Cri de colère d’Yvonne Rainero, candidate PCF/ membre du Front de gauche dans le Finistère et ancienne enseignante de ce département.
Acte I. Prendre la place du mitrailleur dans le command car. Pour la première fois dans l’histoire des investitures présidentielles, la démonstration de force militaire, le 14 mai, de la part du chef de l’État, ne peut qu’intriguer. Ce n’est point trop rassurant pour un régime républicain et démocratique : une démonstration martiale du pouvoir exécutif, tenant fermement le bras armé des forces de frappe. Et pas n’importe comment.
Nous n’allons pas ranger dans l’ordre des bavures la réaction des CRS et autres gendarmes mobiles aux ordres de Bolotte, qui lui-même avait comme interlocuteur privilégié le sieur Foccart, secrétaire à l’Élysée pour les affaires africaines et pour tout dire coloniales. Vingt ans après le vote de la loi de départementalisation (mars 1946) des « vieilles colonies », le pouvoir colonial avait gardé intactes ses capacités de répression.
Les 25 et 26 mai 1967, dans les rues de Pointe-à-Pitre, à l’occasion d’une grève des ouvriers du bâtiment, qui réclamaient 2,5 % d’augmentation de salaire, les quartiers de la ville sont jetés dans l’effroi, les larmes et le sang.