European official development assistance to Middle Eastern and North African (MENA) countries increased sharply after 2011, ostensibly in support of the social, economic, and above all political changes demanded by the Arab uprisings. The subsequent turn to development policies driven by security and anti-migration agendas, especially following the Syria refugee crisis of 2015, raises the question whether initial expressions of support for democratic transformation were ever backed by concrete measures. Our analysis reveals that, while all donors promised to support democracy in MENA countries, none had a clear strategy for doing so via their development cooperation. At the practice level, while programmes and projects were aimed at supporting change in specific contexts, increases in aid were mostly unrelated to political change. The social, economic, and political tensions behind the Arab uprisings remain unresolved more than a decade on, meaning that there is likely a need to learn lessons from the period following 2011.
European official development assistance to Middle Eastern and North African (MENA) countries increased sharply after 2011, ostensibly in support of the social, economic, and above all political changes demanded by the Arab uprisings. The subsequent turn to development policies driven by security and anti-migration agendas, especially following the Syria refugee crisis of 2015, raises the question whether initial expressions of support for democratic transformation were ever backed by concrete measures. Our analysis reveals that, while all donors promised to support democracy in MENA countries, none had a clear strategy for doing so via their development cooperation. At the practice level, while programmes and projects were aimed at supporting change in specific contexts, increases in aid were mostly unrelated to political change. The social, economic, and political tensions behind the Arab uprisings remain unresolved more than a decade on, meaning that there is likely a need to learn lessons from the period following 2011.
European official development assistance to Middle Eastern and North African (MENA) countries increased sharply after 2011, ostensibly in support of the social, economic, and above all political changes demanded by the Arab uprisings. The subsequent turn to development policies driven by security and anti-migration agendas, especially following the Syria refugee crisis of 2015, raises the question whether initial expressions of support for democratic transformation were ever backed by concrete measures. Our analysis reveals that, while all donors promised to support democracy in MENA countries, none had a clear strategy for doing so via their development cooperation. At the practice level, while programmes and projects were aimed at supporting change in specific contexts, increases in aid were mostly unrelated to political change. The social, economic, and political tensions behind the Arab uprisings remain unresolved more than a decade on, meaning that there is likely a need to learn lessons from the period following 2011.
Le secrétaire d’État américain Anthony Blinken a effectué une visite officielle de deux jours en Chine au cours de laquelle il s’est entretenu avec le président chinois Xi Jinping le 19 juin 2023, une première depuis la visite de Mike Pompeo il y a cinq ans. Alors que les tensions se cristallisent entre les deux pays, Pékin et Washington semblent vouloir renouer le dialogue. Quels étaient les enjeux de cette rencontre bilatérale ? Comment la relation sino-américaine est-elle susceptible d’évoluer, notamment à l’aune des élections présidentielles américaines ? Le point avec Barthélémy Courmont, directeur de recherche à l’IRIS, en charge du Programme Asie-Pacifique.
Le secrétaire d’État américain Anthony Blinken s’est rendu à Pékin pour une visite officielle de deux jours au cours de laquelle il s’est entretenu avec son homologue chinois, Qin Gang, et le président Xi Jinping. Dans quel contexte s’inscrit cette rencontre bilatérale ? Quels en étaient les enjeux ?
Le premier enjeu, qui peut paraitre simple, mais s’avère crucial, concerne la reprise du dialogue. Depuis l’arrivée au pouvoir de Joe Biden et, plus encore, la rencontre très tendue entre Anthony Blinken et son homologue de l’époque Wang Yi à Anchorage début 2021, la relation sino-américaine s’est non seulement dégradée, mais elle s’est surtout accompagnée de critiques très vigoureuses exprimées réciproquement et à distance par les deux pays. C’est également la première visite officielle d’un secrétaire d’État américain en Chine depuis celle de Mike Pompeo en octobre 2018, il y a près de cinq ans, avant la pandémie. L’actuel locataire de Foggy Bottom devait se rendre à Pékin en début d’année, mais son déplacement fut reporté sine die en raison de la crise provoquée par l’affaire des ballons « espions » survolant le territoire américain. Pendant cette période de tensions, en particulier au cours des dernières semaines, la Chine a relancé sa diplomatie, multipliant les déplacements et les accueils d’officiels. Il était donc important pour les États-Unis de reprendre le dialogue, et de matérialiser cette visite officielle attendue.
Anthony Blinken et Xi Jinping ont déclaré avoir trouvé des « terrains d’entente ». Le gouvernement chinois a notamment assuré qu’il ne fournirait pas d’armes à la Russie dans le cadre de la guerre en Ukraine, selon les propos rapportés par le secrétaire d’État américain. Néanmoins, de nombreux dossiers, tels que la question taiwanaise ou la rivalité commerciale, continuent de cristalliser les tensions entre les deux puissances. Quelle voie semble emprunter la relation sino-américaine à l’issue de cette rencontre ?
Sur certains sujets, le dialogue est dans l’impasse. C’est notamment le cas de Taiwan ou des droits de l’homme en Chine. En « faisant la leçon » à Pékin lors de la rencontre d’Anchorage, Anthony Blinken avait adopté la stratégie du parler-vrai, voire du rentre-dedans, mais sans aucun espoir de succès. Cette stratégie rompait avec celle de son prédécesseur, soucieux de négocier les relations commerciales, sans évoquer les autres points de divergence. C’est cependant, précisément, sur les questions commerciales que les négociations sont possibles, et le déficit commercial américain très important en 2022, supérieur à 380 milliards de dollars, ne peut laisser insensible la Maison-Blanche. Cela ne veut pas dire que les autres points de divergence sont négligés, mais on entre dans une nouvelle séquence entre les deux pays, notamment quand on voit que Qin Gang, homologue d’Anthony Blinken depuis le début de l’année, a accepté une visite officielle à Washington, à une date qui reste à déterminer. Comme quoi la diplomatie commence, le plus simplement du monde, par la volonté de se parler. Il y a, dans cette visite d’Anthony Blinken, quelque chose de rassurant à l’heure où les apôtres de l’apocalypse sont omniprésents.
Dans quelle mesure les élections présidentielles américaines de 2024 pourraient-elles remettre en cause cette volonté de stabilisation des relations entre Pékin et Washington ?
L’inquiétude américaine liée à l’affirmation de puissance de la Chine est l’un des rares points de convergence entre Démocrates et Républicains, qui partagent depuis maintenant plus d’une décennie une sorte d’obsession chinoise. La méthode dans l’engagement vis-à-vis de Pékin peut cependant différer, comme on a pu l’observer au cours des trois dernières administrations. En d’autres termes, la nature de la rivalité sino-américaine, qui s’inscrit dans la durée, ne changera pas, quel que soit le locataire de la Maison-Blanche. En revanche, un retour des Républicains pourrait se traduire par l’amplification de l’accent mis sur l’intérêt national, et donc les relations commerciales.
Nach mehr als 15 Jahren Verhandlungen haben die Vereinten Nationen am 19. Juni den ersten internationalen Vertrag zum Schutz der Hohen See verabschiedet. Das Abkommen über die »Biodiversität außerhalb nationaler Gerichtsbarkeit«, kurz BBNJ, konzentriert sich speziell auf die Umsetzung der internationalen Vorgaben zur Erhaltung und nachhaltigen Nutzung der biologischen Vielfalt der Meere. Es soll vor allem die internationale Zusammenarbeit zwischen den verschiedenen Akteuren verbessern und bestehende Lücken schließen.
Ein langer WegEine solche Lücke bestand lange Zeit beim Schutz der marinen Biodiversität und bei der Bewältigung der Herausforderungen durch illegale, ungemeldete und unregulierte (IUU-) Fischerei und andere menschliche Aktivitäten in Gebieten außerhalb nationaler Gerichtsbarkeit (ABNJ) auf See. Die Governance der Hohen See war bisher stark fragmentiert, mit vielen regionalen und sektoralen Akteuren. Dies hat zu internationalen Bestrebungen geführt, im Rahmen des Seerechtsübereinkommens der Vereinten Nationen (UNCLOS) ein neues, einheitliches Abkommen zum Schutz der Hochsee zu entwickeln. Das UNCLOS dient als »Verfassung« für die Weltmeere, konzentriert sich jedoch in erster Linie auf die Regulierung wirtschaftlicher Aktivitäten.
Das BBNJ-Abkommen zielt darauf ab, ein Gleichgewicht zwischen den Vorteilen aus der Nutzung der Meere und Meeresressourcen und den damit verbundenen Risiken für marine Ökosysteme herzustellen. Es soll den Staaten detaillierte Verfahren, Schwellenwerte und Leitlinien für die Durchführung von Umweltverträglichkeitsprüfungen (UVP) in der Meeresumwelt an die Hand geben. Das Abkommen enthält auch Bestimmungen zur Berücksichtigung kumulativer Auswirkungen verschiedener Aktivitäten und schlägt umfassende Monitoring- und Berichtspflichten vor. Das BBNJ-Abkommen tritt 120 Tage nach seiner Ratifizierung durch 60 Unterzeichnerstaaten in Kraft, was erfahrungsgemäß mehrere Jahre dauern kann. Wichtige Akteure wie Frankreich streben jedoch ein Inkrafttreten bereits zur UN-Meereskonferenz 2025 in Nizza an. In der Zwischenzeit werden regelmäßige Treffen der vorgeschlagenen Vorbereitungskommission (PrepCom) ein multilaterales Forum bieten, um wichtige Fragen der marinen Biodiversität, einschließlich des Klimawandels, zu behandeln. Wenn diese Vorbereitungsphase sorgfältig genutzt wird und geeignete Synergien und Allianzen geschaffen werden, könnte sich das BBNJ-Abkommen zu einem übergreifenden globalen Forum für Meerespolitik entwickeln, das die Verbindungen zwischen Klima-, Meeres- und Biodiversitätspolitik stärkt.
Auch wenn die Welt gerade die Verabschiedung des BBNJ-Vertrags feiert, sind noch erhebliche Herausforderungen zu bewältigen. So ist zu erwarten, dass sich die Konflikte und Spannungen, die die Vertragsverhandlungen geprägt haben, auch in der Ratifizierungs- und Umsetzungsphase fortsetzen werden. Die unterschiedlichen Prioritäten der Länder zeigten sich nicht zuletzt in der langwierigen Debatte über die Aufnahme des Grundsatzes des gemeinsamen Erbes der Menschheit gegenüber dem Verweis auf die »Freiheit der Hohen See«. Andere besonders strittige Fragen betrafen die Nutzung der genetischen Meeresressourcen, insbesondere den sogenannten gerechten Vorteilsausgleich. Der erfolgreiche Abschluss der Verhandlungen hing maßgeblich davon ab, die richtige Balance zwischen den Interessen der Industrie-, Entwicklungs- und Schwellenländer zu finden. Entscheidend war auch die Kompromissfindung mit China in den politisch brisanten Fragen im Zusammenhang mit der Einrichtung von Meeresschutzgebieten im Südchinesischen Meer. Der Ausgleich dieser und anderer gegensätzlicher Interessen wird auch in Zukunft unerlässlich sein, um Fortschritte in der Governance der Hohen See zu erzielen.
Gemeinsam durch unbekannte GewässerFormal ist es möglich, BBNJ-Beschlüsse mit einer Dreiviertelmehrheit zu fassen, um zum Beispiel ein neues Meeresschutzgebiet einzurichten. Dies würde jedoch einen erheblichen politischen Einsatz und die Bildung strategischer Allianzen erfordern. In diesem Sinne sollten Deutschland und die EU die Übergangszeit nutzen, um Strategien zu entwickeln, wie bestehende Partnerschaften, etwa mit afrikanischen Staaten, vertieft und neue internationale Koalitionen im Forum an der Schnittstelle von Klima-, Meeres- und Biodiversitätspolitik aufgebaut werden können.
Um im neuen Forum möglichst effektiv zu sein, muss die EU effiziente Prozesse zur internen Positionsfindung und Koordination etablieren, auch zwischen der Europäischen Kommission, die die Verhandlungsführung innehat, und den Delegationen der Mitgliedstaaten. Zudem wird es für die Implementierungsphase wichtig sein, die relevante Fachexpertise in der Delegation, die bisher stark von Völkerrechtlern geprägt ist, zu stärken. Im »Team Deutschland« könnte ein Übergang der Federführung vom Auswärtigen Amt an das Bundesministerium für Umwelt, Naturschutz, nukleare Sicherheit und Verbraucherschutz einen entscheidenden Beitrag leisten.
Nicht zuletzt stellt sich die Frage, welche Agenda Deutschland und die EU innerhalb des Forums priorisieren wollen. Die Identifizierung von Synergien an der Schnittstelle von Klima-, Meeres- und Biodiversitätspolitik ist ein Schlüsselthema, insbesondere angesichts des wachsenden wissenschaftlichen und kommerziellen Interesses an der gezielten Nutzung des Ozeans als Kohlenstoffsenke, um Klimaziele zu erreichen. Der Schutz der marinen Biodiversität ist ein Klimathema und umgekehrt, und das BBNJ-Abkommen bietet der Weltgemeinschaft eine einzigartige neue Möglichkeit, diesen Nexus zu gestalten.
La longue visite que Mohammed Ben Salmane (MBS) – plus de 10 jours – est en train d’effectuer en France suscite des réactions nombreuses et contrastées.
Comme très souvent, on oppose à cette occasion une diplomatie morale, qui conduirait à prendre ses distances avec le prince héritier et homme fort du royaume, et realpolitik qui conduit à lui dérouler le tapis rouge. Reconnaissons au président Macron une réelle constance, il n’a jamais été question pour lui de boycotter MBS, tandis que le président Biden voulait en faire un paria. Joe Biden a bien été contraint de se rendre à Riyad pour demander au prince d’augmenter sa production pétrolière. MBS a fait exactement l’inverse quelque temps après, de surcroît en liaison avec la Russie. Mais il a également accueilli le président Volodymyr Zelensky lors d’un sommet de la ligue des États arabes alors que ce dernier faisait route pour le G7 d’Hiroshima. Et il y a eu une réconciliation historique et la réouverture des relations diplomatiques avec l’Iran sous l’égide de la Chine. Bref, MBS entend n’être plus dans une relation de dépendance unique avec les États-Unis et on peut dire que le Pacte du Quincy, établi en 1945, et selon lequel, en échange de la protection du régime saoudien, Washington obtenait un accès privilégié au pétrole saoudien, est révolu.
Emmanuel Macron estime que l’Arabie saoudite est un pays incontournable, et étant âgé de 38 ans, il est probable que MBS y soit à la tête très longtemps. Le PIB saoudien est 2 fois supérieur à celui des Émirats, 4,5 fois à celui du Qatar et se situe au 21e rang mondial.
Donc le président français clôt le chapitre de l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, qui près de cinq ans plus tard, colle toujours à la réputation de MBS. Si l’on se situe sur le terrain des valeurs, on peut d’ailleurs s’étonner que la mort de ce journaliste, certes très bien introduit à Washington, compte plus que les dizaines de milliers de Yéménites qui ont été tués du fait d’opérations militaires saoudiennes.
Le prince héritier veut changer non seulement l’image de son pays, mais son pays lui-même. Il veut l’ouvrir au monde extérieur, permettre le cinéma et plus largement des loisirs autrefois interdits, donner aux femmes le droit de conduire, rendre plus attractive la vie de la jeunesse et faire de son pays une superpuissance des compétitions sportives.
Karim Benzema, Cristiano Ronaldo et bientôt d’autres vont évoluer dans le pays. Il ne s’agit pas seulement d’accueillir des vedettes vieillissantes, mais de constituer un championnat national réellement compétitif. L’Arabie saoudite organise par ailleurs le rallye Dakar et a réunifié sous son égide le golf mondial.
S’il a échoué à faire venir Léo Messi et ses 7 ballons d’or, ce dernier sert quand même d’Ambassadeur pour le développement du tourisme en Arabie saoudite – dont MBS voudrait qu’il se développe en dehors du seul tourisme religieux. Le pays va créer une nouvelle compagnie aérienne qui vise 30 millions de passagers et 100 destinations d’ici 2030.
Riyad est par ailleurs candidate à l’organisation de l’exposition universelle de 2030 et probablement à la Coupe du monde de football après avoir vu l’engouement suscité par l’édition 2022 au Qatar.
Au-delà du sport washing et de la nécessité de corriger l’image du pays, il y a une réelle volonté de préparer l’après-pétrole toujours à l’horizon 2030.
Il s’agit également de mettre au travail une population habituée à la rente. Il est donc à la fois modernisateur et répressif, n’acceptant pas que l’on se mette sur son chemin.
Grâce à l’augmentation des prix de l’énergie, MBS dispose d’importantes réserves financières. De quoi organiser un clientélisme et attirer des soutiens.
Le salon du Bourget, qui débutait ce lundi, a été l’occasion, pour Emmanuel Macron de faire le tour de tout ou partie des stands installés. C’est aussi le cadre d’un évènement plus discret mais pas moins important : un bras de fer, qui oppose la France à l’Allemagne sur la question de la défense européenne. Olaf Scholz milite pour la création d’un plan de défense aérienne ainsi qu’un système anti-missile, projet que la France ne semble pas embrasser. Comment expliquer cette différence d’approche ?
Les Français, en coopération avec d’autres dont les Italiens, ont déjà des systèmes de défense anti-missiles. Ces projets n’ont pas tous abouti, pour certains d’entre eux, ils sont encore en devenir. Les Allemands, pour leur part, veulent un système neuf, dont on ne connaît pas encore les modalités exactes ou les contours. N’oublions pas non plus qu’il existe des systèmes de défense américains qui intéressent de nombreux pays de l’Union européenne.
Il y a, de fait, une compétition entre Allemagne et France en matière de défense aérienne. Les Allemands cherchent à prendre la tête sur ce sujet, comme ils essaient d’ailleurs de le faire sur le projet MGCS, un char de guerre franco-allemand. C’est pourquoi les gouvernants allemands ont décidé de consacrer énormément d’argent, dans les quelques années à venir, pour moderniser leur défense. Concrètement, cela veut dire qu’ils achètent beaucoup de matériel militaire, ce sur quoi ils communiquent très peu.
En Allemagne, l’achat de matériel militaire en collaboration avec l’industrie s’est imposé comme une priorité. Nous sommes donc dans un système où c’est l’industrie qui est privilégiée, ce qui ravive ce genre de compétitions autant que cela ne pousse à oublier les tentatives de travail à échelle européenne.
A quel point les deux pays sont-ils engagés dans un bras de fer sur ce sujet ? Comment cela se traduit-il dans les actes et dans les mots ?
Pour le moment, il y a d’un côté un ensemble qui veut poursuivre ce qui a déjà été initié (et qui est d’ailleurs basé sur le système français) et de l’autre il y a l’Allemagne qui souhaite un système nouveau, dont elle pourrait prendre le leadership.
Il n’est pas exagéré de parler parler de bras de fer entre la France et l’Allemagne sur ces questions. Chacun des projets, il faut bien l’avouer, présente des avantages : celui envisagé par l’Allemagne est plus moderne. Celui prôné par la France a fait montre de ses capacités et peut s’enorgueillir d’une certaine expérience.
Emmanuel Macron, sans critiquer trop durement le projet (intitulé Sky Shield), n’a pas manqué de pointer du doigt sa dépendance prononcée sur des armes et des équipements manufacturés en dehors de l’Union européenne. Est-ce réellement un problème, selon vous ?
On parle beaucoup, ces derniers temps, de “défense européenne” mais aussi d’armée européenne ou d’équipement européen.
Hélas, nombreux sont ceux qui ont visiblement oublié qu’avant d’en arriver là, il faut déjà mettre en place une politique étrangère commune. Or, cette dernière est tout à fait absente des discours : c’est la grande oubliée du moment. Dès lors, quiconque parle d’armée européenne sans aborder ce sujet montre qu’il ignore les bases et c’est relativement grave.
Ceci étant dit, on peut s’interroger sur les raisons qui poussent à ce désaccord. La France prône une certaine souveraineté européenne, notamment parce qu’elle bénéficie de quelques pépites qui lui permettent pratiquement de se développer seule. Certaines études, menées il y a quelques années, montrent bien que l’Hexagone est en mesure de produire un successeur au Rafale à l’aide de la Grande-Bretagne et de la Suède. Ce serait alors un projet très indépendant, sur le plan européen.
Mais nous sommes sortis de cette vision-là aujourd’hui ; en témoigne le récent accord signé concernant un potentiel nouvel avion de combat européen. La principale préoccupation d’un partenaire comme l’Allemagne ne porte pas sur les performances de la machine mais bien sur le pourcentage qu’elle touchera du budget total. Les vrais problèmes de maîtrise d’ouvrage, de compétences… tout ça n’est évoqué que de manière très anecdotique. C’est un schéma assez catastrophique.
Dans quelle mesure cela pourrait-il influencer le degré d’efficacité du projet ? Particulièrement si l’on se repose essentiellement sur des armes étrangères ?
Pour le moment, il n’est à priori pas question de se reposer sur des armes étrangères. Quel que soit le système proposé, il est supposé s’appuyer sur de l’équipement européen. Il est évident que, pour un certain nombre d’entre nous, il est difficile d’admettre que l’autonomie complète de pays relativement petits (comme la France ou l’Allemagne, en l’occurrence) est impossible dans le domaine de l’armement. Si l’on souhaite être exportateurs, il faut aussi importer.
Dès lors, il est évident qu’il y aura partages et coopérations à réaliser. Ces dernières, quand elles sont bien faites, peuvent donner naissance à des produits assez efficaces, comme c’est le cas du Jaguar ou de l’Alpha Jet. En revanche, les coopérations qui sont dirigées par des financiers et des industriels ; lesquels n’écoutent pas les militaires… C’est l’assurance d’un projet comparable à l’A400M : coûteux et pas nécessairement plus efficace.
La question de la défense est-elle une question industrielle ? Ou relève-t-elle d’autres considérations ?
Selon moi, la défense c’est avant tout l’outil de la souveraineté nationale (ou fédérale, c’est selon). Dans le cadre de l’Europe, cela implique une gouvernance et une politique étrangère commune, rappelons-le. Ensuite, il y a un outil militaire à qui on donne suffisamment de moyens. Commencer par discuter des moyens et ensuite, éventuellement, de l’outil militaire, en oubliant la politique étrangère commune… c’est mettre le char avant les bœufs.
Quand l’OTAN prend le contrôle, les choses se passent correctement. Quand il s’agit de coalitions temporaires ou des alliances de circonstances comme au Sahel, on se retrouve généralement avec une incohérence totale.
Qui de la France ou de l’Allemagne semble retirer le plus de gains de ce bras de fer, selon vous ?
Pour le moment, c’est difficile à dire. Il faudra attendre de savoir quel sera le projet finalement retenu. Aboutira-t-on à un seul système utilisé par tous les Européens ou y en aura-t-il plusieurs qui fonctionnent en parallèle, comme cela a longtemps été le cas ? Nous sommes capables de faire chacun de notre côté, au détriment de la cohérence, ou au contraire trouver un commun accord sur le domaine de la défense aérienne, par exemple.
Propos recueillis par Atlantico.
Il y a 5 ans, le 12 juin 2018, Donald Trump et Kim Jong-un se sont réunis sur l’île de Sentosa pour signer la déclaration de Singapour visant à établir une pacification de la péninsule coréenne et une dénucléarisation de la Corée du Nord. Un événement qualifié d’historique à cette période puisqu’il s’agissait de la première rencontre entre un président états-uniens et son homologue nord-coréen. Que reste-t-il de cette rencontre ? Quelles en étaient les conditions ? En quoi constitue-t-elle un échec ? Directeur de recherche à l’IRIS et responsable du Programme Asie-Pacifique, Barthélémy Courmont vous donne régulièrement rendez-vous pour ses « Chroniques asiatiques ».
Du conflit russo-ukrainien à la relation franco-allemande, en passant par les tensions au Moyen-Orient, les relations internationales sont marquées par l’humiliation, « passion de la revanche », selon Étienne de Gail. Cette dernière peut passer par la violence, le sentiment d’influence, ou encore la sublimation. Pour comprendre la géopolitique sous le prisme des passions, Pascal Boniface échange avec Étienne de Gail autour de son ouvrage « L’humiliation » publié aux éditions Bouquin. Étienne de Gail est analyste en géopolitique et chef de cabinet d’Hubert Védrine.
The COVID-19 pandemic has exposed the fragility of health systems and highlights the need for renewed efforts to finance pandemic preparedness, prevention and response (PPR) mechanisms, and universal health coverage (UHC). Two lessons emerge from this global health challenge. First, it has shown that global problems need global solutions, as well as the agency of local and national actors to make them work, so it is recommended that public health be considered a global public good. This requires solidarity between rich and poor countries to attain a globally “highest attainable standard” for managing pandemics and other public health emergencies.
The provision of such a global public good requires substantial public resources. Furthermore, the focus should not only be on preventing the spread of diseases but also on detecting and fighting infectious diseases at their source. The second lesson is that prevention is a good investment, as it costs less than remedial interventions at later stages. Health systems can be considered as the means by which health priorities, such as pandemic PPR and UHC, can be operationalised. Studies show that health systems that could effectively leverage both robust health security core capacities (e.g. laboratories) and fundamental UHC interventions (e.g. accessible health facilities) were often in a better position to protect their citizens against the negative impacts of the COVID-19 pandemic.
Focusing on the landscape of health financing in low- and middle-income countries (LMICs), it becomes clear that during the COVID-19 pandemic there was a substantial increase in international health financing. However, continued high out-of-pocket expenditure (OOPE) in LMICs points to a structural imbalance in health financing, which is one of the major barriers for achieving SDG3. Further contribution from international
development assistance and an increase in domestic government expenditure by LMICs through improved mobilisation of domestic resources is therefore impera-tive. Funding gaps to achieve PPR and UHC in LMICs are small in relation to the projected costs of a pandemic such as COVID-19. However, as global debt levels soar, fiscal spaces to close these funding gaps become smaller. The following policy options for governments and international development partners should be considered to protect and improve spending on health in times of shrinking fiscal spaces: reallocation within budgets towards health, better priority-setting of health financing, and greater use of debt-to-health swaps, health taxes and national health insurance schemes.
Importantly, investment in health is critical not just for the health benefits, but also because of the positive socio-economic impacts that result, in excess of the level of investment. Improved well-being and health outcomes translate into higher productivity and income, with a benefit–cost ratio of nine for low-income countries and 20 for lower-middle income countries. Given the high rates of unemployment in many LMICs, investments that create jobs in the healthcare sector are also beneficial for other sectors. Evidence shows that for every healthcare professional job that is created, 3.4 jobs are created on average in other sectors. As a large proportion of healthcare workers is female, these new jobs can be an opportunity for young women, in particular, and can help to promote female empowerment and gender equality. Altogether, these long-term benefits affirm that investment in health can enable large spillover effects on the social and economic dimensions of sustainable development and the implementation of the 2030 Agenda for Sustainable Development.
The COVID-19 pandemic has exposed the fragility of health systems and highlights the need for renewed efforts to finance pandemic preparedness, prevention and response (PPR) mechanisms, and universal health coverage (UHC). Two lessons emerge from this global health challenge. First, it has shown that global problems need global solutions, as well as the agency of local and national actors to make them work, so it is recommended that public health be considered a global public good. This requires solidarity between rich and poor countries to attain a globally “highest attainable standard” for managing pandemics and other public health emergencies.
The provision of such a global public good requires substantial public resources. Furthermore, the focus should not only be on preventing the spread of diseases but also on detecting and fighting infectious diseases at their source. The second lesson is that prevention is a good investment, as it costs less than remedial interventions at later stages. Health systems can be considered as the means by which health priorities, such as pandemic PPR and UHC, can be operationalised. Studies show that health systems that could effectively leverage both robust health security core capacities (e.g. laboratories) and fundamental UHC interventions (e.g. accessible health facilities) were often in a better position to protect their citizens against the negative impacts of the COVID-19 pandemic.
Focusing on the landscape of health financing in low- and middle-income countries (LMICs), it becomes clear that during the COVID-19 pandemic there was a substantial increase in international health financing. However, continued high out-of-pocket expenditure (OOPE) in LMICs points to a structural imbalance in health financing, which is one of the major barriers for achieving SDG3. Further contribution from international
development assistance and an increase in domestic government expenditure by LMICs through improved mobilisation of domestic resources is therefore impera-tive. Funding gaps to achieve PPR and UHC in LMICs are small in relation to the projected costs of a pandemic such as COVID-19. However, as global debt levels soar, fiscal spaces to close these funding gaps become smaller. The following policy options for governments and international development partners should be considered to protect and improve spending on health in times of shrinking fiscal spaces: reallocation within budgets towards health, better priority-setting of health financing, and greater use of debt-to-health swaps, health taxes and national health insurance schemes.
Importantly, investment in health is critical not just for the health benefits, but also because of the positive socio-economic impacts that result, in excess of the level of investment. Improved well-being and health outcomes translate into higher productivity and income, with a benefit–cost ratio of nine for low-income countries and 20 for lower-middle income countries. Given the high rates of unemployment in many LMICs, investments that create jobs in the healthcare sector are also beneficial for other sectors. Evidence shows that for every healthcare professional job that is created, 3.4 jobs are created on average in other sectors. As a large proportion of healthcare workers is female, these new jobs can be an opportunity for young women, in particular, and can help to promote female empowerment and gender equality. Altogether, these long-term benefits affirm that investment in health can enable large spillover effects on the social and economic dimensions of sustainable development and the implementation of the 2030 Agenda for Sustainable Development.