público. Le parti d’ultra droite Vox de Santiago Abascal “est devenu la clé de la gouvernabilité dans de nombreuses régions autonomes et conseils municipaux”, constate le média.
“Sur les dix régions gouvernées par les socialistes directement ou dans le cadre d’une coalition, [la droite] en a conquis six”, fait savoir Le Monde. Valence, Séville et Saragosse, qui comptent parmi les cinq premières villes espagnoles, passent aussi aux mains du PP [Le Figaro]. Mais ce dernier “devra toutefois compter sur l’appui de l’extrême droite de Vox […] car il n’y dispose pas de la majorité absolue” [Le Monde]. Une “équation problématique” pour le parti “qui essaie de projeter une image modérée et qui a déjà été embarrassé par les prises de position de la formation ultranationaliste”, ajoute le journal du soir.
Egalement connu pour ses positions climatosceptiques, Vox réclame “l’abrogation de nombreuses lois progressistes adoptées ces dernières années en Espagne, comme celle contre les violences faites aux femmes”, note France info. Son autre cheval de bataille est l’unité de l’Espagne, s’opposant “frontalement au système décentralisé espagnol” et aux partis indépendantistes basques et catalans. Enfin, à l’instar “des autres partis d’extrême droite européens”, Vox est partisan d’une ligne dure face à l’immigration illégale, souligne France info.
Présidence du Conseil de l’UELes milieux européens regarderont donc “de très près le résultat des législatives espagnoles”, qui auront une incidence directe sur la présidence tournante du Conseil de l’Union Européenne “que Madrid doit assumer à partir du 1er juillet”. “Une vitrine que le chef de l’exécutif avait en ligne de mire et sur laquelle le gouvernement travaille depuis des mois”, rappelle El Mundo.
À LIRE AUSSILa présidence tournante du Conseil de l’Union européenneL’Espagne a de nombreux dossiers sur la table, notamment le Pacte migration et asile, “dossier clivant sur lesquelles les sensibilités nationales sont très vives” [Les Echos]. Si le Partido Popular revenait au pouvoir, “il y aurait fatalement […] une phase de transition au cours de laquelle les ministres devraient se familiariser avec des dossiers européens souvent complexes”, qui aurait aussi pour conséquence de “réorienter les priorités de l’Espagne”, analysent Les Echos.
À LIRE AUSSIQu’est-ce que le Pacte européen sur la migration et l’asile ?Le chef de l’exécutif prend le risque de convoquer ce scrutin “dans un moment où la droite, qui a fait preuve d’une extraordinaire mobilisation autour du message d”abrogation du sanchisme’, a le moral au beau fixe”, remarque El País. “Mais [Pedro] Sánchez a déjà pris des décisions du même genre par le passé”, tempère le journal : en 2019, il avait convoqué des élections anticipées qui s’étaient soldées par la victoire du PSOE.
Les autres sujets du jour EnvironnementL’article Espagne : des législatives anticipées en juillet après un revers électoral pour la gauche est apparu en premier sur Touteleurope.eu.
Le 3 juin prochain, les portes d’Europa Expérience resteront ouvertes un peu plus longtemps. Le volume sonore devrait lui aussi être un peu plus élevé qu’à l’accoutumée. Situé place de la Madeleine, l’espace européen participe à la 22e édition de la Nuit Blanche.
De 19h à minuit, s’entremêleront performances visuelles et musique électronique. Un programme original et festif pour ce lieu pensé pour mieux comprendre l’Union européenne et ouvert il y a un an. Récemment, Europa Expérience a accueilli des événements pour la nuit européenne des musées ou encore la journée internationale des droits des femmes. Cette approche traduit “une volonté de diversifier les publics”, explique Isabelle Coustet, cheffe du bureau du Parlement européen en France et correspond “aux valeurs portées par la construction européenne”. Avec la Nuit Blanche, le lieu espère attirer “des amateurs d’art contemporain, des jeunes qui viennent chercher la dimension un peu festive de l’événement”, précise-t-elle.
À LIRE AUSSIEuropa Expérience : l’espace ludique et immersif sur l’Union européenne fête son premier anniversaire à Paris Qu’est-ce que la Nuit Blanche ?Comme son nom l’indique, la Nuit Blanche est une manifestation culturelle qui se tient chaque année à Paris durant toute la nuit. Dans la nuit du samedi 3 au 4 juin, les Parisiens pourront découvrir des artistes contemporains qui proposent des performances inédites à travers de nombreux lieux, parfois insolites, de la capitale. Près de 200 événements seront organisés pour cette édition qui mettra à l’honneur la Seine.
Traditionnellement organisé au mois d’octobre l’événement va désormais profiter de la douceur du début du mois de juin. Une chose reste inchangée, la gratuité de l’ensemble des performances.
Vidéo & musiqueA partir de 19h, le cinéma à 360° situé au sous-sol d’Europa Expérience cessera de projeter les contenus qui plongent habituellement le spectateur dans l’histoire contemporaine de l’Union européenne et ses défis actuels. A la place, plusieurs artistes investiront le petit hémicycle et ses neuf projecteurs.
Parmi eux, Dominika Žáková, Veronika Zúbek Kocourková et Jonatán Pastirčák feront émerger une “comète audiovisuelle”. Proposés par l’institut slovaque de Paris, ces artistes aux multiples casquettes (artiste visuel, réalisateur, compositeur) vont unir leurs forces pour proposer une projection vidéo inédite. “Venez et laissez-vous emporter par une vague de couleurs vives ; ravissez vos sens et abandonnez-vous aux vibrations colorées”, annonce le site de la Nuit Blanche.
Le projet slovaque alternera avec un second baptisé : ♢♢♢♢♢ (GEM). Derrière ce nom énigmatique se cachent Lola Perez Guettier et Kamil Bouzoubaa-Grivel, deux artistes basés à Paris. “Dans un univers inspiré des jeux vidéo”, l’installation met en scène “une héroïne en quête d’exquises trajectoires”. La première protagoniste interprète un personnage “aux allures futuristes” qui interagit avec les dessins numériques réalisés par le second. Le tout rappelle la peinture moderniste et les jeux vidéo. L’héroïne sera ainsi amenée à déambuler à travers cet univers, “sans se soucier des game over”.
À LIRE AUSSIOn a testé pour vous : le cinéma à 360° de l’Europa Expérience à ParisHouse, techno, trance, disco et New Beat : à l’étage place à la musique où deux DJ se relaieront aux platines. DC Salas, bruxellois d’origine péruvienne, fait le tour des clubs européens depuis plus de 12 ans. Samedi 3 juin, il fera cette fois étape place de la Madeleine pour faire profiter les visiteurs de son large répertoire. Début 2022, ce dernier a sorti son nouvel EP “Healing is a Process” sur le prestigieux label Correspondant. Le Parisien Joseph for Real aura quant à lui l’honneur d’ouvrir la soirée avec un mix house.
L’ambiance sonore permettra sans doute à certains de redécouvrir l’Union européenne sous un autre angle. En effet, pendant toute la soirée, l’exposition permanente d’Europa Expérience reste ouverte. Pour Isabelle Coustet, cette soirée est également l’occasion “d’affirmer que l’Union soutient la création contemporaine. L’Europe ne se résume pas à ses institutions, elle incarne aussi la diversité culturelle”.
Informations pratiquesSamedi 3 juin 2023
De 19h à minuit (fin du DJ set à 23h30)
Entrée libre et gratuite
Europa Expérience
28 Place de la Madeleine
75008 Paris
Toute l’Europe organisera par ailleurs un cycle d’information sur l’Union européenne très prochainement, entre les murs d’Europa Expérience. A destination du grand public, l’équipe de la rédaction répondra une fois par mois aux questions des citoyennes et des citoyens, de façon claire et sans jargon. Pour Isabelle Coustet, il s’agira d’ ”un rendez-vous régulier pour permettre à des personnes qui ne connaissent rien à l’UE de bénéficier d’une courte formation interactive durant laquelle nous leur présenterons les grandes lignes des institutions ou les principaux dossiers à l’agenda européen”.
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Figure emblématique du Qatargate, l’ancienne vice-présidente du Parlement européen prévoit de reprendre ses fonctions de députée européenne la semaine prochaine, a déclaré son avocat Michalis Dimitrakopoulos, vendredi 26 mai, à la chaîne de télévision grecque Skaï. Elle demandera également à l’institution de déterminer si sa surveillance, son arrestation et son incarcération ont violé ses droits de députée européenne, a-t-il ajouté.
Ecrouée le 9 décembre après la découverte d’environ 150 000 euros en liquide à son domicile (sur 1,5 million d’euros retrouvés au total dans le cadre de l’affaire), Éva Kaïlí avait été libérée en avril, puis autorisée à retirer son bracelet électronique et exonérée de son assignation à résidence jeudi 25 mai. Désormais dans l’attente de son procès pour corruption, elle continue de nier toutes les accusations à son encontre.
À LIRE AUSSIQatargate : tout comprendre au scandale de corruption qui touche le Parlement européenÀ LIRE AUSSIQatargate : le Parlement européen lève l’immunité de deux eurodéputés soupçonnés de corruptionInterdite de quitter la Belgique, elle ne peut toutefois pas se rendre aux sessions plénières de Strasbourg - ainsi qu’en Grèce - avant une nouvelle décision de justice. Elle n’est donc pas, jusque-là, en mesure d’exercer pleinement ses fonctions de législateur, note Politico.
Parmi les six principaux suspects du Qatargate, cette affaire de corruption présumée impliquant le Qatar et le Maroc, deux autres ont également bénéficié d’une levée de la surveillance à leur domicile ce mois-ci. Il s’agit de l’eurodéputé belge Marc Tarabella et de Francesco Giorgi, compagnon d’Éva Kaïlí et ex-assistant parlementaire de Pier Antonio Panzeri, le principal accusé. Cet ancien eurodéputé italien reste quant à lui placé sous bracelet électronique.
À LIRE AUSSIQatargate : l’eurodéputé Marc Tarabella va sortir de prison mais reste sous surveillance électroniqueÀ LIRE AUSSILobbies, citoyens, agences… quelle influence sur les décisions européennes ?À LIRE AUSSILe Parlement européen secoué par un scandale de corruption en lien avec le QatarL’article Qatargate : l’eurodéputée grecque Éva Kaïlí de retour au Parlement européen la semaine prochaine est apparu en premier sur Touteleurope.eu.
“L’enjeu est tel qu’il est désormais reçu par les chefs d’État”, commente France Inter. En tournée mondiale “pour rassurer sur l’IA”, Sam Altman “a critiqué l’UE et menacé de rendre son chatbot inaccessible sur le Vieux Continent si la réglementation était trop contraignante” [Capital].
L’Union européenne travaille en effet depuis plusieurs années sur un texte pour encadrer l’intelligence artificielle (IA). Proposé par la Commission européenne en avril 2021, ce règlement doit être adopté définitivement “d’ici la fin de l’année ou le début de l’année prochaine”, ce qui ferait du continent un pionnier en la matière [L’Usine nouvelle].
La société OpenAI, à l’origine du robot conversationnel ChatGPT, “va tenter de s’y conformer”, a promis son PDG Sam Altman [Le Figaro]. Néanmoins, ce dernier “a ‘beaucoup’ de reproches sur la façon dont la législation [est] pour l’instant rédigée”. La classification de son application comme une technologie “à haut risque” l’obligerait ainsi “à accepter des exigences de sécurité supplémentaires”, poursuit le quotidien.
“Cesser d’opérer”Mercredi 24 mai, lors de la dixième étape de sa tournée mondiale à Londres, M. Altman “a durci le ton en avertissant qu’OpenAI pourrait ‘cesser d’opérer’ dans l’Union européenne” [Capital]. Une annonce qui a exaspéré le commissaire européen Thierry Breton : “Il ne sert à rien de tenter de faire du chantage en clamant qu’en élaborant un cadre clair, l’Europe retarde le déploiement de l’IA générative”, a-t-il tweeté [Capital]. Avant l’adoption définitive du règlement, le Français tente par ailleurs de conclure un “Pacte IA” avec les géants de la technologie, dont le contenu reste à préciser.
Face aux “nombreuses questions” soulevées par les technologies d’intelligence artificielle, les députés européens souhaitent de leur côté que “les modèles génératifs [répondent] à des exigences de transparence, [informent] leurs utilisateurs que le contenu est généré par une IA, [et évitent] la publication de résumés de données protégées par le droit d’auteur ou de contenus illégaux” [L’Usine nouvelle]. ChatGPT suscite notamment des craintes de “désinformation, manipulation des élections, destruction massive d’emplois, pillage des créateurs, voire menace globale pour l’humanité”, énumère Le Figaro.
EncadrementEn Europe comme dans le reste du monde, “l’idée de la régulation est […] largement partagée. Personne de sérieux n’envisage de laisser les acteurs d’un secteur aussi existentiel s’autoréguler” [France Inter]. En outre, plusieurs pays de l’UE ont déjà restreint son utilisation, l’Italie ayant même temporairement suspendu l’application, en avril, “pour siphonnage de données personnelles” [Capital].
“Les pays du G7 ont d’ailleurs décidé samedi [20 mai] de créer un groupe de travail” sur le sujet [Le Figaro]. Objectif : s’entendre sur une “utilisation responsable” de ces outils pour “contrer ‘la manipulation d’informations’ et la ‘désinformation’ ” [Le Figaro].
Le succès du chatbot américain renforce par ailleurs la “course à l’intelligence artificielle” [Politico]. Avec l’initiative “Large European AI Models”, l’Allemagne souhaite ainsi lancer “une version européenne de ChatGPT” [Politico]. En France, c’est “la startup Mistral AI qui devrait lever près de 100 millions d’euros”, poursuit le média en ligne. Toutefois, “l’Europe reste à la traine des Etats-Unis, où l’OpenAI dispose à elle seule d’un financement de plus de 10 milliards de dollars” [Politico].
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