Nous avons fait le choix de flécher les fonds européens sur des objectifs politiques très forts, très structurants pour notre région. L’un d’entre eux, c’est l’innovation, la montée en gamme et en compétence de notre économie, en lien étroit avec nos universités et nos centres de recherche. Cet effort significatif a été encore accéléré sous l’effet de la relance européenne. Face à la concurrence des pays émergents, l’Europe doit faire le pari des savoir-faire, des compétences, de la mondialisation par le haut. Les fonds européens nous ont, notamment, permis de soutenir un ensemble de projets qui projettent notre industrie vers le futur, vers les enjeux du numérique, de la robotique.
Nous avons également dirigé les crédits européens vers les territoires, tous les territoires : métropolitains, périurbains et ruraux. Nous avons notamment mené des politiques très fortes en matière de déploiement du numérique ou de revitalisation économique et sociale des territoires les plus fragiles.
Enfin, des actions fortes ont été conduites en faveur de l’insertion professionnelle, notamment des publics les plus éloignés de l’emploi. Nous avons également été l’une des rares régions françaises à avoir proposé un financement européen, via le Fonds social européen, en faveur des centres de formation des apprentis (CFA) ; qui s’est révélé particulièrement utile et qui a contribué à renforcer les Pays de la Loire comme la première région de l’apprentissage en France.
Pourriez-vous nous parler d’une réalisation emblématique financée grâce à l’Union européenne dans votre région dont vous êtes particulièrement fier ?Les régions françaises sont chefs de file pour l’orientation des jeunes et des personnes désireuses de se réorienter. Nous avons déployé, avec l’appui de l’UE, des “Orientibus” – une flotte de bus animés par des professionnels de l’orientation et équipés des dernières technologies pour découvrir les métiers – afin de partir à la rencontre des jeunes et de les sensibiliser à la nécessité de préparer très tôt leur avenir professionnel. Cette mesure très concrète connaît un vrai succès et elle est depuis copiée par plusieurs régions en France.
À LIRE AUSSI[L’Europe en région] Dans les Pays de la Loire, un bus destiné à informer les jeunes sur la filière de l’apprentissageJe crois également qu’il faut insister sur le rôle des crédits européens dans la protection des habitants et la préservation de leur santé. Des fonds importants ont permis, par exemple, le renforcement des digues du Gois et des Mattes en Vendée et la mise en sécurité de plus de 2 700 personnes. Des montants importants ont également pu être engagés pour l’acquisition d’une IRM par l’Institut régional du Cancer Nantes Atlantique. Un investissement qui n’aurait probablement pas eu lieu sans le soutien de l’UE.
L’agriculture et l’industrie agroalimentaire jouent un rôle important dans la région Pays de la Loire. Avec l’instauration d’une nouvelle politique agricole commune (PAC) en 2023, le “verdissement” de l’agriculture s’annonce comme un défi majeur. Dans quelle mesure votre utilisation des fonds européens tente-t-elle d’y répondre ?L’industrie agroalimentaire est notre première source de richesse régionale. C’est donc un enjeu capital pour nous, et à plus forte raison dans une période où l’agriculture traverse une période difficile et où la transition écologique – déjà bien engagée par nos agriculteurs – doit encore s’accélérer pour répondre au défi climatique. Les crédits européens nous permettent de travailler, en lien étroit avec le monde agricole, sur ces enjeux de transition autour de la préservation de la ressource en eau, de la transition vers une agriculture encore moins impactante sur le plan environnemental. Nous agissons en cohérence avec le Pacte vert européen, et nous attendons de l’UE qu’elle continue de soutenir les efforts faits par nos agriculteurs, et notamment sur l’enjeu capital du stockage de carbone qui ouvre des perspectives très intéressantes.
À LIRE AUSSI[L’Europe en région] Dans les Pays de la Loire, l’Europe finance la préservation des espaces naturels protégés Comment l’aide du plan de relance s’est-elle traduite dans votre région ? La crise économique liée au Covid-19 vous a-t-elle amené à soutenir un secteur en particulier ?L’UE s’est révélée un partenaire essentiel tout au long de la crise. Depuis l’achat de masques et d’équipements de protection jusqu’aux mesures de soutien à nos entreprises, les fonds européens se sont montrés indispensables. Nous avons notamment mis en place un fonds de garantie pour les PME entièrement financé par le Fonds européen de développement régional. Ce dispositif permet de garantir jusqu’à 25 millions de prêts.
La Conférence sur l’avenir de l’Europe a été lancée en mai dernier. En tant que Présidente de Région, comment aimeriez-vous voir évoluer la politique régionale de l’Union européenne ?L’Europe doit s’incarner et elle ne peut le faire qu’à travers des territoires identifiés et des projets concrets et tangibles. La Région des Pays de la Loire a fait le choix d’utiliser les fonds européens comme de puissants leviers au service de politiques publiques essentielles, en direction de l’emploi, de la croissance ou du développement durable.
Reste un enjeu majeur, celui de la simplification qui est aussi une condition de la visibilité et du crédit des instances européennes. Des efforts sont faits, notamment pour faciliter la gestion des fonds, mais ils doivent être poursuivis pour rapprocher l’UE de ceux pour qui elle a été créée : les Européens.
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“S’il fallait résumer en une phrase l’objectif de cette présidence, je dirais que nous devons passer d’une Europe de coopération à l’intérieur de nos frontières à une Europe puissante dans le monde, pleinement souveraine, libre de ses choix et maître de son destin”, a déclaré le président de la République Emmanuel Macron hier pour annoncer les grandes priorités de la présidence française de l’UE [Les Echos].
À LIRE AUSSI[LIVE] Présidence française de l’Union européenne : l’intervention d’Emmanuel MacronDans l’optique d’une Europe plus indépendante, le chef de l’Etat a d’abord annoncé une réforme de l’espace Schengen. “Une Europe plus souveraine, c’est une Europe capable de maîtriser ses frontières”, a-t-il plaidé [Le Figaro]. Cette mesure comprend deux axes détaillés par Le Figaro : “la mise en place d’un pilotage politique de cet espace de libre circulation […], et la création d’un mécanisme de soutien d’urgence aux frontières en cas de crise comme récemment en Pologne”.
Pour le locataire de l’Elysée, “il s’agit d’une condition indispensable à la fois pour assurer la sécurité des Européens, pour relever le défi migratoire et éviter les drames que nous avons vécus”. Ce dernier espère également faire avancer les discussions sur le pacte migratoire européen, “bloquées depuis des années par de profondes divisions entre Etats membres” [Les Echos].
Le président a également proposé un “new deal, économique et financier” pour “refonder en profondeur” la relation entre l’Union européenne et l’Afrique, et a appelé à un “réengagement” et à un “réinvestissement” de l’UE face aux “nouvelles tensions” qui se produisent dans les Balkans [Le Monde].
Nouveau modèle de croissanceSur les volets économiques et sociaux, le chef de l’Etat a plaidé pour un “nouveau modèle de croissance et d’investissements” [Les Echos] à construire dans les dix prochaines années. Un sommet informel y sera consacré les 10 et 11 mars. “Nous devons bâtir des filières industrielles fortes autour de l’hydrogène, les batteries, la défense, les semi-conducteurs”, a souligné le président, qui souhaite également “repenser le cadre budgétaire” de l’Europe imposant notamment des plafonds de déficit et de dette publics [Le Monde].
Sur le volet numérique, “l”UE a pris du retard dans l’informatique en nuage et les semi-conducteurs”, déplore Emmanuel Macron [The Irish Times]. Ce dernier juge que les Etats doivent agir “ensemble, en tant qu’Européens, pour ‘construire une véritable souveraineté technologique’, pour que l’Europe soit ‘une puissance numérique’ “, explique le quotidien irlandais. Cela doit notamment passer par l’adoption de règlements sur les marchés numériques (DMA) et les services numériques (DSA).
À LIRE AUSSINumérique : que sont le DMA et le DSA, les projets européens de régulation d’internet ?Plusieurs autres propositions ont été lancées, allant d’un “grand travail sur l’histoire de l’Europe” au “service civique européen” de six mois pour les jeunes de moins de 25 ans [Le Monde].
Agenda “XXL” à l’accent nationalAu lendemain de cette conférence de presse, plusieurs médias mettent en avant “un fort sous-entendu de politique intérieure” [Politico] et un “agenda à l’évidence électoral” [Le Temps]. Politico, cité par Courrier international, perçoit par exemple dans le projet de réforme de Schengen un “sens politique interne”, alors que “les principaux candidats à [la présidentielle d’avril 2022] ont fait de l’immigration un thème central de leurs discours”.
“Dès les premiers mots de son propos liminaire, le chef de l’État prévient : face aux crises multiples qu’affronte l’Europe, ‘nombreux sont ceux qui voudraient ne s’en remettre qu’aux seules nations […] Nous avons besoin de rester unis, nous Européens’ ”, rapporte Le Figaro, qui voit “le décor planté, celui de l’affrontement entre nationalistes et proeuropéens”.
Pour le quotidien suisse Le Temps, également cité par Courrier international, le chef de l’Etat fait preuve d’une “ambition version XXL”, l’objectif étant “de se présenter comme le dirigeant le mieux placé pour faire bouger l’UE au sortir de la pandémie”. Même son de cloche pour El Pais en Espagne, qui juge le programme “si vaste […] qu’il lui [sera] difficile de le remplir dans une période où, s’il ne remporte pas les élections présidentielles d’avril, son successeur devra terminer le mandat présidentiel”.
“La capacité [d’Emmanuel Macron] à prouver aux citoyens français que l’UE leur est bénéfique au quotidien et à un niveau personnel sera déterminante pour son éventuelle réélection, car il est le politicien le plus proeuropéen de l’échiquier politique, et c’est le ciment qui unit son électorat disparate”, décrypte pour sa part Politico. Et si “Emmanuel Macron a consacré deux heures à parler d’Europe et (pratiquement) rien que d’Europe […], il ne sera pas dit que le dévoilement de ce calendrier ne lui aura pas permis de prendre de la hauteur et de dessiner en creux sa vision du pays”, estime Le Soir.
À LIRE AUSSIPFUE : dates, enjeux, acteurs… l’essentiel sur la présidence française du Conseil de l’Union européenne Les autres sujets du jour :Allemagne
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Chaque année, 150 000 personnes sont victimes d’un accident vasculaire cérébral (AVC) en France. Selon le ministère des Solidarités et de la Santé, l’AVC est la première cause de handicap et représente la deuxième cause de mortalité chez la femme entre 30 et 45 ans et la troisième chez l’homme. Dans 80 % des cas, l’AVC est causé par un caillot faisant obstacle à l’intérieur d’une artère cérébrale. On parle alors d’accidents ischémiques. Le temps utilisé pour libérer l’artère est crucial, chaque minute perdue représentant en effet la destruction de 2 millions de neurones.
Créée en 2016, Basecamp Vascular a conçu un système permettant d’optimiser la prise en charge des patients afin d’accéder à l’artère à traiter dans les meilleurs délais, quelle que soit la complexité des sinuosités artérielles de ce dernier. “Pour traiter l’AVC, dans un premier temps, le praticien insère un cathéter dans le pli de l’aine afin d’atteindre le cerveau, pour pouvoir ensuite y insérer du matériel. Cette liaison aujourd’hui est compliquée et prend environ 45 minutes”, explique-t-on chez Basecamp Vascular.
Une innovation de rupture en technologie médicaleAvec son projet Multicurve, l’entreprise propose de simplifier le passage du cathéter jusqu’au cerveau. “Avec la technologie de Basecamp Vascular, l’accès ne prend plus que quelques minutes, raccourcissant considérablement l’étape préparatoire à l’intervention”, explique la start-up.
Basecamp Vascular s’est associée à l’Hôpital Fondation Rothschild pour la validation clinique de son dispositif. La start-up s’est principalement occupée de la partie ingénierie, alors que l’Hôpital Fondation Rothschild a géré l’organisation et la structuration des données cliniques, notamment l’imagerie.
La mise en place du dispositif s’est faite en deux temps. Tout d’abord, les ingénieurs ont dû faire en sorte de pouvoir obtenir des flexions de l’extrémité du cathéter. Contrôlées de manière robotique et électronique, l’objectif était de pouvoir se conformer à toutes les courbures des artères. L’étape de recherche et développement a permis d’obtenir un guide à mémoire de forme de plus en plus petit qui permet de naviguer facilement à l’intérieur des vaisseaux. “Une des innovations majeures se situe dans la mobilité supplémentaire obtenue au bout du guide, qui permet au praticien de gagner en agilité dans son geste”, précise le docteur Raphaël Blanc, co-fondateur et président de la start-up.
Dans un second temps, les membres de Basecamp Vascular dont Jean-Baptiste Cazeneuve, co-fondateur et CTO, ingénieur spécialisé en mécatronique, ont cherché à améliorer l’ergonomie et la maniabilité du dispositif grâce à une poignée de guidage autonome, fonctionnant avec une batterie. Celle-ci permet au fil à mémoire de forme implanté dans le dispositif d’agir à la manière d’un muscle, en se contractant et en revenant à sa forme initiale suivant la volonté du praticien, une impulsion électrique provoquant la flexion du dispositif lorsque le praticien appuie sur un bouton.
La poignée proposée au praticien permet d’actionner le dispositif visant à améliorer la navigation vasculaire et accéder à l’artère à traiter - Crédits : Dr Simon Escalard (Hôpital Fondation Rothschild) Favoriser la recherche et l’innovation grâce aux fonds européensLes étapes de recherche et développement sont actuellement finalisées, et les expérimentations animales ont été réalisées avec succès. “Nous espérons réaliser la première étude clinique sur l’homme en début d’année prochaine”, explique le docteur Raphaël Blanc. L’entreprise souhaite obtenir la norme CE, indiquant que le dispositif respecte le cadre réglementaire européen. Ce marquage permettra la commercialisation du produit tout en facilitant la communication autour du dispositif et de ses améliorations majeures apportées au traitement de l’AVC : sécurisation, gain de temps, ergonomie et progressivement introduction de robotique et d’intelligence artificielle.
D’un cout total de 600 000 euros, le projet a été financé à hauteur de 42 % par le Fonds européen de développement régional (FEDER), géré par la Région Ile-de-France. Les porteurs ont également souscrit un emprunt bancaire, garanti par BPI France. “Il s’agit typiquement du genre de projets sur lesquels on est heureux de contribuer”, souligne un responsable du FEDER à la Commission européenne. “C’est un moyen de contribuer à un écosystème régional et national de compétences et in fine d’améliorer la compétitivité de la région”, poursuit-il.
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Angela Merkel, la personnalité européenne la plus influente du XXIème siècle, s’apprête à quitter le pouvoir. Emilia, correspondante à Berlin pour un média européen, a été sélectionnée dans un pool de journalistes pour lui poser une question. Mais quelle question ? Elle mène l’enquête et réalise des interviews pour trouver LA bonne question.
Épisode 0 : Angie et moi Épisode 1 : Bébé Merkel : Angie Kasner Épisode 2 : La chute du Mur de Berlin et Angie au sauna Épisode 3 : Ministre Merkel Épisode 4 : Angela Merkel, une tueuse au sang froid Épisode 5 : Traité de Lisbonne, Traité d’Angie ? Épisode 6 : Angie et la crise financière : l’Européenne récalcitrante Épisode 7 : Pourquoi si austère, Angie ? Épisode 8 : Angie dit “Wir schaffen das” et les extrêmes s’affolent Épisode 9 : Angie, leader de l’Europe et du monde libre ? Épisode 10 : Angie et nous Bonus 1 : interview intégrale de Jean-Claude Juncker Bonus 2 : interview intégrale d’Alexis Tsipras
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La Croatie a franchi une étape clé vers l'entrée dans l'espace Schengen avec un accord jeudi au Conseil, institution représentant les Etats membres.