13 morts. Il s'agit du bilan humain le plus lourd pour les opérations extérieures de l'Armée française depuis 36 ans. Le 23 octobre 1983, 58 soldats français avaient été tués lors de l'attentat du Drakkar à Beyrouth (Liban). L'accident de lundi dépasse le bilan de l'embuscade d'Uzbin en Afghanistan, le 18 août 2008, où dix Français avaient perdu la vie.
Tag: Mali« Faut que ça vole », avait lancé Florence Parly, la ministre des Armées, lors de la présentation de la réforme du maintien en condition opérationnelle Aéronautique [MCO-Aéro], reposant sur la création de la Direction de la maintenance aéronautique [DMAé] afin de remplacer la Structure intégrée du maintien en condition opérationnelle des matériels aéronautiques du ministère de...
Cet article Le tandem Airbus/Heli-Union va assurer la maintenance des Caracal et Cougar… avec une obligation de résultat est apparu en premier sur Zone Militaire.
HMS Prince of Wales, second Queen Elizabeth-class aircraft carrier for the Royal Navy will be formally commissioned on December, 10 2019.
Tag: HMS Prince of WalesJ'aurai l'honneur d'intervenir au colloque "20 ans après la campagne aérienne au Kosovo" qui se tiendra le 18 novembre prochain à l'Assemblée Nationale, et qui est organisé par l'armée de l'air, la marine nationale et le service historique de la défense. J'évoquerai notamment la question de la cohésion politique de l’Alliance, mise à l'épreuve pendant les opérations. Détails et inscription ci-dessous.
Du 23 mars au 10 juin 1999, les forces de l’Alliance atlantique mènent une campagne aérienne baptisée Allied Force contre les unités militaires et les infrastructures économiques et stratégiques de la Serbie. Leur objectif est de contraindre le gouvernement serbe à négocier sur la place du Kosovo au sein de la république fédérale de Yougoslavie. Après 78 jours et plus de 37 000 sorties aériennes dont 9 500 missions de frappe, le gouvernement serbe accepte les conditions de l’Alliance et le Conseil de sécurité de l’ONU adopte la résolution 1 244 qui organise le retrait des troupes serbes de la province du Kosovo et le déploiement d’une force internationale de sécurité.
La France a pris une part très active à la campagne aérienne de l’OTAN, engageant plusieurs dizaines d’appareils de l’armée de l’air et de l’aéronavale. Cet engagement marque une étape décisive dans l’histoire des opérations militaires et plus particulièrement de la coercition aérienne. En effet, Allied Force s’inscrit dans la continuité de la guerre du Golfe en 1991 et forme avec elle deux des principales opérations marquant cette décennie où la toute puissance aérienne apparaît, selon l’expression de Churchill, comme une forme de puissance militaire supérieure aux autres.
Organisée par l’armée de l’air avec la marine et le Service historique de la Défense, cette manifestation a pour objet de revenir avec les principaux acteurs politiques, diplomatiques et militaires français de l’époque sur cet engagement opérationnel afin de déterminer quelles ont été les modalités, les contraintes et la valeur de l’engagement français dans cette campagne aérienne.
Lien vers la présentation du colloque sur le site du SHD
Une pièce d’identité vous sera demandée à l’entrée. Inscription obligatoire avant le 13 novembre 2019 sur l’adresse mail cerpa.contact.fct@intradef.gouv.fr en précisant vos civilité, nom, prénom, date et lieu de naissance.
Salle Victor Hugo Immeuble Chaban-Delmas 101, rue de l’Université – 75007 Paris Métro : Assemblée Nationale (ligne 12); Invalides (ligne 8, 13) RER C : Invalides Bus : 24, 73, 84, 63, 69, 83, 93, 94
Ce livre paru il y a un an n’a pas reçu l’écho qu’il mérite. Il s’inscrit dans ce champ classique de l’art de la guerre qui consiste à analyser le recours à la technique, source de révolution, de rupture et de bouleversement stratégiques.
Après l’arme atomique dont on avait pensé que l’usage interdirait la guerre, ce qui ne fut pas, car la guerre entre sociétés semblables et « du fort au fort » fut remplacée durant les décennies de la guerre froide par des guerres périphériques, révolutionnaires, de décolonisation, où chacun des leaders de chaque camp, détenteur de l’arme ultime, s’ingérait. L’URSS abattue, on pensa alors « tirer les dividendes de la paix » puisque les États-Unis, vainqueurs du duel, se retrouvaient sans ennemi de leur niveau. C’était même la fin de l’histoire1 par la victoire de la liberté.
Illusion. Des tensions contenues par la logique bipolaire resurgirent très vite ou bien éclatèrent prenant la forme de nouvelles guerres interétatiques et surtout de guerres intraétatiques, de guerres urbaines, de guerres asymétriques, certaines menées contre le monde occidental en utilisant le procédé ancien du terrorisme, ce type de combat « du faible au fort ».
La période ouverte par la chute du Mur de Berlin a alors connu sa révolution stratégique avec d’une part, les armes cybernétiques grâce à l’ordinateur individuel interconnecté par Internet au sein d’un nouvel espace : le cyberespace, terme devenu familier dont la définition varie selon l’angle de l’analyse et les intérêts des acteurs. Lieu de rencontre, le réseau des réseaux ne doit cependant pas être réduit à Internet qui n’en est que la dorsale par l’intermédiaire des usagers car il constitue un domaine transversal et singulier de la guerre. Et d’autre part, les drones « pour le moment la forme la plus aboutie de l’extension constante de l’allonge des armes depuis que l’homme fait la guerre »2. Dans un premier temps, les analyses stratégiques et les débats ont porté sur les deux armes séparément. Dès les années 2000, pour les premières, à l’origine de la révolution numérique et depuis les années 2010 pour les secondes alors qu’il existe une continuité entre le cyber et les drones. Là se trouve la raison d’être de l’ouvrage.
Après Pierre Hassner qui constatait que « les deux innovations techniques qui sont actuellement au centre des conflits les plus importants, des débats stratégiques et de la réorganisation des appareils de défense sont les drones et la guerre cybernétique »3 et en se référant aux conclusions du Forum économique mondial de Davos, de janvier 2017 au cours duquel des orateurs mirent en avant le rôle de plus en plus prépondérant des robots dans la conduite de la guerre, l’auteur montre « comment le cyber et les drones bouleversent déjà les champs stratégiques, juridiques, éthiques, géopolitiques et sécuritaires », il met en exergue « le fait que ces deux pans de la rupture technologique en cours ne sont que les prémisses d’un bouleversement plus large » et veut attirer l’attention « sur les évolutions très rapides en termes de robotique, de miniaturisation ou d’intelligence artificielle et leurs implications potentielles dans les guerres du futur. »4 Il le fait selon trois niveaux : celui de la stratégie et des opérations (chapitres 1, 2 et 3), celui de la géopolitique et celui de l’éthique (chapitres 4 et 6) et de ses conséquences sociales puisque le rappelle à juste titre l’auteur de la préface, « la guerre est toujours une manifestation sociale. »
La démonstration est extrêmement bien documentée, la pensée est intellectuellement puissante. Elle se place sans détour dans le contexte d’un monde présentant un paysage géopolitique fragmenté et surtout d’un monde occidental post-moderne en crise, refusant la mort5 et aveuglé par la technologie et le court-termisme.
Un monde où le multilatéralisme (ONU, OTAN) s’effondre, où la souveraineté, attribut des États et du droit international, s’affaisse sous l’es effets conjugués du libéralisme et de la dérégulation à tel point que les États ont perdu le monopole de la guerre, l’un des principes de l’ordre westphalien (chapitre 5). A propos du niveau de la stratégie, l’auteur pointe les conséquences du point de vue d’une pensée marquée par l’absence de direction, « l’indirection » que ce soit en Libye, en Syrie et au Sahel où les forces armées françaises interviennent.
Il faut absolument lire cet essai au contenu dense et décapant qui nous éclaire avec grand réalisme sur notre environnement international.
Par Martine Cuttier
Panpy Etcheverry, Cyber et drones, Économica, Collection Cyberstratégie, 2018, 167 p : ICI
1 Francis Fukuyama, La fin de l’histoire et le dernier Homme, Free Press, 1992.
2 P 75.
3 Pierre Hassner, « La guerre au 21e siècle : entre la bombe humaine et le drone », Sciences humaines, N°1 HS, 2012.
4 P 5.
5 Le symbole en est la théorie du « 0 mort » des militaires aux dépends des civils, victimes à 90% des conflits.