(B2) Le patrouilleur de haute mer a intégré l’opération européenne de lutte contre les trafics au large de la Libye, EUNAVFOR Med Irini
Parti de Brest, son port d’attache, le 5 février, le patrouilleur de haute mer, est entré dans la zone d’opération le 11 février et est opérationnel selon le QG de l’opération européenne (EUNAVFOR Med Irini). Il devrait rester engagé pour « une durée de deux mois environ » selon l’état-major (français) des armées.
Une équipe de visite de sept fusiliers marins
Mission principale : surveiller « l’embargo sur les armes à destination de la Libye imposé par le conseil de sécurité des Nations unies ». Un élément de défense et d’intervention maritime (EDIM), composé de sept fusiliers marins, est d’ailleurs à bord, afin d’effectuer les opérations de visite et d’inspection.
Plusieurs fois en Méditerranée
Cet aviso de la classe Estienne d’Orves a été engagé à plusieurs reprises en Méditerranée, notamment au titre de l’opération Sophia en 2016 (lire : Contrôle des armes au large de la Libye : le Jacoubet relaie le Premier maître L’Her) puis en 2017 (lire : Le Premier maitre L’Her embarque dans Sophia). Il est commandé par le capitaine de corvette Fabien Antoine, qui vient d’en prendre le commandement en janvier.
Trois navires et trois ou quatre avions
Le Premier Maître l’Her (F-792) rejoint la frégate grecque HS Aegeon (F-460), qui est le navire amiral de l’opération, et le patrouilleur de haute mer italien Comandante Borsini (P-491). Côté aérien, l’opération dispose de trois ou quatre avions (luxembourgeois, polonais et allemand), selon les moments et la bienveillance mécanique, ainsi que d’un drone Predator italien.
Un avion français Falcon 50 est ainsi détaché, venant relayer un Atlantique 2, qui a permis de compenser les défaillances mécaniques du P3 Orion C allemand (lire : Un Atlantique 2 français à Irini. Les P3 Orion allemands en panne).
(NGV)
Cet article La Royale revient dans l’opération Irini. Le Premier maitre l’Her sur place est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe géopolitique.
La guerre est morte, du moins la guerre classique, l’outil dont on se servait autrefois pour résoudre les différends. Cela ne signifie pas que les différends n’existent plus. Ils peuvent être profonds : Tel État ne reconnait pas la souveraineté de cet État, ce qui pose de vraies difficultés à des État nouveaux (le Kosovo) mais aussi anciens (Taïwan). Au-delà, on peut reconnaître la souveraineté de l’État tout en ayant des différends, notamment sur les frontières et donc l’intégrité territoriale.
Ce qui nous amène à réfléchir sur la notion de "conflit gelé".
L’intégrité territoriale peut être considérée comme un des attributs de la souveraineté, car le territoire est une des conditions de l’État. Elle accompagne la souveraineté. Souvent, du moins. Car il arrive, plus fréquemment qu’on ne le pense, que des litiges opposent des États voisins au sujet de leurs frontières communes. C’est par exemple le cas entre Japon et Russie, entre Japon et Chine, entre Chine et voisins des mers du sud, entre.... Les exemples abondent. En fait, et il est probable que la majorité des États ont des litiges territoriaux avec un ou plusieurs voisins. En fait, il est probable qu’une intégrité territoriale entièrement reconnue de ses voisins est l’exception.
Cependant, la plupart du temps, la souveraineté d’un État sur un territoire est un fait. Les Russes occupent les Kouriles, n’en déplaisent aux Japonais. Ceux-ci considèrent que leur intégrité territoriale est mutilée. Cela ne dégénère pas nécessairement en conflit armé. Mais, parfois, ça arrive. Ou encore, une minorité mène une lutte de libération nationale, processus classique qui réussit – ou pas. Bref, souveraineté et intégrité ne coïncident pas – ou rarement.
Ces différends persistent et ne peuvent donc être réglés, ni par la guerre, ni par la négociation. Ils peuvent rester dans le domaine diplomatique pacifié. Ils peuvent avoir été l’occasion de conflits et deviennent alors des conflits gelés. En effet, de même qu’il n’y a plus de déclaration de guerre, il n’y a (presque) plus de traité de paix qui vienne sanctionner la fortune des armes et créer un nouvel état du droit (même si cela arrive, que l’on pense au traité entre le Pérou et l’Equateur, qui a mis fin à un contentieux vieux de plus d’un siècle). Le plus souvent, les parties signent des cessez-le-feu, comme celui qui régit les relations entre les deux Corées depuis 1953. Israël occupe la Cisjordanie et le Golan, sans que cela soit reconnu internationalement. L’ONUST (organisme des nations-Unies pour la surveillance de la trêve) a été mise en place en 1948 à la suite de la première guerre israélo-arabe et demeure toujours en place.
Comment caractériser ces conflits gelés ? Ils ont été l’occasion d’affrontements réels et violents qui prennent fin à un moment. Ils peuvent être suivi d’un accord ou rester dans une terra incognita juridique. Le Cachemire demeure l’objet d’un contentieux entre l’Inde, la Chine et le Pakistan depuis 1947. La plupart du temps la zone est calme même si on assite à de récurrents accès de tension, comme les affrontements qui éclatent en septembre 2020, à la suite d’une fusillade dont les causes restent opaques. Ainsi, un conflit gelé reste souvent meurtrier, même si la létalité demeure basse, « sous le seuil » (nous reviendrons sur cette notion) d’attention de la communauté internationale. Ainsi, l’espace ex-soviétique est rempli de conflits gelés : Moldavie et Transnistrie, Ukraine et Donbass, Géorgie et Abkhazie pour prendre des exemples récents. La plupart du temps, la situation revient au statu quo préalable mais un conflit longtemps gelé peut soudainement s’enflammer et donner une nouvelle situation : le haut Karabakh fut la cause d’une guerre entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan en 1994, situation qui reste longtemps gelée jusqu’à ce que les Azéris relancent une offensive en 2020 et récupèrent une grande partie du territoire qu’ils revendiquaient.
Des disputes frontalières peuvent s’envenimer peu à peu, comme ce qui se passe en mer de Chine, où la Chine militarise son action, que ce soit sur les Spratleys et les Paracels au sud (archipels revendiqués par les États riverains) ou dans les eaux des Senkaku (sous souveraineté japonaise) à l’est. D’autres au contraire s’apaiser progressivement, même si les problèmes ne sont pas résolus au fond : que l’on pense aux Balkans et à la situation peu satisfaisante de la Bosnie-Herzégovine ou du Kossovo. Enfin, des conflits peuvent rester actifs mais ne pas susciter l’attention, étant apparemment gelés, au moins aux yeux de l’opinion publique internationale : que l’on pense à l’Afghanistan ou à la République Centrafricaine.
La notion de conflit gelé recouvre donc des situations très diverses, souvent des différents territoriaux, parfois aussi des guerres civiles dues à la disparition de l’Etat.
Olivier Kempf
Dans son audition à l'assemblée nationale il y a plus d'un mois (le verbatim relu vient d'être diffusé), le
Plus d'infos »Le président de la République a manifestement choisi de maintenir le surge en l'état, et d'accentuer
Plus d'infos »Ceux qui ont réussi à en tirer parti le savent : l'optimist, célèbre coquille de noix de nos clubs de voile
Plus d'infos »(B2 à Pristina) Avec 48% des voix selon les premières estimations, Vetëvendosje (« autodétermination ») remporte les élections législatives de dimanche (14 février). Une victoire nette pour ce parti de gauche qui, juste 13 ans après la déclaration d’indépendance, entend tourner la page des anciens combattants de la guerre et lutter énergiquement contre la corruption qui gangrène le pays.
Dimanche soir, des Kosovars se sont rassemblés dans le centre de Pristina, la capitale, ici sous le regard de l’ancien président Ibrahim Rugova (LDK) (Aurélie Pugnet/B2)Dimanche soir, à 19 heures, les bureaux de votes ont fermé au Kosovo. Peu après, les premiers résultats sont tombés et le centre ville de la capitale, Pristina, s’est animé à coups de klaxons et de défilés de drapeaux albanais (1).
Victoire pour la gauche
Les partisans du parti Vetëvendosje (« auto-détermination ») ont fait entendre leurs cris de joie dans les rues piétonnes de Pristina. Des enfants de trois ans tenant à peine debout dans la neige, aux vieux messieurs, en passant par les troupes d’étudiants, tous chantaient les noms de ‘Vetëvendosje’ et ‘Albin Kurti’, le leader de ce parti de gauche. La victoire était attendue. Et elle est sans équivoque pour ce parti anti-corruption et anti-establishment. Pour Albin Kurti, cette élection « s’est transformée en un référendum », s’est-il félicité sur son fil twitter. À droite, le PDK (parti démocratique/ECR)— historiquement parti des héros de la guerre et la « libération » du Kosovo du joug serbe —, réunit environ 17% des voix. L’autre parti historique du pays, la LDK (ligue démocratique/PPE), doit se contenter d’environ 13%.
Dans le nord du Kosovo et dans les différentes ‘enclaves’ à communauté majoritairement serbe, c’est la Liste serbe (Srpska lista) qui a récupéré la quasi-totalité des voix — plus de 80% dans les trois régions du nord. Là encore, aucune surprise. Au milieu des drapeaux de la Serbie, les posters de la Liste Serbe ne rencontrent aucune opposition.
À Mitrovica Nord, la Liste Serbe est omniprésente (Aurélie Pugnet/B2)Les discussions à venir avec les Européens
Ces élections interviennent alors que la révision stratégique de la mission de l’Union européenne pour le soutien de l’état de droit au Kosovo (EULEX Kosovo) est en cours, et le dialogue entre Pristina (Kosovo) et Belgrade (Serbie) à peine relancé. Celui qui devrait devenir premier ministre, Albin Kurti, a déjà annoncé que la relance du Dialogue avec Belgrade figure en « cinquième ou sixième » position de ses priorités, rapporte la Deutsche Welle. Par ailleurs, il est connu pour sa position très critique envers la mission des Nations Unies (UNMIK) au Kosovo et la mission européenne EULEX. Vis-à-vis de EULEX, « les critiques datent d’il y a plus de deux ans », note le chef de la mission, Lars-Gunnar Wigemark. Il a depuis rencontré Albin Kurti au cours de sa brève expérience de premier ministre, début 2020 (2). Notamment, il précise, « nous avons discuté de certaines questions opérationnelles très spécifiques, par exemple il nous a demandé de l’aide sur la question des personnes disparues ».
(Aurélie Pugnet, envoyée spéciale à Pristina)
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Des membres des forces spéciales françaises se sont longuement confiées à l’auteur de ce livre.
Les restes de soldats russes et français, tombés lors de la terrible retraite de Russie, ont été inhumés samedi près du champ de la bataille de Viazma. Sous la neige et par des températures de -15°C, les 126 dépouilles réparties en huit cercueils recouverts des drapeaux des deux pays ont été mises en terre au son d'une salve de canon, en présence d'une centaine de figurants en costume d'époque, d'officiels mais aussi de descendants de grands généraux de l'époque napoléonienne.
Ces 120 soldats, trois probables vivandières et trois adolescents --probablement des tambours-- sont tombés, en marge ou lors de la bataille de Viazma du 3 novembre 1812.
Les restes ont été mis au jour en 2019 par une équipe d'archéologues russes et français, au sud-ouest de Viazma, ville de 52 000 habitants. Une dizaine d'années plus tôt, ils avaient été découverts une première fois par une pelleteuse d'un chantier. Les férus locaux d'histoire ont cru d'abord qu'il s'agissait d'une des nombreuses fosses communes datant de la Seconde Guerre mondiale qui parsèment l'ouest de la Russie.
Finalement, une expertise de l'Académie russe des Sciences a établi qu'il s'agissait de victimes de la campagne de Napoléon, principalement âgées de 30 à 39 ans. La découverte de boutons métalliques d'uniformes a permis d'établir que certains des défunts "appartenaient aux 30e et 55e régiments d'infanterie de ligne et au 24e régiment d'infanterie légère de l'Armée de Napoléon", selon Alexandre Khokhlov, chef de l'équipe d'archéologues sur place.
L'attaché militaire le général Ivan Martin découvre les restes des soldats tombés en 1812 près de Viazma (photos AFP, Dimitar DILKOFF).
La compagnie CMA CGM a annoncé vendredi l'acquisition de quatre avions cargo Airbus A330-200F en vue de la création d'une nouvelle division spécialisée dans le fret aérien, baptisée Air Cargo.
Ces Airbus, mis en service entre 2014 et 2016, disposent d'une capacité de 60 tonnes pour une autonomie de 7 500 kilomètres, indique dans un communiqué CMA CGM.
"Pour répondre à la demande croissante de nos clients (...) nous créons une nouvelle division dédiée au transport aérien. Cette division débutera avec quatre avions Airbus A330-200F et mènera des partenariats commerciaux avec des compagnies aériennes afin d'offrir une couverture globale", explique Rodolphe Saadé, PDG de CMA CGM, cité dans le communiqué qui précise que le groupe "confiera les opérations de sa flotte cargo à une compagnie européenne".
CMA-CGM a par ailleurs annoncé l'abandon d'un projet d'entrée dans le capital de Dubreuil Aéro et a dit étudier une éventuel partenariat commercial avec ce dernier dans le fret aérien. Les deux groupes avaient signé en septembre un protocole d'accord prévoyant que le premier prenne une participation de 30% dans le capital du second.
Le colonel Christian Baptiste, alors en charge de la communication opérationnelle de l'état-major des
Plus d'infos »La DGA a commandé à l’entreprise Survey Copter, une filiale d'Airbus, des mini-drones aériens destinés à la Marine nationale. Appelés système de mini-drones aériens embarqués pour la Marine (SMDM), ces drones de contact équiperont des patrouilleurs et des frégates. Cette commande d’un montant de 19,7 millions d’euros, comprend l’acquisition des systèmes et de leur lot de rechanges.
Cet achat intervient après une campagne d’évaluation, menée en 2019 par la Marine nationale.
Ces 11 systèmes ALIACA (soit 22 drone), d’environ 16 kilos, propulsés par un moteur électrique, ont une autonomie de 3 heures et un rayon d’action de 50 kilomètres. Leur lancement s’effectue par catapulte et ils sont récupérés à bord automatiquement dans un filet en fin de vol. Leurs capteurs embarqués retransmettent en temps réel pendant le vol, de jour comme de nuit, les images et les données collectées.
Le SMDM sera déployé à partir de différents bâtiments comme les patrouilleurs de haute mer, les frégates de surveillance, les frégates de type La Fayette ainsi que les futurs patrouilleurs outre-mer.
Les livraisons à la Marine nationale sont prévues entre 2021 et 2023.
(B2) A la veille du sommet de N’Djamena sur le Sahel, il n’est pas inutile de revenir sur le pilier militaire de l’effort entrepris par la France et les alliés européens. Un pilier qui a bien progressé en un an, si on écoute les officiels français
Task force Takuba (crédit : DICOD / EMA)La montée en puissance des forces sahéliennes
Du côté français, on l’assure : « beaucoup de choses ont été faites ».
Une fragilité mais des progrès
Certes, les armées sahéliennes restent « encore fragiles » en général, mais leur engagement est « indéniablement accru ». Elles ont « progressé ». La force conjointe du G5 Sahel aligne désormais sept bataillons et « peut-être huit avec la perspective du déploiement d’un bataillon tchadien ». Donc 5000 hommes. Ces armées connaissent « encore des difficultés » reconnait un militaire. Il ne faut pas « l’éluder ». Mais nous cherchons à les « atténuer ».
Une capacité d’opération et de résilience
La force a pu mener notamment des opérations : Samar 1 et Samar 2, planifiées « en étroite coordination avec Barkhane » et les forces internationales (Minusma). Aujourd’hui, « elles sont capables de défendre leurs positions, elles l’ont montré à plusieurs reprises au cours des mois passés. Elles sont capables de réagir à leurs propres niveaux. Elles savent se coordonner entre elles, et se coordonner avec les forces internationales ». Bref « leur autonomisation » — objectif fixé par la France et les Européens au G5 Sahel —, « progresse ». Un PC interarmées de théâtre à Bamako a été monté sous l’impulsion du général Namata, depuis un an et demi.
L’armée malienne en recomposition
Point de satisfaction pour les Français : l’armée malienne (les FAMA). « Le haut commandement s’est remobilisé. Les unités se sont renforcées et les unités ont pu se renforcer. » Ce malgré la suspension d’EUTM pour cause de Covid-19 et de coup d’état. Si personne n’ose le dire, l’effet coup d’état parait effacé (voire même positif)… On voit « la montée en puissance des unités légères de reconnaissance et d’investigation » : l’ULRI 1 à Gossi, une à Ménaka, une troisième à Gao. Ces ULRI « ont mené des opérations, dans un cadre national ou multinational voire avec les unités européennes de la Task Force Takuba » (NB : celle de Ménaka). Les forces maliennes qui avaient dû abandonner en 2019 certains postes « reviennent ». A Labbezanga, le poste militaire a pu être bâti. « D’autres projets arrivent » : à Indelimane, Anderaboukane. L’aérien n’est pas oublié. Les Maliens « font intervenir leur aviation quand un poste est attaqué ».
Forces nigériennes en formation
Les forces armées nigériennes, elles « poursuivent la formation des bataillons spéciaux d’intervention ». La France forme un bataillon à Dosso. L’Allemagne et la Belgique travaille aussi sur les forces spéciales.
La coordination des forces mieux assurée
C’est un point acquis important depuis le sommet de Pau selon les autorités françaises. Un mécanisme de commandement conjoint s’est installé à Niamey à proximité du PC du fuseau centre de la force conjointe. Mécanisme « régulièrement » utilisé pour coordonner les différentes opérations, nationales, de la force conjointe ou de Barkhane. Il est épaulé par une cellule de fusion de renseignement « par laquelle les différentes armées échangent des informations sur l’adversaire ». Essentiel selon les militaires.
L’arrivée des Européens au sein de la Task Force Takuba
Le concept de Takuba est le bon
La force européenne monte aussi lentement en puissance dans la zone de Trois frontières. Outre les Estoniens, les Tchèques, les Suédois, les Italiens doivent « commencer à se déployer à partir de mars 2021 ». Le rythme est « progressif, certes ». Un euphémisme pour dire lent. Mais le concept, qui repose non sur le combat direct, mais l’accompagnement (mentoring) des Maliens dans le Liptako est « le bon ». Il « attire des partenaires européens ».
Huit pays supplémentaires à terme
D’autres contingents pourraient arriver dans les mois (ou années qui viennent). Le Danemark, le Portugal, la Belgique, les Pays-Bas devraient venir « en soutien », avec des contingents « moindres » sans doute. Mais ils « vont venir », affirme-t-on d’un ton sûr à l’Élysée. D’autres pays européens ont « annoncé leur intérêt et leur volonté de s’engager dans cette opération ». Une contribution annoncée de manière « plus ou moins ferme » par les chefs d’État ou Premiers ministres de quatre pays : la Grèce (2), la Hongrie, la Serbie (3), même l’Ukraine. Chaque contribution pourrait alors se monter « à quelques dizaines, voire à près d’une centaine » de personnels.
8000 militaires engagés
C’est le nouveau chiffre défendu publiquement. Il y a 8000 Européens engagés au Sahel, affirme-t-on à Paris. Ce chiffre comprend les 5100 militaires français de Barkhane et environ 3000 Européens investis dans quatre missions (MINUSMA, EUTM Mali, Barkhane et Takuba ou actions bilatérales). Soit un tiers de l’effectif (lire : Combien de soldats européens sont présents au Sahel ? Combien sont dans Barkhane ? (v3)).
Un réajustement de Barkhane : pour plus tard ?
La réflexion sur le réajustement de Barkhane est « en cours », précise-t-on du côté de l’Elysée. Mais elle pourrait ne pas être annoncée lors du sommet, mais plus tard. Les modalités seront discutées « au cours des prochaines semaines [ou] des prochains mois ». Les partenaires européens et sahéliens seront associés « étroitement ».
Un tournant tactique
A Pau, en janvier 2020, était affirmé la volonté de concentrer les efforts militaires contre l’État islamique au Grand Sahara, dans la zone des trois frontières. Aujourd’hui, l’objectif est de cibler davantage un autre groupe armé, le Groupe de soutien à l’Islam et aux Musulmans (dénommé RVIM ou GSIM ou JNIM en arabe), dirigé par Iyad Ag-Gahli et affilié à Al Qaida.
Un objectif : le RVIM
C’est « la menace principale, la plus forte ». Dans une zone en particulier : « le Gourma », où il « a mené des actions ces dernières semaines ». Une région à cheval sur plusieurs frontières (Mali, Burkina Faso) qui signifie littéralement » la rive droite du fleuve Niger ». Mais le RVIM est aussi actif « dans l’extrême nord du Mali » ou surtout « dans le centre, avec la Katiba Macina ».
L’Etat islamique, en perte de vitesse
Explication, venant d’un militaire : l’EIGS « est en perte de vitesse notoire ». Il « ne mène plus d’actions contre les forces sahéliennes. Du moins, plus d’actions majeures. Il n’y a plus d’attaques majeures de postes militaires. Ces groupes sont dispersés et n’agissent plus que par très petits éléments ». Ils pratiquent plutôt « une stratégie d’évitement » comme cela a pu être observé « depuis le mois de janvier 2020 ». Les luttes fratricides avec les autres groupes armés, notamment le RVIM l’ont affaibli (4).
La lutte contre la Katiba Macina dans le centre du Mali
Il faut renforcer « la pression sur le groupe dit ‘Katiba Macina’ », dont la principale zone d’activité est le centre du Mali. C’est le troisième volet de la stratégie qui devrait être définie à N’Djamena (avec la consolidation de l’action dans les Trois Frontières et le RVIM). Cette pression sera renforcée avec l’opérationnalisation progressive du ‘fuseau ouest’ de la force conjointe du G5 Sahel. Un volet que « jusqu’à présent, nous n’avons pas réussi à mettre en œuvre », reconnait-on à l’Élysée.
… avec le renforcement du fuseau ‘Ouest’
La « réactivation du dialogue militaire entre la Mauritanie et le Mali » permet d’espérer un changement. Ce sera aux forces maliennes et mauritaniennes d’agir. Le PC de ce fuseau est en Mauritanie. Il n’est pas ainsi prévu que les troupes de Barkhane se déploient dans cette région. L’opération Barkhane pourra juste fournir « un appui général » par des moyens en amont ou d’autres moyens par exemples aériens.
Le désarmement des milices
Quant au désarmement des milices d’autodéfense dans le centre du Mali, objectif du sommet de Pau, « on est effectivement loin du compte » aujourd’hui reconnait notre interlocuteur. D’où l’importance d’avoir un retour de l’État dans cette région.
(Nicolas Gros-Verheyde)
(mis à jour) Complément apporté sur l’action dans le fuseau Ouest
Cet article Le pilier militaire du G5 Sahel monte en puissance, Takuba aussi. Le GISM ennemi numéro 1 (v2) est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe géopolitique.
La Nécropole nationale de Chasseneuil-sur-Bonnieure, en Charente, va faire l'objet de travaux de restauration. Un premier état des lieux en 2014 avait permis d'établir un constat assorti de recommandations de travaux à court et moyen termes. Quelques interventions légères avaient été mises en oeuvre sur la base de ces orientations mais ces travaux d'entretien n'avaient pas permis d'arrêter les désordres (éclatements des maçonneries en pierres de taille et éléments sculptés, détérioration des joints, infiltrations, encrassements, chutes de parements) ni de réduire leur progression.
L'ONACVG souhaite désormais engager les travaux de restauration plus lourds.
Une enveloppe de 1,22 million d'euros a été affectée à un diagnostic pour appréhender les possibilités de rénovation, restauration, modifications, valorisation des édifices et aménagements existants en assurant leur pérennité. La mission projetée a pour objet de déterminer la gravité et l’évolution probable des désordres, d’en rechercher les causes et de proposer les options envisageables pour y remédier
La nécropole regroupe 2 255 tombes pour 2 029 corps inhumés dont 3 combattants 1914-1918 et 2 026 soldats tombés entre 1939 et 1945. L’aménagement de la nécropole s’est effectué de 1945 à 1971 avec le rapatriement des corps non réclamés par les familles des cimetières de Charente et de 15 départements du Grand Sud-Ouest.
Édifié à partir de 1945, à l'initiative du colonel Chabannes et des membres du maquis Bir-Hakeim, le mémorial de la Résistance, haut de 21 mètres est construit en béton armé et pierres de taille pour les façades. Ce lieu de mémoire est l'un des seuls, avec le Mont Valérien, Notre-Dame de Lorette et Fréjus, à comporter une crypte au sein de laquelle reposent les corps des principaux chefs de maquis charentais.
Inauguré le 21 octobre 1951 par le président Vincent Auriol, il a été imaginé et réalisé par l’architecte charentais Fernand Poncelet (1910-1980). Le V rappelle la victoire et soutien la croix de Lorraine de la résistance. Les 80 m² de bas-reliefs situés de part et d’autre des façades, ainsi que les sculptures retracent la vie, les sacrifices et l’engagement des résistants, civils et militaires, en vue de la Libération et de la Déportation. Ils ont été réalisés par Georges Giraud (1901-1989), Raoul Eugène Lamourdelieu (1877-1953) et Emile Antoine Peyronnet (1872-1956). Le mémorial comporte une crypte de 28 alcôves, dans laquelle reposent 30 combattants.
(B2) Vous avez réalisé des productions journalistiques ayant trait aux affaires européennes et à l’Europe en général durant l’année 2020 (janvier à décembre) ? Nous serions ravis de vous compter parmi nos candidats !
(crédit : Parlement européen)Créé en 2005, le Prix Louise Weiss récompense les journalistes qui traitent en langue française les sujets européens de la manière la plus systématique, pédagogique et originale, quel que soit le support (écrit, audio, vidéo, web). Il est organisé par l’Association des Journalistes Européens,, organisée (avec le soutien du ministère des Affaires étrangères et de la fondation Hippocrène.
Trois prix seront décernés
Vous pouvez donc concourir dans une des trois catégories suivantes :
Le concours est ouvert à toute personne issue d’un pays de l’Union européenne (nationalité ou résident dans un pays de l’UE) dont l’activité professionnelle est le journalisme. L’important est d’avoir un bon papier !
Les candidats seront sélectionnés par un jury composé de journalistes professionnels. Le Prix sera décerné lors d’une cérémonie au Quai d’Orsay fin juin 2021.
La candaidature doit s’accompagner des éléments suivants :
NB : Toute information, ainsi que les précédents lauréats et reportages primés, se trouvent sur www.prixlouiseweiss.com.
(Nicolas Gros-Verheyde)
vice-président de l’AJE-France
Cet article Journalistes qui avez écrit sur l’Europe. Candidatez au Prix Louise Weiss ! est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe géopolitique.
Lu dans Ouest-France ce matin ce sujet de mon confrère Pascal Simon, de la rédaction locale de Rennes, qui rentre de Djibouti (cliquer sur l'image pour l'agrandir):
Le Groupe CMA CGM, un leader mondial du transport maritime et de la logistique, accélère son développement stratégique dans la logistique avec la création d’une division spécialisée dans le fret aérien : CMA CGM AIR CARGO.
Avec le renforcement de ses activités de transport et de logistique dans le fret aérien, le Groupe offre ainsi de nouvelles solutions complètes, rapides et agiles à ses clients.
Quatre avions cargo modernes à large rayon d’action
Le fabricant d'armes tchèque CZG vient d'annoncer le rachat de la marque américaine créée par Samuel Colt pour 220 millions de dollars, soit 180 millions d'euros. Voir le communiqué ici.
La célèbre marque américaine était depuis 2015 en difficultés. Elle avait alors annoncé s'être placée sous la protection de la loi sur les faillites.
Colt, créé en 1847, par Samuel Colt, avait réussi à s'en sortir en 2016 mais sa situation restait précaire. Pour en savoir plus sur Colt, "10 Things You May Not Know About Samuel Colt".
« Nous sommes fiers d’inclure Colt, qui est aux côtés de l’armée américaine depuis plus de 175 ans, dans notre portefeuille », a déclaré Lubomir Kovarik, président du conseil d’administration de CZG.
CZG, qui emploie quelque 1 650 personnes en République Tchèque, aux États-Unis (à Kansas City) et en Allemagne, fabrique des armes pour la police et l’armée, mais aussi des armes de sport et de chasse sous la marque CZ.
Mis sur cale à l’été 2019 et lancé en mai 2020 par le chantier croate Brodosplit, le nouveau navire de croisière de Quark Expeditions en est au stade des essais mer. L’Ultramarine mesure 128 mètres de long pour 21.5 de large, sa jauge étant de 13.500 GT. Il disposera de 102 suites (dont 6 individuelles), soit une capacité d’un peu moins de 199 passagers, l’équipage et le staff d’expédition représentant 140 personnes. Capable d’atteindre 16 nœuds, le navire est au standard Ice Class 1A+ (PC6) lui permettant d’évoluer en zones polaires.