Le Laboratoire de Recherche sur la Défense de l'IFRI vient de publier une étude Laurent Touchard intitulée "Des murs et des hommes: sécuriser les frontières africaines au XXIe siècle".
Les frontières africaines sont réputées pour leur porosité et cristallisent des tensions politiques et sécuritaires, aussi bien dans le cadre de guerres interétatiques que des conflits intestins impliquant des groupes rebelles, sécessionnistes, ou autonomistes. Mais les frontières du continent peuvent également être exploitées comme une ressource alimentant ces affrontements à travers les trafics, la contrebande et la corruption, ainsi qu’en offrant la protection d’un sanctuaire diplomatique.
Face à ces défis, les forces africaines doivent s’engager dans des stratégies de sécurisation diverses. Deux principaux types de mécanismes se distinguent. D’une part les murs et autres dispositifs statiques mobilisant des moyens bien connus mais aussi des nouvelles innovations technologiques. D’autre part les forces de sécurité, qui font le choix de la mobilité, et doivent pour garantir leur efficacité, relever le défi de la coopération nationale et internationale.
Laurent Touchard est un historien, spécialiste des questions de défense. Il travaille en particulier sur les forces armées africaines et il est l’auteur de l’ouvrage Forces armées africaines 2016-2017.
L'étude est à consulter ici.
La Commission Digital Défense de l’AA-IHEDN propose une table ronde intitulée "Quelle frontière pour notre souveraineté numérique"; elle aura lieu le mardi 11 décembre, à 19h (Amphithéâtre Lacoste), à l'Ecole Militaire, 5 place Joffre, à Paris.
Modérée par Alexandre Papaemmanuel, coprésident de la commission digital défense de l’AA-IHEDN, cette table ronde rassemblera:
- Thomas Gassilloud, député, membre de la commission de la défense nationale et des forces armées,
- l'amiral Arnaud Coustillère, DG Num, ministère des Armées,
- Fabrice Brégier, président de Palantir France.
Les grands enjeux du débat :
La loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025 souligne qu’il est aujourd’hui nécessaire d’aborder le numérique dans sa dimension souveraine: "La nécessité de sécuriser, de traiter et d’exploiter les flux d’informations en croissance exponentielle, est facilitée par le recours à l’intelligence artificielle. Dans un univers industriel dominé par des entreprises étrangères et caractérisé par des innovations technologiques rapides, le développement de ces technologies s’avère ainsi un enjeu majeur de souveraineté". Comment se décline concrètement cette volonté politique ? Quelles sont les frontières de ce concept encore flou ?
La ministre des Armées a rappelé lors de son discours du 16 mars dernier que les "données qui sont autant d’empreintes de nos comportements et de ceux de nos ennemis. Ces données une mine d’or, une richesse exceptionnelle qu’il convient maintenant d’exploiter pleinement. Là aussi, le ministère des Armées a compris les enjeux et avance. Dans le domaine du renseignement, de la cyberdéfense, mais aussi de la maintenance et de la simulation, nous exploitons plus de données et nous les exploitons mieux".
Les Armées sont touchées de plein fouet par cette révolution, dans un monde où la frontière entre l’homme et la machine tend à s’effacer. Le soldat est aujourd’hui à la fois l’usager et la victime de la donnée dans ce qui est aussi une révolution de l’information.
Inscriptions obligatoires avant le 5 décembre ici.
Cette année, en 9 mois, les forces américaines et otaniennes déployées en Afghanistan ont largué 5 213 bombes sur des objectifs ennemis. Un nombre qui s'approche de celui de 2011, année où 5 411 bombes avaient été larguées.
Cette hausse dénote un soutien aérien intense aux forces afghanes et une volonté US d'affaiblir les talibans pour les pousser à négocier.
Voici le détail mensuel:
Pour les années précédentes, les chiffres étaient les suivants:
2012: 4084
2011: 5411
2010: 5100
2009: 4147
Les chiffres des années précédentes (2002-2008) sont moins fiables mais assurément plus bas.
Impressionnante photo Reuters qui témoigne de la violence de l'explosion de mercredi soir près des locaux de la société de sécurité G4S à Kaboul.
Le bilan est de dix tués dont 5 employés (4 Afghans et 1 Britannique) de G4S et 32 blessés:
G4S avait déjà été la cible d'une attaque le 18 mars lorsqu'un kamikaze avait actionné sa ceinture explosive avant de pouvoir atteindre l'entrée du complexe. Deux civils avaient été tués.
Le groupe de travail sur le service national universel, présidé par le général Daniel Ménaouine, vient de publier un rapport sur les résultats de la phase de consultations organisée entre juillet et novembre 2018. Cette consultation a été organisée à la fois par le ministère de l’Éducation nationale et par celui des Armées.
76 229 réponses ont été recueillis, "sur la base de questionnaires très proches" mais dont les résultats diffèrent sensiblement, sauf sur un point: un quart des jeunes ne veulent pas faire le SNU.
La consultation du ministère de l’Éducation nationale a totalisé 30 334 réponses, dont celles de 25 349 jeunes de moins de 26 ans:
- 51% des jeunes se déclarent favorables au SNU ;
- 27% n’ont pas du tout envie de l’effectuer;
- 50% s’interrogent sur les conditions de réalisation du SNU, notamment la première phase en hébergement collectif.
La consultation organisée par le ministère des Armées a totalisé 45 895 réponses:
- 75% des jeunes sondés sont favorables aux objectifs du SNU ;
- 25,3% ont déclaré qu’ils n’ont pas du tout envie de le faire.
- la rencontre avec d’autres jeunes de régions et de milieux sociaux différents est souhaitée à 90% et le renforcement de la connaissance des droits et devoirs à 82%;
- 79% considèrent que le SNU leur permettrait de savoir réagir en cas de crise (attaque terroriste, catastrophe naturelle, sensibilisation à l’environnement).
Et on retiendra cet extrait de la conclusion: "Le service national doit inventer son propre modèle. Quelle discipline ? Quel degré de liberté pour les jeunes dans la vie collective ? Quel impact de la laïcité, de la mixité ? Autant de questions qui doivent recevoir dès le début une réponse car les premières cohortes ne pourront être accueillies que par les premiers encadrants, qui ne pourront être utilement formés que si cet esprit, cette ambiance, ces valeurs de référence, cette doctrine d'action, ont été élaborés auparavant."