Après la prise du pouvoir au Niger par le Général Abdourahamane Tchiani, les relations avec la France se sont de plus en plus détériorées. Le pays a même ordonné l'expulsion de l'ambassadeur Sylvain Itté de la capitale nigérienne sous 48h et ce, depuis le 25 août 2023. Un ultimatum auquel la France avait refusé de céder avant de se raviser deux mois plus tard. Ce mercredi 27 septembre, Sylvain Itté est rentré chez lui.
"La France a décidé de ramener son ambassadeur. Dans les prochaines heures, notre ambassadeur avec plusieurs diplomates rentreront en France" déclarait Emmanuel Macron aux cours d'un entretien accordé aux journaux télévisés de 20h de France 2 et TF1. Cette annonce faite par le président français ce dimanche 24 septembre 2023 intervenait après des semaines de tractations entre les deux pays.
Du côté du Niger, cette décision avait été saluée par les autorités à travers un communiqué, estimant que cela est une victoire d'étape parmi les innombrables défis que doit relever le peuple nigérien. "Ce dimanche, nous célébrons la nouvelle étape vers la souveraineté du Niger. Les troupes françaises ainsi que l'ambassadeur de France quitteront le sol nigérien d'ici la fin de l'année. C'est un moment historique qui témoigne de la détermination et de la volonté du peuple nigérien" peut-on lire à travers ledit communiqué.
Trois jours après, soit le mercredi 27, l'ambassadeur français Sylvain Itté et six de ses collaborateurs ont quitté la capitale. S'exprimant au micro de LCI, Sylvain Itté s'est dit : "heureux de rentrer en France après deux mois éprouvants, triste de quitter un pays et un peuple que j'aime et où nous avions tant de projets. Notamment dans le domaine de l'éducation. Fier d'avoir fait mon devoir. Triste de laisser le président Bazoum toujours séquestré par la junte putschiste."
Notons au passage que ce nouveau retrait français intervient après ceux du Mali et du Burkina Faso, où Paris a déjà été poussé vers la sortie par les militaires au pouvoir.
Erwan Compaoré
Lefaso.net
Sources : LCI, LeMonde, BFMTV
Trois projets sur neuf retenus lors des journées d'innovations pour bénéficier d'un accompagnement pour leur opérationnalisation ont été présentés, le mardi 27 septembre 2023, au cours d'une cérémonie dénommée « Demo Day ». Il s'agit de VENEGRE, E-4Djaba et FERENA. L'activité s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet IDEA D4D Hub, financé par l'Union européenne. Il est mis en œuvre par un consortium de quatre organisations dont Enabel est le lead.
Trois projets sur neuf ont été retenus lors des journée d'innovation organisées en février 2023, pour bénéficier d'un accompagnement pour leur opérationnalisation. Il s'agit de VENEGRE, une solution hybride composée d'une plateforme numérique et d'un groupe d'experts en cyber-prudence pour résoudre le problème du cyber harcèlement au profit des jeunes filles et des jeunes garçons de moins de 18 ans.
E-4Djaba, une plateforme de E-commerce qui envisage de mettre en relation les producteurs du Centre-nord et les acheteurs résidents ou effectuant des activités commerciales au Ghana, et évoluant dans la filière oignon. FERENA, une plateforme numérique qui vise à faciliter la production de l'oignon dans le Plateau central et son exportation vers les pays de la sous-région. FERENA à deux volets : une centrale d'achat qui va faciliter la collaboration entre les producteurs et les importateurs mais aussi une solution digitale qui vise à faciliter l'accompagnement des producteurs eux-mêmes pour les aider à découvrir les nouvelles techniques de production.
Ces projets ont été présentés aux potentiels investisseurs le mardi 26 septembre 2023, au cours d'une cérémonie dénommée « Demo Day ». Cette activité a été organisée dans le cadre du projet IDEA D4D Hub. L'objectif de la « Demo Day » est de présenter les business model et les prototypes de solutions à des acteurs qui pourraient être intéressés à financer la réalisation complète des solutions ou disposés à apporter des appuis pour la promotion ou la recherche de financements.
IDEA D4D Hub consiste à soutenir le développement d'innovations numériques communes en réponse aux défis sociétaux qui entravent une société numérique inclusive. Il a mobilisé les organisations de la société civile (OSC) et les universités en Afrique. Leurs capacités ont été renforcées afin qu'elles puissent jouer un rôle dans le processus de transformation numérique centrée sur l'humain à même d'apporter des solutions appropriées aux préoccupations des communautés.
IDEA D4D Hub est porté par un consortium de cinq organisations à savoir la GIZ, Expertise France, BetterPlace Lab, Smart Africa et Enabel, financé par l'Union européenne. Selon le Country portefollio Manager d'Enabel, François Descambre, cette journée de démonstration est l'aboutissement d'un processus ayant impliqué plusieurs acteurs sous le leadership de Enabel. « Je me réjouis donc que des acteurs issus des OSC, du monde universitaire, du secteur privé, de startups et d'incubateurs, et aussi des représentants d'institutions nationales, d'organisations internationales aient pu collaborer efficacement depuis 2023 dans le but de trouver des solutions numériques aux problèmes que rencontrent les populations burkinabè », a-t-il déclaré.
A l'issue de cette étape, M. Descambre a indiqué que la prochaine étape consistera à accompagner techniquement ces trois projets, à développer un marketing pour mobiliser des ressources de financement.
Obissa Juste Mien
Lefaso.net
Le plan stratégique 2023-2027 de la Banque commerciale du Burkina (BCB) a prévu une plus grande proximité de l'institution avec ses clients. Pour répondre à cette exigence, la banque a procédé à l'ouverture officielle de son agence Kossoghin Paul VI, ce mercredi 27 septembre 2023. L'événement a connu comme parrain le président de la délégation spéciale de la mairie de l'arrondissement 9 de Ouagadougou, représenté par son deuxième vice-président, Jean Paul Boumboundi.
Après Saaba et Balkuy, Kossoghin est la localité qui abrite la troisième agence de la BCB qui a ouvert ses portes en cette année 2023, portant le nombre d'agences à 25. Selon le directeur général adjoint Hubert Léandre Kabré, l'ouverture de cette agence, en plus de promouvoir l'inclusion financière, vise à se rapprocher des clients. « L'ouverture de l'agence Paul VI Kossoghin répond à notre politique d'extension de réseau. Avant, les clients étaient obligés d'aller au siège de la banque qui est au centre-ville ou à l'agence de Tampouy, sur l'axe Ouahigouya. Mais désormais, ils n'ont plus à parcourir ces longues distances », assure-t-il.
Pour Jean Paul Boumboundi, cet accompagnement est un devoir. « A l'annonce de l'ouverture de la banque, on a senti un engouement. Cela veut dire que la population attendait quelque chose et la BCB l'a amené. Et c'est donc normal qu'on accompagne la banque en ce jour. Cette initiative est salutaire », a-t-il souligné.
Même son de cloche pour le co-parrain de la cérémonie, en la personne de Hervé Nikièma, directeur général de la Compagnie burkinabè pour tout appareillage mécanique (COBUTAM). « Nous sommes partenaires de longue date de la BCB et chaque année, elle travaille continuellement à améliorer son service pour satisfaire les attentes des clients que nous sommes. Cette politique de proximité est à saluer car notre société est à quelques pas d'ici. Cet investissement de la banque nous permettra de réduire nos temps d'opération », se réjouit-il.
En rappel, la BCB est classée sixième sur les 16 banques qui interviennent au Burkina Faso. En plus de Ouagadougou, elle est installée à Orodara, Bobo, Kaya, Ziniaré, Pô, Dori, Koudougou et sera bientôt à Banfora. L'institution ouvrira deux agences d'ici fin 2023.
Erwan Compaoré
Lefaso.net
La cérémonie de clôture de la 2e édition du Forum inclusif sur le commerce électronique au Burkina Faso (FICEL) s'est tenue dans l'après-midi de ce mardi 26 septembre 2023, à Ouagadougou.
Les échanges qui se sont déroulés sous le thème « Réponses aux défis de l'emploi et de l'entrepreneuriat des jeunes et des femmes : opportunités du commerce électronique au Burkina Faso », ont abouti à des recommandations.
Ces recommandations sont adressées aux quatre principaux acteurs suivants : l'État, les acteurs du e-commerce, les institutions financières et les partenaires techniques et financiers.
Les recommandations des participants
À l'endroit de l'État, les participants recommandent l'élaboration d'une stratégie nationale du développement du commerce électronique, la révision des curricula dans les universités, instituts et grandes écoles, pour prendre en compte le commerce électronique comme module d'enseignement.
Il lui est aussi recommandé de mener une étude sur la contribution du commerce électronique aux recettes budgétaires de l'État (taxes, impôts, paiement en ligne au service de l'État). Les participants ont aussi préconisé la mise à jour du cadre réglementaire et l'élaboration d'une loi qui prenne en compte toutes les dispositions des textes législatifs existants.
Aussi, l'État est invité à renforcer les capacités des acteurs du e-commerce, renforcer les infrastructures numériques, mettre en place un système d'adressage adapté au e-commerce, accroître les capacités opérationnelles des services d'appui au commerce électronique.
À l'égard des acteurs du e-commerce, il est attendu qu'ils s'organisent davantage pour une bonne prise en compte des préoccupations par les structures de financement. Il leur est aussi recommandé de poursuivre la formation et la sensibilisation de leurs membres
Concernant les institutions financières, un mécanisme d'accompagnement plus souple est attendu de leur part, au profit des acteurs du e-commerce, notamment les femmes et les jeunes.
“FICEL ACADEMY”, une opportunité pour les esprits créatifs
Par ailleurs, les résultats de la compétition dénommée “FICEL ACADEMY” ont été dévoilés à cette occasion. Le champion de de cette compétition hackathon est Jures Orix Nebyinga Kaboré, étudiant en licence de technologie ingénierie informatique, à l'université Aube Nouvelle.
Avec la note de 79/100, il remporte la première place grâce à son projet intitulé « Just click » qui permet en un seul clic d'avoir des informations sur les restaurants et supermarchés, de réserver des chambres d'hôtels, de commander des taxis pour des courses, de louer des véhicules etc.
L'université Joseph Ki-Zerbo obtient la deuxième place tandis que la troisième est remportée par Burkina institute of technology, FICEL ACADEMY est une compétition qui promeut une saine émulation au sein des jeunes dans le domaine du numérique. Elle permet d'accompagner les projets innovants des jeunes jusqu'à la mise en place de leurs entreprises.
Au nom du représentant résident du Programme des nations unies pour le développement (PNUD), Dieudonné Kini a déclaré que la présente édition du FICEL a été l'occasion exceptionnelle de rassembler les acteurs clés (du secteur public, de l'administration publique, de la société civile, du monde universitaire et des organisations…) pour discuter des enjeux du commerce électronique au Burkina Faso.
« Les échanges autour des panels du FICEL ont permis de démontrer les opportunités liées au commerce électronique, d'explorer la chaîne de valeurs, d'examiner les possibilités de financements pour les jeunes et les femmes entrepreneurs, engagés dans le commerce électronique. Ils ont aussi servi à étudier les opportunités de marchés dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) », a-t-il souligné.
Le soutien du PNUD renouvelé
Monsieur Kini a réaffirmé l'engagement du PNUD à poursuivre son soutien au gouvernement et toutes les parties prenantes pour la mise œuvre des recommandations et des actions concrètes découlant de ce forum.
Selon le directeur de cabinet du ministre du commerce, au-delà de la satisfaction à tirer de la réussite du FICEL, les bouchées doubles doivent être mises pour renforcer les acquis déjà engrangés. Cela, afin de trouver des réponses pérennes à l'entrepreneuriat et à l'employabilité des jeunes et des femmes. En ce sens, le commerce électronique peut et devrait jouer un grand rôle, a-t-il relevé.
Pour rappel, sur 67 projets présentés à FICEL ACADEMY, six ont été retenus pour la phase finale. Ce sont les trois meilleurs projets qui ont été primés. Le PNUD s'est engagé à fournir un accompagnement au vainqueur de la compétition pour la maturation de son projet. Et cela, à travers son Laboratoire d'accélération en tant que mécanisme global du PNUD en faveur de solutions innovantes et adaptées face aux défis actuels changeants et multidimensionnels de développement.
La 2e édition du FICEL qui a duré 48h, a été ponctuée par plusieurs communications portant sur des thématiques pertinentes. L'on retient notamment les thématiques suivantes. « Chaînes de valeurs du commerce électronique : Quels marchés pour le commerce électronique burkinabè », d'une part, et « Commerce électronique et emploi : quelles synergies pour une réduction du chômage des jeunes et des femmes », d'autre part.
Lire aussi : Burkina/E-commerce : Les opportunités pour les jeunes au cœur des échanges de la 2e édition du FICEL
Hamed Nanéma
Lefaso.net
D'ici 2030, il semble probable que l'intelligence artificielle ne sera plus le principal sujet de discussion comme c'est le cas aujourd'hui, mais plutôt quelque chose de communément appelé : « intelligence personnelle » ou PI « personal intelligence ». Une technologie d'IA révolutionnaire très avancée, personnalisée et omniprésente, qui redéfinira fondamentalement notre existence, créant un avenir dans lequel la COLLABORATION entre les humains et les machines deviendra presque la norme, apportant de nouvelles opportunités aux personnes et de nouveaux défis à surmonter.
Ce sera une sorte d'assistant virtuel qui élargira notre réflexion, anticipera nos besoins, nous aidera à prendre des décisions éclairées et facilitera nos INTERACTIONS avec le monde physique et numérique. Elle aura accès à la plupart des connaissances disponibles sur le web, avec qui nous interagirons au jour le jour, qui nous parlera du matin au soir, sans se fatiguer dans un accent africain ou un accent que nous choisirons, masculin ou féminin et pourra aussi répondre à nos questions et nous guider dans notre quête incessante de connaissances. Elle sera capable de comprendre nos émotions, nos préférences, nos besoins, notre personnalité, nos projets, nos aspirations, nos activités et même notre évolution au fil du temps.
Par exemple, le matin, elle pourra elle-même nous réveiller en douceur car en tant qu'assistant virtuel, elle connaît nos habitudes de sommeil et nous informera des rendez-vous de la journée et des actualités liées à notre pays, la météo, nos projets professionnels, tout le long de la journée, etc. Elle se chargera de nous rappeler nos rendez-vous et coups de fil à faire. Au travail ou pendant vos études également, elle vous soutiendra en vous suggérant des idées vraiment innovantes et incroyables, en automatisant surtout les tâches répétitives que vous avez l'habitude d'effectuer et en vous mettant instantanément en contact elle-même avec des experts, des clients ou des ressources fort utiles.
En effet, grâce à cela, les frontières entre les sphères professionnelle et personnelle s'estomperont, ouvrant la voie à de nouvelles façons de vivre, d'apprendre et de travailler. L'avenir sera vraiment caractérisé par une accélération exponentielle de ces genres de progrès, donnant à chaque individu un pouvoir sans précédent pour façonner sa propre réalité.
De plus, son impact sur la société mondiale sera énorme dit-on. Les métiers actuels évolueront, se concentrant davantage sur la créativité, la résolution de problèmes et l'interaction humaine, tandis que l'IA prendra en charge nos tâches routinières. Les inégalités en matière de connaissances diminueront parce que chacun aura un accès égal à l'information. Pourvu seulement que l'accès à la connectivité Internet très haut débit, telle que la 6G à partir de 2030 et aux infrastructures nécessaires soient déployés en cette "ère de la connaissance" ici en Afrique.
Elle facilitera la prise de rendez-vous médical et réduira les temps d'attente mais aussi pourrait simplifier les transactions financières en automatisant les tâches telles que le paiement des factures et les transferts d'argent. Cette « intelligence personnelle » marquera une transformation profonde dans notre quotidien et sur le marché du travail. Cela soulèvera des questions sociétales sur le rôle des enseignants et des professeurs. Bien entendu, l'interaction humaine restera importante pour l'apprentissage social et émotionnel, mais les éducateurs devront absolument s'adapter en devenant des FACILITATEURS de l'apprentissage plutôt que de simples dispensateurs de connaissances. Le savoir sera hautement démocratisé très bientôt avec l'arrivée de la PI. Il faut toutefois veiller à ce que cette révolution technologique profite à tous, en veillant à ce que personne ne soit laissé pour compte. Oui ! L'accès à une éducation de qualité va certainement être rendu plus équitable grâce à cette « intelligence personnelle », offrant des opportunités d'apprentissage à ceux qui vivent dans des zones éloignées ou économiquement défavorisées.
Elle peut contribuer aussi au renforcement de la démocratie en améliorant l'accès à l'information et la participation citoyenne, notamment en facilitant l'accès à l'information politique de manière plus personnalisée, en aidant les citoyens à mieux comprendre les enjeux et les positions des candidats. Elle peut également analyser de vastes ensembles de données pour prédire les tendances politiques, permettant ainsi une meilleure élaboration des politiques publiques.
Néanmoins, le manque d'infrastructures technologiques robustes, telles que des centres de données et des réseaux de communication fiables, ne stimule guère le développement de solutions locales d'IA adaptées aux besoins spécifiques de l'Afrique. Cela limite également la capacité du continent à collecter, stocker et analyser les données nécessaires à la formation des systèmes d'IA.
Cependant, l'utilisation de ces technologies soulève d'importantes préoccupations en matière de confidentialité et de surveillance. Il est essentiel d'établir des cadres juridiques et éthiques solides pour garantir que ces systèmes soient utilisés de manière responsable et dans le respect des droits fondamentaux des citoyens.
Cependant, l'impact des « personnelles intelligences » sur la sécurité publique sera également notable. Cette technologie avancée dit-on peut jouer un rôle important dans la prévention et la résolution des problèmes liés à la sécurité.
On dit que cela peut améliorer la surveillance et la prévention des crimes. Les systèmes d'IA avancés peuvent analyser les données des caméras de surveillance, des capteurs et d'autres sources en temps réel pour détecter rapidement les activités suspectes. Cela peut également aider à prédire les tendances de la criminalité en analysant les données historiques, permettant ainsi aux forces de l'ordre de prendre des mesures préventives.
Si vous voulez en savoir plus, je vous recommande de suivre particulièrement Mustafa Suleyman, patron du start-up Inflection AI, auteur du livre "La Déferlante (Editions Fayard) qui dit que "Ce sera une révolution. A terme, tout le monde aura son chef de cabinet personnel, son intelligence artificielle personnelle".
Ainsi que Yann Le Cun, lauréat du prix Turing 2019, directeur du laboratoire de l'intelligence artificielle chez Meta Facebook qui a déjà dit que : « Dans les prochaines années, on va de moins en moins utiliser les moteurs de recherche actuels. Chacun interagira avec des assistants virtuels qui répondront à n'importe quelle question, nous aideront à écrire des documents, à produire des choses. Ces assistants n'auront dans un premier temps pas l'intelligence humaine, mais peut être que d'ici une dizaine ou une quinzaine d'années, ils s'en approcheront suffisamment pour nous aider dans la vie de tous les jours. Un peu comme dans " Her " de Spike Jonze, l'un des rares films qui fait une peinture de l'IA plutôt réaliste. »
(...)
« Les smartphones seront aussi remplacés par des lunettes de réalité augmentée avec lesquelles on pourra interagir. Par exemple, si on raconte quelque chose de faux, les lunettes pourraient nous montrer un article de Wikipédia qui nous contredit, si quelqu'un nous parle dans une langue étrangère, elles pourraient nous afficher des sous-titres en direct. Elles pourraient aussi nous avertir d'une voiture qui vient si on traverse la rue sans regarder, nous aider à retrouver nos clefs si on les a perdues… Les possibilités sont grandes. Chacun aura, du fait des IA, une sorte d'équipe, un staff, d'assistants virtuels avec lui en permanence. »
(...)
« Certains ont parlé dans des termes trop excessifs des dangers possibles des systèmes d'IA jusqu'à la ‘destruction de l'humanité. Mais l'IA en tant qu'amplificateur de l'intelligence humaine conduira peut-être à une espèce de nouvelle renaissance, un nouveau siècle des Lumières avec une accélération du progrès scientifique, peut-être du progrès social. Ça fait peur, comme toute technologie qui risque de déstabiliser et de changer la société. »
Bref, la transition vers cette nouvelle ère de l'IA nécessitera également des programmes de reconversion professionnelle et une flexibilité accrue de la part des travailleurs pour s'adapter aux évolutions constantes. Nos gouvernements et nos entreprises peuvent d'ores et déjà jouer un rôle clé dans la création de politiques et de formations pour soutenir cette transformation.
En attendant, allez discuter en français avec PI sur pi.ai/ le cousin de ChatGPT. Au fait, êtes-vous au courant que désormais "ChatGPT peut discuter à l'oral et interpréter des images" ? Favorisons l'éducation numérique et la formation en matière de technologies de l'information pour préparer la main-d'œuvre africaine aux opportunités et aux défis de l'ère de l'IA.
Dian Diallo
Formateur aux outils de l'intelligence artificielle
Ouagadougou, le 26 septembre 2023
Dans le communiqué ci-dessous parvenu à la rédaction de Lefaso.net, le ministère en charge de la fonction publique informe les travailleurs et employeurs des secteurs publics et du privé que dans le cadre de la célébration de la fête du Maouloud 2023, la journée du jeudi 28 septembre est chômée et payée sur toute l'étendue du territoire national. Ce communiqué fait suite à l'annonce de la fédération des associations islamiques du Burkina (FAIB) à cet effet.
L'agence d'information du Burkina (AIB) informe le public burkinabè que la ville de Nouna est de nouveau électrifiée.
L'électricité est revenue dans la soirée de ce mardi 26 septembre 2023, après plus d'un mois d'interruption dans la Kossi, et particulièrement dans la ville de Nouna.
Les populations l'ont accueillie par des clameurs de joie suivies de tintamarres de klaxons sur la grande voie qui traverse la ville de Nouna, précise l'agence.
Lefaso.net
Source AIB
Dans le cadre du Projet d'amélioration de la qualité de l'éducation par la collaboration école-communauté (PAQER-CEC), il a été organisé un forum sur l'éducation dans la province du Boulkièmdé, plus précisément à Koudougou. C'était le mardi 26 septembre 2023. Cette rencontre s'articule autour du thème : « Amélioration du taux de succès au Certificat d'études primaires (CEP) dans la province du Boulkièmdé en 2024 ».
Les acteurs ont mené la réflexion afin de procéder à un diagnostic et d'établir une stratégie qui va permettre d'améliorer le taux de succès au CEP de 62,16% réalisé en 2023 à 70% en 2024 .
Concrètement, il s'est agi de faire l'état des lieux des taux de succès au CEP de la province du Boulkièmdé de 2019 à 2023.
En outre, de dégager des pistes de solutions au niveau local pour l'amélioration du taux de succès au CEP dans la province en 2024 par le biais des échanges et de partage d'expériences entre les participants.
Afin, d'amener chaque acteur à prendre des résolutions et/ou des engagements pour atteindre l'obiectif visé par la province.
« Ces 5 dernières années, la province du Boulkiemdé n'est pas parvenue à améliorer son rang. Elle était toujours cantonnée à la place de dernière sauf en 2022.
En 2023, nous avons connu un score meilleur dans le rang au niveau régional.
Lors de la session 2022, la province a enregistré un taux de succès de 59%. Nous allons profiter de ce forum pour voir qu'est-ce qui peut être entrepris pour améliorer les résultats » a signifié le directeur provincial de l'éducation préscolaire, primaire et non formelle du Boulkiemdé, Boureima Ouédraogo.
La province du Boulkiemdé pour la dernière étape
Il est important de notifier que ce forum organisé dans la province du Boulkiemdé marque la clôture officielle des fora des six provinces couvertes par le PAQER-CEC. C'est la province du Kadiogo qui a accueilli pour la première fois le forum. C'était le 22 août 2023.
S'en sont suivis les autres qui ont eu lieu : le 30 août 2023 à Ziniaré, le 5 septembre 2023 à Boussé, le 12 septembre 2023 à Zorgho et le 19 septembre 2023 à Kombissiri.
Selon le secrétaire général de la province du Boulkiemdé, représentant le haut-commissaire, Yacouba Sawadogo, ce forum est le bienvenu, il va permettre d'apporter des pistes de solution.
Cela va également permettre aux acteurs de s'impliquer davantage afin que le taux de 70% souhaité en l'an 2024 soit une réalité. Il a remercié les initiateurs.
Ces rencontres tenues dans les différentes provinces s'inscrivent dans le cadre du projet. Elles ont été initiées dans le but de permettre aux acteurs concernés d'aborder une thématique en fonction des difficultés rencontrées.
Cela va aussi permettre aux acteurs de prendre des résolutions qu'ils vont appliquer pour améliorer les problèmes auxquels les élèves font face. C'est pourquoi, chacune des provinces a choisi elle-même le thème qui correspond à ses réalités et son besoin de changement. Des dires du chargé du PAQER-CEC, Issaka Bonkoungou, les fora qui ont été initiés dans les 6 provinces sont une tribune pour les autorités coutumières, religieuses, politiques, les responsables de l'éducation et les partenaires pour identifier les différents problèmes afin de trouver des solutions endogènes.
Pour lui, il est indispensable de créer des liens entre les écoles et les communautés. « Nous avons choisi cette façon de faire parce que nous avons pris conscience que l'éducation est l'affaire de toute la communauté. Ici, on a la possibilité de rassembler toutes les couches de la société » a-t-il justifié.
En rappel, le PAQER-CEC est une initiative du ministère de l'Education nationale, de l'alphabétisation et de la promotion des langues nationales (MENAPLN), en partenariat avec l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA) .
Ce projet a pour objectif général de promouvoir une éducation de qualité à travers la collaboration école-communauté par le renforcement de la base institutionnelle dans toutes les écoles primaires publiques du Burkina Faso.
Il ambitionne non seulement de mettre en place des modèles renforcés de Comités de gestion d'école (COGES) dans sa zone d'intervention mais aussi d'établir un modèle de participation communautaire à même de promouvoir l'accès à une éducation de qualité en s'appuyant davantage sur l'initiative du COGES.
Le projet a officiellement été lancé le 9 mars 2021 et sera exécuté en deux périodes. La 1ère période va du 9 mars 2021 à mai 2023 et la 2e période allant de juillet 2023 à mars 2025. Les groupes cibles sont les agents du MENAPLN aux niveaux central et déconcentré, les acteurs au niveau des écoles primaires publiques (Directeurs d'école, enseignants, élèves, parents d'élèves, membres de la communauté locale) et les collectivités territoriales.
La zone d'intervention du PAQER-CEC couvre 6 provinces de 4 Régions qui sont : le Kadiogo, l'Oubritenga, le Kourwéogo, le Ganzourgou, le Bazéga et le Boulkiemdé.
SB
Lefaso.net
Contacts : 25 37 38 38/ 76 55 17 77
Le Président de l'Université Joseph KI-ZERBO porte à la connaissance du public, en général, et des acteurs du développement en particulier, qu'il est ouvert, au titre de l'année académique 2023-2024, un test d'admission de la huitième promotion en Master Développement et Education des Adultes (DEDA), option Pédagogie du Changement Social et du Développement (PCSD).
Le nombre de places est limité à trente (30).
La durée de la formation est de deux (2) ans. Elle est organisée sur le modèle d'alternance : un (1) mois de formation intensive (bloc de cours) en présentiel et en journée à l'Université Joseph KI-ZERBO, suivi d'environ trois (3) mois sur le terrain professionnel de l'étudiant.
Le nombre total de blocs de cours pour les deux (2) années est de six (6), répartis en quatre (4) semestres.
A. Conditions de candidature
Pour faire acte de candidature au Master, le candidat doit :
être titulaire d'une licence d'université ou de tout autre diplôme jugé équivalent par les services techniques du Ministère en charge de l'enseignement supérieur du Burkina Faso ;
justifier d'au moins trois (3) ans d'expériences professionnelles.
La sélection se déroule en deux phases :
présélection à partir d'un examen de chaque dossier de candidature ;
un entretien avec un jury d'admission.
B. Composition du dossier de candidature
Le dossier de candidature, pour être recevable sur la plateforme Campusfaso, doit comprendre les pièces suivantes :
un extrait de naissance ;
un certificat de nationalité pour les candidats étrangers.
une copie légalisée du diplôme du baccalauréat ;
une copie légalisée du diplôme de la licence ou de tout autre diplôme jugé équivalent par les services techniques du Ministère en charge de l'enseignement supérieur du Burkina Faso ;
une/des attestation (s) ou arrêté ministériel (intégration/titularisation) justifiant que le candidat possède au moins 3 ans d'expériences professionnelles ;
un curriculum vitae détaillé (avec photo), daté et signé faisant ressortir les parcours scolaire, universitaire et professionnel/extraprofessionnel. Les expériences menées et les compétences acquises ;
une lettre de motivation d'une page maximum datée et signée, renseignant à l'en-tête outre les coordonnées (lieu de résidence y compris), l'emploi et la fonction actuels ;
une attestation de présence (service) ou le contrat de prestation/consultation le plus récent pour les non-salariés.
C. Frais de gestion de dossier
Les frais de gestion du dossier (non remboursables) sont fixés à quinze mille cinq cents (15 500) F CFA payables sur la plateforme Campusfaso par Coris Money, Moov Money ou Orange Money.
D. Soumission des candidatures
La soumission des candidatures se fera en ligne sur la plateforme Campusfaso par le lien : https://www.campusfaso.bf/formations/candidature.
E. Calendrier de déroulement du recrutement
Précédemment prévu du 26 juillet au 07 septembre 2023 à 23 h 59 GMT, le dépôt des dossiers de candidature sur campusfaso est prolongé jusqu'au 15 octobre 2023 à 23 h 59 GMT.
Le 23 octobre 2023 : résultats de la pré-sélection disponibles aux adresses e-mail des candidats et au secrétariat de la Filière DEDA.
Du 02 au 03 novembre 2023 : entretiens oraux à l'Université Joseph KI-ZERBO.
Le 10 novembre 2023 : résultats d'admission disponibles aux adresses e-mail des candidats et au secrétariat de la Filière DEDA.
1er bloc de cours : janvier 2024.
F. Droits d'inscription et de formation en FCFA
NB : les informations détaillées de la formation (objectifs, programme, blocs, diplôme…) sont contenues dans un dépliant téléchargeable sur le Site Web de l'Université Joseph KI-ZERBO www.ujkz.bf ou en prenant attache avec le Secrétariat de la Filière DEDA.
Pour tout renseignement complémentaire, veuillez contacter :
Secrétariat de la filière DEDA : (226) 25 30 04 76 / 61 47 97 01 / 79 99 26 49 / 66 11 45 74
E-mail : uo.deda@gmail.com
P. Le Président et par délégation,
Le Vice-Président chargé des Enseignements
et des Innovations Pédagogiques
Dr Bernard ZOUMA
Maître de Conférences
Chevalier de l'Ordre des Palmes Académiques
Diffusion générale.
L'Observateur Paalga, le Faso.net
Ampliations :
UFR/SH
DAOI
VP/EIP
AC
DSI
Les grandes Familles Djiré, Siéri, Sereme, Zongo, Tera, Sanou, Toe, Tanou , Boro,Traoré , Drabo, Banazaro, Zerbo, Sanogo, Konaté, Topan, Waro, Ouédraogo, Ganou, Cissé.
Les Familles alliées Bah, Rouamba, Sankara, Doubaré, Dao, Traoré, Touré, Drabo, Tindano, Sigué.
A Bobo-Dioulasso, Nzizida, Ouagadougou, Tougan, Kiembara, Sya, Gomboro, Bangassogo, Yeguere, Gourcy, Banfora, Vallée du Kou, en Côte d'Ivoire, au Mali et en Guinée.
Ont la profonde douleur de vous annoncer le décès de leur épouse, mère, sœur, tante, belle-mère, Grande mère, Hadja Aminata DJIRE néée SIERI au secteur 21 (colsama) le samedi 23 septembre 2023 à Ouaga des suites de maladie.
L'enterrement a eu lieu le mardi 26 septembre 2023 à Bobo-Dioulasso.
Par ailleurs, il informe que le Doua du 7eme jour aura lieu le Dimanche 1er octobre 2023 à 09H au domicile familiale au secteur 21 (colsama).
Union de prières.
À l'appel d'activistes sur les réseaux sociaux, plusieurs dizaines de manifestants sont rassemblés au rond-point des Nations-unies, ce mardi 26 septembre 2023, pour manifester leur soutien à la transition qu'ils disent être en danger.
À motos, à vélos, en tricycles ou à pieds, ils sont venus des quatre coins de la capitale pour, disent-ils, faire bloc contre les éventuels perturbateurs de la transition.
Alors que certains sifflent et scandent le nom du président de la transition « IB ! IB ! IB », d'autres préfèrent faire le tour du rond-point des Nations Unies tout en brandissant le drapeau national.
« Nous sommes ici à l'appel de la Nation. Nous n'acceptons pas que des Burkinabè interrompent la transition pendant qu'elle lutte contre l'insécurité », a lancé un manifestant, à qui nous avons dû présenter patte blanche avant d'engager la discussion
Il est 22h30 et la mobilisation ne faiblit pas.
Lefaso.net
Le 11 septembre 2023, le ministère de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation a dénoncé, dans un communiqué, la délivrance des diplômes de doctorat à des étudiants par des Institutions privées d'enseignement supérieur (IPES). À travers ledit communiqué, il a été rappelé qu'aucune université privée n'a bénéficié de l'autorisation du ministère pour la formation et la délivrance de diplôme de doctorat unique et de PhD. Afin de mieux cerner la question au profit de ses lecteurs, Lefaso.net s'est entretenu le vendredi 22 septembre 2023, à Ouagadougou, avec le directeur général de l'enseignement supérieur, Pr Aly Savadogo. Selon lui, les IPES n'ont pour l'instant pas les ressources humaines et matérielles nécessaires pour offrir une formation doctorale.
Lefaso.net : Pouvez-vous nous présenter votre direction générale ?
Pr Aly Savadogo : La Direction générale de l'enseignement supérieur (DGESup) est une structure du ministère de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation, qui veille à l'application de la politique du gouvernement en matière d'enseignement supérieur au Burkina Faso. Elle est organisée conformément au décret 2017/145/MERSI/SG/DGESup du 13 avril 2017 portant attribution, organisation et fonctionnement de la Direction générale de l'enseignement supérieur.
Elle comprend la Direction des institutions privées d'enseignement supérieur (DIPES), la Direction de reconnaissance de l'équivalence des titres et diplômes de l'enseignement supérieur (DRETDES), la Direction de l'assurance qualité de l'enseignement supérieur ( DAQES). À ces directions techniques s'ajoutent le service administratif et financier et la régie des recettes au niveau de la DGESup. Nous avons donc pour attribution la mise en œuvre des programmes de développement de l'enseignement supérieur.
Le ministère a publié récemment un communiqué disant que les institutions d'enseignement supérieur privées ne sont pas autorisées à délivrer des doctorats ; pourquoi ce communiqué ?
Si nous avons publié le communiqué, c'est bien parce qu'il y a eu un constat. Les universités privées ayant connaissance des dispositions qui régissent la formation du niveau doctoral unique et PhD n'ont pas appliqué les textes en vigueur. Et ce, malgré les correspondances qui leur ont été adressées pour les interpeller à cet effet. Les dispositions violées sont ici les articles 57 et 58 de l'arrêté n°2020-221/MESRSI/SG/DGESup du 7 janvier 2020 portant cahier des charges des institutions privées d'enseignement supérieur. Dans les différents arrêtés, on n'a jamais fait cas de la possibilité de formation doctorale par les universités privées. Tout ce qui est jusqu'à présent autorisé, c'est uniquement la formation du Master.
Parce que les universités privées au Burkina Faso sont apparues récemment dans les années 2000, contrairement aux universités publiques, à l'instar de l'université de Ouagadougou, devenue université Joseph-Ki-Zerbo, créée depuis 1974. C'est en vue d'informer l'opinion publique, les aspirants au doctorat, que nous avons publié ce communiqué. Car il y a de plus en plus de personnes intéressées par l'obtention du doctorat au Burkina Faso. Ce qui était donc de notre devoir en tant que garant de la qualité de l'enseignement supérieur.
Pourriez-vous davantage expliquer en quoi la délivrance de diplômes de doctorat par des institutions privées d'enseignement supérieur sans autorisation du ministère constitue un problème pour le système d'enseignement supérieur au Burkina Faso ?
Le Burkina Faso s'est résolument engagé dans la mise en œuvre de l'assurance qualité dans l'enseignement supérieur. Aussi, la crédibilité de notre pays en matière d'enseignement supérieur mérite d'être préservée face au risque de plus en plus de fraudes dans la délivrance des diplômes. On a eu des échos de diplômes contrefaits, de diplômes qui n'ont aucun ancrage institutionnel et qui ne sont point reconnus, etc. C'est pourquoi, depuis 2017, le ministère en charge de l'enseignement supérieur effectue des contrôles avec classement des IPES. Cela, afin de fournir à l'opinion publique et aux apprenants les éléments nécessaires d'appréciation pour être en mesure de faire le choix des écoles en connaissance de cause. Ce qui participe à la régulation du sous-secteur de l'enseignement supérieur privé qui respecte un service public.
C'est pour cela que l'arrêté dont j'ai fait cas donne la possibilité aux IPES de s'affilier aux universités publiques qui ont une certaine expérience en la matière, afin de les accompagner dans ce sens. Mais j'insiste, sous conditions de conventions et d'affiliations.
Cependant, si l'on constate à un certain moment qu'il y a de la matière, une certaine expérience et la maîtrise de tout ce qui encadre le fonctionnement des écoles doctorales, l'on verra comment leur donner une autorisation avec évaluation à l'appui. Ce mécanisme est appliqué partout dans le monde. En outre, sachant qu'un diplômé de l'enseignement supérieur du Burkina Faso peut avoir l'opportunité de travailler à l'extérieur et que les recruteurs peuvent solliciter nos services pour authentifier le diplôme de l'intéressé, nous veillons à réguler le secteur. Ce qui entre dans le cadre de la protection des apprenants.
Existe-t-il des IPES habilitées à délivrer des doctorats au Burkina Faso ?
Il sied de mentionner que l'interdiction ne touche pas à la formation doctorale aboutissant à la délivrance de diplômes de doctorat d'exercice. Parce que tout simplement, nous avons des universités privées qui ont eu l'autorisation du ministère en charge de l'enseignement supérieur pour ouvrir des formations en sciences de la santé. Il n'y a pas de diplômes intermédiaires pour ces formations. Car lorsque vous y entrez, vous ne pouvez qu'en sortir avec un diplôme de doctorat d'exercice. Et il n'y a que deux universités qui ont eu cette autorisation.
Il y a des IPES qui croient que parce qu'elles ont des professeurs titulaires, elles sont alors capables de dispenser des formations doctorales. Non ! Ce n'est pas ainsi que fonctionnent les choses. Même si les IPES disposent de professeurs titulaires, peu importe leurs grades et expériences, cela ne leur donne nullement le droit de former des doctorants. Si des IPES estiment avoir les ressources pour dispenser des formations doctorales, elles peuvent approcher nos services techniques et formuler la demande pour voir comment est-ce qu'on peut les accompagner.
Note: ">Lire aussi : Burkina : Les Institutions Privées d'Enseignement Supérieur n'ont pas l'autorisation de délivrer des diplômes de doctorat
Y a-t-il des mesures spécifiques mises en place pour identifier et arrêter les IPES qui opèrent illégalement en proposant des formations doctorales non autorisées ?
En effet, des dispositions sont prises pour identifier et arrêter les IPES qui offrent des formations doctorales sans autorisation du ministère. À titre illustratif, l'on peut citer entre autres le décret 2018-1271/PM/MESRSI de 2018 portant organisation de l'enseignement supérieur. Il y a également, l'arrêté conjoint 2020-080-MESRSI-MINEFID du 20 mars 2020 relatif à la tarification et aux modalités de perception des recettes issues des prestations de certaines structures du ministère. Et il y a l'arrêté portant cahier des charges des IPES.
Les sanctions peuvent aller jusqu'à la fermeture de l'IPES, si nécessaire. En outre, les sorties de suivi et de contrôle permettent de s'assurer du respect du cahier de charges par les IPES. Il faut noter que ces suivis et contrôle se font aussi dans l'optique d'accompagner les institutions qui ont l'ambition d'exceller. C'est pourquoi nous repartons auprès des IPES chez qui nous avons relevé des manquements pour que ceux-ci soient corrigés. Dès lors que ces IPES intègrent les corrections à apporter, elles se conforment aux dispositions en vigueur et enclenchent un meilleur fonctionnement au profit des apprenants. Et c'est l'enseignement supérieur du Burkina Faso qui gagne.
Qu'en sera-t-il pour ceux qui sont déjà détenteurs de doctorats de ces IPES ?
Si quelqu'un se forme dans une IPES qui n'est pas reconnue conformément à nos textes, cela signifie que ce dernier n'a pas bénéficié d'une bonne formation. Et c'est sûr que nous allons dire que le diplôme n'est pas reconnu. Et en disant cela, ce ne sera pas à l'avantage de celui qui a déjà obtenu un emploi. C'est dans cette dynamique que nous nous sommes engagés à faire de la prévention pour que les apprenants puissent opérer un meilleur choix des IPES conformément aux textes en vigueur. Normalement, quand on veut se former dans une école, on devrait prendre toutes les informations nécessaires avant d'aller s'inscrire. Qu'à cela ne tienne, certains peuvent dire qu'ils n'étaient pas au courant des dispositions du cahier de charges après s'être formés. Ils peuvent même expliquer qu'ils ne savaient pas que l'IPES en question n'était pas habilitée. Tout cela peut se comprendre.
Cependant, les juristes disent que nul n'est censé ignorer la loi. C'est comme une personne qui passe au feu rouge et qui dit qu'elle ne savait pas qu'il était interdit de passer. Toute chose qui est possible. C'est donc pour éviter ces désagréments que nous prenons le soin de communiquer et d'informer l'opinion publique pour que tout le monde soit au même niveau d'information. Nous avons interpelé les IPES concernées et leur avons demandé de nous faire le point des diplômés de doctorat unique ou PhD formés et la liste des personnes actuellement inscrites dans leurs établissements. Comme précise le communiqué, les diplômes de doctorat illégalement délivrés ne sont pas reconnus, normalement.
Toutefois, dans le cadre du dialogue social, comme le suggèrent certaines voix, on pourrait regarder comment résoudre le problème des personnes ayant déjà obtenu le diplôme. Nous verrons aussi ce qui peut être sauvé au niveau de ceux qui sont inscrits dans ces IPES. En vue de préserver les intérêts de ces diplômés, nous allons échanger avec les promoteurs des IPES pour sauver ce qui peut l'être sur la base des dispositions qui régissent le domaine.
Comment le ministère de l'Enseignement supérieur prévoit-il de collaborer avec les institutions d'enseignement supérieur et les parties impliquées pour assurer la conformité avec les réglementations en vigueur, afin de promouvoir l'excellence académique dans le pays ?
La bonne collaboration est justement le cheval de bataille de la DGESup et aussi de notre ministère de tutelle. Car c'est dans la fédération des forces et des ressources de notre pays à travers notre ministère que l'on parviendra à offrir aux citoyens un enseignement supérieur de qualité à même de favoriser le développement tant espéré.
Il faut déjà noter que plusieurs acteurs, notamment les partenaires sociaux et les IPES, sont impliqués dans les activités de notre ministère et, partant, de la DGESup, à travers les différentes commissions techniques chargées de statuer sur certains dossiers. Aussi, à travers des collaborations et des dialogues, nous pouvons améliorer la manière de faire dans notre structure.
C'est dans cette perspective qu'il y a un certain nombre d'associations des institutions privées avec qui nous échangeons pendant un certain temps. Nous sommes présentement en discussion dans le cadre du cahier de charges, pour la compréhension et la facilitation de certaines activités. Nous nous retrouvons souvent autour de la table de discussion lorsque les associations des IPES nous interpellent. Tout cela, dans le but d'améliorer la qualité de l'enseignement supérieur.
La question de la reconnaissance des diplômes par le CAMES polarise aussi les débats autour des diplômes délivrés par les instituts et universités privés ; est-ce l'État ou le CAMES qui garantit la fiabilité et la crédibilité d'un diplôme ? Comment cela fonctionne-t-il ?
Le CAMES (Conseil africain et malgache pour l'enseignement supérieur) est une structure sous-régionale qui travaille en étroite collaboration avec les pays membres dans le processus de reconnaissance des diplômes qui lui sont soumis. Mais sachez qu'avant de reconnaître un diplôme ou une offre de formation, le CAMES sollicite toujours l'avis du pays concerné pour s'assurer de la régularité du diplôme ou de la qualité de l'offre de formation soumise à son appréciation.
Parce qu'il y a aussi une question de souveraineté qui entre en jeu. Cela est aussi valable pour la graduation des enseignants au CAMES. Car pour obtenir un grade au niveau du CAMES, il faut d'abord que vous soyez dans une université reconnue par l'État. Et c'est votre université qui soumet votre candidature, parce que vous ne pouvez pas le faire vous-même. S'il est vrai qu'être reconnu par le CAMES est un label, avant de pouvoir l'être, il faut d'abord être reconnu par l'État.
Quelle différence y a-t-il entre la reconnaissance des diplômes par l'État et par le CAMES ?
Il n'y a pas de différence. Puisque les diplômes reconnus par le CAMES sont d'abord reconnus par l'État. Les gens pensent qu'ils peuvent organiser clandestinement une formation et se faire reconnaître par le CAMES pour revenir ensuite dire au pays qu'ils sont reconnus par l'institution sous-régionale. Alors, ils doivent être reconnus par l'État. Non !
Quels sont les chantiers du ministère de l'Enseignement supérieur en matière d'amélioration du système d'enseignement supérieur privé au Burkina Faso ?
Le ministère a de grands projets en chantier dans l'objectif d'améliorer la qualité de l'enseignement supérieur. Ce sont notamment l'amélioration de la gouvernance administrative, académique et pédagogique. Parce que nous sommes persuadés que si la gouvernance est améliorée de façon générale, nous pourrons constater une certaine efficacité dans nos universités. Si nous entendons aujourd'hui parler des retards académiques, des chevauchements des années, cela est à mon sens lié à la gouvernance. Si nous parvenons à améliorer la gouvernance académique et pédagogique par une planification de toutes les activités à ce niveau, qui se réalisent dans de très bonnes conditions, c'est sûr que nous allons résorber ces retards.
L'autre chantier est celui de la connectivité dans toutes les universités. Les travaux dans certaines universités ont déjà démarré à cet effet. Car il est désormais question d'enseigner autrement, en se conformant au système Licence-Master-Doctorat (LMD). Ce qui nécessite d'offrir les moyens de pouvoir se connecter pour effectuer les recherches afin de compléter les cours dispensés en présentiel.
Aussi, il faut noter parmi ces projets, celui dénommé le « Livre blanc de l'enseignement supérieur ». Il sera identifié dans ce livre toutes les difficultés du système en vue de faire des propositions à même de relever les défis de l'enseignement supérieur de qualité. Dans cette vision, nous avons demandé la collaboration et la participation de tous les acteurs qui peuvent aider l'enseignement supérieur à tendre vers la qualité. Nous allons d'ici là valider ce livre qui va contribuer à redonner à l'enseignement supérieur ses lettres de noblesse d'antan.
Au regard des difficultés relevées en termes de formation en présentiel dans les universités, nous avons innové en proposant les formations à distance. C'est pourquoi nous voulons développer l'Université virtuelle pour donner la possibilité à ceux qui sont à l'intérieur comme à l'extérieur du pays de se former dans les différents domaines prioritaires.
Nous travaillons par ailleurs à améliorer l'environnement d'une manière générale, pour tous les acteurs dans les universités. Nous travaillons par exemple à améliorer le dialogue social entre les administratifs, les enseignants, les étudiants ; en tout cas toutes les parties prenantes qui concourent à l'enseignement supérieur.
Propos recueillis par Hamed Nanéma
Lefaso.net
Le verdict du procès qui oppose la Chambre de commerce et d'industrie du Burkina Faso (CCI-BF) à Martin Sawadogo était attendue ce mardi 26 septembre 2023. Mais après une journée passée à évacuer les dossiers inscrits à l'ordre du jour, le tribunal a renvoyé le délibéré à la date du 10 octobre 2023.
L'audience de ce mardi 26 septembre 2023 au Tribunal de grande instance de Ouagadougou à débuté aux environs de 9h10, en présence des parties au procès. Au perchoir, les six jurés du jour ont renvoyé une multitude de dossiers et jugé quelques prévenus. Quelques délibérés ont aussi été prononcés, mais celui qui oppose la CCI-BF à Martin Sawadogo devrait encore attendre.
"On a fait ce qu'on pouvait aujourd'hui. Je pense qu'il serait bon que l'on s'arrête là aujourd'hui" a lancé pour lever l'audience du jour, le président du tribunal, avant de renvoyer le verdict de l'affaire, au 10 octobre 2023. Il était 17h00.
En rappel, Martin Sawadogo est poursuivi pour des faits de diffamation et d'injures publiques contre les dirigeants de l'institution étatique. A l'audience du mardi 12 septembre 2023, les parties avaient été entendues par le tribunal et l'accusé soutenait entre autres que la CCI-BF était "un monstre au service des intérêts français". Des propos que l'institution assistée par Me Yves Somda a déplorés, rejetant en bloc les preuves avancées par Martin Sawadogo et soulignant qu'elles étaient non-fondées.
Erwan Compaoré
Lefaso.net
Les supporters de l'Etoile Filante de Ouagadougou (EFO) étaient face à la presse dans la matinée de ce mardi 26 septembre 2023 pour lancer un cri de cœur pour éviter le forfait de leur club en coupe de la confédération. A cinq jours de son match retour contre Rivers United du Nigeria prévu le 1er octobre 2023, l'EFO ne sait plus à quel saint se vouer. Après des demandes infructueuses des dirigeants auprès d'institutions et de particuliers, c'est au tour des supporters de sortir crier à l'aide. Faute de moyens, la reine des stades risque de signer forfait aux portes des phases de groupe.
Engagée en coupe de la confédération, l'EFO a d'énormes difficultés pour disputer ses matchs, faute de moyens financiers. Si le club a obtenu l'accompagnement du ministère des sports pour les billets d'avion pour son premier match au Sénégal et en Côte face à Casa Sports du Sénégal, le voyage sur Yamoussoukro pour le second tour des préliminaires face à Rivers United du Nigeria a été effectué en aller et retour en bus.
Le club a été informé de cette situation à 48h du déplacement. Malgré cette situation imprévue, des personnes et des institutions de bonne volonté ont contribué à la prise en charge des frais d'hôtels et de restauration et autres charges liées à l'organisation, selon Salif Kabré, président du comité des supporters de l'EFO.
Après un match nul 0-0 concédé face à Rivers United du Nigeria le 17 septembre 2023, l'EFO doit se déplacer à Port-Harcourt au Nigeria pour le match retour. Mais faute de moyens financiers, les bleus et blancs de la capitale risquent de signer forfait. Le besoin financier de ce voyage s'élève à 33 millions de FCFA. Sans cette somme, l'EFO ne pourra pas se déplacer et devrait renoncer à la compétition. Pour les supporters de l'EFO, il serait très difficile de se déplacer au Nigeria par la route.
Tout en déplorant le silence des autorités sportives autour des requêtes à cinq jours de la rencontre retour, les supporters de l'EFO appellent ces mêmes autorités sportives notamment le ministère des sports, la fédération burkinabè de football à trouver des solutions pour permettre au vainqueur de la coupe du Faso 2023 et représentant burkinabè en coupe de la confédération de pouvoir effecteur ce déplacement.
« Au stade actuel, l'EFO n'a pas les moyens pour se déplacer. Nous représentons maintenant le pays, ça sera du gâchis de signer forfait. Nos dirigeants sont à bout de souffle. On a tellement contribué pour le premier tour et on n'a plus de ressources. Malgré la situation difficile du pays, nous demandons aux autorités de nous venir en aide parce que nous avons de fortes chances de nous qualifier pour les phases de groupe . L'EFO n'a pas encaissé de but et garde ses chances de qualification au match retour. Nous sommes à 90 minutes d'une qualification en phases de poule et hisser le drapeau burkinabè dans les stades africains », assurent-ils.
« On a joué notre partition lors de l'organisation du match aller, mais on est à bout, d'où la raison de cette conférence de presse. Nous n'avons jamais connu une telle situation, c'est la première fois. Mieux, il fallait prévenir les équipes avant le début du championnat que les représentants en campagne africaine ne bénéficieront plus de l'aide du ministère. Nous sommes tristes et nous nous remettons aux autorités sportives. C'est vrai que la situation nationale est difficile mais nous demandons de l'aide. Nos équipes n'ont pas de sponsors comme dans les autres pays pour prendre en charge ces frais. Un forfait sera une honte pour le pays », expliquent-ils.
En cas de qualification en phases de groupe, l'EFO pourrait s'en sortir avec une prime d'environ 250 millions de FCFA.
Mamadou Zongo
Lefaso.net
Avec cette tribune, Dr Wendnonghen Marc Zongo, spécialiste en gouvernance / gestion du développement local et international, espère contribuer à alimenter la réflexion sur les alternatives possibles en matière de promotion d'un véritable développement endogène au Burkina Faso par l'entrepreneuriat, surtout dans la perspective de l'ère post-terrorisme.
Depuis quelques années, le Burkina Faso est engagé dans une dynamique de développement social et économique endogène. Dans la tribune qui suit et, à l'occasion de l'an 1 du MPSR 2, le Dr Wendnonghen Marc ZONGO apporte sa réflexion concernant les initiatives entreprises dans ce sens. Il propose, entre autres, une approche intégrée et basée sur les potentialités de chaque localité tout en prenant en compte la contribution du milieu universitaire. Il s'agit de la première d'une série que le Dr ZONGO propose au lectorat de leFaso.net en vue de contribuer à la marche du pays des Hommes intègres résolument tourné vers une ère post-terrorisme.
Le MPSR 2 et la promotion de l'entrepreneuriat au Burkina Faso
L'avènement du MPSR2 au pouvoir le 30 septembre 2022 est marqué par un intérêt croissant pour le développement endogène, c'est-à-dire un développement promu et entretenu par les burkinabè eux-mêmes et pour eux-mêmes et qui se base sur les innombrables ressources humaines, techniques et matérielles du pays. L'un des faits saillants de cette dynamique est sans équivoque l'entrepreneuriat communautaire qui mobilise toutes les forces vives du pays.
La mobilisation globale des citoyens de l'intérieur du pays et de la diaspora se traduit par un succès dans la collecte des ressources qui permettront de financer le développement dès maintenant et surtout pour les années à venir. Plusieurs secteurs d'activités sont concernés par l'entrepreneuriat communautaire. Il s'agit par exemple de l'extraction minière, ainsi que de la transformation et de la commercialisation des produits agricoles.
Notons aussi que d'autres initiatives sont en cours afin de soutenir ce développement endogène. Il s'agit principalement du financement de l'entrepreneuriat des jeunes, auquel nous nous intéressons dans cette tribune. Nous parlons des jeunes car ils constituent une frange importante de notre pays (70% de la population) certes, mais nous ne limitons notre pensée à cette catégorie. Nous pensons également aux femmes, aux filles et à toutes les autres couches sociales qui sont au cœur des priorités du Gouvernement de la Transition.
Le financement de l'entrepreneuriat des jeunes
Le financement de l'entrepreneuriat des jeunes a constitué de tous les temps un cheval de bataille pour plusieurs régimes successifs au Burkina Faso. Et pour cause, nous pouvons citer une panoplie d'organismes gouvernementaux créés à cet effet et qui ont traversé le temps. Sans être exhaustifs, nous pouvons citer le Fonds national de la recherche et de l'innovation pour le développement (FONRID), l'Agence pour la promotion de l'entrepreneuriat communautaire (APEC), le fonds d'appui aux activités rémunératrices des femmes (FAARF), le Fonds burkinabè de développement économique et social (FBDES) ou encore le Fonds d'appui aux initiatives des jeunes (FAIJ). À ceux-là s'ajoutent les Organisations non gouvernementales (ONG). Certains organismes sont récents (par exemple le FAIJ créé en 2007 et l'APEC créée en 2023), tandis que d'autres sont moins récents (par exemple le FAARF créé en 1990 et le FBDES créé en 1998).
L'ensemble de ces organismes et de ces ONG apporte, soit directement ou soit indirectement, des ressources financières aux promoteurs, et chaque organisme a son public cible, ses modalités d'accompagnement et ses principes. Notons aussi que certains sont financés ad intra, c'est-à-dire à travers des ressources financières collectées par les burkinabè eux-mêmes, tandis que d'autres sont financés ad extra, soit à partir de conventions de financement qui lient l'État à des bailleurs de fonds étrangers.
Le problème de pérennité des projets
Si ces organismes de financement et d'accompagnement ont permis de mobiliser d'importantes ressources financières au profit de l'entrepreneuriat des jeunes, force est de reconnaitre que plusieurs failles sont observables. L'une des failles notables est liée à la pérennité des projets financés. De fait, si plusieurs projets ont pu se pérenniser, cela ne semble pas être le cas pour une bonne partie d'entre eux. Plusieurs raisons peuvent expliquer cet échec.
Il s'agit notamment du manque d'encadrement en matière de gouvernance ou encore du manque de débouchés pour les néo-entrepreneurs. En effet, plusieurs entreprises créées sont parfois obligées de compter sur les marchés publics, l'État étant le plus souvent le principal client pour beaucoup d'entreprises. En conséquence, celles qui sont moins compétitives sont de facto exclues par la concurrence et elles sont vouées à disparaitre car ayant peu ou pas d'alternatives.
Une autre raison de l'échec mentionné semble être la centralisation des projets au niveau des grands centres urbains ou de pôles économiques, au détriment de certaines périphéries qui, bien souvent disposent de ressources naturelles sur lesquelles elles peuvent envisager leur développement.
La valorisation des ressources locales pourrait pourtant contribuer à une plus-value en termes d'employabilité et de réduction de la pauvreté. Abstraction étant faite de l'insécurité, l'inexistence d'infrastructures routières ou leur mauvais état dans certaines localités peut expliquer ce délaissement, surtout en période hivernale.
Le succès des différentes initiatives de financement en cours et à venir de l'entrepreneuriat – pour ne pas dire le développement endogène – semble devoir passer, non seulement par l'amélioration des infrastructures routières, mais surtout par l'élaboration d'un schéma harmonisé de développement axé sur les ressources propres à chaque localité. Chaque localité disposant de ressources qui la distinguent des autres localités, la mise en place de ce schéma devrait contribuer à un développement local inclusif, ce qui contribuerait également à réduire les inégalités entre les régions.
Par la présente, nous ne souhaitons pas remettre en cause les acquis engrangés à travers les stratégies de développement passées et en cours en matière de promotion de l'entrepreneuriat. Nous ne souhaitons pas non plus occulter ou remettre en cause la contribution remarquable du système universitaire au développement de notre pays en matière de développement. Notre but est de contribuer à alimenter la réflexion sur les alternatives possibles en matière de promotion d'un véritable développement endogène au Burkina Faso par l'entrepreneuriat, surtout dans la perspective de l'ère post-terrorisme. Nous savons donc compter sur l'indulgence du lectorat dans l'éventualité où certains termes pourraient être jugés inappropriés.
Élaborer et mettre en place un schéma harmonisé pour la promotion de l'entrepreneuriat au Burkina Faso à travers la prise en compte des potentialités de chaque localité
Le schéma harmonisé de financement de l'entrepreneuriat au Burkina Faso dont nous suggérons la mise en place à partir des potentialités de chaque localité peut être articulé autour de deux actions phares. La première action phare serait d'élaborer une cartographie des ressources spécifiques à chaque localité du pays. Cette cartographie permettra d'orienter les actions de financement de l'entrepreneuriat des différents organismes à partir de cette cartographie. En ce qui concerne la seconde action phare, elle est une conséquence de la première action, en ce sens qu'elle consiste à réorganiser le financement de l'entrepreneuriat en fonction des potentialités de chaque localité.
Cette seconde action suppose la décentralisation des structures nationales de financement et l'orientation des structures de financement internationales (les ONG) en fonction de ces potentialités. En clair, les actions des structures, qu'elles soient locales ou étrangères en matière de promotion de l'entrepreneuriat devraient s'intégrer dans le schéma établi.
Cette réorganisation devrait permettre de ‘‘fixer'' les jeunes dans leurs propres localités, par la génération d'emplois décents et de lutter ainsi contre l'exode rural. Ainsi, chaque région se verra mieux valorisée car pouvant envisager son propre développement en fonction de ses réalités sociales, économiques et culturelles. Cela devrait conduire à la mise en place de pôles de développement locaux qui pourront être fédérés aux niveaux provinciaux ou régionaux.
Le processus de sélection et de financement
Dans une logique d'interdépendance vertueuse et de complémentarité avec les initiatives en cours tels que les pôles de croissance et les projets financés par le truchement de l'actionnariat populaire, nous proposons le processus de sélection de projets ci-dessous. Basé sur la rigueur et la transparence, il est articulé autour des principaux points suivants :
a) Les jeunes bénéficient de formations en montage de plan d'affaires et en recherche de financement pour des projets spécifiques aux potentialités de leurs localités ;
b) Ces jeunes sont constitués en groupes de 2 à 5 personnes ;
c) Chaque groupe élabore un projet en suivant un canevas établi par un comité technique préalablement mis en place ;
d) Un concours annuel est organisé dans chaque localité afin de sélectionner les meilleurs projets à financer ;
e) Les projets à financer sont choisis dans une logique de complémentarité et d'interdépendance, de sorte à créer une chaine de valeur. Par exemple, la sélection d'un projet de production de mangues devrait être couplée à celle d'un projet de transformation de mangues, d'un projet de marketing et d'un projet de commercialisation du produit fini, ainsi que d'un projet de transport de cette denrée. Cette chaîne de valeur devrait permettre aux projets sélectionnés de se soutenir mutuellement et d'assurer leur survie dans leurs premiers moments d'existence, tout en permettant de créer des unités spécialisées dans des domaines précis, le tout pouvant faciliter la fluidité du processus d'un bout à l'autre de la chaîne.
f) Les projets qui n'auront pas été sélectionnés pourront constituer un bassin d'entreprises en incubation où ils pourront se perfectionner en vue des concours à venir.
g) Le financement est octroyé sur la base d'un prêt dont les modalités sont définies par les instances compétentes en la matière en tenant compte des critères de viabilité à court, à moyen et à long terme ;
h) Les jeunes entrepreneurs participent régulièrement à des formations ponctuelles sur divers sujets d'intérêt en lien avec l'entrepreneuriat ou d'autres sujets d'intérêts comme la gouvernance d'entreprise, l'économie sociale et solidaire, le bien commun ou encore la solidarité à l'africaine (l'Ubuntu) ;
i) Une plateforme numérique est mise en place pour faciliter une meilleure vulgarisation de la démarche ;
j) Les projets financés dans chaque localité sont constitués en réseaux ;
k) Le réseau des entreprises créées dans chaque localité est mis en relation avec les autres réseaux des autres localités ;
l) Chaque projet financé et chaque réseau local créé sont mis en relation avec le monde universitaire en vue d'être soutenu par la recherche et dans la logique d'une amélioration continue et d'une capitalisation des acquis.
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Le rôle crucial des universités dans la démarche
Nous nous attardons sur ce dernier point que nous estimons digne d'intérêt pour ce qui suit. Le développement de certaines régions du monde est fortement attribuable à l'étroite collaboration entre les principaux secteurs socioéconomiques comme la santé, l'éducation, la science et l'agriculture, d'une part, et les universités, d'autre part. La collaboration entre les universités et l'industrie fait d'ailleurs l'objet de plusieurs études (par exemple celle de Marc St-Pierre et Petr Hanel, 2005) . Cette collaboration est mutuellement avantageuse pour les deux parties, et entre les universités et la société de manière générale.
D'une part, la société constitue le terrain propice et par excellence pour réaliser la raison d'être des universités, celle-ci étant en partie la production d'une recherche actionnable. La recherche actionnable peut être perçue comme étant une recherche menée en fonction des besoins réels de la société et dont les résultats ont un incident direct sur l'amélioration des conditions de vie des populations, à travers notamment la proposition de solutions concrètes aux questions existentielles.
Cela suppose que les diplômés sont formés pour être avant tout sensibilisés sur les réalités de leurs propres milieux de vie et pour être au contact avec ces réalités et, pour ainsi dire, avec les forces et les fragilités des composantes de leur environnement immédiat. D'autre part et, en conséquence, la société voit dans les universités des structures crédibles qui, en plus de la production intellectuelle et scientifique, sont soucieuses du Bien Commun. La crédibilité de tout système universitaire semble donc dépendre avant tout de cela.
Le système universitaire au Burkina Faso
Le système universitaire du Burkina Faso a fait ses preuves en termes de recherche actionnable. En témoignent les forums organisés çà et là en vue de restituer les trouvailles de nos chercheurs. En partant de la machinerie agricole aux foyers améliorés sans oublier la production des semences améliorés, des évènements comme le Forum de la recherche scientifique et des innovations technologiques (FRSIT) en disent long sur la capacité du système universitaire burkinabè à proposer des solutions concrètes aux besoins de nos concitoyens.
Mais malgré cela, certains constats invitent à faire davantage. Par exemple, il n'est pas rare de constater que, même après plusieurs années de formation universitaire, des diplômés de certaines facultés soient incapables de dire avec conviction ce qu'ils sont capables de faire sur le terrain. Cela semble pour le moins paradoxal pour un pays qui dispose de tant de ressources naturelles et où tout est à construire.
Le chômage endémique qui affecte la frange jeune de la population en Afrique, en général, et au Burkina Faso, en particulier, n'est que la conséquence directe et inéluctable de certains systèmes de formation qui sont en déphasage avec la réalité de nos sociétés. La réforme de notre système de formation tant réclamée par les observateurs revêt donc une importance particulière, surtout dans la dynamique de refondation de notre État en cours.
Par exemple, comment peut-on comprendre que les diplômés de certaines facultés aient une parfaite maîtrise des grandes organisations financières internationales sans pour autant être capables de constater qu'il y a, dans les quartiers, de petits entrepreneurs (qui sont parfois même leurs parents) et qui ont besoin d'un minimum d'accompagnement afin de mieux gérer leurs trésoreries ? Si la connaissance de ces institutions est importante, il n'en demeure pas moins pour celle relative aux promoteurs des micro-entreprises qui sont parfois aux prises avec des difficultés de gestion et à qui nous devons notre scolarisation.
La connaissance du milieu socio-économique, et surtout des difficultés que rencontrent nos concitoyens entrepreneurs devrait à notre avis constituer une priorité pour les étudiants, car ce sont ces derniers qui doivent leur apporter des solutions concrètes.
Améliorer la collaboration entre les universités et les entreprises
Pour pallier cela, nous proposons que les entreprises qui seront financées soient de facto mises en relation avec les universités, plus précisément avec les facultés qui traitent des domaines d'intervention de ces entreprises. Cela permettra aux étudiants d'avoir des terrains pour mettre en pratique et adapter leurs connaissances théoriques et pour apporter ultimement des solutions aux problèmes organisationnels rencontrés par ces entreprises. Pour ces dernières, elles bénéficieront de l'expertise du monde de la recherche et leurs acquis seront capitalisés en vue de renforcer leurs performances des initiatives à venir.
En résumé
Le Burkina Faso est engagé dans un processus de refondation. La mise en place d'un système économique viable et inclusif semble constituer un aspect névralgique de ce processus, surtout la prise en compte des aspirations profondes des jeunes. Celles-ci peuvent se résumer en la quête d'une meilleure qualité de vie et le sentiment d'être utile à la Nation.
La promotion d'un entrepreneuriat basé sur la rigueur et la transparence et qui garantit à chaque jeune la possibilité d'innover et de mettre ses talents au service de sa localité et de la Nation peut être le gage d'une prise en compte de ces aspirations profondes. Ce n'est qu'à cette condition que la jeunesse burkinabè pourra être réellement le ‘'présent'' (c'est-à-dire un cadeau), non seulement pour aujourd'hui, mais aussi et surtout pour demain.
Wendnonghen Marc ZONGO, DBA, spécialiste en gouvernance / gestion du développement local et international.