Le ministre de l'Agriculture, des Aménagements hydro-agricoles et de la Modernisation, Salifou Ouédraogo, a procédé au lancement régional de la campagne rizicole 2021/2022. C'était ce mardi 13 juillet 2021 dans le village de Fakouna, commune de Dédougou, dans la Boucle du Mouhoun. Pour cette nouvelle campagne, la région devra contribuer pour plus de 19% à l'atteinte de l'objectif national soit 144 000 tonnes de riz paddy.
Dans la région de la Boucle du Mouhoun, environ 37 000 hectares de bas-fonds sont aménagés et mis en valeur, afin de permettre l'atteinte des objectifs de production de 144 000 tonnes de riz. En plus, des semences acquises par le ministère en charge de l'Agriculture ont été mises à la disposition des bas-fonds et elles seront subventionnées jusqu'à 80%. Par ailleurs, 30% de l'ensemble des engrais acquis par le ministère ont été mis à la disposition des bas-fonds rizicoles afin de booster cette filière. En termes d'équipements, l'accent est mis également sur les bas-fonds. Tous les agents seront dotés d'une moto pour permettre un accompagnement efficace au niveau des producteurs.
La cérémonie de lancement des activités de l'Initiative présidentielle « Produire un million de tonnes de riz » au niveau régional pour la campagne agricole 2021/2022 avait pour objectif de sensibiliser les parties prenantes sur cette initiative du président du Faso, Roch Kaboré. Plus spécifiquement, elle visait aussi à informer les populations, notamment les producteurs, en vue d'obtenir leur adhésion. Elle a été ponctuée par la remise de prix aux meilleurs agents bas-fonds et meilleurs bas-fonds et plaines de la campagne 2020/2021, la remise de bas-fonds aménagés par le PAPFA au Comité de gestion, ainsi que par l'acte de lancement symbolique de l'Initiative présidentielle.
Le PAPFA accompagne l'initiative présidentielle
Le Projet d'appui à la promotion des filières agricoles (PAPFA) est un projet financé par le gouvernement du Burkina Faso et le Fonds international de développement agricole (FIDA) pour soutenir les efforts de croissance dans le secteur rural. Il se donne pour mission de faire du secteur agricole modernisé l'un des piliers de la transformation structurelle de l'économie nationale. Selon son coordonnateur national, Stéphan Kambou, le PAPFA a pour objectif de contribuer à la réduction de la pauvreté et stimuler la croissance économique dans les régions de la Boucle du Mouhoun, des Cascades et des Hauts-Bassins.
La filière riz fait partie des filières d'intervention du projet. Depuis 2020, le PAPFA accompagne les producteurs pour impulser la dynamique qui va permettre d'accompagner les autorités burkinabè dans l'atteinte de l'objectif de produire un million de riz paddy. Dans le village de Fakouna, le PAPFA accompagne le gouvernement à travers l'aménagement et la mise en valeur de 1300 hectares de bas-fonds pour un montant global de plus de quatre milliards de Francs CFA. On note également des travaux d'aménagements de 557 hectares qui sont en cours pour un montant de plus d'un milliard de FCFA.
A cela s'ajoute l'aménagement de périmètres maraichers avec puits et de périmètres économes en eau, etc.
« Le projet va jusqu'à faire en sorte que pendant trois campagnes agricoles, des questions d'intrants, notamment les semences, les engrais ; les conseils agricoles soient assurés afin de permettre à ces organisations qui exploitent ces aménagements, de pouvoir les rendre rentables pour aller vers la sécurité alimentaire et l'amélioration des revenus », a souligné le coordinateur national du PAPFA, Stéphan Kambou.
Le riz est la première céréale d'importation du pays
Au Burkina Faso, le riz occupe parmi les céréales, la 4e place tant du point de vue des superficies que de la production. Entre 2009 et 2018, sa production a connu un accroissement annuel moyen de 6,4%. Malgré cet accroissement, le riz reste la première céréale d'importation du pays, occasionnant par ce fait, d'importantes sorties de devises (plus de 40 milliards de FCFA/an).
En effet, la consommation de riz est en constante augmentation au Burkina Faso avec un taux de croissance de 5,6% par an. La production nationale de riz ne couvre, en moyenne pour les cinq dernières années, que 30% des besoins de consommation de la population. Pourtant, le pays dispose d'un fort potentiel de 233 500 hectares de terres irrigables et 500 000 hectares de bas-fonds facilement aménageables (PNSR II, 2016) propices à la production de riz, dont environ un cinquième est exploité (EPA, 2018).
Au regard des potentialités dont dispose le Burkina en riziculture, de l'importance du riz dans la balance de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des ménages et considérant les importantes sorties de devises dues à l'importation de cette céréale, le président du Faso a lancé l'initiative « produire un million de tonnes de riz ». Cette initiative a été reprise dans le document de la deuxième génération de la Stratégie nationale de Développement de la Riziculture (SNDR II), dont l'objectif est de produire au moins trois millions (3 000 000) de tonnes de riz paddy à l'horizon 2030.
Cette initiative du président du Faso a pour objectif d'accroitre la production rizicole, afin d'atteindre l'autosuffisance pour cette céréale. A terme, elle permettra d'assurer la gestion efficiente des ressources mobilisées, en vue d'améliorer leurs impacts sur la productivité du riz et, partant, la création de richesses et d'emplois, l'amélioration des conditions de vie des acteurs et la couverture des besoins en riz du pays.
Le ministre salue l'engagement des acteurs pour l'atteinte des objectifs
La campagne agricole 2021-2022 marque la 2e année de mise en œuvre de l'Initiative présidentielle. Selon le ministre en charge de l'Agriculture, Salifou Ouédraogo, il est donc plus que urgent d'harmoniser les visions des acteurs sur cette initiative d'intérêt national. Il a fait savoir qu'une dynamique est mise en place pour pouvoir atteindre les objectifs du projet. « Ce sont des objectifs ambitieux et c'est ensemble que nous allons pouvoir inverser la tendance de l'insécurité alimentaire et surtout faire en sorte que nous soyons auto-suffisants alimentaires et couvrir tous les besoins du pays », a laissé entendre le ministre Ouédraogo.
Il a par ailleurs salué tous les acteurs qui accompagnent cette initiative pour l'atteinte des objectifs escomptés. Il a aussi rassuré les producteurs de l'accompagnement de son département pour une meilleure campagne agricole 2021/2022. [ Cliquez ici pour lire l'intégralité ]
Romuald Dofini
Lefaso.net
Depuis quelques jours, des informations faisant cas d'un renvoi d'étudiants burkinabè des universités marocaines ont été relayées par les médias. Pour cause, il leur est reproché d'avoir utilisé des attestations d'inscription non valables. Le ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l'Innovation vient, part cette note, apporter des éclaircissements et appeler les parents à plus de vigilance dans le processus d'inscription de leurs enfants dans les universités étrangères.
Le Burkina Faso, à travers la coopération internationale, bénéficie de pays amis de bourses d'études pour ses étudiants. Ces bourses permettent à des étudiants burkinabè sélectionnés selon des critères bien définis de s'inscrire de façon légale dans les universités publiques des pays amis. C'est dans cette dynamique que, chaque année, le Burkina Faso bénéficie du pays frère et ami qu'est le royaume du Maroc, de bourses d'études à travers l'Agence marocaine de coopération internationale (AMCI). Ces bourses ont déjà permis à des centaines de Burkinabè de poursuivre leurs études dans des conditions acceptables dans les universités publiques marocaines.
L'impact du Covid-19 dans la coopération
La pandémie du Covid-19 qui a touché tous les pays du monde n'a pas épargné le royaume chérifien. Ainsi, parmi les mesures prises par ce pays, il y a, entre autres, l'interdiction de recevoir, dans le cadre de la coopération avec l'AMCI des étudiants étrangers en présentiel pour les universités publiques. Il est à noter que seule cette structure est habilitée à traiter avec les pays amis du Maroc sur les questions d'inscriptions dans les universités publiques.
Les étudiants sélectionnés par le ministère en charge de l'Enseignement supérieur, à travers le CIOSPB, ont donc été invités, pour ceux qui le désiraient, à s'inscrire pour des cours en ligne. Aucune bourse n'a été donnée à un étudiant Burkinabè pour des cours en présentiel au Maroc au titre de l'année académique 2020-2021.
C'est donc avec étonnement que le MESRSI a appris le renvoi d'étudiants Burkinabè inscrits dans les universités publiques marocaines à travers des autorisations d'inscription délivrées par l'AMCI.
Renseignement pris, il s'agit d'autorisations d'inscription frauduleuses délivrées par des acteurs intermédiaires non reconnus par l'AMCI. Il existe vraisemblablement des réseaux ayant des connexions au Maroc et au Burkina Faso qui trompent la vigilance des universités publiques marocaines et des parents des étudiants en leur délivrant des faux documents.
Cliquez ici pour lire aussi Affaire étudiants burkinabè au Maroc : « Il faudra éviter de passer par des voies non officielles » pour s'inscrire dans les universités marocaines
Les canaux non officiels dans les inscriptions
La situation actuelle des étudiants renvoyés a mis à nu l'existence de canaux frauduleux d'obtention d'autorisations d'inscription. La situation a été découverte quand l'AMCI a demandé aux universités publiques marocaines de ne pas recevoir d'étudiants étrangers pour les cours en présentiel à cause de la COVID-19.
Ainsi, il a été découvert que des agences non mandatées délivraient frauduleusement des documents pour permettre à des étudiants burkinabè de s'inscrire dans des universités publiques marocaines à l'insu du ministère en charge de l'Enseignement supérieur et de l'AMCI.
Il est important de rappeler que l'inscription dans les universités publiques marocaines est ouverte aux étudiants étrangers ayant obtenu la bourse à travers l'AMCI.
Par conséquent, le MESRSI appelle les parents à la vigilance en recherchant les informations fiables. Et c'est pour répondre en partie à cette préoccupation qu'est organisée chaque année, la Semaine de l'Information et de l'Orientation (SIO).
Source : page Facebook DCPM/MESRSI
Aguèra SAWADOGO SIMPORE rêvait de devenir avocate. Aujourd'hui, elle est la promotrice de la pâtisserie « Le Régal », qui est une référence dans la ville de Kaya !
Facebook et Twitter en croisade contre le racisme ! Ces deux géants du web ont annoncé, lundi 12 juillet 2021, avoir supprimé des commentaires racistes à l'encontre des footballeurs Marcus Rashford, Jadon Sancho, Bukayo Saka, après la défaite de l'Angleterre en finale de l'Euro face à l'Italie. Il était temps. Mais cela ne suffira pas pour avoir la peau de ce fléau qu'est le racisme.
C'est connu dans le milieu du sport notamment le football. Quand tout roule, le Noir est dans les bonnes grâces de la presse et des supporters. Mais quand rien ne va, le Noir, autrefois adulé, devient mécaniquement la tête de turc. L'homme à « abattre ». La récente finale de l'Euro 2020, entre l'Italie et l'Angleterre, est venue rappeler à quel point il n'y a qu'un pas entre le fanatisme et le racisme.
Après leurs penalties manqués face à l'Italie, Marcus Rashford, Jadon Sancho, Bukayo Saka, ont rapidement été désignés comme boucs émissaires de cette finale de l'Euro. Sur les réseaux sociaux notamment, ils ont été la cible d'insultes racistes.
La purge de Twitter
Face à l'ampleur des propos intenables à l'encontre des joueurs, Twitter dit avoir supprimé plus de 1000 tweets à caractère raciste. « Au cours des dernières 24 heures, grâce à la combinaison de contrôles automatisés […] et de contrôle par des humains, nous avons rapidement supprimé plus de 1 000 tweets et suspendu définitivement un certain nombre de comptes pour infraction de nos règles », a déclaré un porte-parole du géant de la Silicone Valley.
Les condamnations
Outre la fédération anglaise de football et l'entraîneur Gareth Southgate, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a défendu les trois joueurs sur Twitter. « Cette équipe d'Angleterre mérite d'être traitée en héros et non de subir des insultes racistes sur les réseaux sociaux. Les responsables de ces abus effroyables devraient avoir honte d'eux-mêmes », a déclaré le chef du gouvernement.
De son côté, Facebook a également annoncé qu'il a supprimé « les commentaires et les comptes insultants ». Il a également promis de « continuer à prendre des mesures contre ceux qui enfreignent ses règles. D'ailleurs la police anglaise a annoncé avoir ouvert une enquête.
La mise en garde d'un ministre britannique
Twitter et Facebook ont bien intérêt à continuer dans cette lancée au regard de la mise en garde du ministre britannique de la Culture et des Sports, Oliver Dowden. Ce dernier a indiqué que si cela n'est pas fait, ces géants pourraient se voir infliger des amendes par le nouveau projet de loi sur la sécurité en ligne. Les amendes, selon le ministre, pourraient atteindre 10 % de leurs revenus mondiaux.
Si Twitter et Facebook ont bandé les muscles, notons qu'ils étaient presque muets quand certains joueurs de l'équipe de France, notamment Kyllian Mbappé et Paul Pogba se sont fait « descendre » sur la toile. Certes, le parquet de Paris a annoncé qu'une enquête a été ouverte notamment pour « injure publique à caractère raciste », à propos des messages publiés sur Twitter, mais les deux géants auraient pu prendre « des actions fortes » comme cela se fait sous d'autres cieux dans la lutte contre le terrorisme.
La justice française demande de la « transparence » à Twitter
D'ailleurs le média français Libération (dans sa version en ligne) a indiqué que la justice française a ordonné, mardi 6 juillet, à Twitter de communiquer, « dans un délai de deux mois, des documents détaillant ses moyens de lutte contre la haine en ligne, jugée défaillante par des associations telles que SOS Racisme, la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) et SOS Homophobie. »
La CAN 2017 en mémoire
S'il faut reconnaître que Facebook et Twitter sont prompts à prendre des mesures contre les propos ou insultes à caractère raciste en Europe ou partout ailleurs, en Afrique, force est de reconnaître que ces groupes traînent les pas. L'on se rappelle la Coupe d'Afrique des Nations Gabon 2017 et les propos racistes publiés sur Twitter, après la défaite du Maroc contre la République démocratique du Congo (0-1), de la Tunisie contre le Sénégal (0-2) et le nul entre le Zimbabwé et l'Algérie. Plusieurs internautes maghrébins ont qualifié les joueurs subsahariens de « singes », de « babouins », de « joueurs séropositifs » et de « ramasseurs de coton ».
Sauf erreur ou omission, les réseaux sociaux ont été presque aphones à ce moment-là. Un silence loin de ce que les internautes ont pu constater en 2020, lorsque sous la pression de certains gros annonceurs dont Coca-Cola et Unilever, Facebook a décidé de retirer les publicités qui affirment « que les personnes de certaines origines, ethnies, nationalités, genre ou orientation sexuelle représentent une menace pour la sécurité ou la santé des autres ».
Tenir compte des réalités africaines
Cet engouement de Facebook et de Twitter à lutter contre les propos racistes à l'issue de la finale de l'Euro est à saluer. Ces réseaux sociaux devraient avoir la même hargne partout. [ Cliquez ici pour lire l'intégralité ]
HFB
Lefaso.net
Il existe peu d'autres régions du monde où l'Italie a renforcé sa présence de manière aussi intensive que ces dernières années au Sahel. La récente nomination d'Emanuela Del Re en tant que nouveau représentant spécial de l'UE pour le Sahel, première femme et première italienne à occuper cette fonction prestigieuse, représente une importante reconnaissance à ce propos.
L'Afrique et la Méditerranée élargie sont au centre de notre politique extérieure et sont à la base de notre engagement dans le Sahel. Nous sommes, en effet, convaincus qu'il existe une interdépendance étroite entre la stabilité de la région et la sécurité de toute l'Europe, une interdépendance qui ne peut que s'accroître face aux défis communs que représentent la menace djihadiste, les changements climatiques et les pandémies. D'un point de vue économique, il existe une marge énorme pour une coopération renforcée et mutuellement avantageuse.
L'Italie a construit sa présence dans la région en suivant une approche multidimensionnelle, en misant sur l'intensification du dialogue politique, l'augmentation de sa contribution à la sécurité, le renforcement des institutions étatiques et le développement durable.
La pierre angulaire de cet effort est avant tout le renforcement de notre réseau diplomatique. Au cours des quatre dernières années, nous avons ouvert de nouvelles ambassades au Niger et au Burkina Faso, auxquelles s'ajouteront, dès que les conditions politiques et de sécurité le permettront, le Mali et le Tchad. En 2018, nous avons entamé notre première mission de formation et d'assistance militaire au Niger (MISIN), en vue de former environ cinq mille membres des forces armées nigériennes pour lutter contre le terrorisme et contrôler les frontières. Lors de ma récente mission à Niamey, les autorités nigériennes ont démontré qu'elles appréciaient beaucoup cette initiative et nous ont demandé de la renforcer.
L'Italie participe activement à toutes les missions européennes d'instruction, de formation et de développement dans la région - EUTM et EUCAP - et à la mission de maintien de la paix des Nations Unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA). Depuis l'année dernière, notre pays est également devenu membre de la Coalition pour le Sahel, un organisme international dont l'objectif est de renforcer la coordination entre les activités des nombreux partenaires internationaux au profit des pays du G5 Sahel (Mauritanie, Niger, Mali, Burkina Faso et Tchad). Dans ce contexte, nous avons également décidé, de concert avec le Ministre de la Défense, Lorenzo Guerini, de contribuer à la Task Force Takuba, la mission spéciale européenne qui soutient les forces de sécurité locales dans la lutte contre le terrorisme.
Mise en place en 2017 d'un Fonds pour les migrations
Afin de concrétiser davantage notre présence, nous avons ensuite créé le Fonds pour les migrations qui, depuis 2017, finance des projets d'aide aux réfugiés, des activités de rapatriement volontaire, le contrôle des frontières et la lutte contre les motifs profonds des migrations, et dans lequel 110 millions d'euros ont été versés en faveur de la région. Le Fonds pour les migrations s'est ensuite avéré particulièrement efficace pour aider à gérer le phénomène migratoire et soutenir les institutions et les communautés locales.
Parallèlement à cet instrument, se poursuit l'action traditionnelle et continuelle de la Coopération italienne qui, en étroite collaboration avec les autorités locales, travaille sans relâche en faveur d'une croissance économique inclusive et durable dans toute la région, avec un engagement total qui s'élève actuellement à environ 150 millions d'euros.
Notre pays se trouve également au premier plan en ce qui concerne la promotion de la centralité du Sahel au niveau multilatéral. Lors de la réunion ministérielle des pays membres de la coalition anti-Daesh, que j'ai coprésidée à Rome le 28 juin avec le secrétaire d'État américain Antony Blinken, nous avons proposé de constituer un groupe de travail ou une plateforme consacré aux situations de crises en Afrique, en particulier en Sahel et au Mozambique.
Lors du G20 de Matera, nous avons également voulu consacrer la réunion des ministres des affaires étrangères et du développement aux défis de l'Afrique et du Sahel. La “Déclaration de Matera” sur la sécurité alimentaire, la nutrition et les systèmes alimentaires représente un “appel à l'action” pour l'ensemble de la communauté internationale, basé sur deux principes politiques fondamentaux : le maintien de la sécurité alimentaire et de la nutrition parmi les priorités de l'agenda politique international et la concentration des efforts sur les politiques et les investissements qui produiront des effets stables également à moyen et long terme. Cela est particulièrement valable pour le continent africain et pour le Sahel, où les implications sanitaires et financières du Covid sont préoccupantes.
Nous sommes convaincus que le G20 a le devoir d'aider le continent africain à sortir de cette période difficile et à retrouver une croissance soutenue et, surtout, durable. Nous devons agir ensemble pour libérer l'énorme potentiel de croissance de l'Afrique, parce que toutes les améliorations apportées aux conditions de vie des populations et à la lutte contre la pauvreté, entraîneront des conséquences positives immédiates des deux côtés de la Méditerranée et, plus globalement, sur toute la planète.
Nous aborderons à nouveau ces thèmes au début du mois d'octobre, lorsque nous accueillerons à Rome “Rencontres avec l'Afrique”, une réunion ministérielle consacrée à la transition écologique et énergétique dans le cadre de la coprésidence italienne de la COP26. Des thèmes décisifs pour le futur du continent africain et qui exigent de recevoir une réponse commune, basée sur les valeurs d'un multilatéralisme efficace pour lequel l'Italie joue, cette année, un rôle de premier plan.
Notre propension géopolitique et la conscience du rôle que nous pouvons jouer, démontrent clairement que l'Italie est un train d'effectuer un investissement stratégique à moyen et long terme au Sahel. Nous continuerons à être à vos côtés, tant sur le plan bilatéral que dans les grandes assemblées internationales, afin d'assurer un futur stable, un développement durable et une augmentation du bien-être au sein de cette merveilleuse région.
M. Luigi Di Maio
Ministre Italien des Affaires Etrangères
Le cabinet Audit conseil et services du Burkina (ACS Burkina SA) ambitionne d'offrir aux cadres supérieurs, dirigeants et chefs de départements, risk managers, contrôleurs internes, auditeurs internes des banques et sociétés burkinabè, des formations de haut niveau. C'est dans cette logique qu'il a organisé, en collaboration avec son partenaire le Cabinet Tunisien MGI-BFC, du 7 au 9 juillet 2021 dans la ville de Bobo-Dioulasso, une session de formation sur les Fondamentaux du risk management au sein des entreprises. Ainsi, les participants sont désormais aptes à identifier les risques auxquels leurs entreprises peuvent être confrontées, afin de les transformer en opportunités.
Cette session de formation est la deuxième du genre après celle tenue à Ouagadougou en mars dernier. Elle vise ainsi à offrir un cadre d'apprentissage d'excellence pour la dissémination de la culture de management de la qualité et des risques conforme aux référentiels internationaux dans les entreprises. La certification dont les cabinet ACS Burkina SA et MGI-BFC ont eu l'autorisation de dispenser est une formation de l'Institute Of Risk Management de Londres, en version anglaise. « Ce qui n'est pas forcement accessible aux francophones, encore moins en cette période de Covid-19 », a souligné l'administrateur directeur général du cabinet, Hamadé Ouédraogo.
De nombreuses entreprises font face au quotidien à des risques multiples et multiformes. Il est important de les piloter comme n'importe quel autre paramètre afin d'en limiter le plus possible leurs impacts. En effet, ces entreprises doivent mettre en place des dispositifs de contrôle interne et de gestion des risques qui puissent leur garantir performance et pérennité. C'est pourquoi il est nécessaire d'avoir des personnes en charge de la détection des risques afin de promouvoir des actions pour les gérer après les avoir évalués. D'où l'initiative de cette session de formation.
Connaitre les risques et les transformer en opportunités
Cette session de formation sur « les fondements du risk management » répond ainsi à une attente grandissante des entreprises burkinabè. Du 7 au 9 juillet 2021, en trois jours, s'est tenue à Bobo Dioulasso, la capitale économique du Burkina, cette session de formation qui a permis aux participants de maitriser les étapes et les outils du Risk management/management des risques dans les entreprises. Selon l'administrateur directeur général du cabinet ACS Burkina SA, Hamadé Ouédraogo, cette rencontre a permis de former les participants afin qu'ils puissent faire face aux multiples risques qui se présenteront à eux. Il estime que savoir identifier, évaluer et traiter les risques potentiels et réels qu'une entreprise pourrait être amenée à rencontrer est indispensable pour assurer sa rentabilité sur de long terme.
ACS Burkina SA a voulu organiser cette formation dans les deux grandes villes du Burkina Faso dans le souci de soulager ces personnes qui sont dans l'incapacité d'effectuer des déplacements vers l'extérieur (Londres) pour des raisons de coûts, de procédures mais également de la pandémie de Covid-19. « Ce n'est pas toujours évident, pour raisons de coûts, de visas mais récemment de la Covid d'obtenir ce certificat depuis Londres ; c'est pourquoi, avec le cabinet MGI BFC de la Tunisie, nous avons entamé depuis quelques années la négociation pour avoir la franchise avec le prestigieux Institut Of Risk Management de Londres afin de pouvoir délocaliser ces formations au Burkina Faso », a-t-il expliqué.
La formation a été dispensée en sept modules. « Elle a commencé par les notions de base sur le risque et le management, ensuite nous avons vu le processus préalable au management des risques, l'étape processus, comment traiter un risque, comment surveiller, revoir un risque, mais aussi comment reporter les risques. Nous leur avons livré des outils pratiques pour les aider à avoir une certaine technicité, qui leur permettra d'être plus opérationnels et plus efficaces en matière d'identification, d'évaluation ou de traitement des risques », a laissé entendre la formatrice Nadia Yaich.
Elle a par ailleurs souligné que cette formation permet aux participants d'être plus opérationnels sur le plan pratique. « Cette formation leur a permis de connaitre les risques et de les transformer en opportunité », a-t-elle soutenu. Aussi, l'administrateur directeur général du cabinet ACS Burkina SA, Hamadé Ouédraogo, a rappelé que le certificat est « rigoureusement individuel ». Après avoir suivi les cours de formation, chaque participant a été évalué individuellement. « L'évaluation s'est faite en ligne. A la fin de l'examen si vous avez un score de 70%, vous êtes déclarés admis et votre certificat sera transmis par voie postale depuis Londres jusqu'à Ouagadougou. Nous sommes autorisés à donner seulement une attestation de participation », a-t-il martelé.
La formation a été une réussite
Une panoplie de participants ont pris part à cette session de formation dont des experts comptables, des banquiers, des directeurs généraux de structures, etc. Toute chose qui réjouit l'administrateur directeur du cabinet ACS Burkina SA. Pour les participants, cette formation est une réussite. Pour Karidiatou Dao/Ouédraogo, la formation s'est bien déroulée dans l'ensemble. « Nous avons appris au cours de cette formation beaucoup de choses. Nous avons appris les fondamentaux en matière de management et risques. Dans le cadre de nos activités nous sommes souvent amenées à faire face à un certain nombre de risques et cette formation nous a appris comment il faut identifier les risques, comment traiter les risques et aller jusqu'au contrôle, enfin à la suppression de ces risques », s'est réjouie Karidiatou Dao. Cette session s'est soldée par la remise d'attestation de participation.
ACS Burkina SA est un cabinet d'audit et d'expertise comptable. Il a été créé en février 2009 sous la forme d'une SARL et transformé en SA avec conseil d'administration. Il est l'œuvre de cinq associés dont trois experts comptables diplômés. Pour répondre efficacement aux besoins de sa clientèle, le cabinet ACS Burkina SA est structuré en équipes pluridisciplinaires autour de cinq directions qui sont : la direction administrative, la direction de l'audit, la direction juridique et fiscale, la direction des études et de la formation, la direction de l'expertise comptable.
Romuald Dofini
Lefaso.net
Réélu le 11 avril 2021 pour un second mandat, le président béninois, Patrice Talon, a, samedi 10 juillet 2021, réaffirmé sa volonté de quitter le pouvoir en 2026, à la fin de ce mandat. L'homme d'affaires et homme d'Etat béninois, élu président de la République en avril 2016, qui intervenait ainsi au sommet citoyen pour la démocratie, la bonne gouvernance et l'alternance, a lancé un appel aux dirigeants africains à l'humilité.
« Il convient de limiter les mandats. Quand on fait la balance, les avantages et les inconvénients, l'évidence est claire. Limiter les mandats est, à tous égards, au profit du peuple, plutôt que de laisser les uns et les autres rester éternellement dans la fonction. Vous avez absolument raison de prôner l'alternance. Je m'en soucie pleinement et je m'engage devant vous à la défendre, à en être témoin », a lâché le président béninois au cours de ce sommet organisé à Cotonou, Bénin, par plusieurs organisations non-gouvernementales.
"Un exemple, ici, comme mes prédécesseurs, ce mérite, il n'est pas le mien. Ici, au Bénin, c'est un acquis pour nous. Mes prédécesseurs l'ont montré. J'ai simplement à faire comme eux, afin que ceux qui vont venir après continuent de faire comme nous. Nous devons donc œuvrer à remporter cela au Bénin. Chacun devra œuvrer à ce que ce soit durable. Mais vous, vous pouvez le porter au-delà de nos frontières, au-delà des frontières du Bénin. Je suis honoré de défendre sur la terre béninoise, cette vertu qu'on attend d'un gouverneur de ne pas se prendre pour Dieu tout-puissant, l'éternel, et d'avoir l'humilité de comprendre qu'un autre peut toujours mieux faire », a-t-il interpellé les dirigeants africains, s'adressant aux participants au sommet.
Lefaso.net
Le Directeur du cabinet du Premier ministre, Mwin nog-ti Luc Hien, a procédé à l'installation du Secrétaire général de la défense nationale par intérim, le Colonel-major Jean Calvin Traoré, ce mardi 13 juillet 2021 à Ouagadougou. Il remplace à ce poste, le Colonel-major Naba Théodore Palé, appelé à faire valoir ses droits à la retraite.
Le Colonel-major Jean Calvin Traoré assure désormais l'intérim de Secrétaire général de la défense nationale, cumulativement avec ses fonctions de Directeur de la défense stratégique et de la réglementation. Il a été nommé par une note du Premier ministre, Christophe Joseph Marie Dabiré, en attendant la prise d'un décret en Conseil des ministres.
Ce mardi 13 juillet 2021, le Directeur du cabinet du Premier ministre, Mwin nog-ti Luc Hien, a installé le Colonel-major Jean Calvin Traoré, dans ses fonctions de Secrétaire général de la défense nationale par intérim. A cette occasion, il a fait savoir que le moment de l'installation est une tradition républicaine. "Nous servons et par la suite, nous passons le témoin à quelqu'un d'autre pour continuer le travail", a-t-il soutenu.
Une fois installé dans ses fonctions d'intérim, le Colonel-major Jean Calvin Traoré a exprimé tous ses hommages et toute son estime à son prédécesseur, à qui il a promis de préserver et de valoriser tous les acquis qu'il a engrangés. Au personnel du Secrétariat général de la défense nationale, il a invité à conjuguer tous leurs efforts, pour mener à bien toutes les missions confiées à cette structure stratégique.
En retour, le néo-retraité, en la personne du Colonel-major Naba Théodore Palé, a dit que lorsqu'il prenait les rênes du Secrétariat général de la défense nationale, le 11 avril 2018, nombreux étaient les chantiers. Il a cité la relecture de la Loi 26/94 portant organisation générale de la défense nationale, l'initiation des sessions du Conseil supérieur de la défense nationale, la mise en œuvre du Programme d'activités du Secrétariat général de la défense nationale, etc.
Selon lui, les trois années qu'il a passées à la tête de cette structure ont été "pleines". "Je remercie le personnel du Secrétariat général de la défense nationale pour les efforts qu'il a acceptés pour suivre le rythme. Ensemble, nous avons fait du Secrétariat général de la défense nationale, le service qu'il devrait être depuis sa création : un cabinet ad-hoc pour le président du Faso et le Premier ministre, capable de traiter de tous les sujets qui sortent de la compétence de leurs administrations respectives", a-t-il souligné.
Pour lui, c'est ainsi que plusieurs acquis ont été engrangés, à savoir l'élaboration des textes de référence de la sécurité nationale que sont la Politique de sécurité nationale, la Stratégie de sécurité nationale et le projet de loi sur l'organisation générale de la sécurité nationale. "Nous avons aussi pu démarrer l'organisation des sessions du Conseil supérieur de la défense nationale et celle du Comité interministériel de renseignement du territoire. Tous ces deux organes centraux de l'organisation générale de la défense nationale étaient en sommeil. Nous avons aussi organisé plusieurs ateliers et conférences publiques pour diffuser et promouvoir l'esprit de sécurité nationale, à travers la connaissance de la Politique de défense nationale et plus tard de la Politique de sécurité nationale", a-t-il ajouté.
Par ailleurs, il a remercié toutes les personnes physiques et morales qui ont rendu ces résultats possibles. Pour ce faire, il a cité en premier le président du Faso qui est le président du Conseil supérieur de la défense nationale dont le Secrétariat général de la défense nationale assure le secrétariat. Ensuite, il a cité les deux Premiers ministres Paul Kaba Thiéba et Christophe Joseph Marie Dabiré qui "ont toujours été à l'écoute du Secrétariat général de la défense nationale, ce qui a permis de faire avancer les affaires". Et le Colonel-major Palé de mentionner que "leur engagement compte pour beaucoup dans les résultats atteints".
Quant au représentant du personnel, Mahamoudou Sawadogo, il a exprimé sa reconnaissance au Colonel-major Naba Théodore Palé, pour avoir imprimé sa marque à l'évolution du Secrétariat général de la défense nationale. "Votre passage a permis de mieux faire connaître la structure dans l'univers institutionnel du Burkina Faso. Vous avez exigé de vos collaborateurs, la rigueur, l'esprit de sacrifice et le regard porté sur l'intérêt général.
C'est pourquoi, votre départ, bien que justifié et mérité, ne manquera pas de laisser des traces d'amertume. Un proverbe de chez nous dit qu'il est bien de travailler, mais qu'il est mieux de se reposer", a-t-il déclaré.
Au nouveau Secrétariat général de la défense nationale par intérim, il a affirmé que le personnel est disposé et déterminé à l'accompagner pour la réussite de sa mission, comme il l'a fait avec son prédécesseur.
DCRP/Primature
Le Forum de la responsabilité sociale des entreprises (Forum RSE) dans le secteur minier du Burkina, tient un atelier multi acteurs ce mardi 13 juillet 2021 à Ouagadougou. Cette rencontre vise à promouvoir la concertation, la synergie d'action entre les acteurs humanitaires et le secteur privé dans le cadre de la responsabilité sociale des entreprises (RSE).
Le problème sécuritaire que vit le Burkina Faso a engendré une situation humanitaire préoccupante. Une approche multisectorielle, dans les plans de riposte des acteurs humanitaires et du secteur privé dans le cadre de la responsabilité sociale des entreprises, s'avère impérative. La rencontre du Forum de la responsabilité sociale des entreprises (RSE), qui se tient ce mardi 13 juillet 2021, à Ouagadougou, vient à point nommé.
Elle se tient sous le thème : « La responsabilité sociale des entreprises dans le contexte humanitaire au Burkina Faso ». Pour le président du Forum, Khalid Kéré, ce thème s'impose de lui-même. A son entendement, la situation humanitaire interpelle plus d'une personne. « Le secteur privé est ainsi amené à jouer sa partition dans le cadre de la responsabilité sociale des entreprises », a-t-il souligné. L'enjeu de cette rencontre, a-t-il fait savoir, sera d'explorer les synergies d'actions possibles entre les acteurs humanitaires et le secteur privé dans le cadre de la RSE.
De la formalisation de l'orpaillage au Burkina
Pour le nouveau président de la Chambre des mines, Adama Soro, le phénomène est complexe et nécessite une synergie d'actions de tous les acteurs humanitaires. « Nous nous trouvons dans des environnements où nous sommes des opportunités pour les communautés. Par conséquent, nous devons jouer notre rôle dans le cadre de la responsabilité sociale d'entreprises », a-t-il soutenu. M. Soro a relevé que plusieurs études ont montré qu'il y a un lien entre l'activité d'orpaillage et le terrorisme. « Il est donc important que nous trouvions des solutions à ce problème afin de l'encadrer au mieux », a-t-il proposé.
D'après le ministre délégué en charge des Mines et des Carrières, Aimé Zongo, le secteur minier occupe une place importante dans l'économie du Burkina. L'exploitation de l'or, à l'en croire, contribue à la réduction de la pauvreté et à l'amélioration de la balance commerciale du pays. « C'est pourquoi nous accordons une importance particulière à cette rencontre du Forum RSE au sens qu'elle se veut une tribune de promotion des initiatives sociales basées sur les droits humains au sein des communautés dans un contexte de crise sécuritaire et sanitaire », a-t-il affirmé.
Le ministre délégué a, de ce fait, encouragé le Forum RSE et tous les acteurs à travailler davantage en faveur d'un dialogue social inclusif et durable dans les zones impactées par l'activité minière et surtout à identifier les solutions pour relever les défis de la formalisation de l'orpaillage dans un contexte aggravé par la crise sécuritaire. « Au vu de la qualité de la participation et de la diversité des acteurs, nous pouvons d'ores et déjà nourrir l'ambition que les objectifs de cet atelier seront atteints dans l'intérêt de tous », a terminé le ministre délégué en charge des Mines et des Carrières.
Obissa Juste MIEN
Lefaso.net
C'est dans une atmosphère de polémique que l'Assemblée nationale du Sénégal a, en session extraordinaire, ce lundi 12 juillet 2021, à la majorité des voix, adopté le projet de loi consacrant un nouveau Code électoral. Des divergences et une fièvre que n'a pas pu aplanir un long moment de dialogue politique national.
L'opposition dénonce plusieurs points de cette loi, dont le montant de la caution pour les candidats, la question du bulletin unique, l'interdiction pour toute personne condamnée à des peines supérieures à un mois de se présenter à une élection.
Une partie de l'opinion sénégalaise pense que ces dispositions visent à mettre à l'écart de potentiels candidats à la présidentielle de 2024, tels l'ancien maire de Dakar, Khalifa Sall ; le candidat déclaré du Parti démocratique sénégalais, Karim Wade ou encore, le député et jeune ''fougeux'', Ousmane Sonko. L'Agence de presse sénégalaise apprend que les députés de l'opposition sont formels que ce nouveau Code électoral trahit l'esprit consensuel du dialogue politique et est anti-constitutionnel, dans le sens où il exclut de sérieux adversaires politiques au président Macky Sall.
« Tous ces mois de dialogue n'ont conduit à rien. Des points cruciaux comme l'utilisation du bulletin unique pour la présidentielle ou encore la mise sur pied d'un organe indépendant pour l'organisation des élections, toutes réclamées par l'opposition, n'ont pas été prises en compte », rapporte également l'agence Anadolu des propos d'un député de l'opposition, Déthié Fall.
Ce que bat en brèches le pouvoir, qui fait valoir que les articles concernés étaient déjà dans le Code électoral de 1992.
« 165 réunions ont été organisées en 20 mois pour aboutir au nouveau code électoral. Le contenu et la rédaction des 65 articles ont fait l'objet d'un consensus de tous les acteurs », défend pour sa part, toujours selon les confrères, le ministre de l'Intérieur et de la sécurité, Antoine Félix Diome.
Mais le verdict, selon des parutions sénégalaises, c'est que Karim Wade et Khalifa Sall sont ainsi exclus de la course pour la présidentielle. Et des canards sénégalais de conclure : "Malgré deux ans de discussion et de dialogue sur le processus électoral et les aménagements nécessaires, les consensus n'ont pas tenus devant les fortes divergences opposées sur des points liés aux règles du jeu électoral".
L'innovation majeure apportée par le nouveau Code électoral pour les consultations de proximité, apprond-on en outre, c'est l'élection des maires et présidents de Conseils départementaux au suffrage universel direct. Une disposition qui n'est pas, elle également, sans rappeler la situation au Burkina où la classe politique est lancée dans l'option du vote des maires et présidents des Conseils régionaux par le suffrage universel direct.
Suspendu le 19 juin 2021, le dialogue politique, dont la reprise était annoncée pour le 3 juillet 2021, devrait plancher surtout sur ce point qui semble impliquer d'énormes enjeux pour les partis politiques. Le cas sénégalais doit inspirer la classe politique burkinabé, notamment les parties au dialogue politique national, dont l'attitude ces derniers jours laisse nombre de Burkinabè sceptiques sur sa capacité à réellement ''se parler'' avec à l'esprit, le seul et unique intérêt du pays.
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L'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP) organise du 13 au 15 juillet 2021 à Bobo-Dioulasso, la 9e édition des journées postales. Elles sont placées sous le thème : « Le secteur postal face à la crise de la Covid-19 : Stratégies d'adaptation et contribution à la lutte ».
Selon le président du comité d'organisation, Sulvint Compaoré, directeur des activités postales, ce thème est une interpellation des acteurs du secteur postal à s'adapter et à réinventer le secteur afin qu'il apporte aux consommateurs et à toute l'économie nationale, des solutions de développement innovantes, intégrées et inclusives.
Comme le souligne Charles Tontama Millogo, président de l'ARCEP, ces journées répondent à un double impératif : Renforcer périodiquement les compétences et les capacités des personnels des sociétés et favoriser la coopération et la franche collaboration entre le personnel et les structures étatiques qui ont la charge de veiller au bien-être des postes.
Par ailleurs, il estime qu'en tant qu'autorité de régulation, ils sont appelés à réguler les activités de ces acteurs, d'où ces retrouvailles pour échanger, faire le bilan de l'année, voir comment ensemble renforcer davantage les activités postales, car les acteurs postaux restent des acteurs majeurs pour l'autorité de régulation.
Il apprécie en ce sens le fait que les opérateurs postaux ne manquent pas d'innovation, y compris la diversité des acteurs, pour aller sur l'ensemble du territoire, car il y a un certain type d'acteurs postaux que sont les transporteurs qui permettent de faire un désenclavement postal qui est à féliciter.
Cependant, il note quelques difficultés sur lesquelles l'autorité de régulation doit se pencher avec les acteurs postaux, à savoir la question de colis envoyés et non récupérés, le non contrôle des colis souvent non autorisés, la concurrence déloyale de certains acteurs postaux…
Tontama Charles Millogo a par ailleurs rendu hommage à Sommanogo Koutou, ancien ministre des Ressources animales et halieutiques et ancien directeur des activités postales à l'ARCEP, qui a jeté les bases de ces journées postales avec la première édition qui s'est tenue en 2012.
L'ancien directeur des activités postales, Sommanogo Koutou, a pour sa part remercié le président Millogo pour la continuité de ces journées qui ont aujourd'hui de l'engouement, vu la mobilisation des nombreux participants qui au début n'étaient qu'une dizaine. Ce qui montre l'intérêt de cette activité. C'est donc un plaisir pour lui de retrouver sa famille d'origine avec qui il y a toujours quelques collaborations pour partager les expériences.
Haoua Touré
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Metsi Makheta, coordinatrice résidente du système des Nations-Unies au Burkina Faso est en fin de mission après cinq années de fonction. À l'occasion, une cérémonie d'au revoir a été organisée en son honneur ce lundi 12 juillet 2021 par le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération, de l'Intégration africaine et des Burkinabè de l'extérieur, Alpha Barry. Pour sa contribution à la consolidation des relations entre le Burkina Faso et les Nations-Unies, Metsi Makheta a été élevée à la dignité d'officier de l'ordre de l'étalon du Burkina Faso.
Metsi Makheta a pris fonction en avril 2016 en tant que représentante résidente du PNUD au Burkina Faso, avant d'occuper plus tard, le poste de coordinatrice résidente du système des Nations-Unies. Et durant ces cinq années, elle a, selon le ministre Alpha Barry, œuvré à consolider les relations de coopération entre le pays des hommes intègres et le système des Nations-Unies.
À titre d'exemple, il a relevé la contribution de Metsi Makheta à la mise en place du cadre de coopération 2018-2020 entre le Burkina Faso et les Nations-Unies pour accompagner la transformation durable du Burkina, l'appui au processus démocratique à travers l'organisation des élections et la promotion de la bonne gouvernance ainsi que l'appui logistique et technique dans le cadre de la lutte contre le Covid-19.
Aux acquis engrangés grâce au leadership de la coordinatrice résidente du système des Nations-Unies en fin de mission, s'ajoute sa contribution à la reconstruction de la paix et de la sécurité ainsi que la lutte contre les causes économiques de la crise sécuritaire. « À ce titre, le Burkina Faso a bénéficié de l'accompagnement de la Commission de consolidation de la paix pour une évaluation pour la prévention et la consolidation de la paix (EPCP). Ce processus a permis l'élaboration d'une matrice des actions prioritaires (MAP) du Programme d'urgence pour le Sahel (PUS) et le soutien à la mise en œuvre d'un Programme d'appui au développement des économies locales (PADEL) », a précisé le chef de la diplomatie burkinabè.
C'est donc au regard de tous ces défis relevés, que Metsi Makheta a été élevée au rang d'officier de l'ordre de l'étalon du Burkina Faso. Une distinction reçue par la récipiendaire avec émotion. « J'accepte avec humilité, cette distinction honorifique... Cette distinction n'aurait pas été possible, si l'Organisation des Nations-Unies ne m'avait pas donné l'opportunité de la représenter ici au Burkina Faso », a-t-elle confié. Pour elle, tous les acquis cités ont été possibles grâce à la franche collaboration et la disponibilité du gouvernement et du peuple burkinabè. Même si elle quitte le Faso, le cœur serré, c'est avec, selon ses propos, le sentiment d'un devoir accompli et d'une voie tracée.
Armelle Ouédraogo
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Après l'étape de désignation des représentants (commissaires) des trois entités (Opposition, Majorité, Société civile) qui la composent, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) devrait procéder ce lundi 12 juillet 2021 à la mise en place de son bureau, dont l'élément-phare est l'élection de son président. Mais le rendez-vous a été manqué, l'opposition politique ayant récusé la qualité du candidat présenté par la chefferie coutumière.
Selon les dispositions en vigueur, le président de la CENI est toujours désigné dans les rangs de la société civile. Cette société civile est composée de plusieurs obédiences, dont la chefferie coutumière, la communauté catholique, la communauté musulmane. La présidence échoit à ces entités par le principe de rotation.
Après la communauté musulmane avec le président sortant, Newton Ahmed Barry, c'est en principe le tour de la chefferie coutumière de diriger. Et c'est à ce niveau que tout semble coïncé avec le candidat positionné par les autorités coutumières, à savoir le Sao Naaba (Bonaventure Ouédraogo à l'état civil), taxé d'être un militant du parti au pouvoir, le MPP (Mouvement du peuple pour le progrès).
Dans une lettre qu'il a adressée au ministre d'Etat, ministre de l'Administration territoriale et de la décentralisation (tutelle de la CENI), par laquelle il soulève ces griefs, le Chef de file de l'Opposition politique au Burkina Faso (CFOP-BF) brandit des éléments à charge pour le candidat.
Une situation qui a contraint l'autorité compétente à reporter l'élection au jeudi, 15 juillet 2021 à partir de 15h.
Bien avant cet épisode, ce sont des informations faisant état de ce que le président sortant voulait rebelotter (ce qui irait contre les règles) qui ont animé certains cercles et réseaux sociaux.
ll faut donc espérer que les choses se passent bien à la CENI, car non seulement elle joue un rôle primordial dans la prévention des crises post-électorales, mais aussi une crise à ce niveau viendra rajouter à une situation nationale déjà difficile.
Lefaso.net
À Ouagadougou, sur l'avenue Yatenga, les usagers vivent l'enfer avec un trafic routier de plus en plus dense lié à l'accroissement de quartiers périphériques et l'encombrement de l'emprise de la route par les activités socioéconomiques. Malgré la construction, à 70 milliards de francs CFA, d'un échangeur qui devait fluidifier la circulation, les populations des quartiers Bassinko, Yagma, Bissighin, Rimkieta, Kilwin vivent au quotidien le calvaire. En attendant l'élargissement de cette portion urbaine de la RN 2, le ballet des accidents continue.
Élève en classe de 5e au lycée privée les « Étoiles brillantes », Alice (nom d'emprunt) a été victime d'un accident de la circulation en décembre 2020, à proximité de l'ancien péage de Yagma. Malgré les premiers soins pris en charge par l'établissement, l'élève a été amputée du pied gauche. Elle ne va plus à l'école et poursuit toujours ses soins à l'hôpital Yalgado Ouédraogo.
D'autres n'ont pas eu la chance de la jeune Alice. Comme cette élève de la classe de seconde qui a été fauchée après un dépassement défectueux avec une fourchette de marque Caterpillar. Ou encore ce jeune homme de 19 ans qui a été tué en 2017 par un camion alors qu'il faisait des acrobaties.
902 accidents en trois ans
Si l'accident d'Alice est dû à l'exiguïté de la route, les deux autres cas par contre sont dus au non respect du code de la route et à une imprudence. Sur l'avenue Yatenga, c'est un véritable bazar. Selon la Brigade nationale des sapeurs pompiers, les statistiques sont édifiantes et vont crescendo. En 2018, les sapeurs-pompiers sont intervenus pour 237 accidents contre 308 accidents l'année suivante et 357 en 2020. En trois ans, 902 accidents ont eu lieu entre le rond-point de la jeunesse (ex-rond-point de Tampouy) jusqu'au péage de la sortie Nord de la ville.
28 cas mortels en 2020
Selon le lieutenant de police Eric Ilboudo, le périmètre (avenue Yatenga et sur avenue Manéga « route de Kamboinsin » couverte par la section du service régional de la circulation et de la sécurité routière du Centre) est très accidentogène.
« Nous avons en moyenne 100 sorties par mois et plus de 1000 cas d'accidents que nous constatons chaque année », a-t-il indiqué. Les cas d'accidents mortels donnent des frissons : sur ces deux avenues, on enregistre 32 personnes en 2018 ; 35 en 2019 et 28 en 2020.
Des plots lumineux en attendant les passages piétons
Pour éviter le pire, les responsables du lycée « Les étoiles brillantes » se mobilisent pour organiser la traversée de la chaussée par les élèves, les matins avant 7h et également les après-midi. A défaut de plots lumineux, ils font usage de plots standards pour permettre aux élèves de franchir la route en toute sécurité. Cela n'empêche cependant pas l'excès de vitesse des usagers..
Conseils pris à l'Office national de la sécurité routière, l'établissement veut tracer des passages pour piétons sur la route. Cette option va-t-elle amener les usagers à lever le pied de l'accélérateur ? Difficile pour le coordinateur de l'établissement, Brahima Soro, d'y répondre puisqu'il est courant de voir des Ouagalais « piétiner » les passages piétons, au nez et à la barbe des agents de police.
Son souhait le plus ardent est de voir deux ou trois volontaires adjoints de sécurité réguler la circulation devant l'établissement et ainsi désengorger le trafic à la rentrée prochaine. Car des embouteillages monstres, il n'en manque pas.
Au quotidien des embouteillages monstres et de la gymnastique pour rejoindre le centre-ville
Que ce soit pendant l'année scolaire ou pendant les vacances, à la montée ou à la descente, la circulation est un calvaire quotidien pour les usagers de ce tronçon. Zongo Bessana en sait quelque chose. Résident de la cité relais de Bassinko dont il est le président de l'association, c'est toujours une gymnastique pour le père de famille qu'il est, lorsqu'il doit rallier Bassinko et son lieu de travail, au centre-ville, après un détour pour déposer ses enfants à l'école.
« Nous avons été oubliés. Il n'y a pas d'infrastructures socio-éducatives dans la cité relai de Bassinko. Nous sommes obligés d'aller au centre-ville pour déposer les enfants à l'école. Ce qui fait que chaque matin, chacun est pressé. Et la voie est si étroite que l'on est obligé d'aller à la queue leu leu, lentement comme des tortues. Et s'il y a un petit accrochage sur la route, vous pouvez passer une à deux heures sans bouger de la file ».
Des études en attendant l'élargissement d'ici à l'horizon 2025
Selon plusieurs rumeurs, les différents commerçants aux abords de l'avenue seraient réfractaires à un projet d'élargissement de la route, jugeant les compensations « maigres ». Qu'en est-il exactement ? Selon le ministère des Infrastructures, les études socioéconomique, technique et environnementale sont en cours en vue de la réalisation des travaux d'ici à l'horizon 2025.
La phase d'étude devrait permettre, à en croire le ministère, de recenser toutes les personnes et biens affectés par le projet et évaluer le coût du déguerpissement qui sera pris en compte dans le financement. « Ce coût est évalué sur la base tarifaire des indemnisations élaborée par le ministère des Finances et en vigueur au Burkina Faso. A ce stade aucune procédure de déguerpissement n'a été engagée », indique Aicha Nabaré, directrice générale de la normalisation et des études techniques du ministère des Infrastructures.
Caractéristiques futures de la route
L'élargissement de la voie devrait permettre de décongestionner la circulation, selon le ministère des Infrastructures. « Ces routes seront élargies en 2x2 voies de 3,5m avec des pistes cyclables de 3,5 m de part et d'autre, des trottoirs de 2 à 3m de part et d'autre, des aires de stationnement, l'éclairage public, un système d'assainissement, la signalisation verticale et horizontale et si possible des voies dédiées au bus ainsi que des voies de contre-allées quand l'emprise disponible le permet », explique Aicha Nabaré en réponses aux questions de Lefaso.net.
La directrice générale de la normalisation et des études techniques du ministère des Infrastructures précise que les études concernent aussi bien la RN2 (route de Ouahigouya) que la RN4 (route de Koupéla) et que d'autres études sont en cours de réalisation et concernent la route reliant la route nationale n°22, route de Kongoussi, à la RN2 en passant par Yagma derrière le sanctuaire marial.
Quid du financement ?
Pour le financement de la construction de ce grand projet routier, le ministère des Infrastructures déclare avoir adressé une requête à la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), en avril 2021. Aussi, selon la directrice générale, Aicha Nabaré, un appel de fonds est en cours de négociation avec un pôle d'institutions bancaires basées à Ouagadougou à travers le Fonds spécial routier du Burkina (FSR-B).
Les riverains demandent le respect des engagements du gouvernement
« Nous espérons que les autorités vont respecter leurs engagements », a souhaité Bessana Zongo. Pour sa part, cet autre résident de la cité de Bassinko, Aboubacari Barro, estime que l'urgence est double et se trouve aussi bien au niveau de l'élargissement de l'avenue Yatenga qu'au niveau de l'aménagement de la route principale de la cité qui donne accès à la RN2. « Cette route est presque impraticable. Nous sommes en saison pluvieuse et il y a déjà des inquiétudes », a laissé entendre celui qui met plus d'une heure pour parcourir une vingtaine de kilomètres.
En attendant l'élargissement de la route et la réduction du calvaire des usagers, le respect du code de la route et des agents de police doit être de mise. Avoir la priorité en circulation ne doit pas empêcher de céder le passage ou jeter un coup d'œil dans le rétroviseur. Après tout, ce n'est pas la route qui tue.
HFB
Lefaso.net
Une dizaine de terroristes ont été neutralisés et plusieurs motos détruites sur l'axe Kelbo-Taouremba (Sahel), selon le bilan hebdomadaire des opérations sécuritaires des forces armées nationales du 05 au 11 juillet 2021.
Au cours de la même semaine, deux engins explosifs ont été découverts et neutralisés.
A ceux-ci s'ajoutent également deux motos récupérées lors d'une opération de ratissage engagée à la suite de l'attaque contre les civils dans la province du Loroum.
Une escorte de ravitaillement et une sécurisation des travaux de bitumage de l'axe Dori-Gorom ont été assurées, etc.
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Refusant de témoigner dans le cadre d'enquêtes pour corruption d'Etat, l'ex-président Jacob Zuma a finalement été condamné à 15 mois de prison ferme pour outrage à la justice le mercredi 29 juin 2021. La Cour constitutionnelle réexamine sa sentence depuis ce lundi 12 juillet, alors que l'arrestation de M. Zuma a provoqué des violences à l'intérieur du pays, entraînant le déploiement de l'armée pour rétablir l'ordre. Racket, pots-de-vin et blanchiment d'argent, sont entre autres les faits qui lui sont reprochés après de multiples tentatives et stratagèmes pour échapper aux mailles de la loi.
L'affaire Jacob Zuma a engendré des violences depuis le vendredi 9 juillet 2021 en pays zoulou (Est de l'Afrique du Sud) où il est désormais fait prisonnier. Ces manifestations qui se sont étendues à Johannesburg (la plus grande ville du pays) ont dégénéré en pillages et incendies.
Dans la matinée de ce mardi 13 juillet, le bilan des affrontements est passé à 32 morts, dont 26 dans le Kwazulu-Natal. En réponse, l'armée a été déployée dans ces deux régions pour rétablir l'ordre. Pendant ce temps, la Cour constitutionnelle, la plus haute juridiction d'Afrique du Sud, réétudie la peine qu'elle a infligée à l'ancien président pour outrage à la justice.
Agé de 79 ans, Jacob Zuma a été jugé coupable d'avoir multiplié les prétextes fallacieux pour ne pas comparaître devant la commission qui enquête sur la corruption d'État sous sa présidence, de 2009 à 2018. Il a en effet, durant des mois, joué au chat et à la souris avec la commission anticorruption qu'il avait lui-même mise en place en début 2018, juste avant sa chute, pour tenter de convaincre l'opinion publique qu'il n'avait rien à se reprocher.
La tension croissante liée à ses refus de témoigner a conduit à une impasse, alors qu'il a été mis en cause par une quarantaine de témoins devant cette commission consultative, dont les conclusions pourront toutefois être transmises au parquet.
L'ancien président y a témoigné une seule fois, en juillet 2019, claquant rapidement la porte en se disant offusqué d'être traité comme un « accusé » et non comme un témoin. Ont suivi plusieurs rendez-vous manqués, invoquant chaque fois un motif différent.
« Traité comme n'importe quel autre détenu »
Il a par ailleurs réclamé que son arrestation soit suspendue d'ici là, mais la décision doit être rendue le vendredi 16 juillet prochain par le tribunal de Pietermaritzburg (Est). Mettant en cause l'impartialité des juges, Jacob Zuma a invoqué pour la révision de sa condamnation un état de santé « instable », arguant qu'une incarcération le condamnerait à « une peine de mort » dans le contexte de la pandémie. Il avait aussi prévenu, devant ses soutiens le samedi 10 juillet 2021 qu'il fallait s'attendre à des violences si la police « osait » l'arrêter.
Aujourd'hui, l'ancien président Zuma qui fait face à son « incontournable » destin, est détenu depuis le jeudi 8 juillet 2021 à la prison moderne d'Estcourt, située en pays zoulou, près de la chaîne de montagnes des Drakensberg.
Comme tout prisonnier, l'ex-président peut prétendre à une libération conditionnelle après avoir purgé un quart de sa peine, soit près de quatre (04) mois. Il ne fait pas l'objet du « moindre favoritisme » en prison, où il est « traité comme n'importe quel autre détenu », sans « gardes du corps ni sécurité particulière », a affirmé le ministre de la Justice, Ronald Lamola.
Hamed NANEMA
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Crédit photo : lemonde.fr
Sous le parrainage du PDG du groupe Bientama, Zéphirin Paré, l'Association pour le Développement du Village de Loguin, commune de Yaba, province du Nayala, a organisé une journée d'excellence ce samedi 10 juillet 2021 pour honorer les élèves méritants et l'équipe enseignante dudit village. Environs une trentaine d'élèves sont repartis avec le sourire aux lèvres grâce à la générosité des aînés du village et du parrain de la présente cérémonie.
L'école primaire publique de Loguin a présenté 53 candidats au Certificat d'Etude Primaire. 50 sont admis, seuls trois élèves ont trébuché ; ce qui donne un taux de succès de 94,34 % à cette session de 2021.
Au regard de ce brillant taux, Lancina Ki, président de l'Association pour le Développement de Loguin, en collaboration avec les sœurs et frères du village, a décidé de valoriser la culture de l'excellence. A cet effet, des kits scolaires et des présents ont été mobilisés pour encourager les élèves méritants et l'équipe enseignante de ce village. Pour le président de l'association, Lancina Ki, c'est une immense joie qui les a animés lorsque qu'ils ont appris que leur école a été classée 2e dans la circonscription d'éducation de base de Yaba 1.
« Du coup, nous avions jugé nécessaire d'encourager ces vaillants enseignants et leurs apprenants pour ce bon score. En tant que président et natif de ce village, j'ai mené des échanges avec ce personnel enseignant et je leur ai dit de travailler pour rehausser le niveau de l'école et ils l'ont fait. Je leur tire mon chapeau et je les encourage à persévérer dans ce sens afin que de futurs bâtisseurs sortent de notre village », a dit le président Ki.
Le directeur de l'école, Mamadou Tankoano, est tout aussi content pour les résultats engrangés, qui par ailleurs ont le fruit d'un travail concerté, d'équipe. « Je suis ému que l'on célèbre la journée de l'excellence dans notre école. En début d'année, j'ai réuni tous les collègues et ensemble nous avions mis en place un plan d'action, ce qui nous a permis d'aboutir à ce taux de 94,34 % au certificat. Au nom de mes collègues et en mon nom propre, je tiens sincèrement à réitérer nos remerciements à l'ensemble de la population de Loguin et à leurs ressortissants. Je sais que l'association n'est pas à sa première initiative parce qu'elle nous a soutenus avec du matériel didactique. Je remercie le parrain pour son accompagnement et que Dieu le lui rende au centuple », s'est ainsi exprimé le directeur de l'école, l'air joyeux.
« L'école doit être l'affaire du village et le village l'affaire de l'école »
Le conseiller pédagogique Maxime Toé a représenté le chef de la circonscription de Yaba 1. Il apprécie : « Si les résultats sont bons aujourd'hui c'est parce que toute la chaîne s'est impliquée, c'est-à-dire les encadreurs, les enseignants et tous les partenaires. Et c'est ce que nous demandons aux autres villages car ‘'l'école doit être l'affaire du village et le village l'affaire de l'école'', martèle l'éminent professeur Joseph Ki-Zerbo. Nous sommes satisfaits de ce résultat et au nom de la hiérarchie, je félicite tous les acteurs et je les encourage à continuer dans cette lancée car c'est ensemble que nous pouvons relever le défi ».
Le parrain Zéphirin Paré a félicité tous les acteurs qui ont mis les petits plats dans les grands pour ce succès engrangé à l'examen du certificat. « Je n'ai pas hésité un instant à donner mon avis favorable pour ce parrainage quand le grand frère m'a accosté et je lui ai dit que l'investissement dans l'éducation n'a jamais été une perte. C'est pourquoi ce matin je suis présent à Loguin pour célébrer cette journée. Aussi, je félicite ces braves élèves et enseignants qui ont bataillé dur pour parvenir à ce résultat malgré les difficultés rencontrées », a déclaré le parrain.
Le préfet du département de Yaba, Salif Kaboré, dans son discours, a salué l'initiative entreprise par les ressortissants de ce village. « Je saisis cette occasion pour féliciter l'ensemble des acteurs qui ont permis la réalisation de ce taux », a encouragé le préfet.
Gaston Toé /Nayala
Lefaso.net
C'est avec une profonde émotion, que j'ai appris, le 11 juillet 2021, la triste nouvelle du décès de suite de maladie, du Professeur Roger Claude WETTA. L'Union pour la Renaissance/Parti Sankariste (UNIR/PS) et le peuple burkinabè viennent ainsi de perdre donc un illustre et digne fils dont la vie a été consacrée à la lutte pour une société vertueuse de notre pays, le Burkina Faso.
Attaché aux valeurs de lutte contre la corruption, Docteur Roger Claude WETTA a été un fervent militant de la lutte contre le sous-développement et un défenseur de l'auto ajustement structurel et du développement endogène.
Aujourd'hui, celui dont l'UNIR/PS pleure la disparition a contribué énormément en 2000 à l'élaboration du programme politique de l'Union pour la Renaissance/Mouvement Sankariste (UNIR/MS) à savoir le Programme alternatif sankariste (PAS).
En cette circonstance particulièrement douloureuse, au nom de l'UNIR/PS et en mon propre, je présente mes condoléances les plus émues à la famille éprouvée, et lui traduis ma plus sincère expression de sympathie et de solidarité.
Paix à son âme et que la terre libre du Burkina Faso lui soit légère.
Ouagadougou, le 12 juillet 2021
Le Président,
Maître Bénéwendé Stanislas SANKARA
Résumé :
Cet article traite de la problématique du fonctionnement de la commission nationale des langues du Burkina Faso (CNLB). A partir d'entretiens, de fouille d'archives et de l'analyse croisée de toutes ces sources, la naissance, la mission, les outils de fonctionnement, les acquis et les difficultés de fonctionnement de la commission nationale ont été ont été analysés. Il ressort que les fora et ateliers organisés depuis 2010 pour la sortir de son hibernation depuis 1984 se sont plus focalisé sur l'ancrage institutionnel que sur la rupture de son inscription budgétaire suite à son rattachement au ministère en charge l'enseignement supérieur et de la recherche, aspect essentiel de sa survie.
Introduction
Les langues nationales, officialisées ou non, revêtent une importance capitale dans un pays. Elles jouent un rôle politique, social économique et culturel. Elles constituent le socle de l'identité d'une communauté humaine. Depuis 1953, l'UNESCO avait souligné l'importance de prendre en compte les langues nationales dans l'éducation. La conférence des chefs d'Etats et de gouvernements africains a reconnu depuis 1963, l'importance des langues africaines dans la confirmation de leur indépendance, de leur souveraineté et de la nécessité d'en faire des outils de développement.
L'article 29 de la Charte de l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA) mentionne que « les langues de travail de l'Organisation et de toutes ses institutions sont, si possible, des langues africaines, ainsi que l'anglais et le français ». La mention « si possible » avait tout son sens parce que les langues africaines devaient d'abord être décrites, outillées et instrumentées afin de répondre aux aspirations légitimes de développement et d'intégrité du continent.
Au Burkina Faso ( ex Haute Volta), les plus hautes autorités ont mis en place une instance chargée de faire des langues nationales des outils d'intégrité et de développement économique, social et culturel depuis 1969. Elle a fonctionné jusqu'en 1984, puis elle a connu des périodes de disfonctionnement ou même de léthargie.
Des actions ont été entreprises pour sa dynamisation. On note entre autres, le forum des langues tenu les 10, 11 et 12 mai avec pour thème « Les langues nationales, levier du développement socio-économique et culturel du Burkina Faso ». Ensuite, ce fut la succession des ateliers, notamment en 2015 à Bobo Dioulasso, en 2017 à Koudougou, en 2018 encore à Bobo Dioulasso et en 2020 à Manga.
La rencontre de Bobo Dioulasso tenu les 14, 15 et 16 août 2018 sur l'harmonisation des règles orthographique semblait la plus orientée vers les besoins de la Commission Nationale des langues burkinabè (CNLB) . Si toutes ces rencontres n'aboutissent pas aux résultats escomptés, on pourrait se poser la question suivante : N'y aurait -il pas des aspects pertinents omis dans les débats sur la dynamisation de la CNLB de 1984 à nos jours ?
L'objectif principal est de mettre en lumière, s'il en existe, les faits ignorés ou négligés dans la recherche de dynamisation de la commission nationale des langues
Nous partons de l'hypothèse que si les débats se succèdent sans succès sur la dynamisation depuis plus d'une décennie, c'est que la cause réelle est omise ou ignorée.
Après un bref rappel de la méthode de collecte des informations, nous évoquerons d'abord la création de la commission nationale, ses outils de fonctionnement et ses acquis, ensuite les difficultés de fonctionnements et les tentatives de solution, le non-dit sur le budget de la CNLB, et enfin l'interprétation du flou supposé de ses textes de création
Méthodologie
Pour disposer des données sur la commission nationale des langues, nous avons d'abord consulté les archives de l'INSS. Ensuite nous avons réalisé des entretiens individuels semi-directifs auprès des personnes de ressources. Certains sont même filmés et gardés aux archives sonores de l'INSS. Il s'agit de deux (2) personnes qui ont dirigé la structure en charge du secrétariat permanent de la commission nationale des langues identifiées ici par A1 et A2, de trois (3) linguistes nommés Ling1, Ling2 et Ling3, d'un agent de liaison qui a servi le courrier de la CLNV/CNLB et des sous-commissions nommé C1, d'un chauffeur retraité C2, de quatre (4) responsables de sous-commissions nationales codés B1, B2, B3 et B4.
Certains parmi eux, avant d'aller à la retraite, ont occupé de hautes fonctions administratives et politiques au Burkina Faso. Nous avons également échangé avec deux agents, Ag1 et Ag2, qui avouent être recrutés au nom de la CNLB. Nous prenons en compte aussi les avis de Ag3, un agent du DLLN assumant actuellement une certaine responsabilité. Pour croiser les informations ou tout simplement enrichir notre corpus, nous avons fouillé les archives d'autres structures.
Nous avons ainsi été au secrétariat général du gouvernement, au service de la documentation et des archives du ministère en charge de l'éducation nationale et de la promotion des langues nationales, au service des archives du ministère en charge de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique et enfin aux archives nationales. Pour les entretiens exprimant des points de vue convergents, nous n'avons retenu que les plus riches.
La naissance de la Commission Nationale des Langues Voltaïques (CNLV)
Au Burkina Faso (Ex Haute Volta), les premières autorités ont très tôt compris la nécessité de mettre en place les jalons pour l'utilisation effective de nos langues. Le 17 janvier 1969, Feu le Président Aboubacar Sangoulé Lamizana signait le décret no 69-012/PRES portant création de la Commission Nationale des Langues Voltaïques (CNLV).
Placée sous la tutelle administrative du Ministre de l'Education Nationale, de la Jeunesse et des Sports (MENJS), cette CLNV avait pour mission « d'encourager et de coordonner les études sur les langues voltaïques ; se prononcer sur la valeur des textes établis dans les différentes langues voltaïques ; de contribuer à la définition des vocabulaires de base et des syntaxes des langues voltaïques ; de codifier les systèmes de transcription et de grammaires des langues voltaïques ». C'est après que le volet « revalorisation des langues » été ajouté.
A cette époque, le pays ne disposait pas encore d'un ministère en charge de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Avant l'année 1978, nous lisons dans les archives de l'INSS, une copie conforme du Décret N°75-488.PRES. EN du 16 décembre 1975 portant modification autre décret no 69-012/PRES du 17 janvier 1969 portant création de la CNLV.
Ce décret stipule en son article 2 que « la Commission Nationale des Langues Voltaïques est placée sous l'autorité du Ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique » et en son article 9, que « le Ministre de l'Education Nationale est chargé de l'exécution du présent décret qui sera publié au Journal officiel de la République et communiqué partout ou besoin sera »
En 1978, deux décrets mentionnant la CNLV ont été adoptés. Le décret n°78-256/PRES du 16 juillet 1978 portant composition du gouvernement de la Haute Volta notifie la création du Ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (MESRS) en nommant à sa tête Arouna Traoré et le décrét n°78-262/PRES portant définition des secteurs ministériels ramenant la CNLV du ministère en charge de l'éducation nationale au MESRS comme organe rattaché au Centre Voltaïque de la Recherche Scientifique (actuel CNRST). Le Ministère de l'Education Nationale et de la Culture (MENC) était alors dirigé par Domba Konaté.
Les outils de fonctionnement de la CNLV
Le décret no 69-012/PRES du 17 janvier 1969 instituant la CNLV et publié dans le journal officiel (JO) du 23 janvier 1969 évoquait déjà les pistes de son fonctionnement. L'article 2 de ce décret note que « Pour l'exécution de sa mission de codification grammaticale, la commission nationale procède par « actes » ou « décisions » qui ont un caractère officiel et font l'objet de la publicité appropriée ».
Aussi, la Commission était autorisée à s'adjoindre « toutes personnes dont les avis lui paraitraient utiles » (JO 69, p.58). Les dispositions de cet article 2 sont remplacées dans le décret no 75-488.PRES. EN par ceux de l'article 3 en ces termes : « Pour l'étude de chaque langue voltaïque, il sera créé une Sous-Commission Nationale par arrêté du Ministre de l'éducation nationale ».
Les articles suivants de ce décret 75 instaurent un règlement intérieur sur approbation du ministre de tutelle et attribuent les fonctions de Secrétaire Permanent de la CNLV au Directeur de l'Office National de l'Education Permanente, de l'Alphabétisation Fonctionnelle et Sélective. Il faut rappeler que c'est avec le décret n°78-262/PRES que l'Institut de Recherche en Sciences Sociales et Humaines (IRSSH), actuel Institut des Sciences des Sociétés (INSS/CNRST) s'est vu confier le secrétariat permanent.
Dès sa création, La CNLV, comptait parmi ses membres permanents, les ministères en charge de la culture, de l'intérieur, de la sécurité, de l'information et des représentants des trois grandes confessions religieuses Elle disposait également d'un règlement intérieur et des Sous-Commissions pour son fonctionnement. Le règlement intérieur définit les conditions de fonctionnement de la commission.
On y trouve les attributions du secrétariat permanent, des Sous-Commissions, le fonctionnement des Assemblées Générales (AG) annuelles et des orientations pour l'utilisation du Budget alimenté principalement par les crédits alloués par le gouvernement. Les textes des Sous-commissions sont calqués sur ceux de la commission nationale.
Elles constituent le lieu de réalisation des activités de recherche et de promotion des langues nationales, avec l'appui du comité technique composé de spécialistes des langues à la solde de la CNLV. Chaque Sous-Commission de langue établissait, en principe, son programme d'activité en début d'année et son rapport d'activités en fin d'année et en tient informée la commission nationale. Elles bénéficient (ou bénéficiaient) chacune, d'un petit budget de fonctionnement. Ce qui lui permettait de faire un rapport financier en fin d'année.
Au niveau des archives de la CNLB, le rapport financier de 1982 par exemple fait état d'une subvention de 250 000F CFA pour chacune des 14 Sous-Commissions (SC) de l'époque. Au regard des besoins, certaines SC demandaient des subventions spéciales à la CNLV pour des recherches/études ou acquisition de matériel spécifique (machines à caractères spéciaux pour langues nationales).
Le SP établit les projets, coordonnes les activités des SC, noue des relations avec des organismes en Afrique et ailleurs dans le but d'atteindre les missions assignées à la CNLB.
Les SC ont une organisation autonome. Elles ont seulement obligation de tenir informé le SP sur leurs programmes et rapports d'activités, et de leur donner les copies de documents produits. Ce qui permet au SP d'être mieux informé afin de leur apporter l'appui adéquat.
Les acquis de la CNLV/CNLB
Les chercheurs en charge des langues nationales se sont pourtant bien battus à l'époque et ont produits des résultats. Nous l'avons dit plus haute, le Secrétaire permanent a pour mission de nouer des relations nationales et internationales au profit des langues nationales. C'est ainsi qu'après des rencontres successives et annuelles de concertation entre chercheurs à Abidjan, à Nouakchott et à Lomé dans le cadre de la thématique « Atlas et Etudes sociolinguistiques des Etats du Conseil de l'Entente (ASOL) », il y eut la signature de contrat entre le PNUD et le CNRST en 1978 dont l'objectif était de « fournir des renseignements susceptibles d'aider à la mise en place du projet de réforme de l'enseignement ».
L'ambition était d'introduire les langues nationales dans le système scolaire comme véhicules et matières d'enseignement. Suite à ce contrat, une équipe de recherche est mise en place à l'INSS (ex IRSSH) dirigé par A1. Cette équipe a procédé à des enquêtes topologiques ayant conduit à la rectification orthographique de toponymes au Burkina Faso (ex Haute Volta).
Il y a eu des enquêtes linguistiques qui ont permis d'affiner la classification des langues et l'élaboration de la carte linguistique en 1982. Et enfin, les enquêtes sociolinguistiques ont permis d'établir la dynamique des langues et l'orientation pour leur prise en compte dans la réforme de l'enseignement. La CNLB a compté très tôt des acquis. A titre illustratif, nous citons entre autres ;
La codification de l'Alphabet National Voltaïque adopté par le décret n° 79/055/PRES/ESRS du 2 février 1979 ;
L'enregistrement sur bande magnétique et sur cassettes de l'Alphabet National en mars 1980, cassettes distribuées gratuitement à toutes les Sous-Commissions existantes ;
Les enquêtes linguistiques, sociolinguistiques sur l'ensemble du territoire ayant conduit, en plus de la carte susmentionnée, à la rédaction des œuvres intitulés :
• Situations des langues parlées en Haute-Volta (1982)
• Langues et groupes ethniques en Haute-Volta (1983)
• Langues du Burkina Faso : les langues gurunsi (1986)
L'organisation des journées internationales de l'alphabétisation en 1979, en 1980 et en 1981
La participation du Secrétaire Permanent aux débats télévisés et à des campagnes de sensibilisation sur les langues nationales auprès de certains cabinets ministériels entre 1979 et 1984
L'organisation de réunion de linguistes afin de créer un pont entre la recherche fondamentale et la recherche appliquée avant 1982
La supervision de la traduction et de la mise en musique du Ditanyè en quatorze (14) langues nationales sous la révolution
La traduction de la constitution dans treize (13) langues nationales
La traduction du code électoral dans trois (03) langues nationales
Les études sur la grammaire et sur l'orthographe, la confection de syllabaires. Réalisées avec les SC.
Le DLLN semble même être le fruit de la CNLB. Selon Ag1, tous les agents du DLLN sont recrutés au compte de la CNLB. Mais après vérification, les fonctionnaires mis à la disposition ou recrutés au nom de la CNLB ne valent pas la moitié du personnel dans ce département, même si tous exécutent le programme du DLLN en lien avec les missions de la CNLB.
Au niveau du personnel, le dernier recrutement de chercheur au compte de cette CNLB date de 2017. Suite à un besoin exprimé par le département linguistique et langues nationales (DLLN) de l'INSS, Ag2 est recruté avec son doctorat par le ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l'innovation et mis à la disposition de l'INSS puis affecté à ce département. Dès sa prise de service, Ag2 dit avoir reçu une lettre de mission avec des indications claires sur ce qu'il doit faire pour la CNLB. Mais il a trouvé une situation difficile. Ce qui ne lui facilite pas la tâche.
Les difficultés fonctionnement de la CNLB
En relisant le procès-verbal de la 6e Assemblée Générale de la CNLV tenue le 07 janvier 1982, on constate que la Commission a connu des difficultés de fonctionnement liées à la non tenue d'AG en 1980 et en 1981. La raison évoquée en était la conjoncture nationale défavorable.
Quelques années plus tard, cette CNLV se grippe à nouveau, et cette fois pour de bon. On ne parle plus d'AG, les Sous-Commissions ne reçoivent plus la subvention de l'Etat et, de ce fait, ne fonctionnent plus que par bénévolat. Un des acteurs clé, en l'occurrence A1, note récemment que « La rupture du financement intervenue depuis 1984 a entrainé la CNLB dans une hibernation d'où elle doit sortir le plus urgemment possible ».
Tout comme A1, C1 accuse le manque de moyen sans pour autant accepter s'aventurer dans des commentaires. Il reconnait que quand tout allait bien, il parcourrait beaucoup de services et savait exactement où amener un courrier pour la création de SC et un courrier destiné aux autres services. C2 avoue avoir parcouru une grande partie du territoire avec ses supérieurs pour localiser géographiquement les différentes langues et échanger avec les locuteurs de ces langues. Mais, lui non plus ne sait pas pourquoi ce n'est plus ainsi. Pour A2, la question des langues n'intéresse personne en réalité.
Il fait partie des personnes sceptiques quant à l'utilité des langues tant vantée par les didacticiens et trouve même dangereux de vouloir faire une politique claire, car pour lui « le flou au niveau politique maintient la cohésion sociale ». Le non fonctionnement de la CNLB n'est donc pas un souci. Des frustrations internes pourraient traduire cette position, parce que A2 est en réalité un spécialiste de la chose linguistique. B2, qui est président d'une des trois plus grandes Sous-Commissions, insiste sur les raisons internes à la CNLB comme étant sources de disfonctionnement.
Il souligne que certains premiers responsables du secrétariat permanent ont passé le temps à favoriser leur langue en empêchant les autres Sous-Commissions d'émerger ou en alourdissant la procédure de reconnaissance officielle des Sous-Commissions pour certaines communautés linguistiques. Ce qui a contribué à les décourager. A2, B3, B4 et Ling3 ont évoqué des situations similaires. Lors des ateliers, ces frustrations sont très souvent rapportées dans les échanges, mais elles n'apparaissent nulle part dans un rapport.
Certaines communautés linguistiques disent avoir fait le tour des ministères en charge de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de l'administration territoriale en vain pour la reconnaissance de leurs Sous-Commissions. Et ceci, par manque d'information sur la procédure de reconnaissance officielle des SC. Il nous a par exemple été difficile de trouver un seul arrêté de création des SC dans les archives de l'INSS. La reconstitution est actuellement faite à partir du journal officiel. Les 60 casiers destinés au SC sont actuellement vide à l'INSS.
Au niveau des fora et ateliers susmentionnés, il ressort que la CNLB a bien fonctionné entre 1978 et 1991, avec des activités intenses entre la date de sa création et la période de la révolution. Et les difficultés qui l'ont mise en hibernation sont citées par ordre d'importance. La première, semble-t-il, est son ancrage institutionnel, la deuxième est liée à la dispersion de sa mémoire dans plusieurs ministères. Et la question de son financement vient en troisième position des difficultés.
Des solutions ont été proposées pour chaque type de difficultés.
Pour l'ancrage institutionnel, Après relectures des textes au Forum de 2010, la proposition majeure de était de placer la CLNB sous l'autorité directe de la présidence du Faso. Ce qui fut sans suite. A l'atelier de 2015 consacré au diagnostic et à la proposition de pistes de dynamisation, il a été proposé que la CNLB soit placée sous l'autorité du Ministre de la Recherche Scientifique et de l'Innovation.
A l'atelier de Koudougou tenu les 15, 16 et 17 février 2017, il y a encore eu une relecture des textes de la CNLB avec les membres présents des sous-commissions. Et cette fois-ci, une équipe de 5 personnes a été mise en place pour rencontrer les autorités et en parler de vives voix. Il y avait une volonté manifeste de certains organisateurs de remettre la CNLB au MENA qui a financé cet atelier, même si certains représentants du secrétariat permanent de la CNLB présents dans la salle étaient visiblement contre cette idée après avoir compris que tout avait été discuté et préparé avant l'atelier.
Les Cinq personnes ainsi mandatées n'ont jamais été reçues par les autorités. Le dernier atelier, celui de Manga tenu du 20 au 25 juillet 2020 sur la dynamisation de la CNLB et de ses sous-commissions, a eu lieu au moment où la question de la promotion des langues nationales est dorénavant dévolue au Ministère en charge de l'éducation nationale.
Pour la question de l'archivage, aucune action n'est notifiée. Il ressort de l'intervention de certains conférenciers lors des ateliers, que la vision actuelle est de confier au MENAPLN toute question relative aux langues nationales.
Enfin pour la difficulté liée au financement de la CNLB, le ton semble changer au niveau des organisateurs des fora et ateliers au nom de la CNLB et où les membres de son Secrétariat Permanent participent comme invités. Ils ne veulent plus que l'on dise qu'il n'y a pas de financement de la CNLB, dans la mesure où c'est sur les fonds destinés à cette CNLB que les ateliers se tiennent depuis un bout de temps. Mais dans la réalité, la CNLB ne reçoit aucune allocation budgétaire pour son fonctionnement.
Le non-dit de la ligne budgétaire de la CNLB
Lors de nos entretiens, nous avons rencontré un acteur, B1, qui a suivi la question de la commission nationale des langues depuis belle lurette. Il est Conseiller d'administration scolaire et universitaire de formation, ex Chef de cabinet puis Directeur de cabinet successivement auprès de deux ministres en charge de l'enseignement de base et de l'alphabétisation, responsable du pouvoir révolutionnaire provincial (PRP) sous la révolution, personne de ressource en organisation et méthodes administratives et président d'une Sous-Commission au Burkina Faso. Il est familier des premiers linguistes responsables du secrétariat permanent de la CNLB et donc de l'INSS et du CNRST.
Nous avons pensé qu'il détiendrait certaines informations souvent omises lors des débats sur les langues nationales. Il ressort de notre entretien, qu'il a participé en tant que PRP sous la révolution à l'arbitrage du budget national de 1986 à l'occasion de la conférence nationale sur le budget. Et tous les acteurs au niveau local, central et rattaché prenaient part à cette rencontre.
Selon ses explications, la séance était présidée par le Feu le camarade Thomas Sankara, Président du Faso, chef du gouvernement révolutionnaire. Il situe la période autour de juin-juillet 1986 à la maison du peuple. C'était une période où on faisait le bilan à mi-parcours de l'exécution du budget de l'année, et puis on donnait la lettre circulaire pour l'élaboration du budget de l'année N+1, donc de l'année 1987.
Chaque ministre défendait le budget de son département. B1 commente :
« S'agissant du Ministère de l'Education Nationale, on est arrivé à une inscription, 5 millions en faveur de la commission nationale des langues. Et cette inscription était une reconduction des écritures de 1985. Et 1985 était un report des écritures de 84 … Et ces lignes-là n'avaient jamais été utilisées. On a demandé au ministre qui a dit « Et bien, écoutez. C'est inscrit, mais on n'a jamais su si c'est au profit de qui et pour quelle activité exactement il fallait débloquer ces sommes-là ».
C'est ainsi que le président de séance (Camarade Capitaine Thomas Sankara) a dit « à quoi ça sert de maintenir des inscriptions qui ne sont pas employées alors qu'on a besoin de ça ailleurs. Ecoutez, biffez-moi cette ligne. ». Alors, c'est lorsque je me suis retrouvé dans les réalités de collaboration de la Sous-Commission du bissa et la commission nationale des langues que cela m'est revenu dans la tête ».
En comparant ce témoignage de B1 et les dires de A1, on constate une complémentarité. A1 dit que c'est en 1984 que la ligne budgétaire a été supprimée tandis que B1 note que c'est en 1986. Pendant donc 2 ans, la ligne budgétaire a existé sans être utilisée, puis reversée au trésor public. Elle existait au ministère en charge de l'éducation et de l'alphabétisation alors que l'activité a été attribuée au ministère en charge de l'enseignement supérieur et de la recherche. Cette information, si elle est avérée, n'est évoquée dans aucune des rencontres de dynamisation de la CLNB.
On note avec B2, que c'est le manque de financement des sous commissions existantes qui a mené certaines communautés linguistiques à aller se faire enregistrer comme des associations au ministère de l'administration territoriale. Elles ont ensuite utilisé ces attestations, ajoute-t-il, pour obtenir des fonds au FONAENF. Mais ces sous commissions qui n'ont que des attestations ne sont pas en réalité statutairement reconnues par la CNLB.
Le flou des textes créations de la CNLB, tentative d'interprétation
Les débats se sont beaucoup focalisées ces dernières années sur l'ancrage institutionnel. Les textes de la CNLB semblent contenir une insuffisance, du point de vue d'une analyse superficielle. Le Décret N°75-488.PRES. EN a été pris au moment où le Burkina Faso n'avait pas de ministère en charge de la recherche. Et il fallait attendre pour cela 3 ans.
Si nous prenons la version de ce Décret 74-488 publié dans le journal officiel du 25 décembre 1975 à la page 986, il est dit à l'article 3 que « Pour l'étude de chaque langue voltaïque, il sera créé une Sous-Commission Nationale par arrêté du Ministre de l'éducation ». Et lorsque le MESRS a été créé en 1978 par Décret n°78-256/PRES du 16 juillet 1978 portant composition du gouvernement, le Décret n°78-262/PRES portant définition des secteurs ministériels a ramené la CNLV au MESRS la même année.
La copie certifiée conforme Décret N°75-488.PRES. EN du 16 décembre 1975 signée par le Directeur de l'IRSSH dit à l'article 3 que « Pour la revalorisation de chaque Langue Voltaïque, il sera créé une Sous-Commission Nationale par arrêté du Ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique ». Cette copie n'est pourtant pas conforme à la lettre du décret N°75-488.PRES.
EN, mais plutôt à l'idée du décret n°78-262/PRES portant définition des secteurs ministériels. Et c'est sur cette base que le Secrétariat Permanent de la CNLB faisait créer des Sous-Commissions par le ministère en charge de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Et sur les deux versions, l'article 9 dit que « Le Ministre de l'Education Nationale est chargé de l'exécution du présent décret qui sera publié au journal officiel de la République et communiqué partout où besoin sera ».
Nous constatons tout naturellement que les décrets sont pris en fonctions des périodes et des besoins. C'est vrai qu'il aurait fallu un 3e décret plus clair sur l'ancrage institutionnel, mais il est clair qu'il n'y avait pas de confusion chez les premiers acteurs concernés à l'époque. Si le volet recherche ne peut être conféré à un autre ministère autre que celui en charge de l'enseignement supérieur et de la recherche, le volet promotion concerne beaucoup d'autres ministères qui s'intéressent à l'information en langues nationales et à l'alphabétisation fonctionnelle.
On peut citer de façon non exhaustive, le ministère en charge de la culture, le ministère en charge de l'information, le ministère en charge de l'économie et du budget, et le ministère en charge de l'éducation nationale. Il faut aussi souligner, que l'Alphabétisation n'a pas toujours été confiée au ministère en charge de l'éducation nationale. Elle a d'abord appartenu au ministère en charge de l'agriculture, dans le cadre de la formation des jeunes agriculteurs.
Puis, à partir de 1988, le ministère en charge de l'éducation nationale, tout en perdant le volet Arts et Culture, a acquis la dénomination Ministère de l'Enseignement de Base et de l'Alphabétisation de Masse (MEBAM) par Kiti N°AN-VI-0003/FP/PRES du 23 août 1988 selon nos sources. L'actuel MENAPLN est l'organe de prédilection de la promotion des langues dans la mesure où il s'occupe aussi de l'enseignement bilingue et de la formation des adultes en langues nationales.
Il nous contente de mentionner le commentaire très instructif de A1 en ces termes :
« L'activité de recherche ne peut être contesté à l'université, au CNRST et à l'INSS. Ça ce sont leurs attributions de droit reconnues de manière régalienne, c'est leur travail. Si nous voulons avoir des repères, des normes, des codifications stables, utilisables dans la durée, il faut que les langues se réfèrent à ces institutions-là. Et naturellement dans un partenariat avec les différentes Sous-Commissions. Et le deuxième niveau, c'est que l'alphabétisation et la politique d'éducation non formelle se déroulent dans un autre ministère.
Ce ministère-là c‘est le MENAPLN qui réussit avec le budget de l'Etat et les partenaires techniques et financiers, à avoir des inscriptions d'année en année en faveur de sa politique de vulgarisation et de promotion des langues nationales. Ça aussi c'est une réalité que personne ne peut contester. On note par ailleurs que l'alphabétisation est utilisée dans les domaines de l'agriculture, de la justice, de l'administration du territoire, de l'environnement, de l'élevage et même du ministère de l'économie et des finances.
Ce dernier ministère par exemple qui a en charge de mobiliser les moyens pour financer des politiques publiques, a intérêt à ce que ses textes, notamment les impôts, soient connus de tous à la base parce que c'est le secteur informel qui contribue à une large part à la mobilisation des fonds. Il faut que ses textes soient connus des populations. Donc on peut les disponibiliser dans les langues nationales. C'est pour vous dire que tous les démembrements du gouvernement sont impliqués d'une manière ou d'une autre dans la promotion des langues nationales. Et ceci du point de vue de l'administrateur que je suis, je sais à peu près comment fonctionne les structures de l'Etat.
Un ministre ne peut pas activer un autre ministre s'il ne passe pas par leur supérieur hiérarchique commun qui est le premier ministre, et un premier ministre agit en fonction des lettres de mission qui lui sont confiées par le chef de l'Etat. Si le chef de l'Etat ne maîtrise pas les questions des langues nationales, c'est un problème. C'est pourquoi personnellement et à mon humble avis, il faut que l'on aille dans le sens où l'on peut sécuriser les financements ».
Dans le même sens, Ag3 en concluant son audition devant un groupe d'élus à l'Assemblée Nationale en avril 2019 à propos du projet de loi portant promotion et officialisation des langues nationales du Burkina Faso, disait ceci :
« Nous craignons donc que le document de politique linguistique et les modalités d'application ne viennent attribuer à un département autre que celui chargé de la recherche et de l'enseignement supérieur, les questions de recherche sur les langues nationales ».
On peut naturellement proposer que l'ancrage institutionnel existant soit réaménagé en l'amenant à la Présidence ou en la maintenant à la recherche comme le suggère A1. Un nouveau décret s'impose, afin que la Commission Nationale et les Sous-Commissions puissent reprendre leur fonctionnement normal conformément aux dispositions ayant servi à la création de ces Sous-Commissions.
Aussi, la ligne budgétaire doit être clairement affectée à la CNLB, afin qu'elle puisse mener de façon autonome avec ses démembrements, les missions à lui assignées. Ce décret doit être suffisamment claire pour ce qui est de la reconnaissance des sous -commissions pour les langues non encore suffisamment étudiées et des frais de fonctionnement des sous-commissions reconnues. Il faut enfin appliquer le règlement intérieur à tous les niveaux, et veiller à ce qu'il y ait des responsables objectifs, qui ne soient pas en mesure de favoriser une communauté linguistique sur les autres en dehors des dispositions de la politique linguistique du Burkina.
Conclusion
Au regard de tout ce qui vient d'être dit, nous pouvons affirmer que la cause réelle du disfonctionnement de la Commission Nationale des Langues Burkinabè (CNLB) est omise ou ignorée depuis plus d'une décennie. Les fora et ateliers organisés pour sa dynamisation ont failli en faisant de l'ancrage institutionnel le problème majeur. Même s'il est souhaitable qu'un nouveau décret soit pris dans ce sens, il faut reconnaitre que c'est plutôt la non affectation de la ligne budgétaire à la CNLB dans les années 1985 suivie de sa suppression et le silence qui s'en est suivi qui en sont les vraies causes.
Les acquis engrangés par la CNLB montre à suffisance qu'elle est bien capable d'assumer sa mission. Les structures institutionnelles en place au moment où la CNLB fonctionnait existent toujours et se sont même renforcées en personnel. Il lui faut une inscription budgétaire propre et des actions concertées avec plus d'honnêteté et d'objectivité sur la recherche, la vulgarisation et la promotion des langues nationales afin que chaque département puisse faire des langues nationales des outils du développement durable du Burkina Faso.
Dr GUIRE Inoussa
INSS/CNRST
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CALVET, Jean-Louis (1987). La guerre des langues et les politiques linguistiques, Hachette, 300 p.
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DECRET no 69-012/PRES du 17 janvier 1969 instituant une Commission Nationale des Langues Voltaïques (CNLV), Journal Officiel (JO) du 23 janvier 1969
DECRET N°75-488.PRES. EN portant modification du décret no 69-012/PRES du 17 janvier 1969, copie certifiée conforme DIRSSH
DECRET n°75-488/PRES/ du 16 décembre 1975 portant modification du décret n°69-12/PRES/ du 17 janvier 1969 portant création d'une Commission Nationale des Langues Voltaïques¸ Journal Officiel n°52 du 25 décembre 1975 pp. 986
DECRET n°78-256/PRES du 16 juillet 1978 portant composition du gouvernement de la Haute Volta
DECRET n°78-262/PRES du 27 juillet 1978 portant définition des secteurs ministériels
DECRET n° 79/055/PRES/ESRS du 2 février 1979 portant codification de l'alphabet national voltaïque