Le SHD organise les 19 et 20 novembre un colloque consacré aux opex et qui s’inscrit dans l’axe de recherche "histoire des opérations militaires", qui a déjà donné lieu en janvier 2017 à l’organisation du colloque "Faire l’histoire des opérations militaires : sources, objets, méthodes".
Comme le précisent les organisateurs, "il convient de s’interroger non seulement sur les opérations elles-mêmes mais également sur la façon d’en parler, ce qui intègre une dimension mémorielle qui ramène finalement à la question du lien entre l’Armée et la Nation. Ces questions interpellent également les historiens en charge de cette histoire à laquelle ils n’accèdent qu’à travers une documentation rare car souvent protégée par le secret de la défense. Ainsi seront également abordée les questions du fondement épistémologique (et archivistique) de cette histoire militaire du temps présent".
Le programme est à consulter ici.
Informations pratiques:
- Dates : Lundi 19 et mardi 20 novembre 2018
- Lieux : Balard, 32 Boulevard Victor 75015 Paris
- Inscription obligatoire avant le 12 novembre Envoyez vos biodatas (Nom de famille et de jeune fille, prénom, date et lieu de naissance) à l'adresse suivante : dominique.guillemein@intradef.gouv.fr
A lire ici l'entretien accordé par Klaus Lederer, le patron de la société allemande Aircargonet GmbH qui vient de s'allier avec Antonov Airlines pour créer "Antonov-Logistic-Salis GmbH".
Antonov Airlines détient 51% du capital de la nouvelle structure dédiée au transport stratégique et Aircargonet le reste.
La nouvelle société est installée à l'aéroport de Leipzig où seront basés deux AN-124F.
Elle travaillera dès 2019 (et selon les mêmes modalités que le contrat SALIS précédent) au profit de la NSPA (NATO Support and Procurement Agency) et des Européens, selon Lederer qui précise: "To make it very clear, it is the only duty and function of Antonov Logistics Salis GmbH to serve the needs of NSPA and other EU states."
La portion US de la base aérienne 201 d'Agadez est toujours en chantier, comme en témoignent des photos diffusées par les Public Affairs de la 435th Air Expeditionary Wing. Ces clichés datent de la fin octobre et témoignent de l'avancement des travaux (rien n'est dit en revanche sur la fin de ce chantier).
Voir aussi mon post du 11 avril ici.
Le 25 octobre, le major Conor Riley, patron de l'escadron des Red Horse (pour "Rapid Engineer Deployable Heavy Operational Repair Squadron Engineer") du 31st Expeditionary Squadron (génie de l'Air Force), présente les travaux en cours à Agadez au général Tod Wolters, qui commande les forces de l'USAF en Europe et en Afrique et au major général John Wood, le patron de la 3rd Air Force.
Les sapeurs du 31st Expeditionary Squadron étendent de l'asphalte sur un des taxiways, le 19 octobre 2018. Il s'agit de tester le bitume qui sera installé sur le runway pour voir sa résistance.
Le 1re classe Conner Roberts indique à l'un de ses camarades du génie de l'air où déposer l'asphalte.
Un merlon de 3m de haut a été installé par les sapeurs du 724th Expeditionary Air Base Squadron pour protéger la piste d'atterrissage où se trouve actuellement une tour de contrôle mobile du type MSN-7.
Un camion de pompiers de type P-18 en réparation dans l'un des shelters techniques de la base aérienne d'Agadez.
Le sergent Joseph Cooper, du 824th Base Defense Group. Cette unité assure la sécurité du site et des convois de ravitaillement.
Je poursuis la réflexion entamée la semaine dernière (voir billet) ou celle de Michel Goya sur son blog (ici) et reviens sur cette non commémoration de la Victoire décidée par l’Élysée et balancée, à ses yeux, par le voyage mémoriel qu'il compte effectuer, rendant hommage aux combattants.
Précisons d'emblée qu'il ne s'agit pas de discuter des sujets annexes qui ne sont pas ici essentiels :
Selon l’Élysée : "Le sens de cette commémoration, ce n'est pas de célébrer la victoire de 1918". Voilà le point dur, celui qui cause problème, plus encore que les propos inutiles d'un conseiller mémoire qui n'a pas de mémoire sur "les civils que l'on a armés".
Ne pas célébrer la victoire. Que célébrer, alors ? La "fin d'une guerre" ? Mais ne comprend-on pas qu'il n'y a pas de fin de guerre si l'un des adversaires n'accepte le résultat de la fortune des armes ? Il y a un anachronisme persistant à considérer, par un crypto-pacifisme, que "la guerre c'est mal et que donc toute guerre est mauvaise". Les guerres sont douloureuses, nul n'en disconvient mais si les États, si les parties (dans le cas de guerres irrégulières) décident de les faire, c'est bien parce que leurs raisons sont à leurs yeux plus impérieuses que les incontestables catastrophes qui les accompagnent. Oui, la guerre est catastrophique et pourtant, on la fait. Ce n'est d'ailleurs pas parce qu'on ne se veut pas d'ennemis qu'on n'en a pas. Souvent, c'est l'ennemi qui décide, les djihadistes nous l'ont montré récemment (c'est d’ailleurs parce qu'ils ont pris l'initiative que nous parlons désormais à tout bout de champ de "guerre").
On la fait pour de bonnes raisons, par exemple pour défendre sa liberté (une des trois valeurs de la devise de la République). Peut-on quand même rappeler à certains que trois départements étaient en 1914 annexés contre la volonté des peuples depuis plus de 45 ans, et que pendant la guerre, justement, dix départements français, de l'Est et du Nord du pays, soit deux millions de personnes quand même, vivaient sous la domination du Reich. La victoire a permis que ces territoires-là soient libérés et elle a évité qu'au lieu d'avoir trois départements annexés, il n'y en ait eu cinq ou dix. Ce n'est pas rien.
Car eussions nous été défaits, nous aurions vécu sous une domination étendue. La défaite de 1870 n'avait pas laissé que des bons souvenirs, faut-il le rappeler (juste une histoire de mémoire...).
Alors, de quoi ce refus de la victoire est-il le nom ?
Si l'autre nous déclare la guerre, nous devons la conduire. Sinon, comment comprendre les déclarations de nos gouvernants répétant sans relâche que "nous sommes en guerre" ? L'absence de réflexion sur le sens de la guerre fait qu'on ne désigne pas l'ennemi : non, on "fait la guerre contre le terrorisme", du président précédent reprise par le président actuel. Mais alors, qu'y a-t-il, selon eux, au bout de cette guerre ? Si le terroriste est notre ennemi, ne devons-nous pas "vaincre" ? sinon, quel est le but ?
Si donc nous sommes en guerre aujourd’hui, c'est que nous acceptons le mécanisme de la guerre. Parfois, la force doit prévaloir afin qu'elle crée le droit.
S'agit-il alors de cet étrange goût français pour célébrer les défaites ? : on célèbre Sidi-Brahim, Bazeilles, Camerone ou Dien-Bien Phu, on se souvient d'Azincourt et Crécy plus que de Castillon qui pourtant nous donna la victoire, à la fin de la Guerre de cent ans. Heureusement que les Cyrards fêtent encore le 2S en l'honneur d'Austerlitz... Mais la tradition militaire aime les glorieuses défaites, celles où le panache est mis en avant, où l'on célèbre la lutte jusqu'au bout, le sacrifice suprême. Mieux vaut la manière (l'héroïsme) que le résultat.
En l'espèce, ce n'est pas de cela dont il s'agit. Nul célébration de vertus militaires. C'est juste que la victoire, ça sonne trop guerrier. Et puis il y a ce côté moderne qui trahit en fait un sentiment refoulé de supériorité : on refuse de célébrer sa victoire "car l'on est au-dessus de ça", on oublie Austerlitz mais on va fêter Trafalgar. On se croit humble et généreux, on est juste orgueilleux et méprisant, sans même s'en rendre compte, plein de bons sentiments, d'autant plus que l'autre se fiche de nos abaissements, lui n'hésite pas à célébrer ses victoires. Car il ne s'agit pas de triompher, mais de célébrer. Nuance. La victoire de 1918 n'est tout de même pas une exaction... Le XXème siècle en a connu bien d'autres, ailleurs qu'en France.
Au fond, ce refus de célébrer la victoire est une pensée anachronique, une trahison du devoir de mémoire, un vain calcul politicien contemporain. Il faut revenir à Renan et sa définition de la Nation. On rappellera (avec Wikipedia -ici-, qu'on ne peut accuser de déviation idéologique) que Renan insiste sur la conception française contractuelle de la formation de la Nation, à l'opposé d'une vision allemande (eh oui!) beaucoup plus essentialiste, venue notamment de Fichte. J'ai écrit par ailleurs (dans mon livre "Géopolitique de la France", voir ici) la dialectique entre les deux approches et comment le nationalisme allemand est né à la suite de la Révolution française.
Pour Renan, être une Nation "c'est avoir fait de grandes choses ensemble, vouloir en faire encore dans l'avenir". Mais encore faut-il se souvenir des belles choses faites ensemble.
Le terrible sacrifice de nos grands-parents en fait partie, quoi qu'on en dise. Certes, la France sort épuisée de la Guerre, certes le défilé de la Victoire (qui a lieu le 14 juillet 1919) commence par les blessés, estropiés et gueules cassées, certes les anciens combattants affirment "plus jamais ça", mais pas un ne regrette le combat ni le sacrifice, car victoire il y a eu. Alors, il peut y avoir réconciliation.
Il n'y a pas de paix s'il n'y a pas un vainqueur et un vaincu, n'en déplaise aux conseillers de l’Élysée . La guerre est une chose d'abord politique car la guerre fait l’État avant que l’État ne fasse la guerre (voir Charles Tilly et le billet sur la question). Vouloir la paix, ce n'est pas refuser l'idée même de guerre, c'est la regarder sereinement, avec justement le recul de l'histoire.
Il y eut donc une victoire. On ne peut la célébrer sans la passer sous silence. Se souvenir permet de construire justement d'autres destins. Interpréter, c'est trahir, y compris l'avenir.
Un coup de tête jamais n'abolira le passé.
O. Kempf
Depuis qu’elle a obtenu, auprès des Nations unies, une dérogation pour livrer des armes à la Centrafrique, la Russie ne cesse d’accroître son influence dans ce pays, toujours en proie à des poussées de violences dues à des groupes armés, comme l’ont encore montré les heurts qui ont eu lieu à Bambari, le 31 octobre. […]
Cet article La France va livrer 1.400 fusils d’assaut aux forces armées centrafricaines est apparu en premier sur Zone Militaire.
Parce qu’il était tenu pour responsable d’une nouvelle attaque chimique commise une semaine plus tôt dans un quartier de la Goutha orientale, les forces françaises, américaines et britanniques frappèrent le programme chimique syrien au cours de la nuit du 13 au 14 avril 2018, dans le cadre de l’opération « Hamilton ». Cette dernière mobilisa, côté français, […]
Cet article Syrie : La Marine nationale a tiré les enseignements des « ratés » de l’opération Hamilton est apparu en premier sur Zone Militaire.
« La défense! C’est la première raison d’être de l’État. Il n’y peut manquer sans se détruire lui-même », avait lancé le général de Gaulle, lors d’un discours prononcé à Bayeux en 1952. Pour autant, le 2 novembre, à l’Assemblée nationale, beaucoup de députés devaient avoir mieux à faire que d’assister aux débats portant sur les crédits […]
Cet article Les députés ont adopté le budget des armées pour 2019 par 61 voix contre 3 est apparu en premier sur Zone Militaire.
Le temps passe, les auditions parlementaires se succèdent et les rapports s’empilent. Mais le constat est toujours le même : la Force maritime des fusiliers-marins et des commandos [FORFUSCO] est en surchauffe. Pour rappel, la FORFUSCO compte environ 2.600 personnels militaires et civils et s’aticule selon deux composantes : les unités de fusiliers-marins, spécialisées dans […]
Cet article La Force maritime des fusiliers-marins et des commandos est au bord du « burn-out » est apparu en premier sur Zone Militaire.