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Diplomacy & Crisis News

Grand Strategy Is Overrated

Foreign Policy - Mon, 11/12/2017 - 20:34
Why President Trump shouldn’t necessarily heed the long-term vision of his own National Security Strategy.

Warning to Congress: Bad Iran Legislation Is Worse Than No Iran Legislation

Foreign Policy - Mon, 11/12/2017 - 18:20
President Trump can’t let the House and Senate play politics with Iranian nuclear deal.

Moral Repugnance: A Response to ‘Can’t Kill Enough to Win? Think Again’

Foreign Policy - Mon, 11/12/2017 - 16:10
There are multiple ways to describe retired Lt. Cols. David Bolgiano and John Taylor’s article in the December issue of Proceedings.

SitRep: Putin Lands in Syria, Talks Defense Deals With Egypt

Foreign Policy - Mon, 11/12/2017 - 13:57
Another big resignation at State Dept.; Iranian missiles with American parts

U.S. Diplomat’s Resignation Signals Wider Exodus From State Department

Foreign Policy - Sat, 09/12/2017 - 19:29
One diplomat’s stinging resignation letter offers a glimpse into declining morale at the State Department under Trump.

White House Names Trump Loyalist to Iran Policy Job at State Department

Foreign Policy - Sat, 09/12/2017 - 00:55
The Trump administration’s pick for the Iran post will likely back a more aggressive stance.

U.N. Panel Finds Evidence of Iranian Hardware in Yemeni Rebels’ Missile. And American.

Foreign Policy - Fri, 08/12/2017 - 23:36
Investigation into weapon’s origins yields clues, but no smoking gun.

Trump Administration Blindsided Palestinian Leaders on Jerusalem Designation

Foreign Policy - Fri, 08/12/2017 - 22:06
U.S. officials failed to mention the impending recognition of the holy city as Israel's capital just days before Trump's announcement.

As Russia Subverts Missile Treaty, U.S. Looking at New Weapons

Foreign Policy - Fri, 08/12/2017 - 21:43
Since 1987, Europe has been off limits for medium-range missiles. Russia — and now the United States — seems ready to tear up that detente.

Rational Security on the E.R.: The “When You’re President They Let You Do It” Edition

Foreign Policy - Fri, 08/12/2017 - 21:31
From possibly obstructing justice to keeping his finances under wraps, President Trump is giving new meaning to “when you’re a star, they let you do it.”

I Was Hillary Clinton’s Chief Foreign-Policy Advisor. And I Have a #MeToo Mea Culpa.

Foreign Policy - Fri, 08/12/2017 - 20:08
Men in positions of power need to do better. That includes me.

The Unsolved Mystery of Michael Flynn’s Plea Deal

Foreign Policy - Fri, 08/12/2017 - 18:51
It might be a dramatic breakthrough in the investigation of Donald Trump — or a revelation of Robert Mueller’s weak hand.

Military Mischief: O-5 and Above Edition

Foreign Policy - Fri, 08/12/2017 - 16:10
A brief list of recent military wrongdoing.

It Is High Time to Do Away With the President’s Nuclear ‘Football’

Foreign Policy - Fri, 08/12/2017 - 16:05
The recent Senate Foreign Relations Committee hearing on nuclear weapons introduced some unsettling possibilities.

Don’t Mess With This Military Working Dog

Foreign Policy - Fri, 08/12/2017 - 16:00
A military working dog on the go.

Who’s Afraid of a Balance of Power?

Foreign Policy - Fri, 08/12/2017 - 14:13
The United States is ignoring the most basic principle of international relations, to its own detriment.

Don’t Trust China’s Opening of Its Financial Sector

Foreign Policy - Fri, 08/12/2017 - 13:53
Inviting foreign investors into a closed economy is a lot easier said than done.

SitRep: Trump Jerusalem Decision Sparks Day of Rage Across Middle East

Foreign Policy - Fri, 08/12/2017 - 13:47
Temporary government funding bill pushed through, fighting ebbs in Yemen

« Yémen : imbroglio politico-juridique, désastre humanitaire, impasse militaire » : 3 questions à François Frison-Roche

Politique étrangère (IFRI) - Fri, 08/12/2017 - 11:40

Auteur de l’article « Yémen : imbroglio politico-juridique, désastre humanitaire, impasse militaire » paru dans le numéro d’hiver de Politique étrangère (4/2017), François Frison-Roche, chercheur au CNRS, répond à 3 questions en exclusivité pour politique-etrangere.com.

1) Comment la guerre au Yémen est-elle devenue un conflit régional ?

Nonobstant un lourd passé fait de guerres civiles, d’instabilités politiques chroniques et de rivalités régionales larvées, on peut dire qu’à l’origine, l’actuel « conflit yéménite » se résumait à une lutte entre trois prédateurs locaux (l’ancien président Ali Abdallah Saleh, le général Ali Mohsen et le cheikh Hamid Al-Ahmar) qui s’entendaient entre eux depuis des années pour mettre le pays en coupe réglée. Mais les deux derniers protagonistes dans cette affaire, affiliés aux salafistes et aux Frères musulmans, ont instrumentalisé la dynamique créée par les printemps arabes en se servant de la jeunesse yéménite urbaine pour tenter de redistribuer les cartes politiques et économiques en leur faveur.

La maîtrise onusienne, sans doute un peu lâche, et les erreurs de l’envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies dans l’appréciation des contradictions et des ambiguïtés des accords de transition, signés à Riyad fin 2011 à l’initiative du Conseil de coopération du Golfe, ont ouvert la voie à une dérive globale du processus transitionnel. La sous-estimation de la capacité de nuisance du président Saleh et de ses affidés, la décision d’imposer une « fédéralisation » du pays et donc de marginaliser les Houthis (d’obédience chiite) ainsi que celle de supprimer certaines subventions ont favorisé la mise en place d’une coalition opportuniste entre les milices houthis, d’une part, et l’ancien président Saleh et les forces militaires qui lui étaient fidèles, d’autre part.

Le déferlement de ces « forces rebelles », d’abord à Sanaa puis vers le sud du pays a fait craindre à l’Arabie Saoudite du roi Salman et aux monarchies du Golfe que le Yémen finisse par basculer dans le « camp chiite » et donc par tomber sous l’influence de « l’ennemi iranien ».

On comprend aujourd’hui que l’exfiltration du président Hadi vers Riyad et sa demande d’aide pour le rétablir par la force dans ses fonctions a permis à une coalition de pays sunnites, dirigée par l’Arabie Saoudite, d’intervenir militairement au Yémen à partir de mars 2015. Débute alors une guerre d’influence régionale qui s’ajoute à ce qui n’était qu’une guerre civile. La simultanéité de ces divers conflits aboutit, en presque trois ans, à une catastrophe humanitaire : environ 20 millions de personnes sont dans une situation d’« insécurité alimentaire sévère », dont 7 millions dans une situation de famine. Un million de cas de choléra sont prévus début 2018.

2) Quel pourrait être l’impact de l’assassinat de l’ancien président Ali Abdallah Saleh ?

Le Yémen a une longue « tradition », si l’on peut employer ce mot, d’élimination physique de ses dirigeants. L’arrivée au pouvoir de Saleh en juillet 1978 fait suite à l’assassinat du président Ahmad Al-Ghashmi en avril de la même année, parvenu lui-même au pouvoir après l’assassinat du président Ibrahim Al-Hamdi en octobre 1977. Le Yémen est un pays dans lequel la violence politique est une donnée dont il faut tenir compte.

Dans le contexte actuel, l’assassinat de l’ancien président Ali Abdallah Saleh constitue pourtant un tournant majeur dans les conflits yéménites. Non seulement parce qu’après avoir fait cette proposition à l’Arabie Saoudite de « tourner la page », une option crédible pour trouver une issue au conflit avec ladite coalition vient de disparaître, mais aussi parce qu’aucune personnalité de son envergure politique et dans son entourage, n’est en mesure de lui succéder. La principale force politique yéménite, le parti de Saleh, le Congrès populaire général (CPG), est décapité. Les chances de voir son fils, Ahmed Ali, lui succéder après une période transitoire pour rétablir d’anciens rapports de force entre tribus, semblent réduites dans la mesure où l’autorité du père va manquer pour établir les compromis nécessaires.

L’actuel président Hadi, reconnu par la communauté internationale, semble faire l’unanimité contre lui, tant de la part d’une majorité de la population yéménite que de ses « alliés » saoudiens et émiratis. Âgé, cardiaque, peu charismatique, originaire du Sud-Yémen, il ne dispose pas des capacités nécessaires pour négocier avec « les nordistes », majoritaires dans le pays. La fin tragique de Saleh, dont il fut le vice-président pendant 17 ans, va sans doute l’amener aussi à ne pas prendre de risques inconsidérés.

Il est encore bien trop tôt pour dire si l’assassinat du président Saleh constitue un blocage de plus dans le cadre d’une sortie de crise ou si, au contraire, il va permettre de faciliter un règlement négocié à moyen terme.

3) Quels scénarios de sortie de crise peut-on envisager ?

Il est difficile de faire de la prospective tellement la situation est devenue complexe dans ce pays et tellement l’environnement régional est devenu instable. Les deux sont désormais intimement liés. C’est d’autant plus difficile qu’avec nos grilles d’analyse occidentales nous avons toujours du mal à bien apprécier certaines dimensions locales essentielles comme les logiques tribales, l’irrationalité apparente des acteurs, les emballements politiques toujours agressifs. Toutes les valeurs démocratiques et humanitaires ne sont pas partagées par tous avec la même intensité, c’est le moins que l’on puisse dire. C’est donc avec beaucoup de modestie qu’il faut aborder l’élaboration de scénarios de sortie de crise.

On peut tenter d’envisager, néanmoins, plusieurs évolutions intérieures en fonction des différentes configurations politiques régionales et internationales.

Si la situation régionale, c’est-à-dire les vives tensions actuelles entre les principaux pays arabes du Golfe et l’Iran, tend à s’apaiser – ce qui n’est malheureusement pas le cas, du moins à court terme – les « guerres » qui se déroulent au Yémen pourraient trouver un climat extérieur favorable pour évoluer vers une sortie de crise.

Si ces tensions régionales montent en puissance – ce qui semble être malheureusement la tendance actuelle –, il est à craindre que des blocages persistent et empêchent de trouver un compromis durable au Yémen. On sait que ces tensions régionales seront directement impactées par le degré d’implication ou de renoncement des « grandes puissances », notamment les membres permanents du Conseil de Sécurité à l’ONU, plus ou moins impliquées au Yémen. De plus, il ne faut pas oublier que la « capacité onusienne » est directement proportionnelle à la volonté de la « communauté internationale » d’agir ou de s’abstenir dans un dossier et tout spécialement dans celui-là.

Sur le plan intérieur, aux conflits yéménites actuels se greffe une catastrophe humanitaire de grande ampleur que la communauté occidentale feint aujourd’hui de découvrir avec horreur alors que la brutalité avec laquelle la guerre était menée depuis bientôt trois ans (blocus maritime et aérien, bombardements mal ciblés, volonté politique de « punir » un pays et sa population, etc.) menait obligatoirement à l’extrémité tragique que l’on connaît, en la déplorant, aujourd’hui.

De la « nouvelle donne » issue de l’assassinat de Saleh, on peut émettre de nombreuses hypothèses mais on pourrait en retenir deux.

Comme on peut craindre que la dimension confessionnelle de la guerre civile yéménite se renforce, on risque d’assister à une « lutte binaire » des rebelles houthis, d’obédience zaydite, donc chiite, contre les forces yéménites d’obédience chaféite, donc sunnite. L’Iran ne serait-il pas tenté d’intervenir plus radicalement dans le conflit ?

On peut également redouter que la « coalition » intensifie ses bombardements pour « réduire » les rebelles sur le terrain et les forcer à se replier dans leur zone traditionnelle d’implantation au nord du pays, privés qu’ils seraient de l’appui des forces militaires restées fidèles à Saleh les empêchant de tenir tous les fronts ouverts dans le pays. Cela ne faciliterait pas l’acheminement de l’aide humanitaire d’urgence là où elle est la plus nécessaire. La communauté internationale peut-elle accepter un tel scénario catastrophe ?

Telles sont deux hypothèses aussi dangereuses pour l’avenir et la paix dans la région que l’on peut redouter mais dans tous les cas avec de funestes conséquences.

 

Interview de François Frison-Roche, réalisée le 8 décembre 2017.

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