Die neue US-Regierung hat am 16. März eine »Blaupause« für den Haushalt der USA im Jahr 2018 vorgelegt, die vor allem auf militärische Stärke setzt. Die darin enthaltenen Eckpunkte, die lediglich den ersten Anstoß für das Ringen mit dem Kongress bilden, wurden bislang nicht in eine sicherheitspolitische Strategie eingebettet. Dennoch hat Trump damit erstmals seine Prioritäten schwarz auf weiß formuliert und mit konkreten Zahlen unterlegt. Zusammen mit anderen Weichenstellungen, die seit Beginn seiner Amtszeit erfolgt sind, zeichnen sich die Konturen der künftigen Sicherheits- und Verteidigungspolitik der Trump-Administration nun klarer ab. Für Deutschland und die anderen europäischen Nato-Staaten bedeutet dies, dass sie nicht nur Forderungen der USA gegenüberstehen, mehr Geld für ihr Militär auszugeben. Sie werden auch Lücken schließen müssen, welche die USA in der zivilen Sicherheitspolitik und bei internationalen Organisationen schlagen.
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Dans le cadre d’une série d’auditions des représentants des candidats à l’élection présidentielle, Fondapol.org retransmet, en direct, l’intervention de Henri de Castries le lundi 27 mars prochain de 8h à 9h30 ! Suivez le direct !
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Il ne fait pas de doute que le projet européen est l’un des plus ambitieux de l’histoire moderne. Son soixantième anniversaire est l’occasion de dire que nous lui devons beaucoup. Le traité de Rome a permis d’éviter le retour sur le sol européen des guerres et des tyrannies qui ont persécuté nos peuples et ravagé […]
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En réfléchissant à la question du logement, il ne faut pas se limiter aux problèmes internes au secteur, mais également apporter des réponses concrètes à d’autres défis que connait la société française. A ce titre, on peut citer deux maux économiques et sociétaux de la configuration actuelle du logement en France. D’abord, la faible mobilité […]
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Selon le dernier rapport publié par l’Organisation météorologique mondiale (OMM), l’année 2016 a battu tous les records en étant l’année la plus chaude jamais enregistrée. Le point avec Bastien Alex, chercheur à l’IRIS, près de deux ans après les engagements pris lors de la COP 21.
Au vu de ce rapport alarmant, a-t-on atteint un point de non-retour en termes de réchauffement climatique ? Deux ans après sa signature historique, les décisions prises lors de la COP 21 pourront-elles infléchir cette tendance ou est-on encore loin du compte ?
Difficile de dire si le point de non-retour est franchi. Ce qui est certain par contre, c’est que les records se succèdent car jusqu’alors, 2014 puis 2015 étaient aussi les années les plus chaudes. Il n’est donc plus possible de balayer d’un revers de la main la thèse selon laquelle l’augmentation de la température moyenne augmente. Surtout que des épisodes climatiques extrêmes sont là pour nous rappeler que les impacts sont aussi de cet ordre. Il n’y a qu’à voir les intempéries que connait actuellement le Pérou en lien avec le phénomène El Niño : ce dernier a provoqué des précipitations diluviennes et les inondations les plus importantes depuis 1998, causant la mort de 75 personnes au bilan actuel.
Concernant le processus onusien initié par la signature de l’Accord de Paris, il faut rappeler que le texte propose un cadre avec des objectifs, notamment celui de limiter à 2, voire 1,5°C, l’augmentation de la température moyenne à la surface du globe. Les États ont pour cela proposé des contributions nationales (INDC) encore insuffisantes et qui n’ont surtout pour la plupart que peu de traduction concrète. Il faut maintenant élaborer les politiques publiques qui permettront d’atteindre les objectifs d’atténuation. Mais il faut également déterminer, au niveau international, les règles de répartition des financements, par exemple de comptage des émissions, de publications et de suivi des résultats. Tout ce travail débuté à Marrakech doit être approfondi pour que l’Accord de Paris vive et ne soit pas une simple feuille de papier signé par 196 parties.
Donald Trump a annoncé des coupes drastiques des budgets touchant à l’environnement. Quelles peuvent être les conséquences d’une telle politique climato-sceptique pour les États-Unis et la planète en général ?
Pour les États-Unis, ces orientations vont clairement à rebours de tous les engagements pris par l’administration précédente. Les réductions sont historiques, tout comme l’augmentation du budget de la Défense, même si elle reste en deçà de ce qui avait été annoncé précédemment. Pour l’Agence de protection de l’environnement (EPA ; -31%), la NASA ou le département de l’Énergie (-5%), les coupes sont sèches et sont clairement destinées à mettre à mal les recherches sur le changement climatique et les programmes de préservation développés. La crainte principale est de voir disparaître une partie de l’expertise américaine, et donc mondiale, sur le climat. Certaines données ne sont en effet détenues que par la seule NASA ; la décision serait donc lourde de sens car elle conduirait à une réduction de nos capacités à comprendre le phénomène du changement climatique et par conséquent à y apporter des réponses pertinentes. Toutefois, et nombre d’acteurs l’ont souligné, il est loin d’être certain que ce budget soit adopté car il est abondamment critiqué par une partie des élus républicains, notamment sur les coupes concernant le département d’État. Ce dernier se voit pour l’instant amputé d’une partie de montants censés abonder le Fonds vert pour le climat (l’enveloppe de 3 milliards serait réduite à 2). De même, les normes de consommation imposées aux constructeurs automobiles pourraient être remises en cause car Scott Pruitt, directeur de l’EPA, et Elaine Chao, la ministre des Transports, en ont fait un objectif de leur mandat. Toutefois, la résistance s’organise : les maires de 30 villes du pays ont déclaré vouloir mettre 10 milliards de dollars sur la table pour faire l’acquisition de véhicules électriques que pourraient utiliser les services municipaux (polices, pompiers, etc.).
Bien que non voté, ce budget 2018 n’est donc pas une bonne nouvelle pour la lutte contre le changement climatique car cela pourrait être utilisé par d’autres États réticents à faire des efforts d’atténuation. Rappelons que l’Accord de Paris tire en grande partie sa légitimité et sa portée des choix que feront les deux principaux émetteurs que sont les États-Unis et la Chine. Toute défection de leur part ne manquerait pas d’être exploitée par d’autres pays. Toutefois, la Chine semble déterminée à poursuivre le développement des énergies renouvelables sur son territoire et à accroître son savoir-faire dans ce secteur.
Le 21 mars, quelques 120 personnalités économiques et académiques françaises ont signé un « Manifeste pour décarboner l’Europe », appelant le prochain président de la République à prendre des mesures concrètes contre le réchauffement climatique. Quel rôle peuvent jouer les entreprises dans la lutte pour une Europe décarbonée ? Comment interpréter cet appel ?
Les acteurs non-gouvernementaux sont désormais des moteurs en la matière. Ce sont eux qui portent à la fois les sujets sur le devant de la scène via les ONG mais aussi les volontés de transformations ; en attestent les positions souvent plus ouvertes de certaines collectivités territoriales par rapport au gouvernement central avec l’exemple californien. La COP21 a achevé de le démontrer, avec les résultats importants des campagnes Divest-Invest où des ONG ont obtenu de certaines entreprises ou structures qu’elles retirent leurs soutiens ou subventions aux énergies fossiles. Nombre de firmes ont des intérêts grandissants à développer les technologies et solutions qui permettront d’atteindre les objectifs de réduction des émissions de GES. À cet égard, elles ont besoin, pour investir, de l’incitation et de la visibilité que peuvent leur procurer les orientations politiques et les cadres réglementaires élaborés par les États. Ces derniers ont fixé un cap, l’Accord de Paris, qui contient des objectifs. Il faut maintenant qu’ils se donnent les moyens de les atteindre en produisant les incitations nécessaires à la réorientation d’une partie des investissements économiques. Un des signaux importants reste le prix du carbone, qui, pour prendre l’exemple du marché européen, augmentera lorsque la quantité de quotas distribuée par la Commission européenne sera réduite. S’il atteint un prix significatif, autour de 25 ou 30 € la tonne, la réorientation des investissements suivra. Pour cela, la pression des acteurs de la société civile est nécessaire, tout comme la résistance des décideurs à certains lobbys industriels. C’est bien le politique qui doit donner le signal et la décision dépend donc du comportement des acteurs économiques mais également civils. Le « Manifeste pour décarboner l’Europe » va dans ce sens et cela finira par donner des résultats à moyen terme, même si le temps nous est compté.
On Friday 10 March 2017, ELIAMEP’s South-East Europe Programme hosted a roundtable discussion on the relations between Greece and Bulgaria.
Dr. Ioannis Armakolas, Head of the South-East Programme together with Yorgos Christidis, Assistant Professor at the University of Macedonia, presented findings of the Programme’s latest report entitled “Greek-Bulgarian Relations: Present State and Future Challenges”. The report provides an overview of many key aspects of relations between the two countries, including political and diplomatic issues, the economy, energy and infrastructure, public opinion attitudes and media representations, disputes over heritage issues etc.. The presentation of the report was followed by a lively round-table discussion, chaired by the ELIAMEP’s Director General Thanos Dokos, among attendees from the diplomacy, the academia and Greek media. Participants discussed the report’s findings, assessed Greece’s current relations Bulgaria as well as how bilateral relations might be further improved in the future.
The report is available εδώ.
Vincent Baillais Pour le directeur interministériel du numérique et du système d’information et de communication de l’État (Dinsic), il ne manque plus qu’une forte résolution politique pour transformer l’informatique de l’État en fer de lance de la modernisation de l’action publique. L’État plate-forme serait d’après vous le chemin d’une souveraineté retrouvée. Que voulez-vous dire ? […]
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El despertar estratégico de Japón, una potencia de corte marítimo con una posición geoestratégica con respecto a Asia similar a la que tiene España en relación a Europa, ofrece una serie de oportunidades para nuestro país.
Près de six années après la chute du colonel Kadhafi, la Libye se trouve toujours dans un état de chaos et la multitude d’acteurs sur le terrain peinent à trouver un accord. Le point de vue de Kader Adberrahim, chercheur à l’IRIS.
Quelle est la situation actuelle des différentes forces en présence en Libye ?
Aujourd’hui, la situation est extrêmement mouvante et volatile mais on peut observer que deux grandes forces se dégagent. D’un côté, l’armée du général Khalifa Belqasim Haftar, originaire de Tobrouk, représente officiellement l’armée nationale, légaliste et loyaliste. Cette dernière constitue la force la plus disciplinée, la plus organisée et la mieux équipée. Cependant, il est paradoxal que le maréchal Haftar n’ait pas reconnu le gouvernement de monsieur Fayez al-Sarraj qui siège près de Tripoli, lui-même pourtant reconnu par la communauté internationale.
D’autre part, la deuxième grande force est celle des islamistes, très composite et divisée. Ces derniers sont présents à la fois à Tripoli mais également à Benghazi et à Syrte. Il faut également ajouter l’organisation terroriste de Daech qui reste présente sur l’ensemble de la Libye tripolitaine et cyrénaïque. Même si l’organisation a connu un certain nombre de revers militaires ces derniers mois, elle reste une force avec laquelle il faut compter et probablement avec laquelle il faudra composer dans une perspective de règlement général de ce conflit.
Après avoir démis Kadhafi en 2011, quelle posture adoptent aujourd’hui les puissances occidentales ? La Russie peut-elle bousculer les règles du jeu diplomatique ?
Ce sont la France et la Grande-Bretagne qui avaient déclenché la guerre en avril 2011. À l’époque, les raisons évoquées par ces deux pays étaient dites purement humanitaires, alors que la ville de Benghazi s’était soulevée contre le régime du colonel Kadhafi. Londres et Paris ont cependant totalement dévoyé la résolution 1973 des Nations unies, qui stipulait seulement une no-fly zone. Cette dernière consistait à bombarder les colonnes de l’armée libyenne, qui s’apprêtait à réprimer la population de Benghazi. En réalité, la France, la Grande-Bretagne et l’OTAN sont allées bien au-delà de ce mandat. Tout d’abord parce qu’elles ont effectué un déploiement des troupes au sol. Deuxièmement parce qu’elles ont éliminé le colonel Kadhafi et fait tomber son régime, sans avoir au préalable préparé une solution alternative. Or, c’est bien ce qui a conduit la Libye au chaos dans lequel elle est plongée aujourd’hui. Il semble aussi très probable et imminent que le pays bascule dans une troisième guerre civile. L’Occident porte donc une énorme responsabilité, à la fois politique mais également morale, dans la situation libyenne.
Par ailleurs, lors du débat aux Nations unies en 2011, les Russes et les Chinois n’avaient pas opposé leur véto à cette expédition militaire. Ils avaient plutôt accepté de se laisser faire et s’étaient donc abstenus. Aujourd’hui, les deux pays sont extrêmement méfiants, voire pour la Russie très en colère contre l’Occident de voir qu’elle a été trompée. C’est ce qui explique aujourd’hui que Pékin et Moscou soient, non pas des ennemis, mais plutôt des adversaires des intérêts occidentaux, à la fois sur le terrain syrien, irakien et libyen. Concernant la Libye, il est indéniable qu’il faille aujourd’hui compter avec la Russie sur l’ensemble de la Méditerranée orientale, allant de la Syrie jusqu’au Maroc. Moscou est en effet devenue un acteur très important en Libye puisque la Russie vient de déployer des forces spéciales pour soutenir le maréchal Haftar, dont elle est l’alliée. Le maréchal a d’ailleurs effectué plusieurs séjours dans la capitale russe et le gouvernement de Poutine lui apporte aussi un soutien important en termes de conseillers militaires, qui sont aujourd’hui présents sur le terrain libyen.
Les pays voisins de la Libye semblent de plus en plus se mobiliser en faveur d’une solution politique en Libye. Quel rôle jouent ces puissances régionales concernées ? Peuvent-elles réussir là où les Nations unies ont échoué ?
Les pays du Maghreb présentent des atouts que l’ONU n’a pas : ils n’ont pas participé à cette guerre en Libye et ils y étaient même très largement défavorables, bien qu’évidemment on ne leur ait pas demandé leur avis. L’Égypte est très proche du maréchal Haftar qu’elle soutient militairement, logistiquement et même diplomatiquement. La frontière entre l’Algérie, la Libye et la Tunisie, qui s’étale sur plus de 1 500 kilomètres, inquiète également du fait de sa porosité mais les alliances n’y sont pas très claires. L’Algérie représente tout de même un acteur ancien et important, qui sait exactement ce qui se passe sur le terrain et qui peut agir sur certains acteurs, notamment sur les islamistes dits modérés (c’est-à-dire qui ont une vision très intra-libyenne et non pas internationaliste de ce conflit).
Au-delà du Maghreb, le maréchal Haftar jouit également du soutien des Émirats arabes unis. Le président tchadien, Idriss Déby, a quant à lui très clairement déclaré à plusieurs reprises qu’il était très en colère de l’attitude de la France, pourtant un pays ami. Le Tchad est aussi extrêmement inquiet concernant sa frontière à l’Est avec la Libye, de peur que ne dégénèrent sur son territoire les conflits ethniques ancestraux qui n’ont jamais été réglés entre Touaregs et Toubous. La Turquie et l’Arabie saoudite jouent également un rôle important. Quant au Qatar, il fournit beaucoup d’argent à la coalition Fajr Libya (« Aube de la Libye »), qui contrôle la capitale Tripoli et différents bâtiments administratifs.
Il est donc nécessaire de tenter de coaliser toutes les énergies pour parvenir à une solution politique négociée entre les différentes factions libyennes. Que ce soit l’Algérie, le Maroc, le Tchad, la Tunisie, l’Egypte, tous ont des atouts à faire valoir. Toute la complexité et la difficulté aujourd’hui en Libye consiste à trouver des interlocuteurs fiables, qui soient capables de tenir leurs engagements. Or, les intérêts des factions libyennes sont extrêmement mouvants parce que ces dernières ne reposent pas sur cette idée d’intérêt général, qui est très couramment partagée en Europe et même au Maghreb. Il n’existe donc pas de conscience collective en Libye et c’est ce qui rend extrêmement difficile aujourd’hui d’avoir des interlocuteurs fiables. En réalité, on observe dans le pays davantage une démarche de type tribale ou culturelle, plutôt que la projection de la Constitution et de la construction d’un futur État libyen. L’opération est donc très difficile et cela risque « d’ensabler » la situation dans le pays, qui menace aussi aujourd’hui de déborder chez ses voisins algériens, égyptiens ou tunisiens.
Face à cette multitude d’acteurs régionaux ou lointains, il est donc absolument nécessaire de parvenir à trouver des points de convergence entre ces acteurs secondaires, afin qu’ils pèsent en faveur d’une solution inter-libyenne.
Que représente Rakka pour Daech ?
Rakka est un peu la capitale de Daech sur la zone qu’elle contrôle en Syrie. C’était le noyau dur de la planification de certains attentats qui ont eu lieu en Europe. D’autres attaques ont sans doute été planifiées depuis Mossoul, en Irak, l’autre fief de Daech.
Comment va s’organiser la reprise de la ville ?
L’offensive à Rakka ne se fera pas dans l’immédiat, contrairement à ce qu’on a pu entendre. La coalition menée par les États-Unis veut d’abord couper les voies de communication menant à la ville, afin d’éviter que des combattants ne partent de Mossoul pour s’y replier. L’encerclement est réalisé avec le soutien de frappes aériennes quasi quotidiennes, qui sont réalisées dans 90 % des cas par les Américains.
L’offensive finale sera beaucoup plus complexe que celle qui est en train de s’opérer à Mossoul. En effet, on est dans une configuration militaire et politique différente. À Mossoul, les forces irakiennes sont soutenues par les milices et bénéficient d’un soutien aérien essentiellement américain. En Syrie il y a plusieurs protagonistes contre Daech : l’armée de Bachar Al Assad ; les milices iraniennes ; les forces kurdes avec principalement celles du PYD ; l’armée turque ; la coalition.
Si on peut considérer que l’armée de Bachar et les milices iraniennes « marchent ensemble », la situation est tout autre entre les Kurdes du PYD et l’armée turque, qui sont des ennemis historiques et qui se « disputent » la prise de la ville de Rakka. Au milieu, la coalition internationale essaye d’arbitrer ces conflits politiques. L’armée russe s’est ainsi déployée à quelques kilomètres des forces kurdes pour empêcher une attaque turque.
En quoi la conquête de Rakka est-elle importante dans la guerre contre Daech ?
D’un point de vue stratégique, la perte de la ville porterait un coup dur aux capacités opérationnelles de Daech. Pour autant, l’organisation ne sera pas détruite. La perte de sa base territoriale peut déboucher dans les mois qui suivent sur une multiplication d’attentats réalisés par des cellules terroristes dormantes. On rentrerait dans une nouvelle séquence du combat mené contre Daech, dans lequel les services de renseignements joueraient un rôle accru.
Recueilli par Guillemette Mahieux
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“Stabilization denotes a level of robustness that not all member states are comfortable with,” Michael Grant, Deputy Permanent Representative of Canada to the UN, told the audience at a March 23rd IPI book launch. The book, UN Peacekeeping Doctrine in a New Era: Adapting to Stabilisation, Protection and New Threats (edited by Cedric de Coning, Chiyuki Aoi, and John Karlsrud), seeks to address the growing gap between practice and doctrine in peacekeeping.
“Stabilization is not counterterrorism, [but] peacekeepers operate where spoilers are present, and …if we don’t train and equip peacekeepers for stabilization missions, then their lives will be at risk.” said Mr. Grant, summing up a key challenge presented by recent UN missions to the traditional peacekeeping principles of consent, impartiality and minimum use of force.”
The Permanent Mission of Canada co-sponsored the event along with the Norwegian Institute of International Affairs (NUPI).
Cedric de Coning, co-editor of the book, argued that a gap between practice and doctrine affects the abilities of an operation to achieve its aims, thus imperiling the lives of civilians and peacekeepers. He noted that military contingents deployed under the UN flag are particularly concerned with doctrine, as it determines the circumstances and manner in which they are permitted or expected to use force.
Vigorously calling for clarity around the use of the term stabilization, Dr. de Coning said, “We must better define what we mean by stabilization, so we avoid doing stabilization with a peacekeeping mindset.” He warned that “the larger the potential room for misunderstanding and misperception, the larger the potential for ineffectiveness that these missions have.”
While Aditi Gorur, Director of the Protecting Civilians in Conflict Program at the Stimson Center, made clear her belief that stabilization missions do not pose a threat to the principles of peacekeeping, she argued that the word “stabilization” holds no meaning at the UN. This view was based on her visits to Haiti, Central African Republic (CAR), Democratic Republic of the Congo (DRC), and Mali, where stabilization missions are currently underway.
Ms. Gorur discussed several different interpretations of stabilization she had heard in the field, and noted that field staff rarely see force as an inherent part of stabilization. Remarking that “60 people in a room means 72 opinions on the definition of stabilization,” Ms. Gorur nonetheless proposed to define stabilization efforts as missions “that try in some way to support the transfer of territorial control from spoilers to legitimate authorities.” With the exception of the Force Intervention Brigade in DRC, she argued that even the use of force towards such a goal was not necessarily incompatible with the traditional principles of peacekeeping.
Dimitry Titov, Assistant Secretary-General for the Rule of Law and Security Institutions at UN Department of Peacekeeping Operations (UNDPKO), chose not to emphasize the definition of stabilization as the key issue, instead taking the stance that “whether we call these activities early peacebuilding, stabilization, peace consolidation, the most crucial thing is delivery.” Mr. Titov agreed that “debating the issue was right,” but that “delivery is key… and if we don’t deliver on whatever concept we have, then we have failed very badly.” Mr. Titov also emphasized that stabilization is a complex endeavor, in which military or kinetic operations can play only a limited role.
David Gressly, Deputy Special Representative of the Secretary General for the UN Organization Stabilization Mission in the Democratic Republic of the Congo (MONUSCO), argued that there was a need for stabilization to “go back to basics.” Addressing the aims of the UN Security Council, which authorizes peace operations to address threats to international peace and security, Mr. Gressly said, “I think we’re looking for a degree of stability so that there’s a reasonable expectation the country will not return to a significant level of threat.” He extolled the importance of working with the host government, saying, “We need to establish what our exit conditions look like and get that agreement with a government early on.”
Mr. Gressly, who was heavily involved in stabilization missions in both Mali and DRC, summed up the importance of clarity around the term “stabilization” by saying, “We’re not looking for perfection, just a degree of stability. If we can define that better then we’ll be in a better position to achieve it.”
Arthur Boutellis, Director of IPI’s Brian Urquhart Center for Peace Operations, moderated the discussion.
Alors que l’Union européenne (UE) s’apprête à fêter les 60 ans du traité de Rome, le 6 mars dernier l’Allemagne, la France, l’Espagne et l’Italie s’étaient réunies à Versailles pour préparer cette échéance, ainsi que pour plaider l’idée d’une « Europe à plusieurs vitesses ». Le point de vue d’Olivier de France, directeur de recherche à l’IRIS
Dans quel contexte se préparent les soixante ans du traité de Rome ?
Si l’on se place du point de vue d’un Européen qui observe la marche du monde, l’UE ne semble pas traverser sa meilleure passe, c’est le moins que l’on puisse dire. D’une part, pour la première fois depuis que le projet d’intégration a été lancé, un pays souhaite en sortir. D’autre part, d’un point de vue économique, l’UE n’est pas encore tout à fait sortie du marasme. L’impression qui ressort est donc que d’un côté les choses vont moins bien, et que de l’autre, il ne se dégage guère de perspective de mieux-aller.
Outre-Atlantique, les Américains ont élu un président imprévisible qui tient des propos contradictoires et qui au mieux ne comprend rien à l’UE, au pire, lui semble ouvertement hostile. Les chocs se succèdent, de la crise de la dette souveraine à celle de la zone euro et de la crise grecque à celle des réfugiés : cette actualité néfaste paraît inextinguible à un Européen moyen et face aux deux ruptures stratégiques de 2016 que représentent le Brexit et l’élection de Trump, un citoyen se dit que l’UE ne peut que réagir.
Or, jusqu’à présent, les dirigeants européens s’en étaient sortis par la voie du consensus. Ils utilisaient ce qu’on appelle « l’ambiguïté constructive » pour résorber les divisions à moyen-terme, en comptant sur une dynamique européenne de fond. Cette méthode prend du temps mais elle a au moins permis à l’UE de survivre et d’avancer. A court-terme, toutefois, les médias donnent toujours l’impression que l’UE est divisée, morcelée et qu’elle recule. Tout le monde déplore alors le manque de cohésion mais chacun en appelle à une unité qui réponde d’abord à ses propres préoccupations.
La situation actuelle est un peu différente car pour la première fois, le statu quo à court terme fait surgir un risque de « détricotage » de l’UE. Les responsables politiques nationaux et européens ont commencé à prendre conscience de ce danger existentiel. On a pu observer avec la crise des réfugiés et la question de l’espace Schengen que certains principes fondamentaux européens sont reniés : le statu quo à court terme ne fonctionne donc plus car le contexte est trop défavorable et cela amène en réalité la communauté européenne à reculer progressivement.
Comment, alors, aller de l’avant ? Deux manières sont possibles : soit avancer à 28, soit le faire par groupes de pays qui sont plus motivés que d’autres sur certains dossiers. Le problème de l’Europe à 28 est que dans un climat de défiance vis-à-vis de Bruxelles, ce système ne fonctionne que sur un nombre de plus en plus restreint de dossiers. Dans la plupart des cas, il se produit une forme de consensus mou qui préserve tout juste le statu quo mais qui ne permet pas d’avancer : cette posture est en train de tuer à feu doux l’UE aujourd’hui.
Le projet d’une « Europe à plusieurs vitesses » plaidé par les quatre pays du sommet de Versailles est-il la bonne solution ? Concrètement, en quoi consisterait-il ?
Les quatre pays de Versailles ont raison de se résoudre à cette approche pour une raison très simple : les citoyens ne comprendraient pas que l’UE n’arrive pas à réagir à des évènements aussi importants que le Brexit et l’élection de Donald Trump. Ne rien faire laisserait une impression presque définitive aux citoyens que, peu importe comment le monde change, l’UE est incapable d’évoluer. Le 60e anniversaire du traité de Rome est justement l’occasion d’envoyer un message fort aux citoyens pour leur montrer que l’Europe peut avancer.
La proposition d’une Europe à plusieurs vitesses formulée par ces quatre pays est en fait la conclusion logique du diagnostic précédent. Elle consiste à dire que sur un certain nombre de dossiers, on peut avancer par petits groupes de pays, de manière à ce que ceux qui le souhaitent puissent progresser sans être entravés par les pays les plus réticents.
François Hollande a pris l’exemple de l’Europe de la défense pour plaider pour une Europe à plusieurs vitesses car il s’agit, effectivement, de l’un des dossiers où il est le plus difficile d’avancer avec l’ensemble des pays membres. Il faudrait que des États motivés se dotent d’une feuille de route avec des critères à respecter et des exigences de transparence accrues en matière de planification et de dépenses de défense. Par exemple, la création de la CARD, une revue annuelle de défense coordonnée, a pour but d’accroître la transparence en matière de planification de défense. Les pays motivés pourraient utiliser un mécanisme du traité de Lisbonne (l’article 42.6) sur la coopération structurelle permanente, afin d’avancer en utilisant les outils que Bruxelles a mis sur la table fin 2016. La France et l’Allemagne pourraient également proposer la création d’un conseil européen de sécurité qui serait sanctuarisé dans l’agenda du Conseil européen : les chefs d’États seraient obligés de débattre de sécurité et de défense chaque année. Paris et Berlin pourraient d’ailleurs préparer ce débat par un conseil franco-allemand de défense en amont du Conseil européen, comme nous le suggérions dans la contribution « French and German Defence: The Opportunities of Transformation », et comme le propose d’ailleurs Emmanuel Macron dans son projet européen.
Ce conseil de sécurité opèrerait avec l’ensemble des pays de l’Union européenne car il est important que chacun puisse dialoguer autour des questions de sécurité et de défense. Mais les projets avanceraient en comité restreint afin de pouvoir progresser sur des sujets concrets. Ce groupe restreint n’évoluerait cependant pas en vase clos : il devrait tenir informés le reste des pays européens, de manière à ce qu’ils puissent rejoindre le comité s’ils le souhaitent.
Quels sont les risques liés à cette vision d’une Europe à géométrie variable ?
Trois contre-arguments s’opposent à cette vision d’Europe à plusieurs vitesses. Le premier consiste à dire que le Brexit renforce la nécessité que les 27 pays européens fassent preuve de cohésion car si l’on crée de nouveaux motifs de division, la machine européenne risque de se briser.
Le deuxième contre-argument rejoint le premier : il se fonde sur le risque de créer des Etats européens de « seconde zone » sur certains dossiers. La perception pour ces pays de se sentir au deuxième, voire au troisième rang européen peut miner encore davantage l’unité de l’UE.
Le troisième contre-argument pointe les dangers de l’émergence d’une « Europe à la carte ». Cette vision tuerait aussi à petit feu l’UE car elle ouvrirait la possibilité que certains Etats coopèrent là où ils voient des bénéfices mais ne collaborent pas lorsqu’ils n’en voient aucun. Cela remettrait en cause le principe même de l’UE, qui est de peser davantage à 27 que tout seul.
L’Union risque de définitivement se couper de ses peuples si elle ne fait pas preuve d’une capacité tangible à réagir aux chocs qui la secouent. C’est pourquoi il est plus dangereux aujourd’hui de ne rien faire que d’avancer en petits groupes.
Un dernier aspect politique doit également être pris en compte : rien ne bougera véritablement avant l’automne, pour la simple et bonne raison que la France est obnubilée par l’élection présidentielle et que l’Allemagne le sera bientôt également. Or, toutes ces propositions doivent être poussées par la dynamique du couple franco-allemand.
Donald Trump vient d’annoncer l’augmentation des dépenses militaires, actuellement de 600 milliards de dollars, de 9%, soit 54 milliards de dollars supplémentaires.
Dans son dernier discours sur l’état de l’Union en janvier 1961, le président et ex-général Eisenhower dénonçait l’importance du complexe militaro-industriel sur la détermination de la politique étrangère des États-Unis. Le débat de la campagne électorale entre Nixon et Kennedy portait en effet sur le fameux missil gap, fossé qui, selon Kennedy, donnait une avance à l’URSS en termes de nombre de missiles. C’est donc sur la base d’informations erronées que les États-Unis se sont lancés dans une course aux armements que les Soviétiques ont bien sûr suivie.
On ne voit pas l’utilité de l’augmentation annoncée par le président actuel, Donald Trump, si elle n’est pas assortie d’une stratégie claire. De plus, elle a lieu parallèlement à une coupe de 37% des crédits destinés aux départements d’État. Les programmes d’aides dans le domaine civil vont être sabrés, alors qu’ils peuvent jouer un rôle important pour la sécurité sur le moyen et long-terme. Trump donne ainsi raison au complexe militaro-industriel, qui est certainement le lobby le plus puissant aux États-Unis : l’industrie de défense et les casernes de l’armées sont réparties sur la totalité du territoire américain. Personne ne veut s’y opposer – Démocrates comme Républicains – au nom de la sécurité du pays. Mais il n’est pas certain que l’augmentation sans fin des dépenses militaires américaines ait une réelle incidence sur la sécurité. Le budget militaire américain était de 280 milliards de dollars en 2001 lorsque les États-Unis ont été frappés par les attentats du 11 septembre.
Même Barack Obama ne s’est pas opposé au complexe militaro-industriel, afin de ne pas être accusé de faiblesse. Malgré son désir d’appuyer sur le bouton reset dans les relations avec la Russie, il n’a pas remis en cause le principal programme qui envenime les relations Moscou/Washington : celui du système de défense anti-missile, qu’Obama avait pourtant qualifié de « système basé sur des technologies non prouvées, avec un financement inexistant pour une menace inconnue ».
Aujourd’hui, on assiste au niveau mondial à une nouvelle course aux armements, en dehors de toute rationalité. Le niveau des dépenses militaires est supérieur à ce qu’il était du temps de la guerre froide. Or, en 1990, lors du démantèlement du monde bipolaire et de l’implosion de l’URSS, on annonçait pouvoir enfin toucher les dividendes de la paix. Ils n’ont en fait été touchés que très provisoirement et les dépenses sont reparties de plus belle. La « menace du désarmement », comme le disait un jour un général, a été durablement écartée.
La course aux armements a également lieu en Asie qui connait une augmentation continue des dépenses militaires chinoises, suscitant par réaction une hausse de celles du Japon et des autres pays régionaux. Pendant très longtemps, le Japon a limité ses dépenses militaires à 1% du PIB, limitation aujourd’hui remise en cause.
Les rentrées d’argent dues à l’augmentation des ressources pétrolières ont notamment permis d’augmenter les dépenses militaires des pays du Golfe. L’Arabie saoudite a un budget militaire de 80 milliards de dollars, soit 20 milliards de plus que la Russie, qui bénéficie pourtant d’une place stratégique plus importante. L’Iran va certainement également accroître ses propres dépenses.
Donald Trump avait déclaré que l’OTAN était obsolète et avait menacé du retrait américain de l’organisation. Il n’en est finalement rien mais, de peur que les États-Unis s’en aillent, les pays européens risquent d’augmenter leurs dépenses militaires à hauteur de 2% du PIB, comme réclamé par Washington. Les Américains insistent en effet sur le burden sharing, le partage du fardeau des dépenses militaires. Par contre, ils restent muets sur le power sharing, alors que l’OTAN reste avant tout entre leurs mains.
Conscients qu’une course incontrôlée aux armements pouvait entraîner les grandes puissances dans un gouffre financier et que son caractère imprévisible créait un climat de méfiance internationale, Nixon et Brejnev avait mis en place un système d’Arms Control. Durant la guerre froide, ce dernier avait contenu l’augmentation infinie des dépenses militaires. La course aux armements constituait un cercle vicieux où chacun augmentait ses propres dépenses, de peur que l’autre ne le fasse également. Finalement, ce phénomène stimulait les uns et les autres mais amenait de l’insécurité, de par l’imprévisibilité qu’il provoque. Or, la stabilité nécessite de la prévisibilité. Mais le système d’Arms Control n’est plus.
Si du temps de la guerre froide, il suffisait que Moscou ou Washington s’entendent pour limiter leurs dépenses, dans un monde émietté, il n’y a ni centre de pouvoir ni organe collectif de sécurité : chacun se lance dans une course, justifiant l’augmentation de ses propres dépenses par l’augmentation des autres pays, qui eux-mêmes y participent. Malheureusement, on peut penser que cette course lancée ne sera pas rapidement stoppée et que les besoins civils importants, y compris en termes de sécurité, ne seront pas couverts. L’aspect militaire est bien sûr important mais la sécurité ne dépend pas que des facteurs militaires. Or, sous des prétextes divers et fallacieux, les pays donnent désormais la priorité à l’aspect militaire de la sécurité, ce qui va se traduire dans les faits par une plus grande insécurité.