Dans un article publié ce 16 avril 2025, Franceinfo revient, en cinq temps forts, sur la brusque montée des tensions entre la France et l'Algérie. Cet épisode diplomatique survient à peine deux semaines après des signaux encourageants de rapprochement entre les deux pays. En ligne de mire, la décision du président Emmanuel Macron d'expulser douze agents consulaires algériens le mardi 15 avril, en réponse à une mesure équivalente prise par Alger. Cette crise intervient dans un contexte déjà sensible, marqué notamment par le soutien explicite de Paris au Maroc dans le dossier du Sahara occidental.
Acte 1 : Le début d'un espoir
Tout semblait pourtant indiquer un début de réconciliation. Le 31 mars 2025, un échange téléphonique entre Emmanuel Macron et son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune laissait entrevoir une volonté d'apaisement. Un communiqué conjoint évoquait une relance de la coopération bilatérale sur des sujets cruciaux tels que la sécurité et les migrations. Il était également question d'une visite prochaine à Alger du ministre français de la Justice, Gérald Darmanin. À cette occasion, Macron appelait à un geste de clémence envers l'écrivain Boualem Sansal, figure intellectuelle régulièrement critique envers le régime algérien.
Acte 2 : Une visite prometteuse à Alger
La dynamique semblait se confirmer avec la visite du ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, à Alger, le 6 avril 2025. Reçu en audience par le président Tebboune, il évoquait, à l'issue de leur entretien, une volonté partagée de “lever le rideau” sur les tensions passées et de construire un partenariat “serein et apaisé”. Cette déclaration nourrissait l'espoir d'une normalisation progressive des relations bilatérales.
Acte 3 : L'affaire Amir DZ, un tournant inattendu
Mais cet élan fut brutalement interrompu. Le 11 avril, un agent du consulat algérien de Créteil en France, est mis en examen par la justice française. Il est soupçonné d'implication dans l'enlèvement présumé d'Amir DZ, un influenceur connu pour ses positions virulentes contre le régime algérien. Cette arrestation provoque une réaction outrée d'Alger, qui dénonce une “cabale judiciaire” et accuse Paris de vouloir torpiller la relance diplomatique amorcée quelques jours plus tôt.
Acte 4 : Riposte algérienne
La réaction ne se fait pas attendre. Le 13 avril, en représailles, Alger annonce l'expulsion de douze agents consulaires français. L'Algérie justifie sa décision par l'absence de coordination diplomatique dans le traitement de l'affaire de son agent consulaire. Côté français, l'Élysée déplore une décision “injustifiée” et dénonce une “méconnaissance des règles judiciaires” de la part des autorités algériennes.
Acte 5 : La réponse de Paris
Deux jours plus tard, le 15 avril, la France répond par une mesure symétrique. Douze agents consulaires algériens sont à leur tour expulsés. L'ambassadeur de France à Alger est rappelé pour consultations. Jean-Noël Barrot souligne alors la nécessité de rétablir un “dialogue franc, lucide et exigeant”. De son côté, la porte-parole du gouvernement français, Sophie Primas, relève une “escalade regrettable” survenue alors que les deux pays semblaient entamer un rapprochement prometteur.
Hamed Nanéma
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Source : Franceinfo
BD a comparu en matière correctionnelle devant le Tribunal de grande instance de Dédougou le mardi 15 avril 2025 pour répondre des faits de tentative de vol. Il a été reconnu coupable et condamné à une peine d'emprisonnement de 24 mois et une amende de 500 000 FCFA le tout ferme.
Les faits se sont déroulés dans la nuit du 1er au 2 avril 2025 à Bissanderou, un village de la commune rurale de Tchériba située dans la province du Mouhoun. BD a été surpris par des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) de la localité devant une boutique d'où il avait l'intention de soustraire des biens. Le prévenu a avoué devant les juges qu'il voulait soutirer quelques articles dont des jus de la boutique appartenant à MS, sa victime. Mais son action a été interrompue.
MS confirmera que ce jour là il n'a pas pu voler quelque chose. Toutefois, il a témoigné avoir déjà été victime de vols d'huile, de chargeurs, de chaussures, d'un téléphone portable, de thé et d'argent. Sans nier les faits, le prévenu a ajouté qu'il avait l'habitude de voler dans différentes boutiques. Faisant lecture du procès-verbal en enquête préliminaire, le procureur du Faso a relevé que BD est connu pour ses multiples vols. « C'est une gangrène pour la communauté locale qui souhaite son incarcération pour s'en débarrasser surtout dans cette période d'insécurité », a-t-il révélé.
Pour lui, il n'y a pas de doute : les faits reprochés au prévenu sont bel et bien constitués. C'est pourquoi il a requis contre ce dernier une peine d'emprisonnement de 36 mois et une amende de 500 000 FCFA le tout ferme. Il est partiellement suivi par les juges qui ont prononcé une condamnation de 24 mois de prison et une amende de 500 000 FCFA le tout ferme contre BD.
Yacouba Sama
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La toute première prestation de serment des clercs de notaires a eu lieu ce mercredi 15 avril 2025, au Tribunal de grande instance Ouaga 1. En tout, ils étaient 77, de 1re, 2e et 3e catégories, à prêter serment en jurant d'exercer leurs fonctions selon les règles qui encadrent la fonction. La cérémonie s'est tenue en présence du président de l'ordre des notaires, Me Yacouba Dembélé.
Journée historique pour certains, pas de franchi pour d'autres. L'un dans l'autre, tous les clercs qui ont prêté serment ce mercredi 15 avril 2025 affirment mesurer la portée du juré qu'ils ont prononcé, lequel leur impose désormais d'exercer scrupuleusement leurs fonctions dans les règles de l'art. Pour cette toute première cérémonie de prestation de ces hommes qui assistent les notaires, ils étaient 77.
Les notaires en première ligne et leurs clercs, ensemble sur la photo de familleEt c'est par la formule : « Je jure de me conformer aux lois et règlements concernant la profession de notaire et de loyalement remplir mes fonctions de clerc de notaire avec exactitude et probité et d'observer, en tout, les obligations qu'elles m'imposent », que chacun a donné sa parole devant le Tribunal et le peuple burkinabè, de travailler comme l'indique la loi. Pour Me Dembélé, ce serment, au-delà des propos, possède un sens profond pour les impétrants et pour eux, notaires.
« Je suis heureux en cette journée », Adama Zorom« Le métier de notaire est un métier noble, empreint de probité. Cette prestation de serment va renforcer la confiance de nos clients en nos actes, mais aussi, éveiller en nos clercs, ce sentiment d'appartenir à ce prestigieux corps. Les dossiers de nos clients contiennent des informations à caractère personnel et souvent confidentielles. La prestation de serment permet de responsabiliser ces hommes et femmes », a laissé entendre Yacouba Dembélé, président de l'ordre des notaires.
« La manipulation des données et informations doit être faite avec encore plus de responsabilité », Me Yacouba Dembélé« Prêter serment, c'est remplir une exigence règlementaire », foi d'Adama Zorom, qui a accompli ce geste avec fierté en ce jour mémorable avec ses pairs. « C'est en même temps une invite à travailler dans la légalité, la responsabilité et la rigueur dans la réception, la rédaction et la formalisation des actes », a-t-il ajouté. Même son de cloche pour Salamata Rouamba, qui dit être engagée à travailler selon les règles du métier. « Ça a été un long processus avant qu'on en arrive là. Il y a même eu des enquêtes de moralité », informe-t-elle, comme pour dire qu'elle n'entend pas faire tout ce chemin pour se dédire.
« Ce serment va nous éclairer pour éviter d'éventuels manquements », Salamata RouambaLe substitut du procureur Relwendé José Sawadogo, lui, a été clair dans ses réquisitions, soulignant la sacralité de la prestation de serment. « Lever la main vers le ciel, le trône de Dieu, c'est lui faire la promesse que vous remplirez vos fonctions avec probité, exactitude, loyauté et légalité... Vous l'avez fait devant cette auguste juridiction et en présence du peuple burkinabè. Méfiez-vous des dossiers noirs et lugubres ! Ne participez pas à la conception des dossiers de stellionat, de faux et d'usage de faux ! Si vous faites le contraire, votre responsabilité pénale sera engagée sans pitié », a-t-il mis en garde les impétrants.
« Veillez à ce que le contenu de votre serment soit toujours respecté », José SawadogoErwan Compaoré
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Le Comité technique national de la Politique nationale de développement (CTN/PND) tient ce 16 avril 2025, sa première session de l'année. Il s'agira pour les membres du comité, d'examiner les rapports de mise en œuvre du plan d'action pour la stabilisation et le développement (PA-SD) 2024, d'identifier les difficultés rencontrées et faire des recommandations pour y faire face et de déterminer les questions d'ordre stratégique et politique à soumettre au comité de pilotage. Le bilan de la mise en œuvre du PA-SD affiche un taux d'exécution de 81,94% au titre de l'année 2024.
Réunis à Ouagadougou, les membres du CTN/PND se sont penchés sur le bilan de la mise en œuvre du PA-SD, principal instrument d'exécution de la politique nationale de développement. À l'ouverture de la session, le secrétaire général du ministère de l'Économie, des finances et de la prospective également président du comité technique, Vieux Abdoul Rachid Soulama, a salué les progrès enregistrés en 2024. « La politique nationale de développement est mise en œuvre à travers le PASD. Et il y a eu en 2024 un certain nombre d'actions prioritaires qui ont été programmées et nous avons réalisé ces actions », a-t-il indiqué.
Le taux d'exécution physique du PA-SD pour l'année 2024 est estimé à 81,94 %, soit une progression de 8,5 points par rapport à 2023. Le secrétaire général s'est montré optimiste quant aux performances globales atteintes grâce aux actions structurantes qui ont été menées dans plusieurs domaines.
Dans le domaine sécuritaire, Vieux Abdoul Rachid Soulama a relevé des progrès dans la reconquête du territoire national. « Au niveau de la reconquête du territoire, nous notons une progression qui nous situe aujourd'hui à 71 % de taux du territoire récupéré. »
Vieux Abdoul Rachid Soulama, secrétaire général du ministère de l'Économie et des finances, président du comité techniqueÀ ce jour, 29 % du territoire national restent encore sous menace, mais des actions stratégiques sont en cours, notamment le recrutement de 2 500 agents supplémentaires, l'acquisition de drones de surveillance, et le renforcement des partenariats dans le cadre de l'Alliance des États du Sahel (AES). Ces efforts traduisent une volonté politique forte visant à garantir la sécurité des populations et à rétablir l'autorité de l'État sur l'ensemble du territoire.
Dans le domaine humanitaire, le président du comité technique a relevé la réinstallation progressive des personnes déplacées internes. En 2024, ce sont 1 014 000 personnes déplacées qui ont été réinstallées dans environ 700 localités, ce qui dépasse largement la cible initiale de 176 199 personnes. Par ailleurs, la distribution de vivres, de semences améliorées et d'engrais, ainsi que la réhabilitation des infrastructures sanitaires et éducatives, témoignent d'une approche intégrée axée sur la dignité humaine, le relèvement communautaire et la résilience. La remise en fonction de 58 % des formations sanitaires détruites au cours des attaques, la construction et l'équipement de 35 nouveaux CSPS la distribution de kits scolaires à 29 800 élèves déplacés et la construction de latrines et de forages sont autant d'initiatives qui soulagent les populations vulnérables.
Sur le plan économique, une croissance du PIB réel de 5,1 % a été enregistrée. Des avancées ont aussi été enregistrées. Concernant la refondation de l'État et la gouvernance, des avancées significatives ont été enregistrées, notamment dans la digitalisation des services publics à travers la mise en œuvre de quatre e-services, l'opérationnalisation du système budgétaire SI N@folo à 95 %, et la production de près de 1,5 million de cartes nationales d'identité. La réalisation d'audits dans dix ministères et plusieurs structures publiques traduit également une volonté de renforcer la bonne gouvernance et la redevabilité.
Vue des participantsEnfin, en matière de réconciliation nationale et de cohésion sociale, des campagnes de sensibilisation ont touché cinq millions de personnes, plus de 500 victimes des crises sociopolitiques indemnisées, et des leaders communautaires mobilisés pour la prévention des conflits. Des actions de déradicalisation ont aussi été initiées auprès des détenus, pendant que des poursuites judiciaires sont engagées contre les auteurs de discours haineux.
Malgré ces acquis, la mise en œuvre du PA-SD a été confrontée à plusieurs obstacles. Le contexte sécuritaire reste un facteur limitant majeur. « En termes de difficultés, il faut relever d'abord le contexte sécuritaire qui prévaut toujours, comme on le dit. Et face au contexte sécuritaire, il est évident que tout ne peut pas se dérouler comme prévu », a laissé entendre Vieux Abdoul Rachid Soulama. À cela s'ajoutent des difficultés d'ordre techniques rencontrées avec les prestataires, en termes soit de lenteur, soit de défaillance.
Le PA-SD 2021-2025 devant arriver à son terme en 2025, cette session va aussi permettre de tirer des leçons pour l'élaboration d'un nouveau référentiel de développement. Le comité technique va donc au cours de la session, formuler des recommandations pertinentes à soumettre au comité de pilotage a rappelé Vieux Aboul Rachid Soulama.
Malgré les nombreux défis, l'année 2024 a confirmé la dynamique de résilience et d'engagement vers le développement socio-économique durable du Burkina Faso. Le gouvernement demeure fermement mobilisé pour renforcer les acquis du Plan d'actions pour la stabilisation et le développement (PA-SD). Cet engagement se traduit par la mise en œuvre de réformes institutionnelles majeures, le renforcement de la gouvernance locale, ainsi que l'intensification des actions de développement sur l'ensemble du territoire.
Armelle Ouédraogo/Tani Linda Combary (Stagiaire)
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