Le Président du Conseil européen, Charles Michel, s'est adressé au Congrès ukrainien des pouvoirs locaux et régionaux dans un message vidéo le 27 avril. Il a rappelé que l'Union européenne jouera un rôle dans la reconstruction de l'Ukraine, en particulier à travers le Fonds fiduciaire de solidarité pour l'Ukraine, et a souligné l'importance de combiner investissements et réformes pour "reconstruire l'Ukraine de demain".
Le Secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a réuni des représentants de 40 pays, dont ceux de l'OTAN et de l'Ukraine, le 26 avril sur la base militaire américaine de Ramstein, en Allemagne, pour évaluer les besoins de l'Ukraine en matière d'armement. Un groupe de contact a été créé pour soutenir la coordination des ressources. Avant la réunion, l'Allemagne a annoncé la livraison de blindés antiaériens Gepard. Le 28 avril, le Bundestag a adopté une résolution appelant le gouvernement allemand à poursuivre et accélérer la livraison d'armes à l'Ukraine ainsi qu'à livrer des armes lourdes. Le même jour, le Président américain Joe Biden a demandé au Congrès une rallonge budgétaire de 33 milliards $ pour fournir des équipements militaires et une aide financière à l'Ukraine. Le 30 avril, lors d'un entretien téléphonique, le président français Emmanuel Macron a assuré son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky que la France allait renforcer ses livraisons de "matériel militaire d'envergure".
Lors d'une réunion le 2 mai, les ministres européens de l'Énergie ont échangé leurs analyses sur leur état de préparation en cas de rupture d'approvisionnement du gaz et du pétrole russes. Ils ont fait le point sur les différentes possibilités s'offrant à l'Union en termes de transit du gaz et de gestion des stocks. Ils ont réaffirmé leur volonté de se défaire de leur dépendance aux combustibles fossiles russes et sont convenus d'établir rapidement la plateforme européenne d'achat de gaz.
La Commission a proposé le 27 avril de suspendre pour un an les droits d'importation sur tous les produits en provenance d'Ukraine. Visant à stimuler les exportations ukrainiennes vers l'Union européenne, la proposition entraînera la suspension des mesures antidumping et de sauvegarde en vigueur dans l'Union concernant notamment les exportations ukrainiennes d'acier.
Le procureur de la Cour pénale internationale et les procureurs généraux lituanien, polonais et ukrainien ont signé le 25 avril un accord sur la première collaboration entre une équipe commune d'enquête, mis en place avec le soutien d'Eurojust, et la Cour pénale internationale. L'objectif de cette collaboration est d'entreprendre tous les efforts possibles pour "rassembler des preuves sur les crimes internationaux commis en Ukraine et traduire les responsables en justice". Cette collaboration permettra une coordination et une coopération plus rapides et plus efficaces entre les pays partenaires.
Le 28 avril, le Secrétaire général de l'OTAN, Jens Soltenberg, s'est entretenu avec la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, et a assisté à la réunion des présidents des groupes politiques du Parlement. Il a salué la collaboration OTAN-UE en matière de cyber, de résilience, de sûreté maritime ou encore sur la question des Balkans occidentaux. Il a également déclaré que les pays de l'Alliance se sont engagés à apporter une aide militaire d'au moins 8 milliards $ à l'Ukraine, rappelant que ce montant n'est pas définitif. Enfin, interrogé sur l'adhésion de la Suède et de la Finlande, il a rappelé que la décision d'intégrer l'Alliance appartenait aux deux États.
Le 28 avril le Secrétaire général de l'ONU ,Antonio Guterres, s'est rendu en Ukraine, à Borodyanka, Boutcha et Irpin près de Kiev, où il a dénoncé des "violences absurdes" et des "actes horribles" commis contre des civils et appelé la Russie à coopérer avec la Cour pénale internationale. Il a rencontré le Président ukrainien, Volodymyr Zelensky, à Kiev, Cinq missiles russes sont tombés dans la capitale au moment de sa visite. Avant de se rendre en Ukraine, Antonio Guterres avait rencontré le Président russe, Vladimir Poutine, à Moscou
L'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE), réunie du 25 au 28 avril, a demandé à la Russie de cesser "immédiatement et sans condition" l'agression contre l'Ukraine. Elle demande la création d'un tribunal pénal international ad hoc pour poursuivre les auteurs du crime d'agression contre l'Ukraine. Elle suggère également que les biens immobiliers confisqués de citoyens russes soient utilisés pour accueillir des réfugiés ukrainiens. Le 28 avril, le président du Congrès a rencontré les autorités locales de Kiev.
La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a annoncé le 27 avril que la Pologne et la Bulgarie reçoivent désormais du gaz en provenance d'autres États membres, après que l'entreprise russe Gazprom a décidé d'interrompre l'approvisionnement de ces deux pays parce qu'ils refusent de payer en roubles. Elle a également indiqué que les États-Unis fourniront prochainement des importations supplémentaires de gaz naturel liquéfié aux pays de l'Union.
La Commission a proposé le 27 avril l'instauration d'une politique en matière de migration légale qui reposera notamment sur le renforcement de la coopération avec les pays tiers et sur une meilleure gestion des migrations à long terme. Elle propose de réviser la directive sur la procédure de demande unique et la directive sur les résidents de longue durée ainsi que d'intensifier la coopération entre les Etats membres. Elle souhaite encourager l'innovation et prévoit notamment la mise en place d'une "réserve de talents" afin d'attirer les ressortissants de pays tiers. Enfin, la Commission propose une initiative pilote afin de faciliter l'accès au marché du travail pour les personnes en provenance d'Ukraine.
La Commission a proposé le 27 avril la numérisation de la procédure de délivrance des visas Schengen, afin de faciliter, améliorer et réduire les coûts des procédures de demande de visa pour les États membres. Elle entend également harmoniser les procédures dans l'espace Schegen pour éviter les pratiques dites de "visa shopping", en créant une plateforme unique de dépôt des demandes qui déterminera automatiquement le pays responsable pour leur examen. La Commission souhaite en outre réduire les risques liés au visa papier dont la falsification et le vol.
La Commission a publié le 25 avril une feuille de route pour supprimer à l'horizon 2030 les substances chimiques les plus dangereuses pour la santé et l'environnement des produits de grande consommation comme les jouets, les cosmétiques ou les appareils électroniques. S'inscrivant dans le cadre de la révision du règlement REACH, la feuille de route vise 6 groupes de polluants et non plus uniquement une liste exhaustive de substances chimiques toxiques. Elle sera régulièrement mise à jour et des exceptions sont prévues pour certains produits.
La Commission a proposé le 27 avril une directive visant à protéger les journalistes et défenseurs des droits de l'Homme contre les "poursuites-bâillons", une pratique qui vise à les empêcher de s'exprimer sur des questions d'intérêt général. La directive permettra aux juges de rejeter rapidement les poursuites "manifestement infondées". Elle établira des sanctions dissuasives contre les poursuites abusives, des garanties procédurales et des recours notamment contre les décisions rendues dans un pays tiers. La Commission encourage les États membres à harmoniser leurs règles avec la directive proposée et à adopter des mesures pour lutter contre les poursuites-bâillons, à travers des actions de formation et de sensibilisation.
La Commission a notifié la Hongrie, le 27 avril, du déclenchement du mécanisme de conditionnalité budgétaire liée à l'Etat de droit. Le gouvernement hongrois à trois mois pour répondre aux inquiétudes de la Commission en ce qui concerne les problèmes d'Etat de droit mettant en cause la bonne utilisation des fonds européens. Si les réponses ne sont pas satisfaisantes, la Commission pourra proposer des sanctions. Il s'agit de la première activation du mécanisme.
La plénière de la Conférence sur l'avenir de l'Europe a conclu ses travaux lors d'une session à Strasbourg, les 29 et 30 avril, et a adopté 325 propositions pour atteindre 49 objectifs sur 9 thèmes comme le climat, la santé, l'économie, la citoyenneté et l'Etat de droit. Ces propositions seront présentées aux présidents des institutions de l'Union le 9 mai lors d'une cérémonie à Strasbourg.
La commission des affaires constitutionnelles du Parlement a voté le 28 avril une proposition visant à octroyer au Parlement un droit d'initiative législative "général et direct" lors de la prochaine révision des traités de l'Union européenne. Le droit d'initiative devrait lui être exclusif pour les sujets où la "légitimité démocratique et la souveraineté de l'Union sont concernées". Les députés demandent le renforcement du droit indirect d'initiative du Parlement. Le projet sera présenté lors de la première session plénière de juin.
La commission du commerce international a adopté à l'unanimité le 26 avril un projet de loi permettant à la Commission d'enquêter et remédier aux distorsions liées aux subventions étrangères. Les députés ont notamment prévu la possibilité pour les entreprises européennes d'informer la Commission confidentiellement de potentielles subventions à caractère disruptif. Ils ont également revu à la baisse les seuils au-dessus desquels les sociétés doivent informer la Commission des subventions étrangères qu'elles reçoivent. Le Parlement doit se prononcer sur ce projet lors de la prochaine session plénière, début mai.
L'Union européenne, les États-Unis et 58 autres partenaires ont proposé le 28 avril une déclaration pour l'avenir de l'internet. Les signataires souhaitent que le réseau soit ouvert, libre, mondial, interopérable, fiable et sûr. L'internet doit renforcer les principes démocratiques, les libertés fondamentales et les droits de l'Homme. Il doit assurer une concurrence équitable entre les entreprises et éviter la discrimination déloyale entre les individus. En outre, les partenaires s'engagent à coopérer pour lutter contre les risques liés à son utilisation à des fins illicites, de désinformation ou de répression des libertés par certains acteurs, dont les gouvernements autoritaires.
La Cour de Justice a jugé le 26 avril que lorsqu'un État membre a introduit un contrôle aux frontières intérieures de l'espace Schengen en cas de menace grave pour l'ordre public ou la sécurité, il ne peut l'étendre au-delà de la période autorisée de six mois qu'en cas d'une nouvelle menace grave différente de la première.
Dans le cadre d'un recours en annulation de la directive sur le droit d'auteur et les droits voisins introduit par la Pologne, la Cour de justice de l'Union a réaffirmé, le 26 avril, l'obligation pour les plateformes en ligne de contrôler les partages de contenus préalablement à leur diffusion. Elle réaffirme la nécessité d'appliquer la directive selon laquelle les plateformes doivent "surveiller activement les contenus téléversés par les utilisateurs afin de prévenir la mise en ligne d'objets protégés".
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