Article paru dans Le Monde le 29 mai 2015. Vincent Giret y présente, Économie de la connaissance, une note de la Fondation pour l'innovation politique écrite de Idriss J. Aberkane.
Voici une économie qui ne ressemble pas à l'économie. Du moins pas à celle, puissante, vorace, que le monde a développée depuis la révolution industrielle. Mieux, elle en défie toutes les lois : sa matière première est inépuisable, elle favorise et récompense le partage, et son pouvoir d'achat - infini - ne dépend que de chacun d'entre nous. Ici, i et i font 3, peut-être même 5, voire davantage encore... Vous n'avez pas trouvé ? Bienvenue dans l'économie de la connaissance.
Cet article Le Monde – La connaissance, le désir et la compétence est apparu en premier sur Fondapol.
Irán ha sido el país que mejor ha aprovechado el desorden actual en el que se encuentra Oriente Medio para expandir su influencia regional. Teherán lo ha llevado a cabo proporcionando apoyo político, militar y financiero a sus aliados y proxies en Bahréin Irak, Líbano, Siria y Yemen. Sin embargo, esta expansión de la influencia iraní tiene un coste. El haber apoyado principalmente a grupos chíies, por ejemplo, ha dañado su imagen como potencia panislámica en el mundo árabe, que es predominantemente suní. Asimismo, el régimen revolucionario de Teherán no parece dispuesto a atenuar su antipatía ideológica hacia EE UU y sus aliados en Oriente Medio. Es por ello que, a pesar del posible acuerdo nuclear, es poco probable que se vuelvan a normalizar los lazos con EE UU, a la vez que la relación con Arabia Saudí, su rival a nivel regional, podría deteriorarse aún más.
Les tribunaux égyptiens ont condamné à mort, le16 mai. Le président destitué Mohamed Morsi ainsi que plus de 100 autres accusés, dont de hauts responsables de l’organisation des Frères musulmans, à l’issue de ce que les organisations de défense des droits de l’homme ont qualifié de « simulacre de procès ». Explications de Didier Billion, directeur adjoint de l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), spécialiste du Moyen-Orient.
Comment faut-il interpréter la condamnation à mort de l’ancien président Mohamed Morsi ainsi que de plus de 100 autres accusés ?
Ces décisions témoignent de l’état déplorable de la justice pénale en Égypte et ne sont qu’une illustration de la répression sauvage qui est en cours dans le pays. Des condamnations à la peine capitale sont prononcées à tour de bras. Seul le contexte politique peut permettre de comprendre ces événements. Depuis le coup d’État du général Abdel Fattah al-Sissi, en juillet 2013, il y a une sorte d’hystérie anti-Frères musulmans, une répression extrêmement brutale à rencontre de ses dirigeants, mais aussi de ses militants ou même de ses cadres intermédiaires. On estime à 1400 le nombre de morts dans les manifestations contre le nouveau régime, et il y aurait entre 20000 et 40000 prisonniers d’opinion. Ces chiffres montrent la détermination du général Sissi à éliminer la confrérie islamiste.
Cette condamnation est donc un signal envoyé aux Frères musulmans…
Plus largement, il s’agit d’effrayer tous ceux qui seraient tentés de contester le régime. À partir du moment où on qualifie les Frères musulmans d’organisation terroriste, dans un contexte moyen-oriental très compliqué, c’est la porte ouverte à tous les abus. Et cela explique l’aspect massif de toutes ces condamnations à mort. Cette répression contre tous ceux qui revendiquent des droits démocratiques produit une justice expéditive. Faut-il rappeler que Mohamed Morsi est le seul président élu démocratiquement dans toute l’histoire de l’Egypte ? La machine répressive égyptienne ternit chaque jour un peu plus l’image du régime. Mais les critiques venues du monde entier n’ont en rien ébranlé le maréchal-président, conscient d’être d’abord perçu comme un rempart l’islamisme et un allié stratégique pour les Occidentaux.
En Égypte, la peine de mort est-elle devenue une arme politique ?
C’est uniquement comme cela qu’il faut l’interpréter. Ce n’est pas de la justice. Les attendus du procès contre Morsi sont risibles. Ce dernier est accusé de haute trahison parce qu’il aurait livré des secrets d’État au Hamas et au Hezbollah libanais. C’est du grand n’importe quoi. Il faut être clair, c’est un procès politique. Le message des militaires est le suivant : « Nous allons vous éradiquer et nous irons jusqu’au, bout. » C’est une vue de l’esprit. Créés en 1928, les Frères musulmans sont très implantés dans la société égyptienne. Et ils ont l’habitude de la clandestinité.
Cette condamnation sera-t-elle appliquée ?
Rien n’est moins sûr. Et en tout cas, elle ne le sera pas tout de suite. Un verdict final sera rendu e 2 juin, après avis non contraignant du mufti de la République, la plus haute autorité religieuse du pays. En Egypte, toutes les condamnations à la peine capitale doivent faire l’objet d’un avis religieux. Les sentences définitives sont finalement transmises au président de la République, auquel la loi confère le pouvoir de commutation et de grâce. Les avocats de Mohamed Morsi ont aussi affirmé qu’ils feraient appel. Ils travaillent dans des conditions difficiles. Cela peut prendre plusieurs mois. Une campagne internationale, voire des pressions des Etats Unis – qui sont plutôt embarrassés par cette affaire -peut faire pencher la balance. Je suis incapable de vous dire si les condamnés vont être exécutés. II y a trop de paramètres.
La peine de mort a-t-elle été beaucoup appliquée en Égypte ces dernières années ?
L’opinion publique a toujours été favorable à la peine de mort, pratiquée depuis de très nombreuses années notamment pour des crimes de droit commun. Selon Amnesty International, l’Egypte figure en tête des pays de la région ayant prononcé le plus grand nombre de sentences. Les autorités au pouvoir prévoient l’adoption de nouvelles dispositions de lutte contre le terrorisme, qui étendaient le champ d’application de la peine de mort notamment pour la constitution d’une « organisation terroriste », la participation à des « actes terroristes » entraînant la mort ou le fait d’être à la tête d’une « bande » qui s’en prend aux forces de sécurité. Le pouvoir militaire a peur qu’il y ait de nouvelles explosions sociales, c’est la raison pour laquelle il mené une politique de répression très dure. Pour lui, la peine de mort pourrait décourager ceux qui voudraient encore le contester.
Cette action de la police américaine était-elle prévisible ?
Non, on ne l’attendait pas même si nous savions que des enquêtes pour corruption sont en cours depuis pas mal de temps. Interpeller de hauts responsables de la Fifa deux jours avant l’élection de son président, constitue un véritable coup de tonnerre. C’est d’ailleurs certainement pour cela que la police américaine a agi à ce moment précis.
Pensez-vous, justement, que dans ces conditions l’élection du président peut avoir lieu ?
Je pense qu’il est nécessaire de la reporter pour qu’elle se déroule dans un climat serein. Si Joseph «Sepp» Blatter tente de passer en force, faisant fi de cette affaire, cela serait très mal perçu et pourrait se retourner contre lui s’il n’est pas, semble-t-il, visé par ces procédures.
Pourquoi les USA sont, semble-t-il, les seuls à avoir ouvert des enquêtes sur des représentants de la Fifa et à intervenir en Suisse alors que plusieurs pays sont concernés par ces éventuelles malversations ?
Tout d’abord, certaines opérations financières frauduleuses se seraient produites sur le sol américain, ce qui les met en première ligne. De plus, les USA, qui ont une conception intrusive du droit, entretiennent de bonnes relations avec l’état helvétique, tout particulièrement en matière d’extradition. La justice américaine est ainsi quasi certaine que les personnes interpellées leur seront remises. Dans d’autres pays, cela n’aurait pas forcément été le cas. N’oublions pas non plus, que les USA n’ont pas décroché la Coupe du monde et en garde une rancœur.
Depuis plusieurs dizaines d’années, la Fifa est secouée par des affaires similaires. Est-ce à dire que cette association est totalement corrompue ?
On ne peut pas dire que tout le monde est mouillé, non. Beaucoup se plaignent de son fonctionnement et de son manque de transparence. Il y a certainement des gens corrompus mais ce n’est pas la mafia. On peut penser que cette organisation n’est plus adaptée au monde d’aujourd’hui et qu’il est indispensable de la réformer. C’est d’ailleurs, à l’instar de Michel Platini (président de l’UEFA) ce que pas mal de monde demande. La Fifa n’a, pour l’heure, aucun compte à rendre à personne, si ce n’est à la justice.
Certains sont prêts, à coups de millions d’euros ou de dollars, à corrompre ou à se faire corrompre. Accueillir la Coupe du monde ou décrocher des contrats de diffusion de matchs sont donc des marchés extrêmement juteux ?
Pour un pays, ce n’est pas qu’une question d’argent. Certains en perdent d’ailleurs en organisant cet événement. Mais cela génère du prestige et une exposition mondiale exceptionnelle. ça offre aussi une formidable occasion de créer une cohésion intérieure. Certains présidents veulent à tout prix cet événement pour asseoir leur popularité. C’est un enjeu de puissance et symbolique. C’est cela que cherche le Qatar par exemple. Pour des entreprises de médias ou autres, les contrats occasionnent, par contre, très souvent des retombées financières énormes. C’est pour tout ça que pas mal de gens sont prêts à pas mal de choses, parfois malhonnêtes, pour profiter des retombées de la Coupe du monde».
Der VN-Klimagipfel in Paris wird einen neuen Typ von Abkommen hervorbringen, der auf Zusagen freiwilliger Emissionsminderungen beruht (bottom-up). Dies markiert die Abkehr vom »top-down«-Paradigma, das die internationale Klimapolitik seit mehr als zwei Jahrzehnten dominiert. Klimawissenschaftliche Berater sollten diesen Paradigmenwandel zum Anlass nehmen, ihre Rolle in der internationalen Klimapolitik zu hinterfragen. In Zukunft wird es schwieriger werden, Expertise bereitzustellen, die für sich beanspruchen kann, sowohl wissenschaftlich stichhaltig als auch politisch anschlussfähig zu sein. In Situationen, wo diese beiden Standards guter wissenschaftlicher Politikberatung miteinander in Konflikt geraten, müssen Berater und Beratungsgremien sicherstellen, dass die wissenschaftliche Integrität der Klimaforschung nicht untergraben wird.
Du 4 au 6 juin 2015 se déroulera le Sommet de l’Intelligence économique et de la sécurité (IES), à Chamonix-Mont-Blanc. Un événement inédit, qui réunira pour la première fois ces deux disciplines sœurs au sein du même cadre, organisé en partenariat avec l’IRIS. Alain Juillet, Président du Club des directeurs des entreprises de sécurité et ancien Haut responsable de l’intelligence économique pour le Premier ministre, mènera les conférences de la journée publique du Sommet IES. Il revient sur les dernières avancées françaises et ouvre la réflexion sur l’avenir.
En 2015, soit un peu plus de vingt ans après le rapport Martre de 1994, qui posait les bases de l’intelligence économique et la stratégie des entreprises en France, l’intelligence économique et la sécurité sont devenues des enjeux de premier ordre pour les gouvernements et les grands groupes économiques. Les usages d’internet et du numérique sont aujourd’hui pleinement intégrés à la réflexion d’ensemble. Il ne s’agit plus de concepts stratégiques d’une part et d’outils technologiques d’autre part : une approche globale émerge et la France y participe pleinement. « Intelligence économique et sécurité sont intimement liées, affirme Alain Juillet. On ne peut faire sérieusement de l’intelligence économique sans protéger ses propres données. Les deux disciplines utilisent déjà nombre d’outils communs et des techniques de plus en plus sophistiquées, exigeant des experts et des analystes de haut niveau. Elles doivent être intégrées toutes les deux dans le processus décisionnaire. Pourtant on a eu tendance à les séparer pendant longtemps, la première étant considérée comme très technique et la seconde comme très basique. L’arrivée du numérique et l’entrée dans le cyberespace se sont chargées de faire évoluer les mentalités. »
Au Sommet IES 2015, de hauts responsables institutionnels et privés, des dirigeants d’entreprises, juristes, chercheurs et journalistes spécialisés, seront réunis pour échanger et se sensibiliser mutuellement aux dernières avancées dans leurs domaines respectifs. Dépassant le cadre purement théorique, ils se focaliseront sur les aspects pratiques qui intéressent directement « ceux qui proposent » et « ceux qui disposent ». Parmi les grandes tendances à l’agenda de leurs travaux, les problématiques liées à la sécurité des systèmes d’information et la cybersécurité figurent au premier plan. « L’ouverture du cyberespace, la généralisation du numérique et l’arrivée du big data changent nos approches et nous obligent à penser sans frontières, poursuit Alain Juillet. D’autant que le nombre d’acteurs étatiques, industriels ou criminels est en constante progression. Aujourd’hui, l’information utile existe quelque part et le problème est de la sélectionner parmi la quantité d’informations disponibles. Parallèlement tous nos systèmes de stockage et de traitement, tous nos process industriels peuvent être attaqués, détournés ou piratés. Savoir, dans cet environnement, apporter en temps utile les réponses nécessaires, requiert une expertise, une mise en réseau des informations et une remise à niveau permanentes. » Autre tendance du Sommet IES 2015 : l’influence. Bien au-delà de la communication, de la propagande ou de la publicité, ce champ nouveau est utilisé par les meilleurs pour appuyer leurs idées et neutraliser celles des autres. « Quand on voit dans notre pays l’action de certaines ONG et autres lobbies anglo-saxons pour empêcher des lois ou contrer nos entreprises, reprend Alain Juillet, on prend conscience qu’il faut les identifier, décoder leurs comportements et trouver des parades car leurs actions sont souvent dévastatrices pour leurs cibles. »
Les développements progressifs ont hissé la France parmi les pays les plus performants
La prise de conscience a pris un certain temps en France, depuis les débuts de l’intelligence économique il y a vingt-ans. C’est en 1997 que le général Jean Pichot-Duclos et Christian Harbulot théorisent pour la première fois la « guerre économique », en fondant l’École de guerre économique, sur le constat, reprend Alain Juillet, que « nous n’avons pas d’amis, quelques partenaires temporaires et énormément d’ennemis de tous bords et de toutes origines. Chacun veut privilégier l’emploi et développer la croissance chez lui, ce qui ne peut se faire qu’au détriment des autres. » En 2003, le député Bernard Carayon justifie dans la même idée le concept de « patriotisme économique », dans son rapport sur l’intelligence économique, la compétitivité et la cohésion sociale. C’est suite à ce rapport qu’Alain Juillet est nommé premier Haut responsable à l’intelligence économique par le gouvernement Raffarin, fonction qu’il occupera jusqu’en 2009. A l’époque, tous les jalons étaient à poser, tout était à inventer, car la France découvrait qu’elle pouvait se faire piller des informations hautement stratégiques par des pays alliés. « Le problème était de définir ce qu’il fallait faire, se souvient l’ancien haut fonctionnaire. Sensibiliser tous les acteurs publics et privés, former des spécialistes, déployer un réseau d’excellence sur le plan territorial, adapter nos lois à la réalité du marché international, et aider les entreprises au niveau défensif et offensif. La difficulté majeure est venue de la naïveté de nos concitoyens, se croisant avec une idéologie administrative les empêchant d’admettre la simple réalité. » Une fois les grandes bases posées, la fonction et les missions ont évolué. Aujourd’hui, Claude Revel, Déléguée interministérielle à l’Intelligence économique, toujours sous l’égide du Premier Ministre, a notamment publié un rapport sur le développement d’une influence normative internationale stratégique. La France compte aujourd’hui parmi les pays performants dans le domaine de l’intelligence économique.
« Notre pays a eu du mal à évoluer car cela heurtait ses idéaux et ses valeurs mais tout le monde comprend maintenant qu’il faut réagir. La prise de conscience est généralisée, affirme le spécialiste. L’angélisme des Français s’est trouvé confronté à la réalité : dureté du marché international sur le plan des marges et des coûts, révélations de Snowden qui n’a fait qu’officialiser ce que nous disions depuis des années, difficultés de la recherche et de l’innovation quand les concurrents profitent de vos faiblesses pour piller ce qui constituera votre avenir. » Tout le monde s’accorde désormais sur le fait que préserver les intérêts français et sécuriser les informations stratégiques et économiques du pays est une impérieuse nécessité. « Quand il s’agit de survivre les Français sont un peuple courageux, malin et réactif et l’engouement pour l’intelligence économique en est un révélateur, selon Alain Juillet, qui nuance cependant : mais ne nous leurrons pas. Quand on voit comment nous sommes incapables d’adopter une loi sur le secret des affaires pour nous protéger des prédateurs alors que la plupart des grands pays l’ont votée depuis longtemps, on se dit qu’il y a encore du chemin à faire, par rapport en particulier aux Anglo-Saxons.»
Survivre dans le monde de demain implique une remise en cause permanente
Aujourd’hui, l’intelligence économique et la sécurité ont tout de même atteint une certaine maturité : les techniques de veille et d’analyse sont maîtrisées, la France sait assurer la sécurité matérielle et physique de ses sites et dispose de techniques et d’outils bien adaptés. Mais les nouveaux défis ne manquent pas. « Demain les actions offensives et défensives concerneront essentiellement l’immatériel et se dérouleront dans le cyberespace, qui est par essence multidimensionnel, explique Alain Juillet. Or, dans ce nouveau champ d’action, nous en sommes aux balbutiements tant au niveau des moyens que des techniques. Nous découvrons tous les jours de nouvelles approches qui multiplient les possibilités, changent les règles du jeu et nous obligent à remettre en cause une bonne partie de nos fondamentaux. » Alain Juillet prévoit ainsi que « l’accélération du temps opérationnel va bouleverser les organisations, obligeant le décideur à déléguer une bonne partie de ses fonctions à ses subordonnés, qui disposeront d’un niveau de connaissance disponible sans commune mesure avec aujourd’hui. L’exigence d’expertise va aussi amener à travailler en réseau, incluant l’entreprise et ses sous-traitants. Survivre dans le monde de demain implique une remise en cause permanente. Résister suppose la mise en place de moyens de défense dans lesquels chacun à un rôle à jouer. L’efficacité globale s’appuie sur la solidarité individuelle.» Institutions et entreprises vont donc devoir modifier sans tarder leurs normes de travail, leurs chaînes hiérarchiques, leurs cultures et leurs habitudes propres, sous peine de se retrouver en queue de wagon, dans une compétition internationale dont les frontières sont aujourd’hui dématérialisées.
« Il faut que l’intelligence économique et la sécurité diffusent partout, analyse Alain Juillet. Chacun doit en être porteur et prendre conscience qu’on ne peut plus gagner sans avoir les bonnes informations, et qu’on doit se protéger contre ceux qui tentent de récupérer nos secrets d’entreprises pour gagner la compétition internationale. Cet état d’esprit doit être partout, mais commence par les responsables au plus haut niveau de l’entreprise comme de l’administration. C’est eux qu’il faut convaincre en priorité. » D’où l’intérêt de la rencontre privilégiée que constitue le Sommet IES 2015, pour les grands décideurs institutionnels et dirigeants d’entreprises amenés à définir la meilleure façon d’avancer ensemble face aux enjeux nouveaux d’un monde où la défense des intérêts, la sécurité et la prospérité se jouent de concert. « Je serais étonné si l’une des conclusions de ce Sommet n’était pas qu’il faut repenser nos modèles. », conclut Alain Juillet.
De par sa composition universelle, l'ONU a historiquement été la première organisation à accorder une place, une voix et une tribune aux pays émergents. Ces derniers ont, en retour, peu à peu modifié en profondeur l'organisation, qui ne rassemble plus aujourd'hui, comme en 1945, les seuls vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale. Cette évolution, qui débute au moment où les pays nouvellement décolonisés adhèrent à l'ONU, ne s'est pas déroulée sans remous ni résistances....
On 7 June, Turkey will hold a general election. Although it is likely that the ruling Justice and Development Party (AKP) will secure a majority, the election will be an important one. Speculation and uncertainty are rife about the possible results of the elections and the consequences for the AKP, which has been in power since 2002 and is looking increasingly authoritarian under President Erdogan, and for Turkey as a whole. The war just over Turkey’s border in Syria means that regional implications could also be significant. No matter how the vote turns out, there will be repercussions for Turkey’s Kurdish minority. The Kurdish-dominated People’s Democratic Party (HDP) is projected to win something like 9%, tantalizingly close to the parliamentary threshold of 10%. In previous elections, Kurdish candidates have run as independents in order to sidestep the barrier, but the decision to run as a party this year means the stakes are much higher. In its latest issue Southeast European and Black Sea Studies Journal extensively deals with the Turkish election.
Le 27 mai, sept hauts responsables de la Fédération internationale de football (FIFA) ont été arrêtés par les autorités suisses pour des faits présumés de corruption. Ces accusations vous surprennent-elles ? Est-ce une première dans l’histoire des grandes instances de gouvernance du football ?
Oui et non. Non, puisque depuis de nombreuses années maintenant, on entend beaucoup de rumeurs sur des cas de corruption, de trucages, de blanchissement ou de malversations qui ont lieu à la tête de la FIFA et de certaines autres fédérations sportives internationales. Des enquêtes menées par la BBC notamment ont révélé ces pratiques. Au début des années 2000, il y a aussi eu quelques enquêtes judiciaires entreprises par le parquet fédéral suisse mais qui n’ont à l’époque pas abouti.
Cependant, c’est la première fois que la justice américaine se penche sur le dossier. En ce sens, on peut donc être surpris. On constate que la justice américaine n’hésite pas à appliquer le principe de l’extraterritorialité, c’est-à-dire que des faits potentiellement entrepris à l’étranger par des individus ou des entités étrangères peuvent tomber sous le coup de la loi américaine. On sait depuis plusieurs années que le FBI enquêtait sur la FIFA. Des fuites ont révélé que Chuck Blazer, un ancien membre du Comité exécutif de la FIFA et secrétaire général de la Confédération de football d’Amérique du Nord, d’Amérique centrale et des Caraïbes (CONCACAF), coopérait avec le service de renseignement intérieur en réalisant des écoutes d’autres membres du comité exécutif de la FIFA. Ces arrestations sont donc l’aboutissement d’années d’enquête de la part des Américains, ce qui n’est en même temps qu’un début. Il va certainement y avoir un procès dans la mesure où les autorités américaines n’hésitent pas à juger ou à condamner des entités ou des individus étrangers.
C’est effectivement une première dans l’histoire des grandes instances de gouvernance du football, et même du sport en général, de voir la justice américaine aussi sévère et assidue dans l’application des lois. Il faut rappeler que les grandes fédérations sportives bénéficient d’une relative immunité judiciaire en Suisse depuis qu’elles s’y sont installées au début du 20ème siècle. Il me semble que ces évènements marquent donc la fin de cette impunité.
Pourquoi la FIFA essuie-t-elle de si nombreuses critiques depuis tant d’années sur sa gouvernance ? Une refonte de la FIFA et de son fonctionnement est-elle envisageable ?
Les grandes critiques liées à toute cette palette de fraudes peuvent s’expliquer par plusieurs caractéristiques intrinsèques à la FIFA.
Il y a premièrement le fait que la FIFA brasse énormément d’argent (environ 1,4 milliard d’euros de revenus annuels). Ensuite, on sait également qu’il n’y a que très peu de régulation interne à la FIFA. Finalement c’est une petite structure qui ne compte pas plus de 400 salariés. On sait aujourd’hui, au vu notamment de la manière dont l’institution gère les différentes affaires qui l’entachent, qu’il n’y a que très peu de contrôle sur ses activités. Enfin, la FIFA a un caractère fondamentalement international : des fédérations nationales agissent avec des confédérations régionales qui sont elles-mêmes en relation avec des individus possédant des comptes off-shore, régis par différentes législations. Etant donné qu’il n’existe pas de police internationale, il est donc très difficile pour un enquêteur national de suivre toutes les activités de la FIFA à travers le monde, concernées par différentes juridictions et différentes régions du monde. Ce qui touche la FIFA aujourd’hui est un phénomène qui impacte d’autres secteurs qui sont également à haute liquidité et au caractère international important.
La refonte de la FIFA est envisageable puisque son image publique, et par extension celle du football mondial, sont gravement touchées par toutes ces affaires. Pour le moment, la FIFA a montré très peu de zèle à mettre en place des réformes. On l’a vu avec le rapport Garcia l’année dernière dont les conclusions n’ont finalement pas été reprises par la FIFA. L’enquêteur américain qui travaillait pour la fédération a par ailleurs démissionné et s’est désolidarisé des conclusions de la FIFA vis-à-vis de ce rapport. Il n’y a donc eu que des petites réformes à la marge qui ont été mises en œuvre. Ces prochains jours de pression médiatique vont peut-être forcer le changement. En tout cas, c’est à espérer. A mon sens, il faudrait également que les sponsors, qui financent une grande partie des revenus de la FIFA, critiquent l’institution et poussent les dirigeants à changer le système. Très récemment, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, ainsi que de nombreuses associations, représentants de la société civile ou d’anciens joueurs médiatiques, ont fait pression dans ce sens. Mais pour l’instant, le système « Blatter » a toujours réussi à s’en sortir.
Si Sepp Blatter est reconduit dans ses fonctions, sa position sera-t-elle mise à mal par cette nouvelle affaire ? Quid des prochains rendez-vous mondiaux ?
En plus des arrestations effectuées à la demande des autorités américaines, les Suisses ont annoncé qu’ils menaient une enquête pour blanchissement d’argent lié aux affaires des Coupes du monde 2018 et 2022. La position de Sepp Blatter est évidemment mise à mal, comme toujours, mais il arrive à chaque fois à se maintenir à la tête de l’institution. Pour autant, la pression est aujourd’hui tellement grande qu’il serait étonnant réussira qu’il tienne encore quatre ans. Sans oublier que d’ici là, la Coupe du monde de Russie mettra au jour d’autres pressions, notamment celui d’un éventuel boycott.
Cependant, il ne faut pas uniquement se concentrer sur Sepp Blatter puisque la corruption est visiblement chose courante à la FIFA. Par conséquent, si une autre personne, venant elle aussi du système, arrivait à être à la tête de l’institution ou succédait à Sepp Blatter suite à une démission, cela ne pourra pas forcément représenter un changement. D’autres organisations, comme le CIO par exemple, ont montré qu’il est possible de se réformer. Par conséquent, la FIFA en est parfaitement capable, à condition qu’il y ait véritablement une sorte de contrôle et de pression externe pour forcer un changement qui émanerait de l’intérieur..
Depuis l’installation du Comité international olympique (CIO) en 1915, la Suisse a su attirer une quarantaine de fédérations sportives internationales et une vingtaine d’autres organisations sportives, notamment pour raisons fiscales. Quid de la position de la Suisse et de sa législation en matière fiscale et pénale ?
Il est vrai que la Suisse a montré très peu de volonté à poursuivre les autorités sportives jusqu’ici. Jusqu’à très récemment, les membres des fédérations internationales sportives étaient immunisés de toute enquête liée à la corruption et au blanchissement. Mais depuis décembre dernier, une loi stipule désormais que ces personnes sont « politiquement exposées » et peuvent donc faire l’objet d’une enquête pour des faits de blanchissements. D’ici deux ans, elles pourront également être poursuivies pour des actes de corruption, ce qui est tout à fait nouveau. Ces personnes bénéficiaient auparavant stricto sensu d’une immunité judiciaire dans ces deux domaines. La Suisse, en plus d’être un paradis fiscal et d’accorder des exemptions fiscales aux fédérations sportives, était également un paradis judiciaire. Cette situation semble enfin être en train de changer.
Il faut attendre de voir si dans les prochaines années, la Suisse met réellement en place une législation plus stricte. Suite à la crise économique mondiale de 2008, les paradis fiscaux et la Suisse en premier lieu doivent répondre à de plus en plus d’accusations et de reproches vis-à-vis de leurs régimes fiscaux et judiciaires.