Le monument représentant le silure sacré de la cité de Dafra, érigé au niveau du « rond-point Daniel Ouézzin Coulibaly » à Bobo-Dioulasso, fait couler beaucoup d'encre et de salive depuis quelques jours déjà. La qualité de l'œuvre est critiquée par les populations qui estiment qu'elle ressemble à « tout autre chose sauf un silure », pourtant symbole de la ville. Ce vendredi 7 janvier 2022, l'autorité communale a décidé de briser le silence face à cette polémique.
La réalisation du « rond-point Daniel Ouézzin Coulibaly », juste en face de l'hôtel de ville, a coûté à la commune de Bobo-Dioulasso, environ 80 millions de FCFA. Selon le maire de la commune, Bourahima Sanou, ce rond-point a été construit au profit des populations pour non seulement donner de la joie, mais aussi pour rendre la ville belle et surtout montrer un « Bobo émergent ». Le monument qui représente normalement un silure qui se dresse au niveau de ce rond-point ne requiert pas l'unanimité. L'objet d'art prête plutôt à toutes les interprétations.
L'œuvre qui a été dévoilée au grand public en fin décembre 2021, à travers des images qui ont circulé sur les réseaux sociaux, a provoqué un véritable tollé. Car sa représentation telle que faite par certains sur les réseaux sociaux a heurté la sensibilité des populations de la ville. En effet, cette représentation donne lieu à des « interprétations perverses ». C'est ainsi que, face aux « critiques acerbes » émises sur la qualité de l'œuvre, le bourgmestre a décidé de briser le silence ce vendredi 7 janvier 2022.
« Le rond-point Daniel Ouézzin Coulibaly a été rénové par la commune de Bobo-Dioulasso. Et nous avons voulu réaliser un monument qui représente le silure, emblème de la ville de Sya et qui sort de l'eau. Le silure, tel que présenté est un silure émergent qui symbolise la ville de Bobo-Dioulasso qui émerge, qui sort la tête de l'eau. Il se trouve que le silure a sa queue dans l'eau, c'est pourquoi on ne la voit pas. Malheureusement, sa représentation telle que faite par certains sur les réseaux sociaux a heurté la sensibilité des Bobolais », a déploré le maire de la commune de Bobo-Dioulasso, Bourahima Sanou.
« L'œuvre des manipulateurs politiques »
Le premier responsable de la commune de Bobo-Dioulasso dit être surpris par la polémique autour de ce monument car, dit-il, « cela fait pratiquement une année que le monument a été réceptionné et nous avions reçu des félicitations des Bobolais de l'intérieur et de l'extérieur qui ont trouvé que nous avons réalisé une infrastructure très représentative de la ville ». A l'en croire, ces images qui circulent sur les réseaux sociaux sont l'œuvre de personnes qui veulent saboter l'œuvre de développement de la ville de Bobo-Dioulasso.
« Le monument a été réalisé ainsi compte tenu de l'enveloppe. Et je pense que ces personnes sont venues de façon intentionnée, prendre la photo de profil et la travailler, afin de présenter autre chose à la population. On ne sait pas quel est leur objectif, mais en même temps nous les comprenons. Car nous sommes dans un milieu politique, donc cela se comprend », a-t-il laissé entendre.
Toutefois, il rassure que des mesures seront prises pour reprendre le monument, si tel est le souhait des populations pour lesquelles la collectivité travaille. « Nous sommes en démocratie et nous ne sommes que des représentants de la population. Si nous réalisons une œuvre pour la population et que cette population, par des interprétations que je me garde de juger, trouve que cela peut gêner certaines personnes, je pense que nous allons travailler à revoir cela, et à enlever ce monument pour le remplacer par le silure emblème de la ville », a-t-il rassuré.
Romuald Dofini
Lefaso.net
Le Premier ministre Lassina Zerbo a livré sa Déclaration de politique générale (DPG) à l'Assemblée nationale ce vendredi 7 janvier 2022. Il s'est appesanti sur l'état de la défense et de la sécurité du pays. Halte sur certaines mesures annoncées pour faire face aux défis sécuritaires.
« Malgré les efforts déployés jusque-là, l'intégrité de notre territoire est mise à mal », a constaté le chef du gouvernement. Devant les élus du peuple, le Premier ministre a rappelé que le rétablissement de la sécurité et de la paix constitue le vœu ardent des Burkinabè.
En dépit « des succès qui peuvent être comptabilisés », Lassina Zerbo a affirmé que cette crise a aussi mis en lumière les difficultés et les défaillances à plusieurs niveaux de l'Etat. « L'état de la défense et de la sécurité réclame des gestes audacieux et rapides », a-t-il indiqué, en réponse à cette situation.
Retour des déplacés internes
Comme l'avait annoncé le président du Faso dans son message du 31 décembre 2021, le Premier ministre a également évoqué le retour des Personnes déplacées internes (PDI) dans leurs localités d'origine. A l'en croire, ce sera aussi un retour à une vie économique et sociale dans ces localités en vue d'en faire des zones d'opportunités et d'espérance.
Taxé de « gouvernement de combat/de guerre », l'équipe de Lassina Zerbo compte s'attaquer aux causes immédiates et profondes de l'insécurité. « Les départements en charge des armées et de la sécurité intérieure ont reçu les instructions pour dérouler les mesures d'urgence issues de la stratégie nationale de défense », a-t-il ajouté.
Renforcer l'efficacité de l'action militaire
Dans son discours d'une durée de 45 minutes, le chef du gouvernement a annoncé des mesures d'ordre stratégique et opérationnel pour renforcer l'efficacité de l'action militaire sur le terrain, améliorer la collaboration entre les renseignements, les FDS (Forces de défense et de sécurité), les VDP (Volontaires pour la défense de la patrie) et les populations. La nouvelle équipe gouvernementale va proposer des prises en charge psychologique des FDS.
Sur le plan stratégique, le gouvernement compte proposer « la relecture des textes relatifs à l'emploi des VDP pour une meilleure structuration et une mobilisation efficiente des ressources, afin qu'ils contribuent plus efficacement à la lutte contre le terrorisme ».
Sur le plan organisationnel, Lassina Zerbo a indiqué que les départements en charge de la sécurité et des armées ont reçu pour mission de procéder à une coordination plus efficiente des dispositifs de renseignements, des actions des différentes unités combattantes ainsi que le renforcement de la veille stratégique au sein du commandement.
Quant au plan opérationnel, le gouvernement va travailler au renforcement des effectifs, des moyens logistiques et matériels des FDS dans le cadre de l'opérationnalisation de la Stratégie de défense nationale et de ses instruments de mise en œuvre compris dans la loi de programmation militaire 2018-2022.
Allocation et paiement des primes
Pour le gouvernement, « le succès des opérations militaires est aussi fortement dépendant du moral des combattants engagés dans la défense de notre pays ». Ainsi, Lassina Zerbo dit avoir chargé les ministres en charge des armées et de la sécurité intérieure d'engager les mesures nécessaires pour améliorer et rendre infaillibles les dispositifs d'allocation et de paiement des primes et indemnités aux soldats, de soutien aux supplétifs des FDS ainsi que de prise en charge des victimes et ayant-droits. « Très prochainement, le gouvernement engagera une relecture de la loi sur les pupilles de la nation », a-t-il déclaré.
Quant aux députés, le chef du gouvernement a rappelé leur responsabilité d'évaluer la mise en œuvre de la loi de programmation militaire et des ressources allouées aux départements des armées et de la sécurité intérieure.
Synthèse de Cryspin Laoundiki
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Le chef de file de l'opposition politique annonce son retour à la table de discussion du Conseil National d'Orientation et de Suivi et au Comité de Suivi et de la mise en œuvre des recommandations du dialogue politique. L'opposition a également fait savoir, à travers la déclaration ci-après, qu'elle entamera des rencontres d'échanges avec plusieurs institutions dont le ministère des armées afin "d'avoir une juste appréciation des moyens mis en œuvre par le gouvernement dans la lutte contre le terrorisme et la mal gouvernance".
Le 9 novembre 2021, les partis politiques membres du cadre de concertation, réunis autour du chef de file de l'opposition politique (CFOP) avaient, après un triste constat de la grave dégradation de la sécurité avec en prime un désespoir généralisé au sein des masses populaires, invité le président Rock Marc Christian KABORE à prendre des mesures idoines et fortes pour maîtriser la situation dans un délai d'un mois.
A l'expiration du délai imparti, le constat sur le terrain pour le seul mois, reste encore plus sombre.
241 FDS tombés dont 54 rien qu'à Inata ;
Au moins 70 VDP tombés dont 42 à Titao ;
Plus de 32 FDS blessés ;
Plus de 40 personnes enlevées ou portées disparues ;
Des écoles et des commissariats fermés ;
Des Contrôles de CNIB par les terroristes sur les axes routiers ;
Des interceptions de camions destinés à ravitailler les populations en vivres et en carburant ;
Des racketages dans certaines localités ;
Des implantations de drapeau noir dans certains commissariats.
Au regard du monitoring ci-dessus, nous pouvons affirmer que le Burkina a enregistré en moins de deux (02) mois une recrudescence des attaques terroristes, avec son corollaire de massacres, de populations traumatisées, déplacées, assoiffées, affamées et parquées dans des espaces inappropriés. Des villes et villages vidés, des écoles fermées …
Ces drames ont été perpétrés sans réactions appropriées et efficaces, ce qui a fini par précipiter notre nation dans une situation infernale inacceptable. L'attaque d'Inata est venue subitement nous rappeler de graves dysfonctionnements inimaginables dans un pays censé être en guerre contre le mal terroriste depuis plus de six années.
Dans l'optique de ne pas en rajouter au désespoir du peuple et d'avoir une juste appréciation des moyens mis en œuvre par le gouvernement dans la lutte contre le terrorisme et la mal gouvernance, le cadre de concertation de l'opposition, réuni en ses séances des 10 et 22 décembre 2021, s'est engagé à rencontrer les institutions suivantes :
le ministère des armées et des anciens combattants ;
le ministère de l'administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité ;
le ministère de l'économie, des finances et du plan ;
le ministère du développement industriel, du commerce, de l'artisanat et des petites et moyennes entreprises ;
le ministère de l'éducation nationale de l'alphabétisation et de la promotion des langues nationales ;
le ministère du genre, de la solidarité nationale, de la famille et de l'action humanitaire ;
le REN LAC ;
l'ASCE- LC ;
Free Afrik.
Par ailleurs, une sortie de terrain sera organisée en vue d'apporter un soutien moral et matériel aux déplacés internes et toucher du doigt leur réalité. La province du Sanmatenga a été désignée en vue de la sortie du CFOP.
Suite à la suspension de sa participation aux instances gouvernementales, notamment le Conseil National d'Orientation et de Suivi ( CNOS) mis en place pour la réconciliation nationale, le Comité de Suivi et de la mise en œuvre des recommandations du dialogue politique, le cadre de concertation de l'opposition et le Chef de File de l'Opposition (CFOP) ont été approchés par les autorités religieuses et coutumières, le Ministre d'Etat en charge de la Réconciliation Nationale ,et le Médiateur du Faso pour solliciter la levée de la suspension.
En considération de la qualité et de l'insistance des requérants et dans le but de donner plus de chance au processus de réconciliation nationale, le cadre de concertation de l'opposition politique, réuni en sa séance du 5 janvier 2022 a décidé de lever la suspension de sa participation au Conseil National d'Orientation et de Suivi et au Comité de Suivi et de la mise en œuvre des recommandations du dialogue politique.
Toutefois, le CFOP garde pour priorité la recherche urgente de la paix et la sécurité réclamées par les populations meurtries.
Le CFOP prend acte de la nomination de Mr Zerbo Lassina au poste de Premier Ministre et la composition du Gouvernement resserré. Il les jugera sur leur capacité à relever les multiples défis auxquels le pays fait face.
Au demeurant, le CFOP appelle les populations soucieuses de l'avenir de notre pays, à rester à l'écoute de tout mot d'ordre, qui interviendra en fonction de l'évolution de la situation nationale, après une évaluation objective et précise de la situation sécuritaire notamment.
Enfin, le cadre de concertation réuni autour du chef de file de l'opposition politique Eddie Komboïgo réitère ses vœux de bonne et heureuse année 2022 au peuple Burkinabé. Que l'année 2022 soit une année de paix, de stabilité et de cohésion pour le Burkina Faso.
Que Dieu bénisse le Burkina Faso !
Le CFOP
Eddie Komboïgo
Aller vers un partage de connaissances et d'innovations pour une meilleure qualité de l'éducation au Burkina Faso, c'est l'objet de l'atelier de lancement du programme “KIX”, qui s'est ouvert dans la matinée de ce vendredi 7 janvier 2022 à Ouagadougou. Présidé par le représentant du ministre en charge de l'éducation nationale, Adama Bologo, le présent atelier vise à présenter ce nouveau programme éducatif à l'ensemble des parties prenantes.
En vue d'atteindre les principaux indicateurs des objectifs de développement durable (ODD 4) à l'horizon 2030, la quasi-totalité des pays, notamment ceux d'Afrique ont entrepris des réformes ou des adaptations de leurs systèmes d'éducation et de formation. Cela, pour aboutir à un système éducatif plus performant, conforme aux exigences d'une éducation inclusive et de qualité.
C'est donc dans cette dynamique qu'intervient le lancement du programme “KIX” au Burkina Faso, pour des échanges d'expériences réussies et d'initiatives porteuses, adaptées aux besoins, aux fins de formuler des politiques éducatives pertinentes et susciter des prises de décisions éclairées.
Constitué de quatre pôles régionaux, le programme “KIX” couvre 21 pays d'Afrique centrale et occidentale dont le Burkina Faso mais également des pays de l'Afrique australe, orientale et du Nord, de l'Europe, de l'Asie, de l'Amérique latine ainsi que des Caraïbes.
« La mise en place de ces pôles va permettre aux pays membres du programme d'échanger des connaissances, des innovations et des pratiques prometteuses pour l'élaboration de politiques et de programmes pertinents en matière d'éducation », a affirmé Adama Bologo, directeur de cabinet du ministère de l'Éducation nationale, de l'alphabétisation et de la promotion des langues nationales (MENA/PLN).
Dans cette vision, le ministère de l'Éducation avait d'ores et déjà anticipé avec l'appui de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), en lançant le 24 décembre 2021, un appel à communication sur les innovations porteuses implémentées dans le secteur éducatif.
Et c'est l'occasion pour le représentant du ministre de l'éducation de lancer un appel. « J'exhorte donc, les structures ou organisations ayant mis en œuvre ou expérimenté des innovations de pointe à manifester leur intérêt », a lancé Adama Bologo.
Le programme “KIX”, initié par le Partenariat mondial de l'éducation (PME) est piloté par le Centre de recherches pour le développement international (CRDI).
« Le KIX met l'accent sur le partage de connaissances et d'innovations ainsi que leur production de données probantes. Ceci, pour contribuer à combler les lacunes en matière de connaissances en améliorant l'accès aux données factuelles », a expliqué Dr Maïmouna Sissoko/Touré, coordonnatrice de KIX Afrique 21.
Le Centre régional KIX Afrique 21 fait partie des quatre pôles du programme KIX au niveau mondial et travaille en étroite collaboration avec des équipes de coordination nationale, dont les membres sont des experts en éducation, désignés par les ministères de tutelle des différents pays partenaires.
L'équipe du Burkina Faso participe activement aux travaux avec ses pairs au niveau continental avec notamment pour mission de faire remonter les innovations au niveau du Centre.
« Cette équipe est un noyau essentiel, qui nous aide à faire remonter les innovations porteuses de changements qualitatifs dans le domaine de l'éducation, les ressources, les productions du niveau national vers le Centre KIX Afrique 21, de manière à ce que les autres pays puissent bénéficier des expériences des uns et des autres », a indiqué la coordonnatrice de KIX Afrique 21.
Le directeur de cabinet du MENA, a annoncé qu'un atelier de partage de ces bonnes pratiques entrant dans le cadre de l'amélioration du système éducatif au Burkina Faso, sera ouvert au mois de février 2022.
Hamed NANEMA
Lefaso.net
Recherche pour la santé et le développement (RESADE) a organisé un atelier de présentation des résultats des activités menées dans le cadre du projet Centre de ressources pour les achats stratégiques en Afrique (SPARC), ce vendredi 7 janvier 2022, à Ouagadougou. La cérémonie a été placée sous la présidence de Dr Pierre Yaméogo, le président de l'équipe fonctionnelle II.
Les résultats de la cartographie des progrès en matière d'achats stratégiques dans le secteur de la santé sont disponibles. RESADE, qui a conduit l'étude avec l'appui financier de la Fondation Bill et Melinda Gates, les a rendus publics au cours d'un atelier de restitution organisé le vendredi 7 janvier 2022 à Ouagadougou. Cette rencontre a regroupé les membres de l'équipe fonctionnelle II, un organe chargé du suivi de la gestion intégrée des ressources financières et de la qualité des soins ainsi que les partenaires techniques et financiers.
De la présentation faite par le principal investigateur de l'étude, on retient que le projet SPARC vise à générer des preuves et à renforcer les achats stratégiques en matière de santé en Afrique subsaharienne pour une meilleure utilisation des ressources pour la santé. Au plan national, il a été mené en trois étapes. La première étape a consisté à faire la cartographie des progrès en matière d'achats stratégiques dans le secteur de la santé. A en croire Dr Joël Arthur Tiendrébéogo, il s'agit d'une description de base pour savoir ou est-ce qu'ils en sont pour permettre de suivre plus tard les différents progrès. La deuxième étape, quant à elle, a porté sur l'exploitation des résultats de cette cartographie pour produire un certain nombre de documents. Au total, quatre blogs ; un article scientifique et une note de politique à l'intention des décideurs ont été produits.
Dans la pratique, l'étude s'est focalisée sur cinq politiques. Entre autres, la politique de gratuité des soins pour les femmes et les enfants de moins de cinq ans ; les crédits transférés aux collectivités territoriales ; les mutuelles de santé à base communautaire, et les mutuelles de santé à base professionnelle. « Nous avons utilisé une grille de l'achat stratégique qui permet de savoir selon différents éléments est-ce qu'on fait bien ou est-ce qu'on fait moins bien en terme d'achats stratégiques ? Nous avons analysé chacune des cinq politiques sur la base de cette grille qui est très technique qu'il est difficile d'expliquer en termes relativement simples. On a abouti à un certain nombre de résultats qui permettent de dire que, sur tel aspect, on fait relativement bien. Sur d'autres aspects, il y a des insuffisances », résume Dr Tiendrébéogo.
A titre illustratif, dans le cadre de la lutte contre le covid-19, le ministère de la Santé s'est doté d'une cartographie dynamique des ressources mobilisées pour la lutte contre cette pandémie. L'ONG internationale Clinton Health Access Initiative a décidé d'accompagner le département de la santé dans le développement de cet outil, avec l'appui de la Fondation Bill et Melinda Gates.
Les résultats de cette cartographie montrent que, pour un besoin de financement de 178 milliards de FCFA du plan national de riposte sanitaire, l'ensemble des financements et dons en matériels reçus à la date du 5 juin 2020 s'élevait à près de 67 milliards de FCFA, dont 98 % étaient ciblés. Les résultats de cette cartographie dynamique montrent des disparités dans le financement des neuf rubriques du plan national de riposte sanitaire. En effet, comparativement aux besoins, seul le volet logistique avait un surplus de financement : près de 44, 7 milliards de FCFA budgétisés contre plus de 53, 2 milliards de FCFA mobilisés, soit 119% de ressources mobilisées.
Présidant la cérémonie, le président de l'équipe fonctionnelle II, le Dr Pierre Yaméogo, a salué les participants pour leur présence effective à cette rencontre et indiqué qu'au cours des travaux, « nous allons discuter sur le contenu des résultats de l'équipe fonctionnelle II afin d'en tirer des conclusions et formuler des recommandations. C'est important que nous puissions regarder le contenu de cette revue documentaire pour pouvoir encore mieux affiner l'architecture de l'achat stratégique que nous sommes en train de construire au sein de la direction générale des études et des statistiques sectorielles ».
Les recommandations de cette revue documentaire, si elles sont adoptées, seront adressées aux différentes directions techniques et opérationnelles. Parmi lesquelles la direction en charge du partenariat pour le financement de la santé, qui pourra s'intéresser surtout dans la construction actuelle de l'achat stratégique à travers la gratuité des soins et le financement PRSS de la banque mondiale.
Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net bien
La maladie à Covid-19 est en forte progression au Burkina Faso. Les 3 et 4 janvier 2022, ce sont 1145 échantillons qui ont été analysés.
Le nombre de nouveaux cas positifs confirmés est de 241. Durant la même période, 146 patients sont guéris de la maladie.
À ce jour, 1249 cas sont actifs.
Le nombre de décès se maintient à 333.
Le nombre de personnes vaccinées contre la maladie à coronavirus au Burkina s'élève à 1 161 484.
Lefaso.net
Dans ce communiqué, le gouverneur de la région du Nord liste les établissements de santé privés qui n'ont pas respecté les dispositions d'autorisation d'ouverture dans sa région et sont donc considérés illégaux. Par conséquent, ces formations sanitaires sont fermées jusqu'à nouvel ordre.
Dans un communiqué signé de son Secrétaire général, Lazare Zoungrana, la Croix -Rouge burkinabè se dit victime de tentative d'escroquerie.
Elle affirme que des individus mal intentionnés utilisent le nom de l'ONG pour escroquer des prestataires de services.
Elle compte déposer une plainte dans les jours prochains et invite la population à plus de vigilance.
Lefaso.net
© Bayiri
Lancée officiellement le 7 janvier 2008, Coris Bank International (CBI), "la banque autrement", souffle en ce jour sa 14e bougie. Une occasion pour la direction de l'institution financière de marquer un arrêt pour non seulement faire le bilan des acquis engrangés mais aussi remercier la clientèle pour la confiance et la fidélité renouvelées. C'était au cours d'une cérémonie organisée ce 7 janvier 2022 au siège de la banque, au cours de laquelle des clients ont reçu des lots.
En 14 ans d'existence, CBI s'est fait une place de choix dans le secteur bancaire burkinabè et au-delà, avec une présence dans neuf pays d'Afrique. En effet, de la 11è place à sa création en 2008, la banque est passée leader du marché burkinabè depuis 2016 avec une part de marché de 24%. Quant à la base clientèle, elle se chiffre à plus de 410 000 clients classiques et à plus de 670 000 porte-monnaie électroniques Coris Money. CBI, c'est également un large réseau de distribution à travers le pays (123 GAB et 64 TPE), ainsi qu'une diversité d'offres de services tels que la nouvelle plateforme de la solution Coris Money, Coris Clearing, le Pack Privilège ainsi que Coris Bissongo.
Et à en croire Diakarya Ouattara, directeur général de CBI, tous ces acquis ont été rendus possibles grâce d'une part à l'abnégation au travail des employés pour offrir des services bancaires de qualité, et d'autre part à la confiance placée en la banque par les clients. « Nous avons tenté de faire une révolution bancaire au Burkina Faso et nous pensons, avec modestie, que nous sommes parvenus à un résultat. Nous sommes très satisfaits de l'évolution du taux de bancarisation et de l'inclusion financière dans notre pays », a-t-il confié.
Et pour exprimer sa gratitude à sa clientèle, la banque a offert des lots en guise de récompenses à trois clients. C'est ainsi que le 400.000e client, Moustapha Zampou, électricien à Bagré, a reçu des mains du directeur général de CBI une motocyclette d'une valeur de 700.000 FCFA. Séni Koala 399.999e client et Angèle Nana 400 013e cliente, ont respectivement reçu un poste téléviseur et un réfrigérateur. Des présents qui ont ravi le cœur des lauréats, qui n'ont pas manqué d'inviter ceux qui n'ont pas encore de compte au sein de la banque à venir s'offrir les services de CBI.
Pour l'année 2022, CBI entend poursuivre son déploiement géographique avec l'ouverture de cinq nouvelles agences à Ouagadougou, Bobo Dioulasso, Léo et Diébougou. Un accent particulier sera aussi mis sur la digitalisation des produits et processus, avec un renforcement de l'internet banking.
Pour la célébration de son 15e anniversaire, la banque autrement prévoit déjà l'inauguration de son nouveau siège en construction au sein de la Zone des activités commerciales (ZACA). L'édifice qui va comprendre 14 niveaux, devrait permettre d'offrir plus de confort et de commodités aux clients selon le directeur général de la banque.
Armelle Ouédraogo/Yaméogo
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Canal+ Burkina a organisé une conférence de presse ce mercredi 6 janvier 2022 à Ouagadougou. Les abonnés auront droit à des surprises pendant la Coupe d'Afrique des nations (CAN).
La 33e édition de la Coupe d'Afrique des nations de football se déroulera du 9 janvier au 6 février 2022. Canal+ Burkina veut être au cœur de cette CAN. Pour se faire, l'entreprise a mis les petits plats dans les grands. L'une des annonces phares est qu'à partir de la formule Evasion, le décodeur HD passe au prix de 1 000 Francs CFA. Cette offre se fera durant la CAN, dans la limite du stock disponible. Pour les abonnés des formules Access, Evasion, Essentiel+, Access+, Evasion+, pour tout réabonnement, un bonus de 15 jours est offerts à la formule TOUT CANAL. L'entreprise souhaite ainsi permette à un maximum de Burkinabè d'avoir accès à l'information sportive.
Durant la compétition, deux émissions tiendront le public en haleine, à savoir jour et soir de CAN. Jour de CAN se fera en direct tous les jours de la fête du football africain. Les experts en football décrypteront des matchs, puis les premières réactions avec une équipe dédiée en plateau qui accompagnera les téléspectateurs jusqu' en début de soirée. Soir de CAN se fera en direct, tous les soirs. Ce magazine sera le lieu de faire des debriefings de la journée, l'actualité des sélections, des interviews exclusives, des reportages, des projections sur les matchs du lendemain avec le regard avisé des experts. Parmi l'équipe mobilisée pour cette édition, l'on peut citer le journaliste sportif burkinabè, Moussavou Billa.
La conférence de presse a été animée par la responsable réabonnement Canal+, Kobé Aguiaratou, le responsable en communication, Souaïbou Ba et le directeur des ventes, Boukary Zorom. En plus du contenu, sur le plan commercial, Canal+ Burkina a invité les annonceurs à les contacter. Des offres « commerciales alléchantes » selon les conférenciers vont intéresser les entreprises désireuses de faire de la publicité. Boukary Zorom a insisté sur le fait que Canal+ n'est pas responsable des droits de diffusion des matchs, « Canal + est acheteur des droits pour ses abonnés à travers l'Afrique » a-t-il rappelé.
L'intégralité des 52 matchs vont être retransmis en direct sur Canal+ Sport 1 et Sport 2. Le réabonnement Canal+ peut également se faire en ligne.
SB
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Une attaque a visé des populations civiles dans le Centre-nord du Burkina Faso le 5 janvier 2022, selon un communiqué du gouverneur de la région Casimir Séguéda.
Onze personnes ont été tuées et une autre blessée dans cette attaque perpétrée par des individus armés dans le village de Ankouna, localité située dans la commune de Pensa, province du Sanmatenga.
Les assaillants, dans leur barbarie, ont également mis le feu à plusieurs hangars du marché du village, précise le communiqué.
Le gouverneur Casimir Séguéda a présenté ses condoléances aux familles des victimes et souhaité au blessé un prompt rétablissement.
Dans cette lutte contre l'ennemi commun, le gouverneur a invité les populations de la région à une union sacrée autour des forces de défense et de sécurité et des volontaires pour la défense de la patrie (VDP)
Lefaso.net
Le Fonds National de la Recherche et de l'Innovation pour le développement (FONRID) organise des sessions de formation en rédaction de projets à l'endroit des acteurs de la recherche, du développement ainsi que des innovations.
L'objectif de la formation est de donner les outils nécessaires aux acteurs pour leur permettre de :
• identifier clairement un problème de recherche ;
• exprimer un problème de recherche en besoin de recherche ;
• distinguer un projet de recherche-développement d'un projet d'innovation ou de vulgarisation ;
• élaborer d'une manière succincte et précise un projet de recherche ;
• maitriser la méthodologie d'élaboration d'un projet de recherche, d'innovation ou de vulgarisation ;
• proposer des activités réalisables dans la durée du projet ;
• proposer un budget conforme aux activités programmées ;
• maitriser les différentes étapes de l'élaboration d'un projet pour soumission ;
• respecter le canevas dans l'élaboration des projets.
Un formulaire de candidature devra être dûment rempli et TOUTES les informations demandées devront être renseignées.
Postuler à partir la page facebook « Fonrid » ou sur le site www.fonrid.bf ou en suivant le lien suivant :
https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSdXQUrWoBnQqjhMFCEE291n4D9OphV41qZ1Inkpzok_A2T5iw/viewform?usp=sf_link.
La date limite de clôture des inscriptions est le 10 janvier 2022 à 15 heures GMT.
L'atelier regroupera quarante (40) participants maximum par session de formation, représentant les structures de recherche, de développement, d'invention et d'innovation aussi bien publiques que privées officiellement reconnues.
Il est prévu deux sessions de formation dont une (1) à Ouagadougou et une session à Bobo-Dioulasso.
Programmation : 1ère session : du 17 au 21 janvier 2022 à Ouagadougou,
2ème session : du 24 au 28 janvier 2022 à Bobo-Dioulasso.
La formation est gratuite pour les participants. Les frais de déplacement et de séjour sont à la charge de chaque participant.
Pour toute information complémentaire, contacter le 25 37 14 28, le 78 24 17 27 ou le 64 76 60 38.
Le Directeur Général
Dr Hamidou H. TAMBOURA
Directeur de Recherche
Officier de l'Ordre de l'Etalon
Nommé le 10 décembre 2021, le Premier ministre Dr Lassina Zerbo présente ce 7 janvier 2022, devant l'Assemblée nationale, sa Déclaration de politique générale. Nous vous proposons ci-après l'intégralité du document.
Monsieur le Président de l'Assemblée nationale,
Honorables Députés,
Mesdames et Messieurs
Avant tout propos, je voudrais saisir l'occasion de notre premier moment solennel de la nouvelle année pour souhaiter à chacun de vous, à vos familles et à l'ensemble de nos compatriotes, mes vœux d'une bonne et heureuse année 2022. Que la nouvelle année nous donne à tous l'énergie et les dispositions positives indispensables pour relever les nombreux défis auxquels notre pays fait face.
C'est un véritable honneur pour moi d'être à cette tribune pour vous présenter ma déclaration de politique générale qui constitue la feuille de route de mon Gouvernement, et ce conformément aux dispositions de l'article 63 de notre loi fondamentale.
Cette feuille de route s'inscrit en droite ligne du programme de société du Président du Faso, Son Excellence Monsieur Roch Marc Christian KABORE, programme sur la base duquel le Peuple burkinabé lui a renouvelé sa confiance pour un second mandat.
Je voudrais saisir l'occasion de cette adresse devant votre auguste assemblée pour témoigner ma sincère reconnaissance à l'endroit du Président du Faso pour avoir placé sa confiance en ma personne, afin de conduire l'action gouvernementale en ce moment si particulier de l'histoire de notre pays.
Cette marque de confiance, je la reçois avec humilité et je prends l'engagement avec toute l'équipe gouvernementale :
de travailler avec les illustres représentants du peuple que vous êtes, à atteindre les objectifs qui nous ont été assignés ;
d'œuvrer à relever les défis brûlants du moment qui doivent transformer la société et l'économie burkinabè.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
A cette heure précise, je voudrais rendre hommage aux forces de défense et sécurité (FDS) et aux volontaires de défense pour la patrie (VDP) qui combattent dans des zones hostiles.
Je réitère mes vœux de prompt rétablissement à ceux-là qui sont revenus blessés du champ de bataille que j'ai rencontrés et avec qui j'ai échangé longuement le jour du réveillon du nouvel an.
Les visages des enfants des Déplacés que j'ai pu rencontrer le jour de Noel me hanteront toujours – et tant que nous n'aurions pas trouvé les solutions qui s'imposent, l'avenir de la prochaine génération restera hypothétique. Vous conviendrez avec moi que cette option n'est pas envisageable.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
La feuille de route du gouvernement, décline le programme de société du Président du Faso, Son Excellence Monsieur Roch Marc Christian KABORE, qui vise à consolider les fondements d'une société solidaire et prospère, en rétablissant la sécurité, en réconciliant les Burkinabè tout en poursuivant les efforts d'accélération de la croissance nécessaire à la création d'emplois, à l'amélioration des conditions de vie de notre peuple et au renforcement de notre résilience face aux fléaux de types nouveaux.
Honorables députés,
Je rends hommage à mon prédécesseur, Son Excellence Christophe Joseph Marie DABIRE avec ses gouvernements respectifs qui dans la tourmente ont su maintenir la barque Burkina Faso.
Comme vous le savez, les efforts de développement entrepris par notre pays ont été ralentis par une situation sécuritaire extrêmement préoccupante en 2021. Ainsi, le changement de paradigme prôné par le Président du Faso, en lien avec le contexte dans lequel nous nous trouvons aujourd'hui, nous impose un réexamen des priorités de notre pays.
Pour ce faire, les quatre (4) grands piliers de l'action gouvernementale s'articulent comme suit :
Le retour de la paix, de la sécurité et la consolidation de la résilience ;
Le retour des Personnes Déplacées Internes dans leur localité d'origine ;
La réconciliation nationale ;
La lutte contre corruption et l'enrichissement illicite.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
Le rétablissement de la sécurité et de la paix constitue le vœu ardent de nos chères concitoyennes et concitoyens. En effet, malgré les efforts déployés jusque-là, l'intégrité de notre territoire est mise à mal. Quand bien même des succès peuvent être comptabilisés, cette crise a aussi mis en lumière nos difficultés, ainsi que nos défaillances à plusieurs niveaux de l'état.
L'état de la Défense et de la Sécurité réclame des gestes audacieux et rapides. Et nous agirons - non seulement pour permettre à nos compatriotes déplacés de rejoindre sans crainte leurs localités d'origine ; mais aussi pour assurer le retour à une vie économique et sociale dans ces localités en vue d'en faire des zones d'opportunités et d'espérance.
Pour parvenir à ce résultat, nous allons agir aussi bien sur les causes immédiates de l'insécurité que sur les causes profondes.
Les départements en charge des armées et de la sécurité intérieure ont reçu les instructions pour dérouler les mesures d'urgence issues de la stratégie nationale de défense.
Pour avancer rapidement dans la sécurisation du territoire, mon Gouvernement engagera diligemment, des mesures d'ordre à la fois stratégique et opérationnel pour renforcer l'efficacité de l'action militaire sur le terrain, améliorer la collaboration entre les Renseignements, les FDS, les VDP et les populations, proposer des prises en charge psychologique de nos FDS.
Sur le Plan stratégique, le Gouvernement vous proposera la relecture des textes relatifs à l'emploi des VDP pour une meilleure structuration et une mobilisation efficiente des ressources, afin qu'ils contribuent plus efficacement à la lutte contre le terrorisme.
Le Gouvernement procèdera également à l'établissement de partenariats stratégiques et va poursuivre la réorganisation du dispositif de sécurité national afin d'aboutir à un meilleur maillage sécuritaire du territoire.
Sur le plan organisationnel les départements en charge de la sécurité et des armées ont reçu pour mission de procéder à une coordination plus efficiente des dispositifs de renseignements, des actions des différentes unités combattantes ainsi que le renforcement de la veille stratégique au sein du commandement.
Sur le plan opérationnel, dans la dynamique des réaménagements entrepris par le Président du Faso, le gouvernement travaillera au renforcement des effectifs, des moyens logistiques et matériels des FDS dans le cadre de l'opérationnalisation de la Stratégie de défense nationale et de ses instruments de mise en œuvre compris dans la loi de programmation militaire 2018-2022.
A ce titre, il s'agira de générer des capacités opérationnelles supplémentaires, de renforcer notre capacité d'adaptation aux terrains.
Nous inscrivons aussi comme priorité dans cette lutte, la nécessité de rompre la dynamique de psychose entretenue aussi bien par les terroristes que par des relais opportunistes. Si le ressenti d'un certain sentiment d'insécurité peut être légitime dans ce contexte, il reste que nous devons faire en sorte que chacun de nos compatriotes comprenne et mesure sa responsabilité dans la diffusion, le partage d'informations erronées, qui en fin de compte, font l'affaire des ennemis qui nous attaquent et démobilisent nos propres forces.
En soutien à cette lutte contre le terrorisme, le ministre en charge des finances proposera dans les meilleurs délais au Conseil des ministres, le mécanisme de contribution de nos concitoyens pour répondre à l'appel lancé par le Chef de l'Etat le 25 novembre 2021 à toutes les filles et fils du Burkina Faso de consentir à l'effort de guerre.
Face à la situation humanitaire née du déplacement de près d'un million et demi de nos compatriotes désemparés et traumatisés, le ministère en charge de l'action humanitaire est en première ligne avec l'appui des autres départements ministériels et de nos partenaires pour assurer une prise en charge de leurs besoins élémentaires à savoir des hébergements dignes, de la nourriture, un système de scolarisation d'urgence, en attendant leur retour que nous voulons le plus rapide possible, dans leurs localités d'origine.
Le Gouvernement est conscient du fait que le succès des opérations militaires est aussi fortement dépendant du moral des combattants engagés dans la défense de notre pays. C'est pourquoi, les ministres en charge des armées et de la sécurité intérieure ont été chargés d'engager les mesures nécessaires pour améliorer et rendre infaillibles les dispositifs d'allocation et de paiement des primes et indemnités aux soldats, de soutien aux supplétifs des FDS ainsi que de prise en charge des victimes et ayant-droits. Très prochainement, le gouvernement engagera une relecture de la loi sur les pupilles de la Nation.
Mesdames et messieurs les députés, vous avez la responsabilité d'évaluer la mise en œuvre de la loi de programmation militaire et des ressources allouées aux départements des armées et de la sécurité intérieure.
Mesdames et messieurs les députés,
Mon gouvernement s'emploiera à reconstruire et à renforcer les bases de la résilience des populations et des communautés face aux risques de basculement dans la violence. Reconstruire et renforcer la résilience requièrent d'œuvrer à préserver les droits humains, à promouvoir la cohésion sociale, à engager des actions de déradicalisation, à prévenir l'extrémisme violent et à mettre en place des projets économiques et structurants.
Mon Gouvernement développera et mettra en œuvre de nouveaux instruments dans les localités à défi sécuritaire et cela, en appui aux acquis du Programme d'Urgence pour le Sahel (PUS-BF élargi) et du Programme d'Appui au Développement des Economies Locales (PADEL).
Concrètement, le Gouvernement injectera à terme, 20 milliards et 447 millions de francs CFA dans le Plan d'actions de renforcement de la résilience des populations de l'axe Djibo-Pobé-Mengao.
Près de 58 milliards FCFA ont été déjà mobilisés pour financer le Plan de résilience et de stabilisation de l'axe Ouaga-Kaya-Dori, plan dans lequel l'Etat et ses partenaires investiront, au total, 205 milliards de FCFA.
Au plan national, mon équipe Gouvernementale prendra les mesures nécessaires à la mise en œuvre rapide de la Stratégie nationale de la Cohésion sociale (SNCS) et de la Stratégie nationale de prévention de l'extrémisme violent (SNPREV) pour l'exécution desquelles l'Etat a déjà mobilisé 11,2 milliards FCFA et injectera à terme dans la mise en œuvre des premiers plans d'actions au moins 16 milliards de FCFA.
Reconstruire et renforcer la résilience requièrent également l'implication de tous.
C'est pourquoi, mon Gouvernement mobilisera les ressources nécessaires à la mise en œuvre d'instruments innovants d'intervention qui promeuvent l'implication des populations et des communautés dans l'œuvre de reconstruction de la résilience.
Déjà et à ce titre, il poursuivra l'effort de mobilisation des ressources pour l'exécution du Programme de Prévention et de Gestion des conflits par les mécanismes endogènes et traditionnels et pour l'exécution du Projet « Amélioration de la participation communautaire à la coproduction de la sécurité au Burkina Faso ».
Reconstruire et renforcer la résilience nous commande aussi de préparer le retour des personnes déplacées internes dans leurs localités d'origine. C'est pourquoi avec mon équipe gouvernementale, nous agirons de sorte à renforcer la présence de l'Etat à travers ses services de l'administration du territoire, ses services sociaux notamment dans les localités sous pression et dans celles libérées du joug du terrorisme, par la construction et ou la réhabilitation de ces services publics. Nous promettons de rester au contact du peuple.
Outre les ressources propres du budget de l'Etat, le Gouvernement mobilisera auprès des partenaires au développement des ressources supplémentaires pour financer les initiatives d'urgence de développement territorial, pour les populations des axes : Ouaga-Fada-Kantchanri, Bobo-Banfora-Niangoloko, Bobo-Dedougou-Tougan.
Mesdames et Messieurs les Députés,
Notre Nation sera plus forte, plus unie et verra ses habitants vivre d'autant plus en harmonie et dans la cohésion, que nous aurons parachevé la marche entamée vers la réconciliation nationale.
A cet effet, au cours de ce premier trimestre 2022, le forum national sera organisé. Les orientations de la Stratégie de réconciliation nationale prévoit la mise en place d'un organe qui exécutera les recommandations et décisions qui seront issues du Forum.
Une réconciliation entre les filles et les fils du Burkina et avec leur administration débarrassée du laxisme, du favoritisme et de la corruption est un vœu cher au Président du Faso que mon gouvernement s'attèlera à réaliser.
Honorables députés,
Dans l'axe de la rencontre que le chef de l'état a déjà eue, mon gouvernement travaillera à prendre les dispositions nécessaires pour doter l'autorité supérieure de contrôle d'Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) et l'autorité judiciaire de moyens adéquats.
Ceci afin de leur permettre d'accélérer le traitement de tous les dossiers de corruption pendants, et éclaircir toutes les affaires qui polluent le quotidien des Burkinabè pour plus de bonne gouvernance et de démocratie.
Dans le respect du code pénal, le gouvernement va s'atteler à identifier et à relire les textes dont les failles favorisent la corruption, les abus de biens sociaux, les détournements des deniers publics, afin d'instaurer un environnement anti-corruption et une société fondée sur les valeurs citoyennes et éthiques.
Si l'amélioration de la gouvernance garantit le rétablissement de la confiance entre gouvernants et gouvernés, c'est dans le respect par tous, des lois et règlements que nous pourrons restaurer l'autorité de l'Etat. Aussi, il est important de mettre fin à l'incivisme et de cultiver l'esprit patriotique. A cet égard, nous allons conduire des actions de sensibilisation citoyenne et de formation civique, morale et patriotique de la jeunesse.
Le gouvernement s'engage à s'inscrire dans une démarche de gouvernance vertueuse et j'invite chaque Burkinabè à s'impliquer dans cette dynamique.
Honorables Députés,
La situation reste également marquée par la persistance de la pandémie de COVID-19 qui continue d'impacter négativement certains secteurs de l'économie nationale. Mon gouvernement mettra l'accent sur le renforcement des mesures barrières et l'intensification de la vaccination des populations pour couvrir au moins 70% de la population en vue d'induire une immunité collective contre la COVID-19 à la fin 2022.
La situation nationale est en outre marquée par une insécurité alimentaire qui tire ses origines dans la crise sécuritaire et sanitaire, et qui se manifeste par une hausse des prix des denrées alimentaires.
Cette hausse des prix résulte aussi d'une campagne agricole qui a vu la baisse de la production céréalière de 9,07% et celle des autres cultures vivrières de 25,74%.
Le Gouvernement a déjà évalué les conséquences de cette crise et a actionné le Plan de réponse et de soutien aux personnes vulnérables à l'insécurité alimentaire et nutritionnelle. Il est à pied d'œuvre pour renforcer l'approvisionnement des boutiques témoins et intensifier le contrôle des prix. Mon gouvernement mettra aussi un point d'honneur à accompagner les producteurs pour la réussite de la campagne agricole sèche et encouragera les populations à la consommation de produits locaux.
Honorables Députés,
Le Plan National de Développement Economique et Social (PNDES II) est le référentiel national de développement pour opérationnaliser le Programme du Président du Faso. Il est l'expression du contrat qui le lie au peuple burkinabè et s'articule autour de :
la consolidation de la résilience, la sécurité, la cohésion sociale et la paix ;
l'approfondissement des réformes institutionnelles et la modernisation de l'administration publique ;
le développement du capital humain et la solidarité nationale ;
la dynamisation des secteurs porteurs pour l'économie et les emplois.
Son objectif global est de rétablir la sécurité et la paix, renforcer la résilience de la nation, et transformer structurellement l'économie burkinabé pour une croissance forte inclusive et durable. Son coût global est de 19 030 milliards de FCFA financés par des ressources propres à hauteur de 63%, la recherche de financements innovants additionnels portant sur les 37%.
A ce titre, la conférence internationale des partenaires pour le financement initialement prévue les 03 et 04 décembre, se tiendra dans ce premier trimestre de 2022 ;
La mise en œuvre du PNDES II s'opère par la matérialisation de programmes sectoriels portés par les différents départements ministériels.
Mesdames et Messieurs les Députés,
Pour rassurer nos concitoyens et redonner l'espoir sur notre capacité à affronter les défis actuels et futurs, nous devons disposer d'une administration performante orientée vers la satisfaction de ses usagers et faisant de notre Etat, un Etat juste, offrant une égalité des chances à tous.
La perception de lourdeur et d'inefficacité qui colle tant à la peau de notre administration n'est pas forcément que du fait des agents publics. Ils sont certainement victimes de processus non adaptés qui réduisent l'impact des efforts et des bonnes volontés. Il est urgent de faire évoluer le paradigme actuel du service public pour aller vers un service public performant.
Pour ce faire et en vue d'améliorer la gouvernance publique et de moderniser l'Etat, j'agirai sur les priorités suivantes :
la réduction du train de vie de l'Etat,
la lutte implacable contre la corruption et les crimes économiques,
le renforcement de la dématérialisation du travail au sein de l'administration,
le renforcement de la promotion basée sur le mérite,
l'amélioration de l'efficacité de la dépense publique.
Dans l'action de réduction du train de vie de l'Etat, mon gouvernement modernisera les outils de gestion du patrimoine de l'Etat. Il veillera en particulier à la rationalisation des moyens du parc automobile et immobilier de l'Etat.
Conformément à l'engagement réitéré du chef de l'Etat, le gouvernement prendra toutes les diligences pour la transmission à l'Assemblée nationale du projet de réforme globale des rémunérations des agents publics.
Par ailleurs, afin de renforcer l'efficacité de la dépense publique, le Gouvernement mettra en place des indicateurs de performance, à la fois des membres du Gouvernement et des structures administratives. Plus précisément, un système de pilotage permettant de décliner le rôle et les activités de chaque cadre et chaque agent public, sera mis en place. Cela permettra d'aboutir à une amélioration de la productivité de l'administration et donc à un accroissement des capacités de production des services.
Améliorer la gouvernance au sein de l'administration publique commande de travailler à faire d'elle un réel outil de promotion du développement. Pour ce faire, le gouvernement vous soumettra un projet de loi relatif à la promotion par le mérite au sein de l'administration publique.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
Créer les conditions permettant aux burkinabè d'accéder davantage à de meilleures opportunités économiques fera partie de la politique de mon gouvernement. Cette composante vise à identifier et mettre en œuvre les mesures et actions nécessaires à la transformation structurelle de l'économie, consignées dans l'axe 4 du PNDES-II.
Transformer l'économie suppose de réduire les coûts structurels pour accroître sa compétitivité globale et augmenter la productivité dans les différentes branches d'activités.
Ainsi, en ce qui concerne l'énergie, nous devons dès à présent nous inscrire dans la dynamique de la transition énergétique qui implique une modification structurelle profonde de nos modes de production et de consommation de l'énergie. Nous nous attellerons à renforcer les systèmes de production de l'énergie afin d'assurer sa disponibilité permanente et son accessibilité à la fois pour les ménages, les services publics et les entreprises.
Tout en œuvrant à l'accroissement de la production dans le cadre du mix énergétique, nous devons accélérer le basculement de l'offre vers les énergies renouvelables amorcé avec le solaire ces dernières années, développer des mécanismes de rationalisation de l'énergie dans le cadre de l'efficacité énergétique et réaliser les études préalables à l'implémentation des mini centrales nucléaires de type SMR (Petits réacteurs modulaires) qui devraient prendre en charge dans le futur, les besoins en énergie des entreprises industrielles.
Dans le domaine de l'électricité particulièrement, mon Gouvernement mettra tout en œuvre, pour l'achèvement dans les meilleurs délais, des projets de construction de centrales solaires d'une capacité d'environ 500 MWc.
Il poursuivra les travaux de modernisation du réseau de transport et de distribution de l'énergie électrique, notamment dans le cadre de la mise en œuvre du second compact Millénium challenge. Dans le cadre de ce compact, des audits seront menés dans le but d'améliorer la gouvernance de la SONABEL, pour réduire les subventions de l'Etat.
Dans ce secteur, l'ambition de mon Gouvernement est de doubler la puissance électrique disponible en la faisant passer à 1500 MW en 2025, contre 712,2 MW en 2020, de porter le taux de couverture électrique de 45% en 2020 à 75% en 2025 et de travailler à accroître de façon significative le taux d'accès des populations à l'énergie.
Nous poursuivrons l'implémentation du Projet d'Electrification et de Développement des Connexions à l'Electricité (PEDECEL) et le renforcement des actions de l'Agence burkinabè de l'électrification rurale (ABER) et de l'Agence Nationale des Energies Renouvelables et de l'Efficacité (ANEREE) afin qu'elles contribuent efficacement à cet objectif.
Au niveau des hydrocarbures, les projets visant à multiplier les capacités actuelles de stockage par 2,5 à Bingo et par 4 à Péni seront accélérés.
Et plus généralement, comme pour toutes les sociétés d'état, un audit organisationnel de la SONABHY sera mené, dans l'objectif d'améliorer ses performances.
Honorables Députés,
Notre pays subit de plein fouet les effets du changement climatique, avec des conséquences dramatiques sur les moyens de subsistance de nos populations et la transition écologique doit apporter des solutions à ces menaces en proposant une évolution vers un modèle de développement durable qui renouvellera nos façons de consommer, de produire, de travailler, de vivre ensemble pour répondre aux grands enjeux environnementaux.
Conscient de devoir tirer pleinement profit de toutes les opportunités offertes par les technologies digitales, notre pays a déployé des efforts conséquents pour entamer sa transition digitale et améliorer ainsi la performance de notre administration afin de la rendre plus accessible aux populations.
Dans ce sens, mon Gouvernement veillera à l'accélération de l'achèvement des projets d'infrastructures du numérique, notamment ceux relatifs au développement de la connectivité nationale et internationale en large bande (backbone national), à la mise en place de Points d'atterrissement virtuel, de points d'échanges Internet et de centres de données.
Enfin, il s'agira de promouvoir et d'encourager l'entreprenariat et l'innovation dans le secteur du digital, d'inciter à la Recherche et au développement, et de promouvoir la diffusion des outils numériques et leur usage dans toutes les couches de la population Burkinabè, pour une inclusion digitale durable.
Concernant le développement des infrastructures de transport, l'ambition de mon Gouvernement est de poursuivre le désenclavement de notre pays, des zones de production et des zones en déficit d'infrastructures.
Des instructions sont données au ministre en charge des infrastructures aux fins d'évaluer systématiquement le risque sécuritaire de concert avec les forces de défense nationale et de sécurité intérieure, dans le cadre des différents projets, et de prévoir des plans de contingence à cet effet.
L'objectif est de porter la proportion des routes bitumées à 36,7% en 2025 contre 27,4% en 2020 et celle des pistes rurales à 44 % contre 33,57% en 2020.
Concernant les infrastructures aéroportuaires et ferroviaires, le Gouvernement concentrera ses efforts sur la réalisation des projets suivants :
l'accélération du projet de transformation de l'aéroport de Bobo-Dioulasso en hub régional ;
l'achèvement de l'aéroport de Donsin pour qu'il soit une réalité en 2025 ;
l'accélération du projet de liaison ferroviaire avec le Ghana dont le processus est bien avancé ;
la réhabilitation du Chemin de fer Abidjan Ouaga.
Dans l'optique d'améliorer la maitrise d'ouvrage des projets structurants, une agence nationale des grands travaux sera créée.
Ce sera un pôle d'expertise et un instrument de stratégie et de développement global et multisectoriel, qui prendra en charge les grands projets structurants tels que ceux d'un palais des Congrès, d'un centre de conférences et d'un complexe administratif modernes et fonctionnels.
Cet instrument va permettre une exécution diligente de projets spécifiques tout en contribuant à une utilisation efficace et maîtrisée des ressources financières internes et externes.
Nous aurons besoin de mobiliser l'épargne institutionnel à long terme, c'est pourquoi mon gouvernement donnera un coup d'accélérateur pour un fonctionnement effectif de la caisse de dépôt et de consignation dans les plus brefs délais.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
Pour accroître la productivité des branches d'activités du secteur agro-sylvo-pastoral, halieutique et faunique, et réduire leur vulnérabilité aux chocs climatiques, le gouvernement prendra les mesures pour accroître le rythme d'exécution des principaux programmes du secteur.
Concernant la production agricole, il s'agira d'accroître les rendements et d'améliorer la commercialisation des produits. Pour ce faire, mon Gouvernement agira sur les leviers d'actions suivants :
l'aménagement et la réhabilitation des infrastructures hydro-agricoles ;
l'amélioration du fonctionnement de la centrale d'achat des intrants et matériels agricoles (CAIMA) ;
l'accompagnement des producteurs dans la commercialisation de leur production ;
la poursuite de la mise en œuvre des initiatives présidentielles « un million de tonnes de riz par an » et « assurer à chaque enfant en âge scolaire au moins un repas équilibré par jour » ;
l'accélération de l'opérationnalisation des pôles de croissance, notamment, les agropoles de Samandéni, du Sourou et le pôle du Sahel.
Pour ce qui est des ressources animales et halieutiques, afin d'augmenter leur productivité, j'engagerai mon Gouvernement à agir pour améliorer la couverture vaccinale contre les différentes pathologies animales, la sécurisation et la gestion durable des ressources pastorales, pour accroitre continuellement la production de poisson à travers la mise à disposition d'alevins et l'empoissonnement systématique des étangs d'eau.
Il réalisera également les infrastructures de transformation des produits de l'élevage, notamment les abattoirs. Mon Gouvernement ambitionne à ce titre, de réaliser au moins trois (03) complexes intégrés constitués d'abattoirs modernes de grandes capacités, d'entrepôts réfrigérés, d'unités de conditionnement, de comptoirs d'exportation avec des sections de traitement de cuirs et peaux et de maroquinerie.
Le gouvernement poursuivra les dispositions prises pour l'opérationnalisation de la Centrale d'achat des médicaments vétérinaires (CAMVET)
Dans le domaine forestier et faunique, l'action de mon Gouvernement vise à accroitre la production et la productivité des ressources forestières et fauniques et à augmenter la transformation des produits forestiers non ligneux.
Monsieur le Président
Honorables Députés,
L'industrialisation est l'une des clés de voute de la transformation de l'économie. A ce niveau, le Gouvernement consolidera les actions engagées dans le cadre du plan d'industrialisation accélérée, en vue d'accroître la transformation des produits locaux, notamment le coton, l'anacarde, les produits vivriers.
Pour favoriser la transformation industrielle, le Gouvernement poursuivra la réalisation des infrastructures de soutien à l'industrie telles que les zones industrielles, les zones économiques spéciales et les zones franches ainsi que ses appuis aux entreprises en difficultés. Il accordera une attention accrue à la réalisation des projets amorcés par l'Etat dans le secteur de l'agro-industrie, notamment les 03 unités de transformation de tomate à Gourcy, Yako et Ouahigouya, l'usine de l'ex Faso Fani, le projet A-Star Textile qui couvre les villes de Ouagadougou, Bobo-Dioulasso et Koudougou, le projet d'unité de référence de transformation de l'anacarde à Bobo-Dioulasso.
L'industrie minière en particulier a contribué ces dernières années à améliorer la résilience de notre pays face aux différentes crises qu'il connait. Mon gouvernement s'engage donc à accroitre sa part dans le PIB de 20% en moyenne par an sur la période 2021-2025. Nous sommes conscients également que cela ne saurait se faire sans une plus grande efficacité dans la sécurisation des sites miniers.
Concernant l'orpaillage, mon gouvernement travaillera à encadrer et moderniser l'exploitation artisanale de l'or afin de préserver l'environnement, protéger la santé des populations, et de pouvoir mieux contrôler les revenus générés par les petites exploitations.
Monsieur le Président
Honorables Députés,
Le secteur des petites et moyennes entreprises occupe une place importante dans ma vision de la transformation de notre économie. Il est source de création d'emplois et de richesses pour notre pays.
C'est pourquoi, je consoliderai les réformes clés d'amélioration de l'environnement des affaires. Cela doit permettre de créer un écosystème favorable au développement de jeunes entreprises innovantes à fort potentiel de croissance.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
Les défis du développement auxquels notre pays est confronté ne sauraient être relevés sans des ressources humaines de qualité qui participent à la production de la richesse.
Mon Gouvernement s'investira dans la mise en œuvre des orientations inscrites dans le PNDES-II en matière de développement du capital humain et de promotion de la solidarité nationale.
En matière de santé, le Gouvernement maintiendra la veille face aux urgences sanitaires et poursuivra l'élan de renforcement de notre système de santé.
Pour ce faire, notre action sera orientée vers :
la poursuite de la mise en œuvre de la politique de gratuité des soins pour les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes, élargis au dépistage des cancers féminins, aux prestations d'urgences, de planification familiale et les personnes vivant avec le VIH ;
l'accélération des travaux de construction des infrastructures dans les différents niveaux de santé afin de ramener le rayon moyen de couverture sanitaire à 5 km et relever les plateaux techniques ;
l'amélioration de l'offre de service par la formation continue des professionnels de santé et leur déploiement auprès des différents niveaux de référence ;
l'opérationnalisation plus conséquente de la caisse nationale d'assurance maladie universelle pour porter à 15% à l'horizon 2025, le taux de la population enrôlée qui est estimé aujourd'hui à 0,2%.
Mon gouvernement se fixe pour objectif prioritaire de trouver la meilleure réponse à l'équipement des centres hospitaliers en matériels de diagnostic et d'exploration et de doter les hôpitaux de systèmes informatiques pour faciliter la gestion de l'ensemble de leurs informations administratives et médicales.
Les chantiers de construction des CHU de Gaoua, Fada et pour Ouagadougou Bassinko et Pissy, de l'hôpital de référence et du centre de radiothérapie de Bobo-Dioulasso viendront augmenter notre capacité de prise en charge, sans oublier les centres de gériatrie de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso.
Mon gouvernement mettra un point d'honneur dans le suivi de la qualité des infrastructures et le respect des délais.
Sur les questions d'hygiène publique et de bien-être qui doivent être de vrais leviers de la prévention en matière de santé, mon gouvernement entend prendre des initiatives fortes. Il s'agira d'encourager la pratique du sport individuel et de masse pour prévenir les maladies non transmissibles comme le diabète, l'hypertension artérielle qui deviennent des vrais problèmes de santé publique. Il s'agira aussi, et la pandémie de COVID-19 vient nous le rappeler, de renforcer la sensibilisation sur les bonnes pratiques d'hygiène afin de limiter la transmission des maladies.
Honorables Députés,
S'agissant de l'éducation, l'objectif du Gouvernement est d'accroitre l'offre et la qualité de l'éducation tout en œuvrant à la mettre en phase avec les besoins de la transformation de l'économie.
A ce titre, le gouvernement poursuivra les efforts de construction et de normalisation des établissements d'éducation tout en accélérant le rythme de construction des lycées scientifiques, professionnels et techniques.
L'instruction civique et morale déjà enseignée au préscolaire et au primaire sera étendue à tous les ordres d'enseignement.
Le gouvernement s'attèlera à la mise en œuvre, des conclusions consensuelles des assises nationales de l'éducation qui fixeront les bases de l'école de demain.
Les membres du Gouvernement prendront une part active dans la mise en œuvre de la stratégie nationale de l'éducation en situation d'urgence afin d'éviter à nos enfants affectés par l'insécurité de tomber dans les affres de l'analphabétisme, terreau fertile de recrutement terroriste.
Pour ce qui concerne l'enseignement supérieur, le Gouvernement poursuivra avec plus d'entrain, le renforcement des capacités opérationnelles des universités et l'amélioration des conditions de vie et d'apprentissage des étudiants.
En appui à la mise en œuvre de la Politique du secteur de la recherche et de l'innovation, le Gouvernement donnera un coup d'accélérateur aux différents projets de technopôles dans le but de renforcer la recherche appliquée. Le gouvernement veillera en particulier à ce que nos universités, centres universitaires et centres de recherche scientifique et technologique puissent bénéficier d'une infrastructure de connexion internet haut débit afin de faciliter les activités de recherche et les cours en ligne.
Bien entendu, la question lancinante des retards et chevauchements des années académiques dans les universités publiques constituent pour moi une préoccupation.
Avec l'ensemble de la communauté universitaire, nous allons déterminer le cadre indiqué permettant de trouver une solution réaliste, applicable et définitive.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
L'accès des populations à l'eau potable et à l'assainissement domestique est un enjeu de première importance pour notre pays. C'est pourquoi, mon Gouvernement ambitionne de porter le taux d'accès national à l'eau potable à au moins 80,5% en 2025 afin d'accélérer l'atteinte de l'accès universel à cette ressource.
Pour ce faire, le gouvernement prendra les dispositions pour accélérer la réalisation des projets de mobilisation des ressources en eau et d'équipements hydrauliques d'adduction d'eau potable. Il s'agira notamment de la réalisation de 20 nouveaux barrages et la réhabilitation de 30 autres.
En matière d'assainissement, il prendra les mesures d'accélération des projets d'équipement de latrines familiales, publiques, d'infrastructures communautaires d'évacuation et de traitement des eaux usées et excréta.
En matière d'urbanisation et d'accès au logement décent, la priorité de mon Gouvernement est de parachever les réformes de la loi sur le foncier et de celle relative à la promotion immobilière dont le projet a déjà été adopté en conseil des ministres.
En outre, pour garantir l'accès à un logement décent pour tous, mon gouvernement s'attèlera à l'élaboration d'une politique vigoureuse du logement pour toutes les catégories sociales.
Mon gouvernement travaillera de concert avec les collectivités territoriales pour l'amélioration de la qualité de vie de nos centres urbains. Des actions fortes porteront sur le respect du domaine public, de la vocation et la destination des terrains urbains.
Honorables Députés,
En matière de réduction des inégalités Hommes-Femmes, mon gouvernement fera de la promotion de la sexospécificité une priorité. En effet la problématique des inégalités et disparités entre les sexes se pose toujours avec acuité. Cette situation est exacerbée par la crise sécuritaire conjuguée à celle sanitaire et humanitaire qui creuse davantage les inégalités entre les genres, et cela le plus souvent au détriment des femmes et des filles. Cela réduit les impacts des actions de développement, qui se veut participatif et inclusif.
L'autonomisation sociale, politique et économique des femmes et des jeunes des différentes catégories sociales fera l'objet d'une attention particulière. Elle se fera à travers une intégration systématique de cette égalité homme - femme dans toute la chaine de planification, de budgétisation et de suivi évaluation des actions gouvernementales.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
Nos priorités nous les connaissons et nous devons les mettre en œuvre assez rapidement au bénéfice de nos populations. Et trop souvent nos actions ont été réduites à la gestion de crises et des urgences. Mais nous devons savoir nous projeter dans le long terme. Nous devons apprendre à planifier une politique économique, apprendre à identifier les potentiels de croissance futurs, et savoir faire l'analyse des futurs possibles, à des fins de détermination stratégique de l'action publique. En somme de définir ensemble une ambition bâtie autour d'une vision qui transcende les générations.
C'est pourquoi, j'ai inscrit en bonne place la question de la prospective et de la veille stratégique au cœur de ma politique.
Pour la concrétisation de cette vision prospective, notre pays va avoir besoin d'une politique étrangère forte, efficace, habile à contracter des alliances solides et diversifiées, dans les domaines politiques, militaires, économiques, scientifiques et technologiques.
Dans ce sens, mon gouvernement va particulièrement s'atteler à bâtir et renforcer des relations extérieures à même d'accélérer la transformation du Burkina dans la paix, la sécurité et dans le respect de sa dignité.
Pour ce faire, il apparaît indispensable d'orienter notre politique étrangère autour des piliers ci -après :
le leadership affirmé de notre pays dans les organisations d'intégration régionale pour favoriser le développement de projets régionaux structurants ;
une diplomatie qui exploite les avantages que peut représenter la diaspora en termes de forces de propositions et de partage des meilleures pratiques internationales dans nos secteurs prioritaires ;
une diplomatie publique à l'écoute, qui communique sur nos choix et qui renforce l'image du Burkina Faso à l'extérieur.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
Dans le contexte qui est le nôtre, vous conviendrez avec moi et mon gouvernement qu'aucun acte positif posé, aucun indicateur sectoriel amélioré n'aura assez de reconnaissance de la part de nos concitoyens tant que la situation sécuritaire restera volatile, incertaine, sans victoire probante. Seules compteront véritablement demain, les solutions durables sur le front sécuritaire.
Nous faisons face à une tâche immense. Mais j'ai foi en notre peuple. J'ai foi en notre histoire, j'ai confiance en notre intelligence collective, en notre capacité de résilience, en notre capacité à construire la Nation. Une Nation d'hommes intègres, patriotes, disciplinés, honnêtes, travailleurs, ayant le sens de l'intérêt général. Et j'implore le Tout Puissant qu'il en soit ainsi.
C'est ce dont nous aurons besoin pour gagner cette guerre qui nous est imposée, c'est ce dont nous aurons besoin pour garantir la justice et le progrès social.
Monsieur le Président,
Comme vous l'aviez rappelé à la clôture de la dernière session, nous sommes un gouvernement de combat / de guerre avec des objectifs très clairs, nous mènerons le combat avec la contribution de tous. Je tends donc la main à vous représentants du Peuple, je tends la main aux partenaires sociaux, aux forces vives, à tous les burkinabè de l'intérieur et de la Diaspora pour que chacun s'implique le plus sincèrement possible dans les chantiers de sécurisation et de transformation de notre pays que je vous propose.
Vous pouvez compter sur le gouvernement de combat qui a été formé le 13 décembre 2021 et composé de femmes et d'hommes déterminés à travailler en équipe, au plus près des réalités dans la concertation et l'humilité.
Les actions constitutives de ma déclaration de politique générale que je viens de vous présenter doivent permettre de répondre aux engagements pris par Son Excellence Monsieur le Président du Faso.
Telle est la déclaration de politique générale de mon gouvernement pour laquelle, je sollicite la confiance de votre auguste assemblée.
Que Dieu bénisse le Burkina Faso !
Je vous remercie
Nommé le 10 décembre 2021, Dr Lassina Zerbo présente ce matin, vendredi, 7 janvier 2022, devant l'Assemblée nationale, sa Déclaration de politique générale, à l'issue de laquelle, il sera maintenu à son poste de Premier ministre si le vote lui est favorable ou démis de cette fonction, s'il ne requiert pas la majorité de vote des 127 députés.
Le Premier ministre Lasssina Zerbo va ainsi exposer les grandes orientations de son programme de gouvernement, les principales actions et démarches de son gouvernement.
Dans le contexte actuel de son arrivée, l'on imagine aisément que les intentions de ses concitoyens sont surtout braquées sur la situation sécuritaire, mais également sur des questions liées à la lutte contre la corruption, à l'éducation, à la création de l'emploi et à l'économie.
Au Burkina, ce passage du Chef du gouvernement devant les élus est une obligation et doit se faire dans un délai de 30 jours suivant sa nomination.
Sa déclaration de politique générale est suivie de débats et donne lieu à un vote et l'adoption de celle-ci vaut investiture ; légitimité pour mener sa mission.
Par contre, si la déclaration de politique générale ne recueille pas la majorité absolue des 127 députés, le président du Faso se voit obligé également de mettre fin aux fonctions du Premier ministre dans un délai de huit jours et de nommer un autre.
Pour rappel, sur les 127 députés que compte l'hémicycle, 102 sont de la majorité (le PDC s'est cependant retiré de la majorité avec ses trois députés) et 25 de la majorité. Ce qui ne devra pas, en principe, et comme ses prédécesseurs Paul Kaba Thiéba et Christophe Dabiré, inquiéter le Premier ministre Lassina Zerbo.
O.L
Lefaso.net
« …si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il demeure seul ; mais, s'il meurt, il porte beaucoup de fruit ». (Jean 12 :24)
Le Larlé naaba Tiigré
Le Naaba Sinbdo, Chef de canton de Mané (royaume de Boussouma)
La grande famille OUEDRAOGO à Mané, Zinko, et Guinssa
La grande famille KABORE à larlé (Ouagadougou),
Papa KABORE Eric, fonctionnaire de police à la retraite à Fada
Les enfants :
KABORE Christophe Désiré ; Cathérine ; Anatole ; Léonard ; Théodule ; Edouard ; Adèle ; Didier ; Clarisse ; Hélène ; Marius ; Ferdinand ; Georgettes ; Guénolé ; Yvette ;
Les familles alliées : NIKIEMA, ILBOUDO, ZONGO, KABORE, ROUAMBA, SAGNON, TRAORE, LORI, TAPSOBA, SAWADOGO, OUEDRAOGO
Les veuves KABORE/NIKIEMA Celestine, KABORE/ILBOUDO Awa
Les cousins et cousines,
Les petits-enfants,
Les arrières petits enfants ;
Très touchés par les marques de compassion, de solidarité et de soutiens multiformes lors du rappel à Dieu le 31 octobre 2020 et de l'inhumation le 3 novembre 2020 à Ouagadougou, de leur bien aimé époux, frère, père, oncle, beau-père, grand-père : KABORE K. Emile, adjudant- chef major, chef de la fanfare nationale puis fonctionnaire de police à la retraite ;
Ils réitèrent leurs gratitudes et leurs sincères remerciements à tous ceux qui, de loin ou de près, leur ont témoigné leur soutien moral, spirituel, matériel et financier, lors de cette douloureuse épreuve.
Ils vous informent que les messes, tenant lieu de funérailles chrétiennes, seront célébrées pour le repos de son âme, à la Paroisse Notre dame du Rosaire de Kologh naaba à Ouagadougou, selon le programme suivant :
Vendredi 14 janvier 2022 : veillée de prières à 20 heures
Samedi 15 janvier 2022 : grande messe à 8 heures 00 mn
Samedi 15 janvier 2022 : à partir de 10 h45 mn, salutations au domicile familiale à larlé, Ouagadougou (à une dizaine de mètres de la station TOTAL- Larlé)
UNION DE PRIERES !
Donne-lui, Seigneur, le repos éternel et que brille sur lui la lumière de ta face. Qu'il repose en paix. Amen
NB. L'application stricte des mesures barrières contre la Covid19 est fortement recommandée
Portons les masques de protection ……..
Le sommet d'Accra du 9 janvier 2022 est un moment important tant pour la CEDEAO que pour le Mali et ses voisins. La question de la fin de la transition militaire au Mali en février 2022 ne peut pas être traitée par tous les pays de la CEDEAO comme une question idéologique et de principes. Quand on est un pays en crise comme le Burkina Faso, voisin du Mali, qui plus est confronté aux mêmes maux que nous, il est plus qu'important de ne pas s'engager à la légère sur des questions qui auront des conséquences chez nous. Pourquoi le gouvernement ne devrait pas jouer au faucon sur la question d'élections libres et transparentes au Mali ? Ne gagnerait-il pas à être un modérateur qui prend en compte les répercussions des sanctions qui s'exerceraient sur le Mali et en conséquence sur son pays et son peuple ? Tout ce qui touche au Mali finit par avoir des répercussions chez nous et nous devons voir en quoi les décisions concernant le Mali vont nous impacter.
La première raison pour laquelle nous devrons jouer la discrétion sur ce dossier, c'est la situation sécuritaire de notre pays. Celle-ci est notre priorité, et est le prisme qui doit influencer nos points de vue, c'est-à-dire qu'on doit analyser les effets et les conséquences que toute décision régionale peut avoir sur la sécurité de notre pays. Nous ne pouvons pas voir et opiner sur les problèmes du Mali comme le ferait le Nigéria ou le Cap Vert qui n'ont pas de frontières communes avec le Mali. De plus nous nous battons contre les mêmes ennemis qui frappent au Mali et rentrent au Burkina ou qui tuent au Burkina et rentrent au Mali. Tout ce qui touche le Mali affaibli, comme nous, nous touche davantage que certains pays de la CEDEAO. Par le passé, nous avons manqué de discernement face aux problèmes du Mali en manquant d'esprit de bon voisinage.
Lors de ce sommet d'Accra nous devrons être des artisans de paix. Nous avons eu une transition dans notre pays, qui n'a pas accepté les diktats de la CEDEAO et de la communauté internationale. Il est vrai que chez nous, il y a eu à l'époque un consensus de la classe politique pour la charte de la transition et que les militaires ont joué le jeu et accepté de partir. Concernant les éventuelles sanctions, il faudra examiner celles qui touchent la junte au pouvoir et celles qui touchent la population.
Il est possible qu'aucun pays ne réclame des sanctions économiques qui vont toucher la population du Mali, qui est un pays en guerre très touché par les conséquences de la crise sécuritaire. Si d'aventure cela était proposé, nous devrions nous y opposer car ces sanctions auront des répercussions dans notre pays en terme d'afflux de réfugiés, de risques accrus d'exportations illicites de marchandises, de renforcement des bandes criminelles qui agissent de concert avec les groupes terroristes.
Calendrier des réformes
La junte militaire, en réclamant un chronogramme de cinq ans, n'utilise-t-elle pas la technique de vente des marchands avec la CEDEAO pour prolonger son pouvoir ? Est-il raisonnable de demander en fait plus de six ans de pouvoir militaire à des gens qui réclament un gouvernement issu d'autorités dument élues par un vote démocratique ? Dans un tel cas de figure, la durée de leur mandat est autour de 4 à 5 ans. Les militaires maliens savent que cela est impossible de la part de la CEDEAO. La junte au pouvoir à Bamako propose aussi une prolongation de six mois comme un pis-aller auquel elle ne songe pas. Ce qui montre que la borne inférieure de six mois n'est pas envisagée, c'est l'absence d'un calendrier alternatif des élections pour cette option. A l'évidence, si la CEDEAO leur accordait les six mois, les militaires et leurs associés n'organiseraient pas les élections, pour montrer que c'est intenable.
Il faut que le Burkina soit conscient que cette question est du ressort des Maliens, c'est à eux de résoudre les questions de démocratie, de calendrier électoral et d'organe de gestion des élections et non la communauté internationale. Ni la CEDEAO, ni les partenaires du Mali ne peuvent imposer aux Maliens des élections. Les partis politiques maliens qui veulent le retour à une vie constitutionnelle normale, un pouvoir civil, devraient faire le travail politique pour convaincre les militaires de quitter le pouvoir. C'est la faillite du pouvoir corrompu d'IBK arrivé par les urnes, qui a emmené le peuple dans la rue et les militaires à Koulouba.
La CEDEAO doit éviter de passer pour une officine française
La junte avait accepté de remettre le pouvoir en février 2022, mais il ne faudrait pas confondre les priorités. La CEDEAO ne s'est pas manifestée quand le Mali a eu besoin d'elle. Notre puissance régionale, le Nigéria, a du mal à chasser les groupes terroristes chez lui, pour prêter main forte à quiconque.
Que chaque État fasse son examen de conscience sur la descente aux enfers du pays de Soundjata. Qui s'est porté à son secours pour le libérer des groupes armés qui occupent son territoire ? La CEDEAO n'a pas joué en équipe contre le terrorisme, certains États ont joué contre leurs voisins jusqu'à ce que le mal s'installe chez eux. Et s'est ainsi que, depuis le désert du Sahara, la guerre s'approche des côtes atlantiques. Aucun des pays de la CEDEAO ne peut jouer au champion de la démocratie, certainement pas la Côte d'Ivoire d'Alassane Dramane Ouattara. Si on cherche un parangon de démocratie dans notre communauté, ce n'est que le petit archipel du Cap-Vert. Au Burkina, on veut organiser des municipales qui seront validées si 50% des communes ont pu voter. C'est dire comment on se contente de ce qui est possible pour la démocratie. La CEDEAO a intérêt à jouer balle à terre pour voir son incapacité à combattre l'hydre terroriste que de vouloir imposer des principes démocratiques à un pays qui se bat pour exister.
Les occidentaux voient la situation du Mali de leur point de vue, comme un pays qui est en train de tomber dans l'escarcelle de Moscou et ils aimeraient, surtout la France, utiliser la CEDEAO à leurs fins. Le Burkina a déjà sa guerre chez lui, il n'a pas besoin de combats qui ne font pas avancer la lutte chez lui.
Allons à Accra pour écrire une page de paix pour notre région. Si la CEDEAO est une organisation commune, elle ne peut pas faire le bonheur d'un État à sa place. Les militaires putschistes au Mali et en Guinée, sont des « game changer » si la communauté prend des décisions non empreintes de sagesse, la couleur kaki risque de reprendre le dessus à la CEDEAO.
Sana Guy
Lefaso.net
Le ministère de la Justice, des droits humains et de la promotion civique a réalisé une étude sur l'état des lieux des conflits communautaires au Burkina Faso entre 2018-2020. D'une cinquantaine de pages, le document ressort la typologie, le classement des régions, les principales causes, les conséquences, les acteurs les plus touchés par ces conflits et des recommandations.
Les conflits communautaires sont une réalité au Burkina Faso. Sur 369 personnes enquêtées, 93,5% avouent connaître l'existence de conflits dans leur localité, 80,5% disent qu'il y a des risques ou des soupçons de risques de conflits dans leur localité et 64,5% montrent des zones de leur localité où les conflits sont récurrents.
La région des Hauts-Bassins, qui, à elle seule, enregistre 1 010 cas de conflits sur un total de 4 969, a connu une forte augmentation de la proportion des conflits communautaires et occupe la première place en termes de récurrence de ces conflits. Le Centre-nord occupe la deuxième place avec 644 cas et la Boucle du Mouhoun vient en troisième position avec 513 cas. Le bas de l'échelle revient au Plateau Central avec 36 cas de conflits communautaires.
Typologie de conflits
Selon le rapport, les principaux conflits communautaires recensés lors de cette étude sont de différents types et varient selon la région. Il s'agit, entre autres, des conflits entre agriculteurs/éleveurs, liés à la chefferie traditionnelle, interreligieux, interethniques, fonciers, miniers, politiques et des conflits liés à l'eau.
Les conflits les plus cités par les enquêtés sont les conflits fonciers avec une fréquence de 86%, suivi des conflits entre agriculteurs/éleveurs, avec une fréquence de 72%, des conflits liés à la chefferie traditionnelle avec 47%. Les conflits faiblement cités sont les conflits intra-religieux avec une fréquence de 7% et les conflits interethniques avec 12% de fréquence (Ndlr).
D'autres types de conflits relevés dans le cadre de cette étude avec une fréquence relativement moins importante ont été reversés dans une rubrique « autres types de conflits ». Ce sont essentiellement les conflits liés au rapt de femmes/filles, les conflits liés aux allégations de sorcellerie, les conflits liés au terrorisme.
Les principales causes et les conséquences
Les causes des conflits communautaires sont de divers ordres et résultent du comportement des acteurs, de la faible application des textes, de l'inadaptation de certains textes, du dysfonctionnement de l'administration, du non-respect des cahiers de charge et des protocoles d'accords.
Ces conflits influencent la vie des communautés à la fois sur les plans social et culturel, économique et administratif et humain. Ils engendrent également une psychose au niveau des populations, fait remarquer l'étude.
Les acteurs les plus touchés par les conflits communautaires
A en croire l'étude, ce sont les hommes qui sont les plus touchés par les conflits communautaires avec 61% des opinions exprimées, contre 24% pour les femmes et 15% pour les enfants.
Par types d'acteurs, les données indiquent que les acteurs les plus touchés sont les agriculteurs avec 64% des opinions exprimées. Ils sont suivis des éleveurs avec 26%.
Pour leur résolution, les populations privilégient les organes et mécanismes traditionnels qui surclassent les organes et mécanismes modernes avec un taux 56,7% des opinions exprimées.
Cette étude couvre la période de 2018 à 2020. La collecte des données a été faite dans les treize régions du Burkina Faso auprès des autorités administratives, coutumières et religieuses, des élus locaux, des organisations de la société civile, etc.
La collecte des données de cette étude a allié l'approche qualitative et quantitative durant les mois de septembre, octobre et novembre 2021 dans les treize régions du pays avec la contribution des gouverneurs et des directeurs régionaux des droits humains et de la promotion civique.
Il faut signaler que l'étude réalisée en 2015 a servi de base à la création de l'Observatoire national de prévention et de gestion des conflits communautaires (ONAPREGECC).
Synthèse de Cryspin Laoundiki
Lefaso.net
Entre le mannequinat et le stylisme, il y a qu'un pas. Et ce n'est pas Lucie Magloire Toé qui dira le contraire, elle qui n'a pas hésité à le franchir. Zoom sur cette inconditionnelle de la mode !
Née à Gossina, un petit village à 35 kilomètres au sud de Toma, province du Nayala, Lucie Toé a passé son enfance dans plusieurs provinces du Burkina. Au gré des affectations de son défunt père qui était préfet. Plus jeune, elle regardait les concours de beauté à la télévision. De l'émerveillement, naquit une passion : la petite Lucie rêve de devenir mannequin. Difficile pour une provinciale, se disait-elle. Alors, elle range cette passion au fond de son cœur jusqu'à ce qu'elle s'installe à Ouagadougou.
Mais une fois les pieds dans la capitale, elle est freinée par des doutes et le manque de confiance en soi. « J'avais des formes, portant à la télé les tops modèles étaient toutes fines », se justifie-t-elle. Le réseau social Facebook devient ainsi le lieu d'expression de son talent. Elle y poste régulièrement des photos et attire l'attention de plusieurs de ses amis virtuels. On l'encourage à s'essayer au mannequinat. Elle fait des rencontres et l'on lui remet un contact qui sera décisif dans sa carrière. Lydia Bancé, directrice d'une agence de mannequinat accepte de la recevoir pour un entretien. Une fois sur place, les démons du manque d'assurance reviennent à la charge.
« J'avais la tête baissée, je me disais qu'elle n'allait pas me prendre. Je me disais que j'étais disqualifiée d'office à cause de ma morphologie », relate-t-elle. Et pourtant, c'est le contraire qui se produit. Lydia Bancé voit un potentiel en Lucie, elle la trouve authentique. Il faut dire qu'en plus de ses 1 mètre 76, son teint d'ébène est assez frappant et attire l'attention. « Ta forme et ton teint vont jouer en ta faveur. Tu es unique, il faut que tu aies confiance en toi », m'as-t-elle conseillé.
Les portes du mannequinat s'ouvrent enfin pour celle qui ne s'en croyait pas capable. En 2014, c'est la phase de formation, puis en 2015, Lucie entame ses premières scènes. L'agence de mannequinat n'avait pas parié sur le mauvais cheval, sa carrière décolle. Elle défile pour de grands noms de la mode comme Pathé'O, Koro DK, François 1er, 226 Kara, Sébastien Bazemo, Alphadi, Georges de Baziri, Zek Styl et bien d'autres.
Mais en 2019, un malheur vient bouleverser le cours des choses. Son agent, Doris Dabiré, décède des suites d'un accident. « J'ai alors décidé de ne plus défiler », se remémore-t-elle avec tristesse.
Une autre passion refait surface
En plus du mannequinat, étant petite, Lucie Toé nourrissait un amour pour le stylisme : « En regardant les télénovelas, je prenais des jupes et je les mettais sur la tête, je créais des modèles. Mais mon défunt papa me mettait en garde et me disait de me concentrer sur mes études ».
Pendant les périodes de fêtes, elle était obsédée par une chose : éviter de s'habiller comme les autres enfants de la famille. « A l'époque, on offrait des uniformes et on cousait le même modèle de vêtements pour tout le monde. Mais moi je ne voulais pas les mêmes modèles que les autres. J'ai toujours voulu être à part », se souvient Lucie. Après son parcours dans le mannequinat, elle devient la chargée de communication d'une entreprise de construction de la place. Mais son amour pour le stylisme refuse de la quitter. Cependant, elle hésite à se lancer dans cette aventure jusqu'au jour où …
Le déclic
Au lendemain de son anniversaire, en janvier 2021, elle se pose une question, pourquoi ne pas essayer ? « J'étais couchée et je me suis dit que j'allais créer ma marque. Depuis lors, rien n'a pu m'arrêter ». C'est ainsi que Lucy Style naquit. Lucie Toé travaille à créer sa première collection, et l'intitule collection 33. Son inspiration est venue de l'état d'esprit dans lequel elle était le jour de son anniversaire. « Ce jour-là, j'étais légère, je me sentais libre. J'étais prête à faire quelque chose de ma vie. Quelque chose de miraculeux m'est arrivée cette année. Quand je suis rentrée au marché, je voyais tout en rose, donc il me fallait des tissus colorés et légers », raconte-t-elle.
La soirée officielle de lancement de la marque s'est tenue le 18 décembre 2021 à Ouagadougou. Son slogan, des tenues simples et stylées portables en tout temps et en tous lieux. Son inspiration vient de son état d'esprit aime-t-elle à répéter.
Dans un paysage où il existe de plus en plus de marques de vêtements, quelle est sa particularité ? « J'habille en fonction de la personnalité des clients avec ma touche personnelle ». Sa cible, les femmes, les hommes et les enfants, elle fait des créations également avec des tenues traditionnelles. Pour l'instant, les commandes se font en ligne. Lucie Toé n'a qu'un vœu, se faire connaître au niveau national et pourquoi pas à l'international. Sa famille la soutient dans cette aventure parsemée d'embuches.
Son conseil à ceux qui veulent lui emboiter le pas est de « quitter leur zone de confort, braver la peur, avoir confiance en eux, travailler et faire preuve de combativité ». Cette esclave ou reine des Mossé, cela dépendra du camp dans lequel vous êtes, veut apprendre aux Mossé, selon ses dires, à bien s'habiller.
SB
Lefaso.net
NB : Les Sanan et les Mossé sont deux communautés ethniques du Burkina Faso qui font de la parenté à plaisanterie
Au cours de la lecture de leurs procès-verbaux d'audition, ce mercredi 5 janvier 2022, le regretté Dr Valère Somé et feu Etienne Zongo, ancien aide de camp de Thomas Sankara, sont revenus sur des faits ou ont révélé des pans de la révolution au Burkina et les évènements qui ont entouré le coup d'Etat du 15 octobre 1987 qui ont coûté la vie au président Sankara et à douze de ses compagnons.
Devant le juge d'instruction, Dr Valère Somé a beaucoup fait référence à son livre, « Thomas Sankara, l'espoir assassiné ». Ainsi, dans son procès-verbal, le témoin insiste sur le fait que ce sont Ismaël Diallo, diplomate, proche de Thomas Sankara et de Blaise Compaoré, et Pr Etienne Traoré, qui ont rédigé le discours du 19 octobre 1987 (Appel du 19 octobre) de Blaise Compaoré. Un discours tenu quatre jours après le drame et qui semble l'avoir, visiblement, irrité. Pour feu Dr Somé, ceux qui ont écrit le discours sont « purement méchants », quand ils ont dit dans le texte que Thomas Sankara est un « renégat qui s'est infiltré dans la révolution et un divisionniste ».
« Le discours du 19 octobre (1987) a été fait par Etienne Traoré et Ismaël Diallo, un agent de la CIA (agence de renseignement aux USA) qui a travaillé avec Kountché (Seyni Kountché, arrivé par coup d'Etat, il préside le Niger de 1974 à novembre 1987) avant le Burkina Faso », retient-on de la lecture du procès-verbal. Ces deux personnes sus-citées par Dr feu Valère Somé comparaissent dans le procès en qualité de témoins.
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Dans sa déposition, Dr Valère Somé est aussi revenu sur des tentatives d'assassinat dont Thomas Sankara a été l'objet avant la date fatidique du 15 octobre 1987 au conseil de l'Entente. Ainsi apprend-on que le père de la révolution, Thomas Sankara, devrait être tué à Bobo-Dioulasso, capitale économique, à l'occasion de la commémoration de l'An IV de la révolution (et avant le discours d'orientation politique du 2 octobre 87, où une autre tentative aurait été déjouée). Les vieux, qui ont vu venir le drame, ont dit qu'ils ne veulent pas que le sang coule sur leur territoire. Ils ont donc recommandé des sacrifices pour épargner le drame.
Au cours de la journée, le procès-verbal de témoignage de l'ancien aide de camp de Thomas Sankara, Etienne Zongo, a également été lu par le greffe. Il est ressorti de son acte que dans l'atmosphère de crise, la Côte d'Ivoire avait opté pour Blaise Compaoré, numéro 2 de la révolution. La Libye était divisée entre pro-Sankara et pro-Compaoré, explique l'ancien aide de camp.
Contrairement à l'ancien président ghanéen, Jerry John Rawlings, pour qui l'amitié entre Blaise Compaoré et Thomas Sankara n'était pas « superficielle », Etienne Zongo, lui, pense que les deux personnalités n'avaient pas la même conviction. « Juste une confiance aveugle de Thomas Sankara vis-à-vis de Blaise Compaoré. Il n'y avait aucune affinité entre les deux », affirme Etienne Zongo.
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O.L
Lefaso.net
Il n'est plus à présenter aux amoureux du ballon rond burkinabè. En 1998, lors de la Coupe d'Afrique des nations de football, organisée au Burkina Faso, il s'était révélé au grand public par sa pointe de vitesse et ses dribbles chaloupés. Lui c'est Omar Barro. Aujourd'hui agent d'une société minière de la place, il suit de près l'actualité du football national. Dans cette interview, il revient sur le parcours des Etalons en 1998 qui s'était arrêté en demi-finales. Il parle aussi de la forme actuelle des Etalons qui entrent en compétition face au pays organisateur. Pour ce match, Omar Barro pronostique une victoire du Burkina par deux buts à un (2-1) sur le Cameroun.
Lefaso.net : Après avoir mis fin à votre carrière de footballeur, vous avez disparu, comme on le dit, des radars. Que devient Omar Barro ?
Omar Barro : Effectivement. Après ma carrière de footballeur, j'ai complètement changé de domaine d'activités. Depuis 2011, je suis avec le groupe Nordgold qui est une société d'extraction minière.
On se rappelle de l'épopée des Etalons en 1998. En jetant un coup d'œil dans le rétroviseur, êtes-vous aujourd'hui satisfait du parcours des Etalons à cette période ?
Le bilan est mitigé mais il y a une grande satisfaction. Le fait d'organiser une Coupe d'Afrique au Burkina Faso, qui a été une réussite, est déjà satisfaisant. En plus de cela, nous avons terminé quatrièmes de la compétition. C'était un résultat inattendu quoi qu'au fil de la compétition, l'appétit venant en mangeant, on avait commencé à voir grand et à y arriver. C'était aussi normal. On a eu un dernier match tristement mémorable. Mais dans l'ensemble, c'était une belle expérience.
C'était la première fois pour le Burkina de disputer les demi-finales d'une CAN. Qu'est-ce qui a fait la force des Etalons à l'époque ?
On avait un défi commun à relever. On avait un groupe qui avait fait une assez bonne préparation même si elle a été relativement courte. On avait eu en temps plein trois mois de préparation. Nous étions, en son temps, majoritairement des joueurs locaux. Mais Seydou Traoré, Brahima Traoré, Alassane Ouédraogo, Kassoum Ouédraogo dit ZICO, Ibrahima Diarra, qui étaient des internationaux, nous ont rejoints par la suite. Le socle de cette aventure était une solidarité, une combativité sans faille. Tout le monde avait un objectif commun qui était de réussir cette première CAN qu'on jouait chez nous.
L'entraîneur de l'époque, Philippe Troussier, était présenté comme quelqu'un de très rigoureux. Est-ce que cela a participé à cette réussite ?
Bien sûr. Il est vrai qu'en son temps, Philippe Troussier était présenté comme quelqu'un de très rigoureux mais en réalité il savait ce qu'il voulait et savait comment tirer le meilleur de chacun de nous.
Quelle a été sa stratégie pour vous amener à vous surpasser ?
Il avait réussi à nous décomplexer. C'était très important. Il avait réussi à nous amener à comprendre que ceux qui étaient en face n'étaient pas forcément plus forts que nous et qu'il fallait croire en nous, en nos talents et au travail que nous avions fait pendant la préparation.
Après un début remarqué face au Cameroun, 0-1, vous avez été éliminés par l'Egypte en demi-finale. Qu'est-ce qui n'avait pas marché ?
Avec le recul, je pense qu'on a croisé plus fort que nous. On avait la même équipe, la même dynamique. Seulement nous avions en face une équipe d'Egypte expérimentée avec des joueurs qui avaient déjà disputé plusieurs CAN. Je pense que cela a aussi fait la différence.
Après la CAN de 1998, Omar Barro a poursuivi sa carrière hors du Burkina. Comment cela s'est passé ?
Des équipes nous avaient approchés pendant la CAN. Mais j'ai pris la décision d'aller en Afrique du sud parce qu'il fallait trouver un bon tremplin. Cette équipe de Mamelodi Sundows avait montré un intérêt avant la CAN. Pendant la compétition, ils ont insisté et le choix était d'utiliser cette équipe comme tremplin. De l'Afrique du sud, j'ai continué au Danemark.
La CAN 2021 débute le 9 janvier prochain. Le Burkina y va avec une équipe fortement rajeunie. Quelles sont, selon vous, les chances des Etalons à cette compétition ?
Il faut reconnaître déjà le travail fait par les techniciens. L'équipe mise en place par Kamou Malo et ses collaborateurs me démontre qu'avec de l'expertise locale, on peut faire du bon travail. Le groupe est assez jeune mais, de ce que j'ai vu pendant les éliminatoires de la CAN et du Mondial, il a montré un visage plus que rassurant.
On peut dire qu'on a une bonne équipe. Il faut juste passer de la phase des éliminatoires à la phase finale en revoyant certains paramètres. Je pense que nous avons toutes nos chances. Chaque équipe qualifiée y va avec ses chances. C'est la manière de vivre cette compétition qui va se dérouler sur un mois qui va déterminer la suite. A cela, il faut ajouter l'aspect sanitaire. Mais j'espère que cela ne va pas porter un coup à la compétition. L'idée est d'avoir un groupe et que tout le monde puisse apporter quelque chose pour que l'objectif commun soit atteint. En dépit de tout cela, nous devrons pouvoir faire une bonne CAN.
Vous avez salué la jeunesse et les talents des joueurs de l'équipe. Quelles peuvent être les limites du groupe de Kamou Malo ?
Je ne parlerai pas de limites mais je dirai plutôt qu'ils doivent y mettre plus d'envie et se faire plaisir. Ce n'est que comme cela qu'ils feront plaisir aux millions de Burkinabè. Ils doivent démontrer la combativité et cultiver cet esprit de CAN.
Les Etalons commencent la CAN face au Cameroun. Comment entrevoyez-vous ce match ?
Ce sera un match décisif parce que ça va opposer les deux supposés favoris du groupe. Il est vrai que dans la phase de groupe, le premier match ne détermine pas forcément la suite de la compétition. Il faut bien négocier ce match contre le Cameroun. Quel que soit le résultat, c'est la suite qui déterminera le reste de la CAN. On devra aborder ce match décomplexé un peu comme face à l'Algérie lors des éliminatoires de la Coupe du monde. S'ils jouent tous les matchs avec le même engagement, en y ajoutant l'esprit de gagne, on peut aller loin dans la compétition.
Quel niveau de la compétition, pensez-vous que l'équipe va atteindre ?
L'équipe nous a déjà offert la deuxième place. Il lui reste à nous ramener la coupe. On ne doit plus seulement se satisfaire de jouer la demi-finale ou la finale. Mais l'objectif des jeunes doit être de nous ramener la coupe. C'est là que je les vois.
Le Burkina rencontre aussi l'Ethiopie et le Cap-Vert. Ce sont des menu-fretins qui peuvent faire peur…
Je ne parlerai pas de menu-fretins. C'est une poule à quatre et il faut faire un résultat pour sortir du groupe. Face à n'importe quelle équipe, nous devons avoir à cœur de faire un résultat positif.
Quel est votre pronostic face au Cameroun ?
2-1 pour le Burkina Faso
Certains anciens internationaux ont créé des écoles de formation de joueurs, d'autres sont devenus des entraîneurs mais Omar Barro a préféré le domaine de l'or. Qu'est-ce qui explique cela ?
Il est vrai que je suis dans un tout autre domaine mais je suis quand-même ce qui se passe dans le milieu du football. A chaque fois qu'on peut partager notre expérience, on le fait. Mais cela peut aussi venir des instances qui dirigent et orientent notre football. J'ai des promotionnaires qui sont dans l'encadrement technique des équipes. Cela est une bonne chose. Mais c'est une dynamique. Ceux qui ont un vécu, même s'ils ne sont plus dans le football, ils peuvent le partager. Ce partage doit être impulsé par les instances dirigeantes de football.
Vous avez été récemment décoré. Comment accueillez-vous cette distinction ?
Chaque jour que j'ai la chance de rencontrer un supporter du football qui, verbalement, m'exprime sa reconnaissance de ce qui avait été fait, c'était déjà une satisfaction personnelle pour moi. Il est vrai qu'une médaille est beaucoup plus formelle. Je prends ça avec beaucoup d'humilité et de reconnaissance. Le plus important est qu'on dise que j'ai pu apporter quelque chose au monde du football.
Propos recueillis par Jacques Théodore Balima
Lefaso.net