Poursuivons notre analyse de la transformation digitale, tout d'abord en insistant sur son aspect social, qui précède finalement l'impulsion technologique (nous reviendrons sur celle-ci, il ne s'agit pas de la négliger).
Beaucoup de commentateurs ont glosé sur la génération Y ou encore celle des millenials. Les mêmes parlent aujourd’hui d’une « génération digitale », traduction de l’américain digital natives. L’académicien Michel Serres en avait eu l’intuition quand il avait écrit dès 2012 un ouvrage sur le sujet . A l’époque, les téléphones avaient encore des claviers et les adolescents pianotaient sans cesse dessus pour s’envoyer des monceaux de textos. Nous sommes entretemps passés aux ordiphones, qui offrent encore plus de fonctions mais qui se commandent toujours du doigt. La génération de "petite Poucette" (l'héroïne de M. Serres) a grandi et s’est étendu à la société entière. Les traits que l’on reconnaît à cette génération digitale ont en fait infusé à toute la société. Les voici car ces pratiques sociales constituent le terreau qui rend possible la transformation digitale.
Nos contemporains veulent ainsi une hyper-connectivité : quel que soit mon emplacement, quelle que soit la situation, l’accès au réseau doit être présent. Cela encourage une mobilité accrue : nous sommes toujours en mouvement, nous voulons tout à portée de main, où et quand nous le souhaitons.
Cet accès permanent au réseau technologique permet l’accès au réseau humain. La société contemporaine est toujours sociale et interconnectée, car nous cherchons à rester en liaison avec ceux qui nous ressemblent ou avec qui nous partageons quelque chose (un centre d’intérêt, une relation d’affaire, …). Cela introduit, du moins en apparence, l’illusion de l’accessibilité et de l’ouverture : le monde entier est à notre portée. Cela étant, ce peut être une illusion. Les réseaux peuvent renforcer au contraire l’effet de club : je ne me connecte qu’avec mes pairs et me désintéresse des autres, au risque de développer une certaine endogamie qui renferme psychologiquement.
La génération digitale serait plus encline au partage, elle aurait un nouveau rapport à la propriété. Il y aurait une distanciation envers la société de consommation, une attirance pour le marché de seconde main et le partage d’un bien sous-exploité. Ceci explique d’une part le développement du marché de la location (la propriété d’un bien n’est plus forcément un signe de statut social élevé), du low-cost, ou encore le succès des plateformes de partage qui permettent d’offrir de nouveaux « biens » qui peuvent être l’usage temporaire d’une chambre de son appartement ou d’une place de sa voiture lors d’un trajet. Cependant, les critiques notent que ces pratiques existaient et étaient hors marché : d’une certaine façon, Blablacar a tué l’autostop, AirBnB les auberges de jeunesse. L’illusion du partage serait en fait l’entrée de logiques capitalistes dans des domaines jusque-là privés.
Autre caractéristique, celle de l’instantanéité. Comme tout est toujours accessible n’importe quand (conséquence de la permanence digitale), alors nous vivons dans l’instant et nous devenons impatients. Notre rapport au temps évolue et nous ne sommes plus capables de « perdre du temps » ou de « prendre le temps de vivre ».
En revanche, l’avantage de cette connexion prolongée est celle de la diffusion accélérée de l’information. Les réseaux sociaux ou les fils de presse des grands médias nous « poussent » sans cesse des informations. Cela étant, l’autorité des grandes instances traditionnelles est contrebalancée par l’autorité des pairs. La connaissance est plus partagée et horizontale.
La génération digitale aurait une quête de sens plus appuyée que ses aînées. Elle cherche donc avant tout un épanouissement (la notion d’expérience que nous avons déjà relevée). Cela affecte le contrat social en général, notamment au travail. Le Contrat à Durée Indéterminée (CDI) n’est plus requis, le jeune salarié veut la combinaison de plusieurs facteurs : intérêt, rémunération, conditions de travail, libre organisation du temps. Il est d’ailleurs prêt à changer très rapidement de postes et à zapper s’il n’atteint pas ses objectifs. Logiquement, cela entraîne des comportements qui peuvent paraître capricieux ou une intolérance à l’opiniâtreté. Mais cet esprit critique accentué est très exigeant en termes de rapports humains. La hiérarchie n’est plus acceptée en tant que telle, la confiance se mérite mais elle obtient en retour un engagement fort.
O. Kempf
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(B2) Une passe d’armes a opposé le ministre de l’intérieur italien Matteo Salvini et le ministre luxembourgeois Jean Asselborn. C’était ce vendredi (14 septembre) lors de la conférence sur les migrations et la sécurité organisée à Vienne par la présidence autrichienne de l’UE.
Lors d’une longue élocution, l’Italien a d’abord contredit « ses collègues », notamment le Luxembourgeois — « qui disent nécessaire de l’immigration parce que la population européenne vieillit ».
« J’ai un point de vue complètement différent. Je suis au gouvernement pour aider nos jeunes à refaire ces enfants qu’ils faisaient encore il y a quelques années. Et non pour importer ce qui se fait de mieux de la jeunesse africaine pour remplacer les Européens qui, pour des soucis économiques, ne font plus d’enfants. Ce sont deux visions du monde complètement différentes. »
Et d’ajouter :
« En Italie, nous avons besoin de faire des enfants, pas de nouveaux esclaves pour supplanter les enfants que nous ne faisons plus. Peut-être qu’au Luxembourg, ils ont ce besoin »…
Devant cette logorrhée, aux relents racistes, Jean Asselborn sent la moutarde lui monter au nez — on entend des « Allez », « dedieu », « c’est abusé » —. Il prend ensuite la parole pour lâcher une phrase qui restera comme un des rares moments de vérité du débat public européen.
« Au Luxembourg, cher monsieur, on avait des dizaines de milliers d’Italiens, qui sont venus comme migrants, qui ont travaillé au Luxembourg, pour que vous, en Italie ayez de l’argent, pour élever vos enfants. Merde alors ! Dedieu … enfin ».
(Nicolas Gros-Verheyde)
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(B2) L’Union européenne va équiper certaines bases des forces armées maliennes (FAMa) d’une infirmerie de garnison. A commencer par Nampala, dans le centre du Mali à 500 km de Bamako
Les quatre experts français, européens et maliens en visite à Nampala (Crédit : EUTM Mali)
Un projet financé par la CBSD
Le site de Nampala, qui héberge un détachement des forces armées maliennes (FAMa), va être complété d’une infirmerie de garnison, ouverte aux militaires et aux civils. Un projet financé dans le cadre de la CBSD, le nouvel instrument financier de l’UE, qui permet le « financement des acteurs militaires dans des pays tiers aux fins de réaliser des activités de développement ». (Lire : Le dispositif CBSD adopté. La touche finale…). Ce projet ambitieux prendra forme dans trois villes différentes, dont Nampala et coûtera 3 à 4 millions d’euros.
Les plans à l’étude
Début août, deux officiers de la mission européenne de formation des forces armées maliennes (EUTM Mali), un spécialiste d’Expertise France et un militaire malien de la Direction centrale du service de santé des armées (DCSSA) se sont rendus sur place, comme le précise la mission. Une visite effectuée par hélicoptère, seul moyen sûr pour se déplacer sur le camp. Objectif : avoir les dernières informations techniques et topographiques pour définir les plans de la future infirmerie.
Une infirmerie mixte civile et militaire
Il s’agissait aussi d’évaluer les conditions de sécurité qui devront être prises en compte pour la construction du bâtiment et ses accès, enfin : préciser l’offre de soin locale ainsi que le profil de la population bénéficiaire. Car l’intérêt de cette infirmerie est de servir non seulement à la garnison, mais aussi à la population civile. Ce qui complique le travail des personnes chargées de concevoir cette nouvelle infrastructure.
Des conditions de sécurité à étudier de près
La ville de Nampala, située dans la région de Ségou, à environ 500 km de Bamako, a fait l’objet de plusieurs attaques. En janvier 2015, la ville a été prise par les djihadistes tuant une dizaine de militaires. Un an plus tard, le 19 juillet 2016, c’est la caserne elle-même qui est visée. Dans une attaque assez sophistiquée, menée avec plusieurs véhicules (pickups) lourdement armés et des motos, plusieurs groupes rebelles réussissent à prendre le contrôle du camp durant plusieurs heures. Ils laissent au final 17 tués et 37 blessés dans les rangs de l’armée malienne. Le 2 mai 2017, c’est une mission de ravitaillement des FAMa qui tombe dans une embuscade sur la route entre Nampala et Dogofri, faisant neuf morts et cinq blessés parmi les militaires.
(NGV, avec Aurélie Pugnet st. )
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Marseille fait figure de port civil avant-gardiste en France. C’est en effet le seul qui dispose d’installations pour l’alimentation électrique à quai des navires. Depuis 2017, la compagnie La Méridionale utilise ce procédé dans le port de La Joliette. Pour Corsica Linea, l’autre compagnie détentrice d’une délégation de service public (DSP) pour la desserte de la Corse, il était devenu primordial de ne pas se laisser distancer. C’est pourquoi elle a signé hier un protocole d’accord avec la Région Sud (ex-PACA) pour équiper trois navires de capacités de branchement électrique à quai.
Plus vieille unité de la flotte de Corsica Linea, le ferry Méditerranée (1989) n’en a pour autant pas fini de naviguer sous ses couleurs rouges. Pourtant, avec l’arrivée récemment du Vizzavona, ex-Euroferry Corfù, la compagnie dispose d’un second navire sur la ligne entre Marseille et l’Algérie. On aurait pu s’interroger sur le maintien du Méditerranée. Toutefois, ce dernier semble encore bien prouver son utilité dans le modèle de Corsica Linea. Après un désarmement partiel cet hiver, une fois sa saison terminée, il reprendra du service en 2019.
Hier, toujours dans une communication soigneusement maîtrisée, la compagnie américaine Celebrity Cruises a dévoilé un nouvel espace de son prochain navire-phare, le Celebrity Edge. En l’occurrence, il s’agit du The Grand Plaza. Imaginé et conçu par les fondateurs du studio de design parisien Jouin Manku, il sera le « cœur battant » du paquebot. « Nous ne pouvions pas être plus heureux de l’engouement provoqué par le lancement de Celebrity Edge », a déclaré Lisa Lutoff-Perlo, présidente et directrice générale de Celebrity Cruises.