Médiatiser, scénariser, désinformer... Ces trois mots pourraient aisément résumer la thèse d'Eric Delbecque et Laurent Combalbert défendue dans leur dernier livre: Le spectacle de la peur.
Ce livre redit avec pertinence que "la peur constitue dorénavant l’enjeu d’un spectacle: elle est mise en scène parce qu’elle est le meilleur carburant de la dynamique médiatique, et aussi parce qu’elle divertit un monde qui ne croit plus au Progrès et voit l’avenir en noir !" Ou encore qu'"une information utile se construit, notamment grâce à une activité de veille rigoureuse. Personne ou presque n'étudie sérieusement et longuement une question mais tout le monde a un avis sur l'instant".
Et il se clôt sur le résumé suivant: "La société de l'information, ou plutôt du spectacle, vise à divertir, pas à instruire, pas à remettre en perspective et à expliquer. Elle forme une espèce de drogue à l'usage de collectivités dépressives et qui s'ennuient, qui ne croient plus ni au Progrès ni à l'Histoire. Les médias sont de surcroît animés par une logique marchande. Faire face à la concurrence s'impose comme l'objectif majeur, même au prix de la valeur ajoutée de l'information".
On lira donc avec un grand intérêt les chapitres sur la mise en scène du crime et de la terreur, ou sur la désinformation..., et l'on sautera la conclusion, non pas parce qu'elle est pertinente, mais parce que ses constats manquent d'impertinence.
Le spectacle de la peur, Eric Delbecque et Laurent Combalbert, Jacques Marie Laffont éditeur, 295 pages, 21 €.
Généralement, les attaques des groupes armés terroristes qui visent la Mission multidimentionnelle intégrée au Mali (Minusma) ont lieu dans le nord du pays, comme encore récemment à Ber, dans la région de Tombouctou, où dizaine d’obus ont été tirés sur le camp des casques bleus. Mais, depuis l’attaque contre un restaurant revendiquée par l’organisation jihadiste […]
Cet article Un casque bleu de la mission des Nations unies au Mali tué à Bamako est apparu en premier sur Zone Militaire.
La Journée internationale des Casques bleus des Nations Unies sera célébrée vendredi prochain, le 29 mai. Le thème de la Journée est: "l’Onu a 70 ans. Maintien de la paix: paix, présent, futur".
Pour la septième année consécutive, l’Organisation honorera les quelques 126 Casques bleus qui ont perdu la vie en 2014 au service de la paix (déjà 51 pour 2015).
Les activités commémoratives auront lieu au Siège des Nations Unies, à New York, et dans les bureaux et missions de maintien de la paix de l’ONU dans le monde.
L’Assemblée a choisi la journée du 29 mai car elle marque la date, en 1948, où l’Organisme des Nations Unies chargé de la surveillance de la trêve, (ONUST) première mission de maintien de la paix, a commencé ses opérations en Palestine.
On lira ici les noms de casques bleus tombés en 2014. Et ici le détail des Casques bleus tués depuis 1948.
Le Burundi connaît depuis un mois un mouvement de contestation populaire contre le président Nkurunziza. Au pouvoir depuis 2005, il est candidat à un troisième mandat à la présidentielle du 26 juin (les législatives sont prévues le 5 juin), ce que les accords d'Arusha interdisaient en 2000.
Les manifestations, quasi quotidiennes à Bujumbura, sont émaillées de heurts avec la police qui fait largement usage de ses armes à feu (photo Reuters), avec près d'une trentaine de morts en quatre semaines. Plusieurs responsables de la contestation sont passés dans la clandestinité. L'armée dont des officiers ont tenté un putsch le 13 mai, reste loyale au Président et épaule la police pour réprimer les mouvements de protestation mais les tensions, en sont sein, sont perceptibles.
Vendredi, le Département d'Etat US (DoS) a annoncé la suspension de son programme de formation des casques bleus burundais.
Lors du Press briefing du 22 mais (à lire ici), la porte-parole du DoS a répondu à la question suivante:
"Burundi. Has there been a change in the U.S. funding for Burundi? In particular, is the U.S. looking at cuts in funding that may impact its involvement in AMISOM?"
Voici la réponse de Marie Harf:
"It’s my understanding there hasn’t been a cut to funding. We continue to support Burundian troops currently in Mogadishu under AMISOM, but due to security concerns inside Burundi, the U.S. has temporarily halted peacekeeping training activities such as the Africa Contingency Operations Training and Assistance program. Continued instability and violence in Burundi, and in particular the commission of human rights violations and abuses by security forces, could jeopardize Burundi’s ability to continue to contribute to the AMISOM peacekeeping mission. We also, though, I would say, understand that members of the military have largely acted professionally and neutrally during the recent protest. We’re aware of at least two press reports of soldiers being shot and killed while acting to protect civilians during skirmishes with the police, and we, for that, express our deepest condolences to the family and friends of those soldiers."
En clair, il y a une pause dans les activités en cours (programme ACOTA), pause motivée par des questions sécuritaires.
Quelques précisions:
- la pause ne constitue aucunement (pour l'instant) une mesure coercitive pour faire pression sur le pouvoir en place. C'est plutôt la police que Washington mettrait en cuase.
- les instructeurs US ont en réalité quitté le pays depuis un mois. Ce qui retarde la constitution du 3e bataillon destiné à l'AMISOM. Les formateurs US étaient déployés sur le site de Mudubugu. Des On notera que les autorités américaines n'ont pas demandé aux civils de quitter le pays (ce que Paris n'a pas fait non plus, se contentant d'envoyer des renforts d'une quinzaine de gendarmes à l'ambassade).
- Dans la réponse de Marie Harf, il n'est fait allusion qu'à la seule OMP en Somalie (dans le cadre de l'UA). Or, le Burundi est aussi engagé en RCA au sein de la Minusca. Au total, avec 1 281 Burundais engagés dans des OMP onusiennes, le Burundi est le 25e contributeur du DPKO.
- Cette pause aura-t-elle un effet sur le contrat d'OMP Solutions (Ineo et Marck) avec le Burundi (lire ici)? Pour l'heure, selon des responsables, la crise politique a "peu d'incidences" puisque les équipements fournis par OMP Solutions ont été livrés au Cameroun (pays où une délégation burundaise se rendra la semaine prochaine) avant leur transfert vers la RCA où ils seront remis aux trois unités burundaises sous casque bleu au sein de la MINUSCA.