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Défense

Oumka-2021 : la Russie réaffirme sa posture de souveraineté en Arctique

Une vidéo diffusée par le ministère russe de la Défense le 26 mars dernier montre trois sous-marins faire surface sur la banquise arctique dans le cadre de l'exercice militaire "Oumka-2021" débuté le 20 mars au large de l'archipel François-Joseph et qui...
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Frappe de Bounti. Des civils étaient bien sur place affirme la MINUSMA. Paris critique le rapport (v2)

Bruxelles2 - Tue, 30/03/2021 - 15:55

(B2) La frappe de l’armée française sur Bounti, au centre Mali, le 3 janvier, a tué 19 civils indique un rapport de la mission des Nations-Unies au Mali publié ce mardi (30 mars) 

La présence de civils et d’hommes armés

La Division des droits de l’Homme de la Minusma confirme plusieurs éléments. 1° « La tenue d’une célébration de mariage qui a rassemblé sur le lieu de la frappe une centaine de civils » . 2° Parmi eux, la présence de « cinq personnes armées, membres présumés de la Katiba Serma ». 3° Au moins 22 personnes, dont trois des membres présumés de la Katiba Serma présents, ont été tuées (19 directement, 3 lors de leur transfert). 4° Au moins huit autres civils ont été blessés lors de la frappe. 5° Les victimes sont tous des hommes âgés de 23 à 71 ans dont la majorité habitait le village de Bounti (ou Bounty selon les orthographes). Le rapport de l’ONU confirme donc notre analyse d’une confusion entre civils et rebelles armés (lire Frappe de Bounti : deux versions différentes qui convergent ? L’hypothèse d’une demi-bavure reste latente).

Vigoureux démenti des Armées et critique du rapport

Le ministère français des Armées affirmait avoir frappé uniquement des djihadistes, rassemblés à l’écart du village, et hors de toute présence de civils pour un mariage (lire : Frappe aérienne à Bounti. Aucun dégât collatéral affirment Maliens et Français). Il maintient sa version « avec constance et avec force » dans un communiqué publié aujourd’hui. « Les forces armées françaises ont effectué une frappe aérienne ciblant un groupe armé terroriste identifié comme tel. » Paris attaque même de façon vigoureuse la fiabilité du rapport et sa « méthodologie » qui appelle de « nombreuses réserves ». « Elle oppose des témoignages locaux non vérifiables et des hypothèses non étayées à une méthode de renseignement robuste des armées françaises, encadrée par les exigences du droit international humanitaire ». Et le ministère de nier que « ce rapport apporte une quelconque preuve contredisant les faits décrits par les forces armées françaises ».

Des règles strictes de collecte d’information

L’enquête de la MINUSMA a pourtant été effectuée avec toute la rigueur possible, affirme-t-on du côté de l’ONU. L’équipe a observé des « règles strictes de collecte d’information et de témoignages » afin de s’assurer non seulement du respect des « plus hauts standards » en la matière, mais également « de la crédibilité, la pertinence et fiabilité des éléments collectés ». L’équipe a organisé des « entretiens présentiels individuels avec au moins 115 personnes et avec au moins 200 personnes lors des réunions groupées, et réalisé plus d’une centaine d’entretiens téléphoniques ».

Des préoccupations importantes, une demande d’enquête

Pour la MINUSMA, cette frappe soulève des « préoccupations importantes » quant au respect des principes de la conduite des hostilités, notamment le « principe de précaution » et l’obligation de faire tout ce qui est « pratiquement possible pour vérifier que les cibles sont bien des objectifs militaires ».

Une demande d’enquête indépendante, crédible et transparente

Au terme de l’enquête, la MINUSMA fait trois recommandations aux autorités maliennes comme françaises : 1° Diligenter une « enquête indépendante, crédible et transparente » afin d’examiner les circonstances de la frappe et son impact sur la population civile de Bounti ; 2° Revoir les processus de préparation d’une frappe ainsi que des critères utilisés pour déterminer la nature militaire de l’objectif ; 3° Établir les différentes responsabilités et se préparer (le cas échant) à octroyer « une réparation appropriée » aux victimes et aux membres de leurs familles.

Commentaire : si certains arguments du ministère des Armées peuvent être entendus, notamment sur le risque d’une propagande terroriste, cette sortie apparait pour le moins maladroite et totalement à rebours de la position habituelle de la diplomatie française. Ne pas répondre à des demandes classiques d’un rapport, comme l’enquête indépendante, est pour le moins brutal et déconcertant. Ce type d’échappatoire pourrait se retourner vite contre ses auteurs et coller longtemps aux basques du gouvernement français. Le Quai d’Orsay demande régulièrement ce type d’enquête en cas d’incident. Cela a été le cas récemment pour la Biélorussie, la Chine ou la Russie, avec en retour une fin de non-recevoir. En utilisant le même procédé que certains régimes autoritaires, la France se tire donc une balle dans le pied et risque de semer plus de confusion que d’apporter de la clarté.

(Nicolas Gros-Verheyde)

le communiqué de la MinusmaTélécharger Le Rapport de la MinusmaTélécharger

Mis à jour à 17h45 et 18h avec d’autres éléments du rapport + la demande d’enquête indépendante + le commentaire

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La Russie : une abonnée au canal de Suez

Le blocage du canal de Suez occasionné par l'enlisement du navire de transport Ever Given aura été l'occasion d'une piqûre de rappel de la vulnérabilité des flux de marchandises face à des goulets d'étranglement. La paralysie du trafic maritime n'aura...
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La Russie : une abonnée au canal de Suez

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Nouveau commandant de force. Nouveau navire-amiral. Et mandat prolongé… l’opération Irini se poursuit

Bruxelles2 - Tue, 30/03/2021 - 14:58

(B2) L’opération européenne de contrôle de l’embargo international (armes et pétrole) au large de la Libye a reçu un nouveau mandat de deux ans. Jusqu’au 31 mars 2023. L’Italie reprend le flambeau de la Grèce

Le San Giorgio, nouveau navire amiral de l’opération Irini (crédit : MOD Italie)

Un Italien commandant de la force navale

C’est le capitaine de vaisseau italien Stefano Frumento (promu contre-amiral) qui prend la tête de la force navale de l’Union européenne (EUNAVFOR Med) à partir de jeudi (1er avril) au large de la Libye. Originaire de Savone, il s’était distingué notamment en commandant le Nave Grecale, au plus fort de la crise des migrants. En juillet 2014, il avait ainsi recueilli à bord près de 600 migrants, comme le rapportait alors le quotidien La Repubblica. Le Nave Grecale était une des premières frégates italiennes engagées dans les opérations de secours de migrants au large de la Libye dans le cadre de l’opération nationale Mare Nostrum, démarrée en octobre 2013. Plus récemment, il a commandé le GOI (Gruppo Operativo Incursori), le groupement des nageurs de combat de la marine italienne (son corps d’origine), avant de prendre en 2019 le commandement du porte-avions Giuseppe Garibaldi (C-551). NB : son passage dans l’opération européenne n’est donc pas anodin. Et il pourrait être un propulseur vers d’autres postes dans l’avenir.

Changement de pavillon pour le navire-amiral

Le contre-amiral Frumento remplace son homologue grec Theodoros Mikropoulos qui assurait le commandement depuis le 19 octobre 2020. Il opérera à bord de l’ITS San Giorgio (L-9892) qui sera le nouveau navire amiral. L’équipage du navire de débarquement porte-hélicoptères est un bon connaisseur de la zone et des opérations européennes. Le San GIorgio était le navire amiral de l’opération Irini durant l’été 2020 (lire : Le navire-amiral italien de l’opération Irini, le San Giorgio, arrive en renfort et Changement de navire amiral à EUNAVFOR Med Irini). Il a aussi officié dans l’opération précédente, Sophia, notamment pour assurer la formation des garde-côtes libyens (lire : Les premiers garde-côtes libyens diplômés ! Le San Giorgio quitte le bord).

Prolongation de deux ans

L’opération Irini vient d’être prolongée pour une durée de deux ans, avec un mandat quasi-inchangé. Seule modification importante : des précisions sur les conditions de déroutement des navires et du sort des matériels militaires saisis (destruction ou transfert dans un autre pays). (Lire : L’opération EUNAVFOR Med Irini prolongée de deux ans. Des précisions sur le déroutement des navires). Le commandement de l’opération reste aux mains d’un Italien, le contre-amiral Fabio Agostini, qui exerce ses fonctions depuis le QG de Rome.

(Nicolas Gros-Verheyde)

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"Evènement aérien" pour une Gazelle en RCI

Le mamouth (Blog) - Tue, 30/03/2021 - 14:49

Une Gazelle de l'armée de terre a connu un "évènement aérien" en Côte d'Ivoire, vendredi, en fin de

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PA-NG : Naval Group et les Chantiers de l’Atlantique créent une société commune

MeretMarine.com - Tue, 30/03/2021 - 00:32

Alors que le porte-avions de nouvelle génération (PA-NG) s’annonce comme un programme particulièrement ambitieux et complexe, afin de simplifier son montage industriel, Naval Group et les Chantiers de l’Atlantique ont décidé de créer une société commune, détenue à 65% par le premier et 35% par le second.

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Irish Ferries positionne un navire sur le détroit

MeretMarine.com - Tue, 30/03/2021 - 00:32

Un nouvel opérateur sur la ligne entre Calais et Douvres. La compagnie maritime Irish Ferries, notamment présente au départ de Cherbourg vers l'Irlande, rejoint DFDS et P&O sur la ligne entre Calais et Douvres. Elle va y aligner un navire, l'Isle of Inishmore, à partir du mois de juin et promet ensuite des renforcements de capacités.

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Le canal de Suez rouvre après le sauvetage de l'Ever Given

MeretMarine.com - Tue, 30/03/2021 - 00:32

La journée d'hier a été riche en émotions pour l'équipe de sauvetage à pied d'oeuvre autour du porte-conteneurs Ever Given, qui s'est échoué le 24 mars, et pour l'autorité du canal de Suez. Après que les dragues et les pelleteuses aient travaillé tout le week-end à dégager 30.000 mètres cubes de sable pour creuser une souille autour de l'avant du navire, encastré dans la rive du canal, treize remorqueurs (onze portuaires et deux océaniques très puissants)  se sont rassemblés autour du porte-conteneurs.

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Ecosse : Subsea 7 et Simply Blue travaillent sur un projet éolien flottant

MeretMarine.com - Tue, 30/03/2021 - 00:32

Le développeur irlandais Simply Blue Energy, spécialiste notamment de l’éolien flottant, et le groupe norvégien Subsea 7 ont annoncé qu’ils créaient une coentreprise, dans laquelle le second est minoritaire. Objectif : développer en Ecosse un champ de 200 MW baptisé Salamander.

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Peel Ports réceptionne un bateau de survey autonome et le teste à Liverpool

MeretMarine.com - Tue, 30/03/2021 - 00:32

Le groupe britannique Peel Ports a réceptionné un bateau de survey autonome. Baptisé Fitzroy, il a réalisé des tests dans le lac marin de Crosby où il a réalisé des relevés hydrographiques offerts au Conseil de Sefton (un arrondissement du comté de Lancashire) avant de prochaines opérations de dragage.

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Total suspend la construction de Mozambique LNG après des attaques

MeretMarine.com - Tue, 30/03/2021 - 00:32

Au Mozambique, la situation sécuritaire s’est encore dégradée. L’insurrection jihadiste qui sévit dans le Nord du pays a lancé, mercredi 24 mars, trois attaques simultanées sur la ville portuaire de Palma, qui compte plus de 75.000 habitants.

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Total assurera l’avitaillement des paquebots au GNL de MSC Cruises à Marseille

MeretMarine.com - Tue, 30/03/2021 - 00:32

Après les futurs porte-conteneurs de 15.000 EVP de la série Patagonia de CMA CGM, le groupe Total a signé un nouvel accord pour l’avitaillement dans le port de Marseille-Fos de navires fonctionnant au gaz naturel liquéfié.

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Turquie : un porte-conteneurs MSC endommagé lors d’un accostage

MeretMarine.com - Tue, 30/03/2021 - 00:32

Le porte-conteneurs MSC Tina a été endommagé lors d’une manœuvre d’accostage au port d’Ambarli, à Istanbul (Turquie). Des photos montrent une longue brèche sur la coque du navire de 19.224 EVP, mesurant  398 mètres de long pour 59 de large, juste au-dessus de la ligne de flottaison. Il n’y a eu ni blessé, ni pollution, mais la digue du complexe Marport a subi des dégâts, selon la Direction générale des Affaires maritimes turques.

 

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La FREMM DA Alsace en route pour Toulon

MeretMarine.com - Tue, 30/03/2021 - 00:32

L’Alsace, première des deux nouvelles frégates multi-missions de défense aérienne (FREMM DA) de la Marine nationale, a quitté vendredi 26 mars le site Naval Group de Lorient, où elle a été construite. Après avoir embarqué dans la matinée des munitions en vue d’une campagne de tirs d’artillerie au large de Belle-Ile, le bâtiment a appareillé dans l’après-midi. Il fait désormais route vers sa future base de Toulon, où il est attendu en fin de semaine.

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FDI : Naval Group livrera les trois premières frégates d’ici la fin 2025

MeretMarine.com - Tue, 30/03/2021 - 00:32

C’est acté. Comme nous l’évoquions le 10 février, le programme des nouvelles frégates de défense et d’intervention (FDI) bénéficie d’une accélération sensible. En discussion depuis plusieurs mois entre Naval Group et le ministère des Armées, cette augmentation de la cadence vise en premier lieu à garantir au chantier de Lorient, qui réalise ces bâtiments, un niveau de charge suffisant juqu'en 2024 selon l'Hôtel de Brienne.

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Parc éolien de Saint-Brieuc : l’assemblage des mâts se fera à Brest

MeretMarine.com - Tue, 30/03/2021 - 00:32

C’est une petite brique supplémentaire, dans le « contenu local » souhaité, et négocié, par la Région Bretagne dans le projet du parc éolien en mer de Saint-Brieuc, piloté par Ailes Marines, filiale du groupe espagnol Iberdrola. Brest et son polder avaient déjà été retenus pour l’assemblage des fondations de type jacket qui a débuté à l’automne dernier et doit générer 250 emplois sur le bassin pour une durée de deux ans.

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La cybermenace, jusqu’au cœur des territoires (Guy-Philippe Goldstein)

EGEABLOG - Mon, 29/03/2021 - 19:17

J'ai eu le plaisir de répondre aux questions de Guy-Philippe Goldstein sur la question de la cybersécurité des territoirs. IL a publié cet entretien sur son blog de l'usine nouvelle (https://www.usinenouvelle.com/blogs/blogs/cybermenace-sur-le-robinet-d-eau-episode-1.N1060324). Mille mercis à lui. OK

 

 

 

 

Au cours des douze derniers mois, le nombre, mais aussi le montant des rançongiciels a augmenté [1]. Cette chasse à l’entreprise qui peut payer le plus aurait-elle épargné les entités plus petites et plus désargentées, ou celles du public ? Non. Les collectivités territoriales sont également devenues des proies de choix. En France, la mairie de Toulouse et celle de Marseille et sa métropole ont été victimes de rançongiciels en mars et avril 2020. Après de nombreuses autres victimes, au mois de mars 2021, c’est au tour de la communauté de communes de l’Est lyonnais d’être frappée, avec une demande de rançon de 200 000 euros [2].

Parfois les conséquences dépassent les simples aspects monétaires. Nous avions évoqué sur ce blog la cyberattaque contre l’usine de retraitement d’eaux de la petite ville d’Oldsmar [3], dans la grande banlieue de Tampa, en Floride, gérée par la commune du même nom, et dont le niveau de soude caustique dans l’eau avait été manipulé à distance. Julien Mousqueton, le directeur technique de Computacenter, une entreprise britannique de services du numérique, évoque le cas emblématique de la petite ville d’Aulnoyes-Aymeries (Nord), 9 000 habitants, rançonnée pour 150 000 euros [4]. Entre autres effets, le système informatique du centre administratif de la mairie et de ses satellites (Ehpad, résidence de services, centre aquatique, école maternelle…) se sont retrouvés sans accès téléphonique, le système dédié permettant le lien téléphone étant géré par la mairie [5]. Avec des conséquences sérieuses : le système servait à relayer les appels des malades de l’Ehpad vers les téléphones mobiles des soignants. Comme le remarque Julien Mousqueton, « on ne prend pas toujours en compte tous les risques possibles. Or même une mairie peut gérer les alertes médicales d’un Ehpad. » Et c’est bien un risque tangible, « même s’il s’agissait probablement là d’un dommage collatéral, qui n’avait peut-être même pas été imaginé par l’assaillant ».

L'Institut national pour la cybersécurité et la résilience des territoires (IN.CRT) [6] a été créé en 2020 pour essayer de répondre à cette nouvelle menace. Son vice-président et fondateur, le général de brigade Olivier Kempf, également auteur d’une étude de la Fondation pour la recherche stratégique sur ce sujet (FRS) [7], a répondu à quelques-unes des questions de ce blog sur cette menace grandissante.

Quel est l’état de la menace ?

Une hausse s’est amorcée en 2019, a explosé en 2020 et se poursuit en 2021. Les cibles sont les collectivités territoriales [communes, communautés de communes, communautés d’agglomération, etc., ndla], mais aussi tous les autres acteurs des territoires, des professionnels et artisans aux PME. Ce sont bien les territoires au sens large qui sont attaqués.

Les rançongiciels semblent se focaliser de plus en plus sur les proies qui peuvent payer le plus. Pourquoi alors ces attaques sur de petites cibles ? 

Dans les territoires, nous sommes confrontés à une massification, une « fordisation », du rançonnage. Cette industrialisation est d’autant plus rendue possible que la revente de l’information est facile : on la revend directement au propriétaire initial [plutôt que sur des marchés noirs de l’exploitation de la donnée pour d’autres opérations, ndla] ! À côté de l’industrialisation, il y a également une adaptation de la grille tarifaire. Si je m’attaque à une fromagerie de l’Aubrac, je ne demande « que » 2 000 euros. C’est peu, mais multiplié par 10 000 grâce à l’industrialisation, cela permet au groupe criminel d’atteindre des chiffres intéressants.

Cela traduit-il l’existence de groupes cybercriminels qui se spécialiseraient dans ces cibles faciles, avec gain unitaire minime mais hauts volumes ?

Il y a en gros deux types de groupes qui pratiquent cette activité. Les premiers sont les groupes cybercriminels qui, à côté des opérations contre des cibles « riches », vont s’occuper de manière opportune des cibles dans les territoires – parce qu’après tout, si c’est facile, pourquoi ne pas en profiter ? Et puis il y a un deuxième phénomène, celui d’une grande criminalité classique qui se dit que là, il y a un marché pas compliqué, accessible techniquement et avec très peu de risques. Donc autant s’y mettre. Si on considère les attaquants comme des commerciaux qui cherchent de nouvelles cibles, on a d’un côté des spécialistes de niches qui veulent, sous la pression de la concurrence, étendre leur marché, de l’élitisme au « mass market ». Et on a de « grands distributeurs » traditionnels qui veulent faire « un peu de technologie » et élargissent leur gamme de prestations.

Avez-vous également observé une exploitation politique ?       

Il existe de rares exemples d’effacement de site, de rumeurs sur les maires [avec quelques campagnes d’infox locales – par exemple à Crozon (Finistère), Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne) et Metz (Moselle). À ce sujet, lire l’étude FRS [8], ndla]. Mais il s’agit là de manœuvres de subversion au niveau local, par des acteurs locaux. Nous n’avons pas encore vu d’actions organisées comparables, par exemple, à l’ingérence de la Russie dans l’élection présidentielle américaine. Les quelques cas identifiés concernent des initiatives très locales. D’ailleurs, on n’a pas, à ma connaissance, documenté d’actions significatives lors des élections municipales de 2020.

Une récente étude du Club de la sécurité de l’information français (Clusif) [9] note que 35 % seulement des collectivités utilisent le chiffrement des données. Comment expliquer ces efforts encore faibles ?

Élargissons à toutes les cibles dans les territoires. Bien souvent, elles pensent qu’elles sont trop petites pour intéresser les groupes cybercriminels. Donc elles ne font rien, elles se font agresser et elles paient. L’explosion est d’autant plus forte que le phénomène a été renforcé par le choc pandémique, qui a forcé ces acteurs à une transformation numérique brutale. Il faut bien comprendre que pour nombre de ces acteurs, penser cybersécurité s’arrête souvent avec l’achat d’un antivirus. La prise de conscience est encore très très faible, y compris auprès de nombre d’édiles, même dans les villes moyennes, voire assez grandes. La prise de conscience du sujet et des actions à mener n’est pas encore réalisée chez la plupart des responsables des territoires.

Quels sont les risques pour les administrés ?

À force de taper de manière massifiée sur toutes ces cibles, on risque de toucher à des données sensibles. Les données du cadastre, l’état civil, les registres de la cantine (y compris qui mange quoi), les données de l’expert-comptable, celles du médecin : tout ceci constitue un ensemble de données sensibles. Par exemple, imaginez un cadastre ou les registres d’un notaire sans redondance : cela serait extrêmement problématique !

Les réponses actuelles sont-elles adaptées ?

Le terrain n’a pas encore effectué sa prise de conscience. D’un autre côté, certaines organisations centrales pourraient avoir une approche trop jacobine. Des actions pourraient avoir lieu au niveau des régions, par exemple, au niveau des 13 régions métropolitaines françaises. Mais cela risque d’être encore trop élevé par rapport à des situations très locales. Les grands groupes industriels risquent quant à eux d’avoir des réponses technologiques trop sophistiquées. D’autant que le budget cyber d’une agglomération de taille significative, voire d’une métropole régionale, ne dépasse parfois pas les 10 centimes par habitant et par an (quand il y a un budget !). Dans tous les cas, nous n’avons pas de réponse efficace sur le premier enjeu, qui n’est pas une histoire de moyens ou de technologies, mais de prise de conscience. Et pour cela, il faudrait une réponse au plus près du terrain.

Quel(s) type(s) de réponses développer ?

On peut saluer les ambitions de sensibilisation contenues dans le nouveau plan cyber du gouvernement français [10]. Ce qui est important pour la suite, c’est de construire des initiatives locales pour combler certains trous et de les élargir par contagion. Par exemple, l’IN.CRT va mettre en place, avec un partenaire local qui partage ses valeurs, un bachelor de cybersécurité des territoires, avec une première promotion à la rentrée 2021. Les Britanniques offrent d’autres exemples intéressants, avec des initiatives très décentralisés établies sur la base de vrais partenariats public-privé locaux. De manière générale, il faudrait compléter la décision d’en haut en encourageant une diffusion locale par une stratégie en peau de léopard.

 

 

[1] https://www.usinenouvelle.com/blogs/guy-philippe-goldstein/cybersecurite-2021-pire-que-2020.N1056369

[2] https://francenewslive-com.cdn.ampproject.org/c/s/francenewslive.com/le-hacker-reclame-une-rancon-de-200-000-e/184653/amp/

[3] https://www.usinenouvelle.com/blogs/blogs/cybermenace-sur-le-robinet-d-eau-episode-1.N1060324

[4] https://www.francetvinfo.fr/internet/securite-sur-internet/cyberattaques/cyberattaques-les-communes-de-plus-en-plus-victimes-du-ranconnage_4192985.html

[5] https://www.canalfm.fr/news/aulnoye-aymeries-un-mois-apres-la-cyberattaque-33559

[6] https://www.cyberterritoires.fr/

[7] https://www.frstrategie.org/publications/notes/cybersecurite-resilience-grandes-oubliees-territoires-2020

[8] Id.

[9] https://clusif.fr/publications/restitution-de-letude-mips-2020-collectivites/

[10] https://www.usinenouvelle.com/blogs/guy-philippe-goldstein/le-plan-cyber-pour-la-france-un-nouvel-elan-sur-une-route-encore-inachevee.N1069304

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In memoriam: matelot de 1e classe Jeff Rotaru

Lignes de défense - Mon, 29/03/2021 - 16:10

Le matelot de 1e classe Jeff Rotaru, affecté à la compagnie de fusiliers marins Le Goffic, a trouvé la mort en service commandé le samedi 27 mars 2021 alors qu’il était en mission de défense et d’interdiction maritime en petite rade de Cherbourg.

Âgé de 22 ans, il était célibataire et sans enfant. Entré dans la Marine nationale à l’âge de 20 ans, le matelot de 1e classe Rotaru choisit la spécialité de fusilier marin. Après sa formation à l’Ecole des fusiliers marins en 2018, à Lorient, il est affecté à la compagnie de fusiliers marins (CFM) Colmay, à France Sud, en 2019. Début 2020, il intègre la compagnie de fusiliers marins Le Goffic à Cherbourg. Lors de cette affectation, il participe notamment au dispositif de protection du sous-marin nucléaire d’attaque « Suffren » durant le premier semestre 2020. Il est ensuite projeté quatre mois en mission à Djibouti, où il participe à la défense des emprises du ministère des Armées. Le matelot de 1e classe Jeff Rotaru est décoré de la Médaille de la protection militaire du territoire.

Durant une patrouille de nuit en mer dans le cadre de la surveillance des approches maritimes et de défense de la base navale de Cherbourg, lui et son binôme ont été éjectés de leur embarcation semi-rigide à fond plat et projetés à l’eau. Les nombreux moyens de recherche et de sauvetage mis en œuvre pour les secourir sont parvenus à retrouver rapidement son camarade et à le transférer à terre. Plus tard dans la nuit, le matelot de 1e classe Rotaru a été retrouvé inanimé par les plongeurs du groupe des plongeurs démineurs de la Manche. Immédiatement pris en charge par les marins pompiers de Cherbourg et par le service mobile d'urgence et de réanimation (SMUR) de Cherbourg, il n’a malheureusement pas pu être réanimé malgré tous les efforts et moyens mis en œuvre par l’équipe médicale.

 

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Le MSC Virtuosa finalement repositionné au Royaume-Uni pour sa saison inaugurale

MeretMarine.com - Mon, 29/03/2021 - 14:50

MSC Croisières a annoncé aujourd'hui le déploiement du MSC Virtuosa au Royaume-Uni afin de permettre aux passagers britanniques de profiter de croisières estivales domestiques en toute sécurité. Le MSC Virtuosa effectuera sa croisière inaugurale le 20 mai depuis Southampton, qui sera la première d’une série de mini-croisières de 3 et 4 nuits. Le navire proposera ensuite des croisières plus longues de 7 nuits à partir du 12 juin et la possibilité d’embarquer depuis trois ports d’Angleterre et d’Écosse.

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