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Afrique

Fermeture de l'agence ONEA/Gounghin pour raison de travaux du 12 au 15 aout 2023

Lefaso.net (Burkina Faso) - Sat, 12/08/2023 - 09:00

L'ONEA informe donc son aimable clientèle rattachée à l'agence Gounghin que pour des raisons de travaux de réfection, son agence sera fermée du samedi 12 au mardi 15 août 2023.

L'ONEA invite donc ses abonnés rattachés à ladite agence à se rendre dans ses autres agences (ZAD, Zogona, Centrale et Tampouy) en attendant la réouverture de leur agence. Par ailleurs, le guichet sis dans l'enceinte de la Direction Régionale de Ouagadougou (en face du stade du 4 août) sera renforcé pour faciliter le paiement des factures.

Chers clients, l'ONEA vous renouvelle ses excuses pour les désagréments éventuels et sait compter sur votre compréhension et votre accompagnement.

L'ONEA à votre service !
Département Communication 220, Avenue de l'ONEA, Pissy, secteur 12
Centre d'appels ONEA VENEGRE : 80 00 11 11

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Foot : Kenir Kenandi lance l’appel des fonds pour le finissage des travaux de construction d’un stade moderne à Kananga

Radio Okapi / RD Congo - Sat, 12/08/2023 - 08:46


Président de l’Athlétique Club du Kasaï (ACK) Kenir Kenandi a lancé, vendredi 11 aout, l’appel des fonds pour le finissage des travaux de construction d’un stade moderne, à Kananga, au Kasaï-Central. Il a lancé cet appel dans un entretien accordé à Radio Okapi.


Conçu pour 12 000 places assises, « le stade Athlétique » est encore à l'étape de construction de gradins et l'aménagement des vestiaires dans la tribune centrale.

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Législatives nationales : 23 653 candidatures jugées recevables à la CENI

Radio Okapi / RD Congo - Sat, 12/08/2023 - 08:02

 



Le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Denis Kadima a publié, vendredi 11 août, la liste provisoire des candidatures déclarées recevables et irrecevables à la députation nationale.


Il a fait cette publication lors d’un point de presse tenu à Kinshasa.


Ces candidatures déclarées recevables se présentent comme suit : 

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Niger : la réunion de la Cédéao reportée, le président Bazoum a vu son médecin

France24 / Afrique - Sat, 12/08/2023 - 07:43
Le président nigérien Mohamed Bazoum, détenu dans sa résidence présidentielle à Niamey depuis un coup d'État qui l'a renversé le 26 juillet, a "eu la visite de son médecin", a indiqué un de ses proches à l'AFP, quand les inquiétudes concernant son sort se multiplient. La réunion clé de la Cédéao, sur le déploiement d'une force pour rétablir le président Mohamed Bazoum a quant à elle été reportée. Voici le fil du 12 août.
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Burkina/Communications électroniques : Près de 700 sites radioélectriques détruits

Lefaso.net (Burkina Faso) - Sat, 12/08/2023 - 00:20

L'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes du Burkina Faso (ARCEP) a tenu un atelier d'échanges avec les professionnels des médias les 3 et 4 août 2023, à Koudougou. À cette occasion, la directrice de la régulation des marchés fixe et mobile, Salamata Rouamba/Illy, a présenté un exposé intitulé « Marchés des communications électroniques : Bilan et perspectives ». Son exposé a évoqué les défis à relever pour davantage améliorer la qualité des communications électroniques au profit des consommateurs. À ce jour, ce sont près de 700 sites radioélectriques sur un total de 2 700 qui sont hors d'usage du fait du climat sécuritaire.

L'exposé de Salamata Rouamba/Illy a mis en lumière les enjeux majeurs du secteur des communications électroniques auxquels fait face le Burkina Faso. Parmi ces défis, la problématique de l'identification complète des abonnés dans un contexte de terrorisme et d'insécurité croissante a été accentuée. Il est donc impératif en pareille circonstance de renforcer les mesures de sécurité en garantissant l'identification précise des utilisateurs des services de télécommunications.

Près de 700 sites radioélectriques détruits

L'accès limité dans les zones à forts défis sécuritaires pour le déploiement et la maintenance des réseaux a également été abordé. Les infrastructures télécoms ont souvent été la cible d'actes de destruction perpétrés par des groupes terroristes, ce qui entrave la qualité des services de communication dans certaines régions. À ce jour, ce sont près de 700 sites radioélectriques sur un total de 2 700 qui sont hors d'usage du fait du climat sécuritaire.

Une autre problématique soulevée est celle de la connectivité pour les pays enclavés, qui ne disposent malheureusement pas d'accès aux câbles sous-marins en raison de leur inaccessibilité à la mer. Cela crée des obstacles majeurs pour l'amélioration de la connectivité dans ces pays comme le Burkina Faso.

État des lieux des sites radioélectriques détruits au Burkina Faso

La directrice de la régulation des marchés fixe et mobile de l'ARCEP est également revenue sur la question de l'aménagement numérique du territoire, en soulignant les défis liés au déploiement des infrastructures comme les sites radioélectriques et les réseaux en fibre optique. Elle a mentionné l'opposition des populations quant aux effets potentiels que peuvent avoir ces infrastructures sur leur santé en faisant allusion aux rayonnements non ionisants (RNI).

De plus, le manque de textes nationaux sur la protection contre les RNI a été identifié comme une entrave au déploiement des infrastructures nécessaires pour améliorer les services de communication.

La contribution de l'incivisme en matière de dégradation d'infrastructures, à travers des actes de vandalisme et les travaux de voirie endommageant fréquemment les installations, ont été aussi listés parmi les obstacles. Selon la directrice, ces actes impactent considérablement la qualité des services télécoms.

S'attaquant aux défis liés à l'accès aux services, Salamata Rouamba/Illy a fait cas de la multiplicité des offres promotionnelles et la nécessité d'une plus grande transparence dans les règles de tarification des services, tels que la connexion et la gestion des volumes Internet.

Salya Koné, animateur d'émissions interactives, a suggéré de traduire toutes ces informations en langues nationales

Ce qui faciliterait la compréhension du public illettré sur les différents éléments qui impactent la qualité des services des communications électroniques. Les participants ont apprécié la clarté et la pertinence de la communication de la directrice de la régulation. Les animateurs d'émissions interactives ont souhaité l'accompagnement de l'ARCEP afin de pouvoir communiquer au mieux sur ses réalisations et les défis auxquels l'institution est confrontée.

Les opérateurs doivent régulariser leurs offres en septembre 2023

En réponse à ces défis complexes, l'ARCEP a prévu un ensemble de mesures pour améliorer la situation. Ces mesures comprennent la mise en place d'une réglementation plus stricte encadrant les offres promotionnelles des opérateurs de téléphonie mobile, ainsi que l'admission de nouveaux opérateurs et fournisseurs par l'attribution de licences. Les opérateurs ont pour ce faire, un délai de 90 jours pour régulariser l'ensemble de leurs offres promotionnelles et permanentes « selon les règles de l'art » à compter de la date du mardi 13 juin 2023.

Une approche de co-régulation a également été proposée pour surmonter les limites des compétences institutionnelles et opérer avec d'autres autorités de régulation concernées, notamment la BCEAO et la Commission de l'informatique et des libertés (CIL).

« L'ARCEP est seulement compétente pour intervenir dans la fixation des tarifs sur les services que se fournissent les opérateurs entre eux », Salamata Rouamba/Illy, directrice de la régulation des marchés fixe et mobile

Les perspectives pour le secteur des communications électroniques au Burkina Faso sont ambitieuses. L'ARCEP s'engage à mettre en œuvre un identifiant unique pour améliorer l'identification des abonnés, ainsi qu'à introduire le Roaming national pour élargir l'accessibilité aux services de communication électronique.
L'adoption d'outils de régulation modernes, la mise à jour du cadre législatif et réglementaire pour favoriser l'évolution du secteur, et un accent renforcé sur la sensibilisation, la formation et l'information des acteurs, sont également envisagés afin d'atteindre les objectifs fixés.
Dans un climat où la coopération est essentielle, l'ARCEP entend collaborer avec d'autres institutions régulatrices pour relever ensemble les défis complexes qui se présentent dans le domaine des communications électroniques au Burkina Faso.

L'opérateur de téléphonie mobile Orange Burkina se taille la plus grande part du marché de l'Internet mobile

Estimation du marché des communications électroniques à fin 2022

Rappelons que la part de marchés des opérateurs suivant le parc de l'Internet mobile est de 7,04% pour Telecel Faso SA, de 42,10% pour Moov Africa Burkina et de 50,86% pour Orange Burkina SA, selon l'ARCEP. Le marché de téléphonie mobile quant à lui, pour tous les trois opérateurs en questions, est évalué à 25 659 436 abonnements et un taux de pénétration de 115,66%. Le marché de téléphonie fixe, lui, est partagé entre les opérateurs de Moov Africa Burkina et de Orange Burkina SA avec un parc de 82 473 abonnements et un taux de pénétration de 0,37%.

Selon la BCEAO, l'utilisation de la monnaie électronique via la téléphonie mobile constitue une opportunité d'accès des populations aux services financiers numériques. Le taux d'utilisation de la monnaie électronique calculé sur la base des comptes de monnaie électronique actifs s'est établi à 77,64% en 2022 en légère hausse par rapport à 2021 où il était à 75,41%

Hamed NANEMA
Lefaso.net

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Drissa Djiri, secrétaire général du District de pétanque du Houet : « Nous avons été 3e au championnat national de la FBP »

Lefaso.net (Burkina Faso) - Sat, 12/08/2023 - 00:15

La pétanque connaît un bel essor dans la province du Houet. Drissa Djiri, le secrétaire général du district du Houet, nous a accordé en exclusivité cette interview dans laquelle il nous parle de la montée fulgurante du jeu de boules dans la ville de Sya. La vulgarisation, selon lui, est en train de prendre. Mieux, les boulistes bobolais sont en train de quitter le dilettantisme pour le professionnalisme. Il en veut pour preuve leurs comportements lors du championnat national de la Fédération burkinabè de pétanque (FBP) en juillet 2023 à Ziniaré. Les Bobolais ont tenu la dragée haute aux Ouagalais en se hissant au final sur le podium. Mais les difficultés ne manquent pas…

Lefaso.net : Comment se porte la pétanque à Bobo-Dioulasso ?

Drissa Djiri : Aujourd'hui, on peut dire que la pétanque se porte bien dans la ville de Bobo-Dioulasso, eu égard à un certain nombre de constats. Si on jette un coup d'œil dans le rétroviseur, il y a quatre, cinq ans de cela, l'essor que l'on connaissait, n'est pas le même aujourd'hui. Entre 2000 et 2010, le nombre de clubs et de joueurs a augmenté. Je l'affirme parce qu'au niveau du district, c'est nous qui traitons les dossiers avant de les envoyer à Ouaga. J'en veux pour preuve le nombre de licenciés qui est passé d'une quarantaine à plus de 150.

Les éléments de preuve sont assez nombreux. Nous étions à moins de dix clubs. Nous sommes de nos jours à 18 clubs dûment affiliés à la FBP et c'est une grande satisfaction. Ce résultat n'est pas l'apanage d'une seule personne. Il est à mettre à l'actif de toute une équipe. Au niveau du district, nous avons élaboré un programme réaliste et réalisable qui a été très bien conduit pour la promotion du jeu de boules dans la ville Sya.

Comment vous vous organisez pour avoir des compétitions, avoir des promoteurs à l'instar de ce qui se passe à Ouagadougou, qui mettent en jeu des coupes, pour vous donner l'occasion de vous confronter ?

Il faut reconnaître que Ouagadougou a une longueur d'avance sur Bobo. Etant la capitale, Ouagadougou est aussi la ville qui a connu la pétanque bien avant. A Ouaga, il faut le reconnaître, il y a assez de moyens. Il est vrai que Bobo aussi est dans la pétanque de manière informelle, il y a un peu longtemps. Il faut reconnaître que des efforts sont faits à Bobo. Nous avons décidé de faire d'abord de la promotion afin que beaucoup de gens connaissent la pétanque. Il a fallu faire tomber des préjugés comme la pétanque est un sport salissant, réservé à des oisifs, des gens qui n'ont rien à faire.

Aujourd'hui, nous sommes en train de faire tomber cela. La vulgarisation aujourd'hui est vraiment visible. De nos jours, les gens reconnaissent que la pétanque est un sport au même titre que le football, le basket ball, l'athlétisme et j'en passe. Spécifiquement pour les compétitions, nous avons eu une idée endogène, à savoir que les clubs s'organisent pour accueillir à tour de rôle les autres. Cela permet aux joueurs de connaître chaque club, de se frotter, de susciter de l'émulation dans la compétition. Si vous faites une estimation, nous avons 18 clubs, donc 18 compétitions.

Vous vous rendez donc compte que nous ne chômons pas. A côté de cette idée originale, nous approchons des personnes physiques, morales telles que les sociétés. Et si on met à notre disposition par exemple 100 000 francs CFA, nous essayons de cotiser dans chaque club pour compléter afin de pouvoir faire une compétition. L'objectif n'est pas forcément le gain, mais la vulgarisation de la pétanque. C'est le lieu pour nous de remercier ici tous ceux-là qui ont accepté de nous accompagner. Mais j'avoue que ce n'est pas toujours facile parce que les gens ne voient tout de suite ce que la pétanque peut apporter comme visibilité à leurs sociétés. Nous travaillons pour cela, ça va prendre du temps, mais je pense que les gens comprendront.

Les équipes de Bobo ont titillé les grands clubs de Ouaga, ici une séquence, à droite le club bobolais LPCB contre Zounogo pétanque club de Ouaga, futur vainqueur du championnat 2023.

Vous avez participé au dernier championnat de la Fédération burkinabè de pétanque qui a eu lieu à Ziniaré, comment vos clubs se sont comportés ?

Actuellement à Bobo, il y a une sorte de concurrence entre les clubs, chacun se bat pour avoir les meilleurs pointeurs, les meilleurs tireurs. Cela fait qu'il y a un mouvement de joueurs entre les clubs ici à Bobo, une chose que l'on ne connaissait pas auparavant. Quand nous avons informé les clubs du déroulement du championnat à Ziniaré, tout de suite c'était l'engouement. Très rapidement, les présidents de clubs ont inscrit leurs équipes. Nous avons donc aligné 14 équipes au compte de la province du Houet et c'est la compagnie de transport Rahimo qui a bien voulu nous conduire à Ziniaré. Pour ce qui est du bilan, il est satisfaisant.

Les 14 équipes ont effectivement pris part aux éliminatoires dans les poules. A l'issue des matchs, sept équipes ont pu franchir les poules pour les phases suivantes, chemin faisant, il y en a qui se sont bien comportés. Et c'est vraiment avec joie que nous sommes rentrés à Bobo avec la troisième place synonyme de médaille de bronze, par le biais du club Indépendant, qui a à sa tête Ousséni Traoré.

Quelles sont les difficultés particulières que vous rencontrez dans la pratique de votre sport favori ici à Bobo ?

Parlant de difficultés, il y en a de plusieurs ordres. La première des difficultés est d'ordre logistique, c'est-à-dire l'acquisition des boules de compétitions dont nous trouvons les coûts assez élevés, plus de 50 000 francs CFA. Il y a aussi la question de l'organisation. Quand on est amateur et on veut exceller, il faut avoir une licence. Quand tu veux une licence, il faut appartenir à un club. Quand on est dans un club, il faut s'acquitter des cotisations et d'autres engagements.

Est-ce que le jeu de boules entretient entre vous des relations de solidarité, comme on aime à l'entendre, la pétanque constitue-t-elle une famille ?

Une question assez intéressante. Si je prends mon propre cas, c'est un sport qui donne l'occasion à l'individu de faire la connaissance de pas mal de personnalités. Dans la pétanque, on rencontre facilement tous les corps de métier : des enseignants, moi-même je suis enseignant de formation, des corps habillés, des gens de la santé, du secteur informel, des commerçants, etc. c'est vraiment un brassage, et ce brassage-là, permet à l'individu de faire connaissance avec pas mal de personnes, de se faire des amis. Socialement, c'est l'un des sports ou loisirs qui vous permet le plus de vous épanouir. Quand vous êtes dans la pétanque, vous connaîtrez beaucoup de gens, quand vous allez dans un service, ou dans les lieux de commerce, vous croiserez des personnes qui vous ont reconnu, que vous avez eu à côtoyer sur un terrain de pétanque, en tant que partenaire ou adversaire. La pétanque, c'est vraiment une famille. Dans la pétanque on gagne beaucoup. Physiquement, on se maintient en bonne santé, on se fait plaisir et il y a le brassage social. En la matière, il n'y a pas un sport ou un loisir qui puisse égaler la pétanque.

ITW réalisée par Barthélemy KABORE

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Sanctions économiques contre le Niger : les prix augmentent et la population souffre

France24 / Afrique - Fri, 11/08/2023 - 23:49
Le Niger vit sous les sanctions économiques ouest-africaines. Depuis la mise en place des mesures, le 30 juillet dernier, les conséquences sont lourdes pour la population.
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EPST/Sud-Kivu 1 : les autorités décident de renforcer le respect de la gratuité de l’enseignement

Radio Okapi / RD Congo - Fri, 11/08/2023 - 23:39


La province éducationnelle Sud-Kivu 1 a décidé de renforcer le respect de la gratuité de l’enseignement de base et des inscriptions pour l’année scolaire 2023-2024. Ces mesures et bien d’autres ont été rappelées aux professionnels de l’éducation du Sud-Kivu lors de la clôture, à Bukavu, des travaux de la revue annuelle des performances.

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Suspension de radio Oméga : Les organisations professionnelles des médias dénoncent une décision arbitraire

Lefaso.net (Burkina Faso) - Fri, 11/08/2023 - 23:00

Dans le communiqué ci-après, l'Organisation professionnelle des médias (OPM) réagit à la suspension de radio Omega par le gouvernement. "Cette suspension de Radio Oméga est à tout point de vue illégale. Loin de toutes considérations professionnelles, cette suspension est politique. Le gouvernement n'a aucune compétence pour connaître du respect ou non des règles d'éthique et de déontologie dans un média" a relevé l'organisation.

Pour elle, par ces actes, "le gouvernement contribue à mettre en péril le droit du public à l'information et sape la crédibilité d'une institution comme le CSC".

Lefaso.net

Déclaration des OPM sur la suspension de Radio Oméga

Les Organisations professionnelles des médias (OPM) ont appris avec stupéfaction la décision de suspension « jusqu'à nouvel ordre » de la Radio Oméga FM. C'est à travers un communiqué signé de son porte-parole, M. Jean Emmanuel Ouédraogo, que le gouvernement burkinabè a pris cette décision aussi grave qu'inédite ce 10 août 2023.

Le gouvernement sanctionne Omega pour avoir donné la parole à M. Ousmane Abdoul Moumouni, se réclamant porte-parole du Conseil de la résistance pour la République (CRR) au Niger. Le gouvernement cite, entre autres griefs contre la radio, la violation des règles d'éthique et de déontologie et le reniement de sa responsabilité en tant que média. Le gouvernement dit au final suspendre les programmes de la Radio Oméga « au nom de l'intérêt supérieur de la Nation ».

Nous, Organisations professionnelles des médias, réunies le 11 août 2023 à Ouagadougou, condamnons fermement cette énième intrusion du gouvernement de Transition dans la régulation des médias. Le gouvernement s'est ainsi substitué au régulateur qu'est le Conseil supérieur de la Communication (CSC).

Cette suspension de Radio Oméga est à tout point de vue illégale. Loin de toutes considérations professionnelles, cette suspension est politique. Le gouvernement n'a aucune compétence pour connaître du respect ou non des règles d'éthique et de déontologie dans un média. Cela relève des attributions du CSC, conformément à la loi organique N° 004-2018/AN du 22 mars 2018 portant modification de la loi organique N° 015-2013/AN du 14 mai 2013, portant attribution, composition, organisation et fonctionnement du Conseil supérieur de la communication (CSC).

Du reste, le CSC s'était saisi déjà de la question sur interpellation du gouvernement d'ailleurs et s'apprêtait à l'examiner lorsque le même gouvernement est passé outre pour prendre cette décision totalement irrégulière. En tout état de cause, si le gouvernement a un problème avec un média, qu'il saisisse l'Observatoire burkinabè des médias (OBM), le CSC ou le juge. Dans le cas contraire, ce ne serait que de l'arbitraire.

Cette suspension de fait de Radio Oméga n'est pas une première. RFI et France 24 ont été tout autant victimes de la régulation politique du gouvernement du MPSR 2. Par ces actes, le gouvernement contribue à mettre en péril le droit du public à l'information et sape la crédibilité d'une institution comme le CSC. Par ce fait, il viole la Constitution du Burkina Faso que le Président de Transition, le Capitaine Ibrahim Traoré, a pourtant juré de défendre. En effet, le droit à l'information (article 8 de la Constitution) et le CSC (article 160.3 de la Constitution) font partie intégrante de notre loi fondamentale et aucune autorité ne devrait se permettre d'y porter atteinte, ou alors nous sommes en face d'un parjure.

L'histoire récente du Burkina Faso montre que les droits comme celui à l'information, la liberté d'expression et de presse, ont été arrachés de haute lutte. De même, le niveau de crédibilité d'une institution telle que le CSC a été obtenu au prix d'énormes sacrifices de l'ensemble de notre peuple. L'histoire enseigne également que le peuple burkinabè s'est toujours mobilisé pour défendre ses acquis et il en sera toujours ainsi.

Au nom du droit du public à l'information en temps de paix comme en temps de crise, nous, Organisations professionnelles des médias (OPM), signataires de la présente déclaration, constatant que cette suspension est irrégulière et illégale :

 condamnons la suspension de Radio Oméga ;
 exigeons du gouvernement la levée immédiate et sans conditions de cette suspension ;

 apportons notre soutien au groupe Oméga Médias ;
 invitons le gouvernement à inscrire désormais ses actions dans la légalité ;
 encourageons les journalistes et les médias à continuer sereinement leur travail avec professionnalisme et abnégation en dépit des pressions et des intimidations ;
 appelons les hommes et femmes de médias ainsi que les organes de presse à rester solidaires, mobilisés et à l'écoute pour tout mot d'ordre que commanderait l'évolution de la situation ;

 invitons les défenseurs des droits humains, de la liberté d'expression et de la presse, ainsi que les démocrates, à s'opposer à cette forfaiture en vue de préserver les acquis démocratiques arrachés au prix d'énormes sacrifices ;
 interpellons le CSC à jouer son rôle régalien de régulation en assumant pleinement son autorité.

Fait à Ouagadougou, le 11 août 2023
Pour le CNP-NZ,
Le Président
Siriki Dramé

Pour l'AJB,
Le Président
Guézouma Sanogo

Pour la SEP,
Le Président
Inoussa Ouédraogo

Pour le SYNATIC,
Le Secrétaire Général Adjoint
Aboubakar Sanfo

Pour Reporters du Faso,
Le Président
Moumouni Simporé

Pour l'AEPJLN,
Le Coordinateur
Evariste Zongo

Pour l'AEPML,
Le Président et PD / Le Secrétaire Général
Amidou Kabré

Pour l'APAC,
La Présidente de la transition
Bénédicte Sawadogo

Pour l'AMC
André Eugène Ilboudo

Pour l'UBESTV,
Le Président
Ismaël Ouédraogo

Pour l'UNALFA,
Le Président
Lamoussa Jean-Baptiste Sawadogo

Pour l'OBM,
Le Président
Hamado Ouangraoua

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Prétendue « charte de l'impérialisme » : Le Pr Magloire Somé dénonce un faux document

Lefaso.net (Burkina Faso) - Fri, 11/08/2023 - 22:00

Depuis quelque temps circule sur Internet et les réseaux sociaux une vidéo présentée comme la « charte de l'impérialisme ». Pour le Pr Magloire Somé, professeur titulaire d'histoire contemporaine à l'Université Joseph Ki-Zerbo, ce document, que certains veulent même faire enseigner à l'école, est un faux. Démonstration.

Bonjour à tous,

J'ai été saisi par un collègue angliciste qui m'a transféré, il y a un an, un document qui circule depuis un certain temps et que l'on dénomme la charte de l'impérialisme. Quelques mois plus tard, un agronome me saisit avec une vidéo dans laquelle l'activiste et influenceur camerounais Banda Kani dit avoir retrouvé la source de ladite charte.

L'agronome voulait connaître ma position sur la véracité de la charte de l'impérialisme dont l'existence supposée a été diffusée par une chaine de télévision africaine et reprise de façon virale sur les réseaux sociaux au Burkina Faso. Je me suis fait alors le devoir de publier courant janvier 2023 ma réponse sur ma page Facebook.

Le contexte actuel du retour en force des coups d'Etat, du souverainisme et de l'anti-impérialisme en Afrique de l'Ouest réactualise l'information de la vidéo en lui conférant un caractère de vérité incontestable. Certaines personnes, convaincues de l'authenticité du texte de la prétendue charte, ont même annoté qu'il est absolument nécessaire de l'enseigner dans nos écoles, collègues, lycées et universités pour éveiller la conscience de la jeunesse africaine.

Je me fais de nouveau le devoir de publier en la développant davantage ma réponse dans la presse en ligne afin d'atteindre un plus grand lectorat.

Après avoir écouté, réécouté la vidéo qui circule et lu le document de la « charte » sur les réseaux sociaux, j'avoue que les sources et le contenu de ce document me posent problème. Ils sont contrariants avec le cours des événements historiques. D'abord, l'introduction, faisant office de préambule de la charte, contient déjà deux anachronismes importants :
Premièrement, l'idée de « puissances Occidentales » qui se partageaient l'Afrique à la conférence de Berlin de 1885. Le concept de « puissances occidentales » est anachronique dans le contexte du XIXe siècle finissant. Si la notion d'Occident est née en Europe depuis la subdivision de l'Empire romain en deux empires (d'Occident et d'Orient), cette subdivision de caractère politique prend une connotation culturelle à partir du grand schisme dans le christianisme en 1076.

L'Occident a symbolisé dès lors l'empire romain dont la religion est le christianisme romain. L'Orient est représenté par l'Empire byzantin dont la religion dominante est le christianisme orthodoxe. Au siècle des Lumières, la notion d'Occident en opposition à l'Orient devient une réalité géopolitique. L'Occident à ce moment désigne l'Europe chrétienne par opposition à l'Orient asiatique de culture confucéenne, bouddhique et hindoue. A mi-chemin entre les deux pôles, on a le Moyen (Iran, Irak, Péninsule arabique) et le Proche Orient (Palestine, Liban, Jordanie, Syrie, Turquie) dont la religion dominante est l'islam.

Quant à la notion de puissances occidentales, elle n'est née qu'à partir de la guerre froide. Elle ne saurait se retrouver dans la charte dès Yalta. Et si elle y est intégrée, c'est la toute dernière version qui se révèle pourtant introuvable ! Les Etats-Unis ont pris part à la conférence de Berlin, certes, mais pas au partage de l'Afrique, puisque s'étant déclarés anti-impérialistes, ils refusèrent d'aller prendre part à la compétition pour conquérir des colonies.
Deuxièmement, l'auteur ou les auteurs du document font précéder la deuxième guerre mondiale à la Société des Nations (SDN) et intègrent l'ONU dans les dispositions d'une charte élaborée à l'époque de la traite négrière.
Venons-en maintenant à la source américaine du document de charte. La charte aurait été élaborée à Washington pendant la traite négrière. C'est à quelle date précisément ? La période de la traite négrière va de la colonisation de l'Amérique au XVIe siècle jusqu'en 1865 pour les Etats-Unis et 1878 pour le Brésil. Soit, considérons la période de la traite négrière : si Washington est citée comme le lieu de l'élaboration de la charte, cela suppose que c'est probablement après l'indépendance des Etats-Unis d'Amérique proclamée le 4 juillet 1776. C'est donc sans doute après 1776. Cette hypothèse me paraît fort probable à condition que la charte soit vraie. Le mouvement abolitionniste britannique date de 1807 (pour la métropole) et 1830 (pour les colonies). Celui de la France remonte à 1815 (métropole) et 1848 (colonies).

Les Etats-Unis étant indépendants de la Grande Bretagne n'étaient plus concernés par l'application des lois et règlements britanniques. Il existait bien sûr le phénomène de contrebande de la traite négrière après les mouvements abolitionnistes en Europe. A partir de 1830, pour la Grande Bretagne, 1848 pour la France, on ne parle plus de période de l'esclavage ou de la traite négrière. La période esclavagiste américaine s'était poursuivie du XVIIe siècle jusqu'à 1865, date de l'abolition de l'esclavage et de la libération des esclaves aux Etats-Unis. Elle s'était nourrie de la contrebande du commerce du bois d'ébène. On peut penser qu'un tel document ait pu être élaboré et signé entre 1776 et 1865. Mais si la charte avait existé, pourquoi ne précise-t-on pas la date de sa signature et les pays signataires ? En raison du mouvement abolitionniste européen, dont les origines remontent aux idéaux humanitaristes du siècle des Lumières, ce document ne serait donc qu'un texte étasunien qui ne saurait avoir une valeur de convention, de traité ou d'accord entre plusieurs Etats.

Je rappelle qu'à la conférence de Berlin, les États-Unis, en raison de leur position anticolonialiste de principe, avaient intervenu en observateurs, argumentant pour défendre les intérêts du roi belge, Léopold II. Si la charte y avait été secrètement renégociée, il devait en exister les deux variantes. Mais même la deuxième version ne saurait parler de « puissances occidentales ». A la conférence de Yalta, les États-Unis s'étaient montrés comme toujours anticolonialistes, exigeant des puissances colonisatrices l'autodétermination des peuples colonisés. Et si renégociation il y avait eu, elle devrait introduire sans doute encore une autre variante et faire l'objet de signature entre les Etats-partie. Mais le document qui circule et que j'ai lu n'est pas signé. Bien plus, le concept de « tiers monde » y est employé. Or, à la conférence de Yalta de février 1945, ce concept n'était pas encore forgé. Il n'a été forgé qu'en 1952 par Alfred Sauvy, un économiste et démographe français, en référence à la société à ordres française de l'ancien régime, celui du XVIIIe siècle.

Bien plus, dans l'article 10, l'on parle des « pays du Sud », concept encore nouveau datant de l'après indépendance des territoires coloniaux. Le concept de « crime contre l'humanité » (article 14) est forgé seulement en 1945 au Tribunal de Nuremberg. L'emploi d'autres concepts comme « l'aide au développement » (article 15), les « armes de destruction massive » (article 18), semble indiquer que la prétendue charte ne serait probablement qu'une parodie tragicomique des pratiques actuelles de l'impérialisme que quelques dramaturges politistes africains ont voulu traduire sous la forme d'une charte. Mais il fallait lui donner un semblant d'existence réelle, une certaine authenticité pour susciter une adhésion massive au mouvement anti-impérialiste en Afrique.

La prétendue charte de l'impérialisme reprend astucieusement l'idée étasunienne de l'accès aux ressources naturelles et aux matières premières. En effet, la position des États-Unis, depuis la charte de l'Atlantique d'août 1941, était que les empires coloniaux, régis par le pacte colonial, prennent fin pour permettre l'ouverture de leurs ressources à tous les États, grands ou petits. Avec la fin du pacte colonial devait s'ouvrir une nouvelle ère, celle d'une organisation du commerce au niveau mondial.

Cette position défendue par les Etats-Unis depuis 1941 est la part du vrai dans le faux. Je fais observer qu'aucun spécialiste de l'impérialisme colonial ou du capitalisme, historien ou économiste, n'a jamais évoqué l'existence de la charte et cité ce document comme un traité, une convention ou un accord international. Je ne crois pas que les universitaires ou les chercheurs, occidentaux ou africains, vendangeraient leur conscience professionnelle en occultant un fait aussi important dans l'histoire de l'humanité.

Enfin, outre les incohérences et les anachronismes ci-dessus évoqués contenus dans la charte, je ne peux, en tant qu'historien, la valider comme document authentique. Le vraisemblable ne doit pas être pris pour une vérité historique.

Magloire Somé
Professeur titulaire d'histoire contemporaine

Categories: Afrique

Les conséquences de l'extension de la ville de Ouagadougou sur la périphérie : le cas de Zagtouli

Lefaso.net (Burkina Faso) - Fri, 11/08/2023 - 21:30

Résumé

De cinq arrondissements en 1995, la ville enregistre depuis 2012 douze et une population totale de 2 868 034 habitants, soit une croissance de +7,2% par an, sur une superficie de 21 930 hectares. En effet, la croissance de la ville de Ouagadougou a été très importante et mal contrôlée par les autorités depuis la période postcoloniale. Ce faisant, l'urbanisation galopante de la ville a englouti bon nombre de villages. L'article vise à montrer les effets induits de l'urbanisation galopante de la ville de Ouagadougou sur les entités politiques périphériques telles que Zagtouli.

Introduction

Le Burkina Faso connaît un faible taux d'urbanisation par rapport à la sous-région ouest africaine : en 2009, 19.8% de la population habitent en ville, alors que le Mali ou la Côte d'Ivoire compte respectivement un taux d'urbanisation de 33% et 44.4% (UNCTAD, Handbook of Statistics, 2009). Cependant, la rapide et récente croissance des villes surtout Ouagadougou, engendre de nombreux défis socio-économiques et environnementaux. L'urbanisation du royaume de Ouagadougou connait un essor suite à l'installation de l'autorité coloniale à la fin du XIXème siècle. Entre 1924 et 1926, Ouagadougou connut un essor économique justifiant la transformation de son statut en commune mixte (C. Sissao, 1995, p. 119). Cette croissance économique était tributaire des cultures de rente comme le coton, devenu culture obligatoire dans les années 1920 (ANS, 3G1/22, Affaires politiques : Création, fonctionnement, vérification communes mixtes, Abidjan, Bobo-Dioulasso, Ouagadougou (1919-1940).
). Capitale politique du Burkina Faso depuis 1947, la loi n°04/93/ADP du 12 mai 1993 portant organisation municipale fait de Ouagadougou une commune de plein exercice en 1995.

De cinq arrondissements en 1995, la ville enregistre depuis 2012 douze arrondissements avec désormais cinquante-cinq secteurs et une population totale de 2 868 034 habitants, soit une croissance de +7,2% par an, sur une superficie de 21 930 hectares (Institut National de la Statistique et de la Démographie (INSD), 2018). En effet, la croissance de la ville de Ouagadougou a été très importante et mal contrôlée par les autorités depuis la période postcoloniale. Ce faisant, l'urbanisation galopante de la ville a englouti bon nombre de villages qui jadis étaient des localités éloignées et autonomes de Ouagadougou. Comment l'étalement de la ville de Ouagadougou a-t-il entraîné l'intégration de Zagtouli en devenant métropole ?
Ce travail vise à montrer aux autorités politiques les effets néfastes de l'extension incontrôlée de la ville de Ouagadougou.

Méthodes

Pour y répondre, la méthodologie usuelle en sciences humaines et sociales a été déployée. Celle-ci a consisté en des enquêtes de terrain et à la consultation d'archives coloniales ainsi qu'à des références bibliographiques variées. De l'exploitation de la documentation découle une structure de l'étude de trois axes principaux : l'impact sur la gestion du patrimoine foncier de Zagtouli, sur l'agriculture urbaine et périurbaine et socio-politique.

Résultats

1.L'impact de l'extension de la ville de Ouagadougou sur la gestion du patrimoine foncier de Zagtouli

Après l'indépendance, malgré le transfert de tous les pouvoirs et la mise en place d'une législation foncière, il n'y a pas eu de politiques urbaines rigoureuses d'envergure qui accompagne l'explosion démographique et l'extension spatiale de la capitale du fait des difficultés liées à la décentralisation. Elle a pour but de créer un minimum de conditions dans les chefs-lieux de région afin de réduire l'arrivée massive des migrants dans la capitale. Mais, l'attraction de la capitale se justifie pour des raisons historiques et économiques. Il y a l'action de la puissance impérialiste et le détournement du statut de la capitale économique initialement donnée à la ville de Bobo-Dioulasso au profit de la ville de Ouagadougou. Ce statut de capitale politique avec autant d'industries draine d'autres investisseurs dans divers domaines tels que les universités, les sociétés immobilières etc. D'où le boom démographique dans la capitale. La croissance urbaine soutenue et les bouleversements morphologiques qui en découlent et expriment la pression accrue sur l'espace urbain se traduisent diversement selon l'histoire des villes, leur ancienneté et la genèse de leurs populations.

Evolution de la population de Ouagadougou de 1975 à 2000
172661 habitants (INSD, 1975)
441514 habitants (INSD, 1985)
688399 habitants (INSD, 1990 estimation réalisée sur la base du taux de 9,45%)
1710730 habitants (INSD, 2000 estimation réalisée sur la base du taux de 9,45%)

Ces effectifs montrent que la population urbaine augmente rapidement et cela impacte les superficies des entités politiques voisines à celle de Ouagadougou.

L'évolution exponentielle de la population (environ 10 % entre 1975 et 1985) est due au double phénomène d'accroissement naturel et d'immigration urbaine, en relation avec l'extrême pauvreté dans les campagnes. Les migrants en arrivant, cherchent d'abord à s'implanter à l'intérieur de la ville ; soit chez les parents, soit en location. La pratique est courante, surtout la première, parce qu'il n'est pas possible pour les nouveaux arrivants de trouver un terrain pour bâtir une maison d'habitation. Les habitants des quartiers non lotis arrivent donc, pour la majorité d'entre eux, des quartiers lotis voisins. Ne pouvant pas habiter dans la ville de Ouagadougou pour des raisons liées au coût des loyers qui grimpent régulièrement, certains migrants préfèrent s'installer au niveau de la périphérie dans des habitats précaires en attendant d'éventuelles opérations de lotissements ( Hien S.J. W et al, 2022 p.310).

De 1960 à 1980, 200.000 nouveaux citadins environ se sont installés à Ouagadougou et 1040 ha ont été aménagés dans le cadre des opérations publiques de lotissement. La multiplication des quartiers périphériques est apparue dès le début des années 1970. Ils représentaient avec 4.900 ha, près des trois quarts de la superficie urbaine en 1980 (Traoré A., 1993, p.9). C'est pourquoi la superficie des quartiers non-lotis s'est intensément développée, accueillant de plus en plus de migrants qui du fait des difficultés économiques liées à la précarité des emplois pour certains et d'autres dans l'intention de bénéficier des parcelles lors des opérations de lotissements. Ce sont des pratiques non maîtrisées par l'autorité qui entrainent une extension démesurée de la commune de Ouagadougou engendrant ainsi d'autres conséquences telles que la spéculation foncière. La spéculation foncière est une des causes des luttes d'indépendance et d'éclatement des différentes entités politiques jadis unies et solidaires.

Toujours au niveau des inconvénients, avec le lotissement il n'y a plus de champs pour l'agriculture familiale. Cette situation a contribué à augmenter le taux chômage dans la localité tributaire à l'accaparement des terres par les promoteurs immobiliers. En effet, il y a quelques années que l'Etat avait suspendu les attributions au profit des promoteurs immobiliers, qui font la kermesse devant les structures locales : « Les propriétaires terriens à la vue de cette mesure ont ignoré et de manière royale même s'il y a des maires. On nous contourne à chaque fois avec les promoteurs. Imaginez quelqu'un vous appelle qu'on est en train de mettre des bornes à quelque part et nous on n'est au courant de rien. C'est vrai le ministère a fait de son mieux pour vouloir orienter ou guider la chose, mais malheureusement nous constatons un désordre des promoteurs qui ne viennent vers nous que pour demander un accompagnement par une délibération » ( SIMPORE Kassoum, entretien réalisé 14/12/2020 à Ouagadougou ). Selon cet élu local, la suspension du lotissement crée plus de difficultés : « Il y a des cas de litiges qui datent d'une dizaine d'années. Quand on a suspendu, on ne peut rien corriger, on ne peut rien résoudre, on ne peut décider du problème de 2 personnes qui sont attributaires d'une même parcelle. Et ça va faire un jour une nouvelle situation (problème). Le jour où la mesure sera levée, la commission va délibérer pour un des 2, si les promoteurs ont tout fini et on ne peut plus faire de lotissement ? » (SIMPORE Kassoum, entretien réalisé 14/12/2020 à Ouagadougou). Pour le Conseiller, la mairie est impliquée dans la gestion des lotissements afin de délivrer les actes administratifs ; elle joue le rôle d'accompagnant. Aujourd'hui nous assistons à un pillage des terres. Les propriétaires terriens à la vue de cette mesure, ont ignoré et de manière royale les maires pour collaborer avec les promoteurs immobiliers. On constate un désordre des promoteurs qui ne vont vers les autorités municipales que pour demander un accompagnement par une délibération. Cela crée beaucoup de mécontents. La mauvaise implication de l'Etat dans la question foncière a rendu davantage complexe le problème du foncier au Burkina Faso. Aujourd'hui, la capitale burkinabé est caractérisée par une double identité foncière. Une organisation foncière publique importée de la pensée coloniale dite « lotie », et une organisation foncière informelle issue de la culture villageoise dite « non-lotie ».

L'insécurité foncière au Burkina Faso, aggravée par l'accaparement des terres rurales, est grandissante. Malgré l'existence de la loi 034-2009/AN du 16 juin 2009 portant régime foncier rural qui avait suscité un espoir chez les exploitants familiaux, le foncier est aujourd'hui problématique avec la ruée vers la terre marquée par des acquisitions foncières à grande échelle à des fins de promotion immobilière, d'agrobusiness ou d'exploitation minière. Au lieu qu'elle soit l'un des leviers majeurs de développement durable, la terre, est devenue une source d'inquiétudes pour les populations. Le foncier ne peut pas être un instrument de développement si les politiques et les pratiques sont antinomiques. Ces phénomènes portent en eux-mêmes, les germes de risques d'exclusion foncière. Et cela constitue des menaces sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle, la cohésion sociale et la paix.

2.L'impact de l'extension de la commune de Ouagadougou sur l'agriculture urbaine et périurbaine

L'agriculture urbaine et périurbaine à l'intérieur et dans la ceinture de Ouagadougou prend de nombreuses formes, avec différents types d'exploitations de cultures caractérisées par différentes dispositions spatiales et d'occupation et l'accès à des installations d'irrigation. Ceux-ci peuvent être classés dans deux grandes catégories : les sites situés le long du réseau hydrographique de la ville (barrages, rigoles, canal central, marigots temporaire ou permanent etc.) et ceux autour des rejets d'eaux usées.

L'agriculture urbaine et périurbaine se révèlent être une activité essentielle pour la ville de Ouagadougou. Son importance se perçoit au regard de la forte progression des superficies qui lui sont consacrées. Au-delà de la superficie qu'elle occupe, l'agriculture urbaine est au cœur d'un secteur économique et social important, dont les retombées ne sont pas seulement perceptibles par les cultivateurs. Elle nourrit ceux qui la pratiquent, mais plus globalement l'ensemble des habitants de la ville de Ouagadougou. Elle est donc aussi créatrice d'emplois et source de revenus pour une part non négligeable de Ouagalais : « je fais du maraichage au cours de la saison sèche c'est-à-dire de décembre à mars. Et cela peut me remporter entre 300 000 et 500 000 F CFA en fonction du niveau de tarissement des points d'eau » (SAVADOGO Salamata, entretien du 17/12/2020 à Zagtouli ). C'est une activité du secteur informel donc les statistiques font défaut, mais il n'est pas rare de croiser, à Ouagadougou, des personnes pratiquant le maraîchage, y compris certaines ayant une autre activité professionnelle et pour qui l'agriculture urbaine devient une activité d'appoint, complémentaire. Mais, l'agriculture périurbaine est intimement liée à l'accès à la terre. La pression foncière reste l'un des défis majeurs de l'agriculture urbaine. Au plan local, la sécurité foncière est réservée et octroyée par les chefs coutumiers et les héritiers. Cependant, avec l'extension de la ville de Ouagadougou, l'accès à la terre se joue sur plusieurs terrains. En plus des anciens acteurs, il faut prendre en compte dorénavant la Municipalité qui, avec les autres constituent les principaux détenteurs de droit de contrôle sur la terre : « le chef de Zagtouli, nous avait autorisé à exploiter environ deux hectares depuis 1998. Mais avec les nouveaux lotissements nous n'avons même un mètre carré, nous étions obligés de remonter plus loin dans les non-lotis toujours relevant de son autorité pour nous installer et pratiquer l'agriculture. Mais aujourd'hui encore, nous n'avons même un lopin de terre. Si ce n'est que cette superficie autour du point d'eau » (KABORE Ali, entretien du 19/12/2021 à Zagtouli). De façon unanime, les acteurs reconnaissent les contributions multiformes de l'agriculture urbaine et périurbaine à Ouagadougou. Elle contribue, de leur point de vue, à la sécurité alimentaire et à la création d'emploi. Elle est la source principale d'approvisionnement en légumes de la ville de Ouagadougou. Mais, avec l'extension démesurée de la capitale et la non prise en compte de l'agriculture familiale dans les politiques d'urbanisation, ce secteur risque de disparaitre. L'agriculture urbaine favorise un microclimat et permet le recyclage des déchets solides et la réutilisation des eaux usées

Le développement de l'agriculture urbaine et périurbaine apparaît aussi comme une réponse à l'exode rural qui accroît considérablement les besoins en produits maraîchers en milieux urbains, tout en fournissant la main d'œuvre nécessaire à la production. Ainsi, Ouagadougou à l'instar de plusieurs villes africaines est devenue une grande productrice de légumes, sous diverses formes. Cependant, dans le cadre du Grand Ouaga qui s'étend sur 3450 km2, l'exploitation familiale et maraichère périurbaine deviendront des terrains urbains dans un avenir proche.

3.L'impact socio-politique

La stabilité de Zagtouli a attiré et a maintenu de nouveaux migrants qui engendre la mise en place de quartiers au fil du temps. Aujourd'hui avec la prolifération de non-lotis, environ une dizaine de quartiers s'est ajouté au 13 plus anciens. L'actuel chef de Zagtouli, Naaba KANGO a procédé à la création de nouveaux quartiers en nommant des responsables afin de faciliter la gestion de la cité. Quand le regroupement d'homme atteint un seuil pouvant remettre en cause l'ordre ancien et rendre la gestion de la coté plus complexe qu'autrefois, la réorganisation du cadre de vie s'impose à l'autorité politique.

L'espace urbain est par définition un espace de concentration humaine mais aussi économique ou culturelle. Les cultures s'y superposent. La culture étant la manière de vivre d'une communauté ou d'un peuple. Donc, autant d'hommes d'origine diverse autant d'éléments culturels dans la zone d'accueil. Et cette cohabitation de plusieurs membres appartenant à d'autres communautés peut donner lieu à la naissance d'une ou plusieurs manières de vivre. Le mariage inter et extra communautaire contribue davantage à un mélange de culture. Si certaines normes, véhiculées par des représentants plus puissants que d'autres semblent dominées, les autres univers culturels sont rarement effacés. Les différentes communautés célèbrent leurs événements heureux et malheureux sur la base des principes culturels de leurs villages d'origines mais souvent avec des variances. Ces différentes manifestations diverses et diversifiées se déroulent souvent à l'insu de l'autorité traditionnelle. Et cela impacte l'autorité du chef traditionnel. En cas de litige entre les membres de la cité, la gestion de la crise ne peut qu'être complexe et influence la cohésion sociale.

L'extension de la ville de Ouagadougou a entrainé la naissance du bicéphalisme dans la gestion de la cité. D'une part les populations anciennement installées connaissent et respectent les us et coutumes dans la zone d'accueil et d'autre part la population récemment installées dans un contexte de communalisation intégrale ont le maire comme autorité. Le renforcement du pouvoir politique du maire à émietté celui du chef de Zagtouli. Et toutes les décisions de justice sont nulles et non avenues aux yeux de certaines communautés. Et selon elles, la seule autorité reconnue est celle du maire et des autres au nom de l'Etat. L'autre aspect non moins négligeable, c'est cette perte des valeurs culturelles qui régissaient la communauté. Les migrants sont capables de réinterpréter en ville des pratiques de sociabilité et d'usages de l'espace acquises ailleurs, en milieu rural : « l'attention est attirée sur les « espaces sociaux » que ne parviennent pas à soumettre totalement les mécanismes de contrôle étatique, alors que la ville semblait devoir inexorablement, nécessairement, devenir le lieu par excellence de l'emprise du pouvoir moderne » (Gibbal J.-M. et al, 1981, p.9). Et selon Georges BALANDIER : « Le fait remarquable restait la recherche constante de modes d'ajustement, l'effet positif d'une socialité inventive qui n'abandonnait pas le milieu urbain à l'anomie et, au-delà, au désordre.

L'innovation culturelle ne se réduisant pas aux formes imitatives des manières européennes, celles qui définissaient la catégorie des « évolués » (Balandier G., 1985, p. XVII). L'analyse démographique urbaine doit prendre comme sujet d'observation les personnes vivant en ville et non pas les entités urbaines afin de recadrer le débat sur les acteurs sociaux eux-mêmes et leurs comportements spécifiques en ville. Même si l'accent est mis sur les populations citadines, leur insertion dans le cadre urbain en tant que lieu organisé et territoire approprié est implicite car l'espace détermine certains comportements sociaux ainsi que des choix culturels et attitudes politiques. Et cela pose le problème des politiques de la ville sur la gestion foncière, l'urbanisme et les données démographiques. Aucune communauté humaine ne peut vivre en vase clos et sans subir les influences des autres : « Quelle que soit l'importance de la relation qu'elle entretient avec le territoire, la communauté trouve le principe de son existence dans l'histoire » (Bonté P. et al, 2012, p.166). Mais, les acteurs sociaux doivent réaliser ce changement de façon progressive afin de préserver ses valeurs culturelles. Il y a de ces différends qui pouvaient être régler en famille et qui sont malheureusement présentés aux autorités administratives, qui malgré leur grande ignorance du dossier acceptent se mêler d'une affaire familiale. Et cette manière de faire crée davantage de frustrés au sein de la communauté. Et ce sont de véritables montagnes qu'elles érigent pour les chefs coutumiers. Les autorités politiques et administratives ne s'impliquent pas suffisamment pour le respect des us et coutumes. La population elle-même contribue malheureusement au non-respect des cultures en ne respectant pas souvent le chef. L'urbanisation entraine la pluralité des références normatives et la coexistence entre, d'une part, les normes légales codifiées par l'Etat à partir des modèles exogènes et, d'autre part, les manières de faire locales et les coutumes plus ou moins réinterprétées (Le Bris E. et al., 1985, p.14). En plus de la pluralité des valeurs culturelles au sein de la cité, il y a l'éloignement des villages avec le centre de décision. Le nouveau découpage intégrant Zagtouli à la commune de Ouagadougou, a des avantages et des inconvénients. Pour certaines localités, il y a un problème de distance d'avec le chef-lieu de la commune, comme l'explique le maire de Tanghin Dassouri, Kassoum SIMPORE :
« Pour une partie de la population c'est une douleur. Et je reviens sur le quartier Zokounga ; c'est un village dans les coutumes il y a les masques. Tout Zokounga relevait de la commune de Signonghin et Zokounga était un quartier de Bassinko qui était un village de la commune de Signonghin. Après le découpage on a pris une grande partie de Zokounga mettre dans la commune de Tanghin Dassouri. Dans le temps entre Zokounga et Signonghin ça faisait 6 à 7 km pour rejoindre le chef-lieu de la commune. Mais aujourd'hui pour quitter Zokounga et aller à Tanghin Dassouri il faut parcourir un minimum de 25 km. Et c'est pour ça que je dis que c'est une douleur. Le Goo-naaba, avait fait plusieurs écrits aux haut-commissariat, au gouvernorat, et même jusqu'au ministère, pour que leur village soit rattaché à l'arrondissement 8, au lieu de Tanghin-Dassouri qui est loin. C'est vrai que c'est eux-mêmes qui avaient demandé à être érigé en village et l'autorité avait accédé à leur demande, mais avec l'observation qu'en ce moment le village sera rattaché à Tanghin Dassouri qui est encore une commune rurale ». Les avantages sont entre autres le développement des activités commerciales et des services sociaux de base (école, centre de santé etc.).

Conclusion

Nous avons montré dans les rapports entre Ouagadougou et Zagtouli que l'idée impériale n'était pas absente de la pensée politique des sociétés africaines. Malgré tout, si l'on adopte un point de vue éthique, il apparaît que les Moose ont pensé tout à la fois un ordre politique, un espace dominé par des formations royales, ainsi qu'une philosophie du pouvoir renvoyant à une forte vision de soi. Tout ceci a été le moteur d'une expansion territoriale initiale, puis de l'intégration différentiée de diverses couches de la « société globale » avant la conquête. Cela s'est poursuivi après la période coloniale avec l'intégration de Zagtouli à Ouagadougou et bien d'autres localités. Zagtouli est à présent un quartier de la ville de Ouagadougou, faisant partie de l'Arrondissement n°8. Et cela est lié à l'extension rapide de la ville de Ouagadougou. L'absence de terre pouvant accueillir tous les migrants dans la ville de Ouagadougou, les migrants s'installent dans les quartiers périphériques autrement dit dans les villages voisins et demandent par la suite une amélioration de leur cadre de vie. Or, la réalisation de ces infrastructures rattache immédiatement ce village loti à la commune de Ouagadougou. C'est ainsi que Zagtouli est devenu un quartier de la capitale. Les éléments positifs résident dans l'augmentation du nombre d'infrastructures scolaires, sanitaires et le développement des activités commerciales.

Dr HIEN Sourbar Justin Wenceslas
Chargé de recherche
Institut des sciences des sociétés (INSS)
Centre national de la recherche scientifique et technologique (CNRST)/ Burkina- Faso

Bibliographie
GIBBAL J.-M. et al., « Situations urbaines et pratiques sociales en Afrique », in Cahiers d'études africaines. - n° 81-83, XXI (1-3), 1981, p.9.

BALANDIER G., 1985, Sociologie des Brazzavilles noires, Paris, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1985 (seconde édition). - p. XVII.

BONTE P. et al., (sous la direction), Dictionnaire de l'ethnologie et de l'anthropologie, Quadrige / PUF, 2012, p. 166

HIEN S. J. W. et al., 2022, « Les enjeux sociopolitiques et environnementaux de l'urbanisation au Burkina Faso : cas de l'intégration du Canton de Zagtouli à Ouagadougou » in Science et technique, Revue burkinabè de la recherche Lettres, Sciences sociales et humaines, DIST, CNRST, Vol. 38, n° 2, ISSN : 1011-6028 pp.299-316.

LE BRIS E. et al., 1985, « Résidence, stratégies, parenté dans les villes africaines » - in Les Annales de la recherche urbaine. - n° 25, p.14.
TRAORE A., 1993, La gestion communale de Ouagadougou, Université de Ouagadougou, Mémoire de Maîtrise en géographie, 147 p.

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Burkina : La suspension des exportations des céréales est levée exclusivement pour le Niger

Lefaso.net (Burkina Faso) - Fri, 11/08/2023 - 21:17

Le 15 novembre 2022, un communiqué du ministère du développement industriel, du commerce, de l'artisanat et des petites et moyennes entreprises suspendait l'exportation des céréales que sont le mil, le maïs, le sorgho et le niébé.

A travers un communiqué en date du 11 août 2023, le secrétaire permanent du guichet unique, du commerce et de l'investissement Haoua Sorgho informe que cette suspension est exclusivement levée pour les exportations en direction du Niger.

L'intégralité du communiqué ci-après

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Suspension de radio Oméga : "L'exécutif vient porter là, atteinte à la liberté d'opinion et de presse" Dr Ablassé Ouédraogo

Lefaso.net (Burkina Faso) - Fri, 11/08/2023 - 21:14

La déclaration ci-après est celle du parti Le Faso Autrement. Dans la présente, le président du parti de Dr Ablassé Ouédraogo regrette la suspension de radio Omega par le gouvernement qu'il juge "malheureuse et inopportune. Pour lui, "l'exécutif vient porter là, atteinte à la liberté d'opinion et de presse dans un Pays comme le Burkina Faso où cette liberté a été acquise au prix de longues et dures luttes menées, et même au prix du sang" déplore t-il.

Aussi, invite t-il le gouvernement "au strict respect des procédures en vigueur dans le domaine des médias et à lever cette mesure de suspension afin d'offrir à l'ensemble des Burkinabè, une tribune d'expression démocratique et plurielle."

Lefaso.net

Déclaration du Parti Le Faso Autrement suite à la suspension de Radio Oméga

Par voie de presse, les Burkinabè ont pris connaissance de la décision du gouvernement burkinabè de suspendre pour compter du jeudi 10 août 2023 dans l'après-midi et ce, « jusqu'à nouvel ordre », la diffusion des programmes de la Radio Oméga au motif qu'un invité aurait tenu des propos inappropriés sur ses antennes.
Le parti Le Faso Autrement regrette cette décision malheureuse et inopportune du gouvernement. L'exécutif vient porter là, atteinte à la liberté d'opinion et de presse dans un Pays comme le Burkina Faso où cette liberté a été acquise au prix de longues et dures luttes menées, et même au prix du sang.

Le Parti Le Faso Autrement exprime son soutien aux personnels de la Radio Oméga et à l'ensemble de la presse dont les conditions de travail se durcissent au fil des mois et ce, depuis le 30 septembre 2022.

Il invite le gouvernement au strict respect des procédures en vigueur dans le domaine des médias et à lever cette mesure de suspension afin d'offrir à l'ensemble des Burkinabè, une tribune d'expression démocratique et plurielle.
Comme déjà souligné dans notre Tribune publiée le 23 Juillet 2023, la défense et le respect des libertés individuelles et collectives doivent être un principe non négociable dans un Etat de droit dont se réclame être le Burkina Faso.

Il est de l'intérêt de tous, et du Burkina Faso, de travailler à relever le niveau d'analyse et de réflexion de nos populations en leur offrant une information juste, variée et équilibrée, en lieu et place de la pensée unique, de la manipulation et du mensonge. La diversité est toujours enrichissante.
« Rien n'arrête une idée arrivée à son heure »

Ouagadougou, le 11 août 2023

Dr Ablassé OUEDRAOGO
Commandeur de l'Ordre National

Categories: Afrique

Résultats d'enquête : Les jeunes exigent des compétences et un apprentissage leur garantissant un emploi futur (PMNCH)

Lefaso.net (Burkina Faso) - Fri, 11/08/2023 - 21:00

À l'occasion de la Journée internationale de la jeunesse 2023, la plus grande enquête au monde sur les jeunes révèle que 40 % des plus de 700 000 personnes interrogées considèrent l'éducation, les compétences et l'emploi comme des moyens d'assurer leur sécurité future. Le projet recueille les voix de plus d'un million de jeunes et alimente un "programme d'action mondial pour les adolescents", qui sera lancé lors d'un forum mondial des adolescents en octobre 2023.

Les résultats provisoires de "Ce que veulent les jeunes", un projet d'enquête massive entrepris par PMNCH ont été présentés ce 10 août par le biais d'un tableau de bord public, lancé à la veille de la Journée internationale de la jeunesse 2023, le 12 août. Placée sous la tutelle de l'Organisation mondiale de la santé, PMNCH est la plus grande alliance mondiale pour la santé et le bien-être des femmes, des enfants et des adolescents.

L'enquête demande aux jeunes âgés de 10 à 24 ans d'exprimer, avec leurs propres mots, ce qu'ils souhaitent le plus pour leur propre bien-être, donnant ainsi la parole à beaucoup de ceux qui n'ont tout simplement jamais été interrogés, y compris dans les contextes fragiles et à faibles ressources.

Parmi les 713 273 répondants âgés de 10 à 24 ans, le principal intérêt exprimé par les jeunes (40,5 %) concerne l'apprentissage, les compétences, l'éducation, les aptitudes et l'employabilité (40,5 %), reflétant un intérêt marqué pour la stabilité de l'emploi, la sécurité financière et matérielle et l'indépendance. Ce résultat se retrouve dans toutes les tranches d'âge, en particulier chez les 15-19 ans (47,2 %) et les adolescentes (49,2 %), qui citent fréquemment le besoin d'"opportunités d'apprentissage" et d'"éducation de qualité".

En 2022, dans les pays à revenu faible et intermédiaire, en raison des pertes d'apprentissage dues à la fermeture des écoles pendant le COVID-19, jusqu'à 70 % des enfants de 10 ans sont incapables de lire ou de comprendre un texte simple - contre 53 % avant la pandémie. Parallèlement, la multiplication des conflits dans le monde a reduit l'employabilité de nombreux jeunes, notamment en raison de leur faible niveau d'éducation, de leurs conditions physiques et psychologiques et de la rareté de l'enseignement et de la formation professionnelle. Les changements climatiques représentent également un défi imminent pour le bien-être économique, car on estime que 60 % des jeunes dans le monde n'ont pas les compétences nécessaires pour soutenir la "transition verte".

PMNCH vise à obtenir des réponses d'au moins un million de jeunes d'ici octobre 2023, date à laquelle l'alliance organisera le Forum mondial des adolescents - un rassemblement virtuel et le plus grand événement mondial à ce jour axé sur le bien-être des adolescents, dans le cadre de la campagne 1.8 de jeunes pour le changement, lancée en octobre 2022.

Les besoins en temps réel d'une population négligée

L'enquête est basée sur une question simple mais puissante : "Pour améliorer mon bien-être, je voudrais...". Les jeunes sont invités à utiliser leurs propres mots pour exprimer leurs idées. Les mots les plus fréquemment choisis par les répondants sont les suivants : éducation", "santé", "école", "opportunité", "emploi" et "accès". Les expressions les plus fréquemment choisies sont "santé mentale", "bonne santé", "bonne éducation", "éducation à la santé reproductive", "opportunité d'apprentissage" et "opportunité d'emploi" (voir le nuage de mots, annexe 1).

Les jeunes des pays à revenu faible et intermédiaire sont parmi les plus touchés par notre monde de plus en plus fragile, notamment par les perturbations de l'enseignement scolaire du fait de la pandemie, l'insécurité alimentaire des ménages et le manque de revenus, les préoccupations croissantes en matière de santé mentale, la crise du coût de la vie et l'aggravation de l'impact des changements climatiques.

Pour ceux qui disposent des connaissances et des outils adéquats, les médias sociaux permettent aux jeunes leaders et aux personnes influentes de se faire entendre. Mais pour trop d'autres, leur voix reste inaudible. Ceux qui maîtrisent les politiques et les outils d'investissement ne sont pas informés et ne peuvent accéder à des données significatives. L'initiative "Ce que veulent les jeunes" vise à changer cette situation.

" L'enquête Ce que veulent les jeunes nous a permis de rompre le silence et d'élever la voix pour un avenir meilleur", a déclaré Saksham Parimal, mobilisateur de la campagne 1,8 milliard de jeunes pour le changement et chargé de mission à la YP Foundation à Bihar, en Inde.

"Nous ne nous sentons plus ignorés ou négligés. Cette campagne nous a donné une plateforme pour exiger des actions sur les questions qui nous importent, à nous et à notre communauté. Ensemble, nous nous engageons sur la voie d'un changement positif, en veillant à ce que notre santé et notre bien-être soient prioritaires. Nous sommes les architectes de notre avenir et, grâce à "Ce que veulent les jeunes", nos rêves deviennent réalité", a-t-il déclaré.

L'enquête fait appel à la fois à la technologie numérique et au contact direct par l'intermédiaire d'équipes de jeunes mobilisateurs formés pour recueillir des réponses à très grande échelle. Un chatbot basé sur WhatsApp permet aux utilisateurs de smartphones d'enregistrer rapidement et facilement leurs réponses en scannant un code QR. Les utilisateurs de téléphones portables qui n'ont pas ou peu accès à la technologie peuvent enregistrer leurs réponses par l'intermédiaire des jeunes mobilisateurs de la campagne 1,8 actifs au niveau communautaire dans plus de 20 pays participants d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine, notamment le Nigeria, l'Ouganda, la Zambie, le Malawi, le Ghana, l'Inde, l'Indonésie et d'autres.

Une fois les données saisies, un algorithme évalue et classe rapidement chaque réponse dans l'un des cinq "domaines" principaux, sur la base d'un cadre conceptuel sur le bien-être des adolescents élaboré par les agences de l'ONU en collaboration avec le PMNCH. Ce cadre organise et classifie les différents besoins des adolescents, évalués grâce à un vaste travail de recherche et de sensibilisation des communautés, et souligne l'interdépendance de la santé et de la nutrition, de l'éducation, de la sûreté et de la sécurité, de la résilience et des valeurs positives dans l'obtention du bien-être.

Principaux résultats

Parmi les autres besoins et préoccupations exprimés par les jeunes figurent "la sécurité et un environnement favorable" (21,2 %) et "une bonne santé et une alimentation optimale" (16,3 %).

Les plus jeunes répondants à l'enquête avaient des préoccupations spécifiques : le besoin de "sécurité et d'un environnement favorable" a été cité par 11,0 % des répondants âgés de 15 à 19 ans, 8,4 % de ceux âgés de 20 à 24 ans et 1,8 % de ceux âgés de 10 à 14 ans. Les garçons adolescents veulent "de l'eau propre" et "de bonnes routes", tandis que les adolescentes ajoutent "des serviettes hygiéniques gratuites" à la liste, en plus de "de l'eau propre".

Dans l'ensemble, près de la moitié des personnes interrogées (47,2 %) sont âgées de 15 à 19 ans, dont 25,7 % de filles et 21,5 % de garçons. Parmi eux, l'âge moyen est de 16 ans, ce qui représente 13% du total des répondants. Le groupe des adolescents les plus jeunes (10 ans) était le moins représenté (1,2 %), tandis que le groupe des adolescents et des jeunes les plus âgés (24 ans) représentait 7,3 % des répondants.

Environ 1 % des répondants se sont identifiés comme homme trans, femme trans, genre fluide, bispirituel, nonbinaire, agenre, autre, ou ont préféré ne pas dire leur genre.
Plus des deux tiers (68,8 %) des personnes interrogées étaient originaires de la région Afrique, suivie de l'Asie du Sud-Est (27,5 %) et d'une petite minorité d'Amérique latine. Jusqu'à présent, l'enquête a été menée en priorité dans les pays à revenu faible et moyen, afin de garantir que les voix les moins souvent entendues soient prises en compte. À l'avenir, l'enquête s'étendra aux pays à revenu élevé.

Programme d'action pour les adolescents

Les résultats en temps réel sont disponibles sur le tableau de bord numérique "Ce que veulent les jeunes", qui permet aux utilisateurs d'analyser les données et les tendances par thème, par sexe, par âge et par pays. Le tableau de bord est un outil public libre d'accès pour les étudiants, les jeunes acteurs du changement, les décideurs nationaux et les journalistes qui cherchent à comprendre et à répondre aux demandes des jeunes aux niveaux national et mondial. Les données du tableau de bord sont directement collectées à partir des réponses à l'enquête et ne proviennent pas de statistiques ou d'ensembles de données officielles des pays.

Au niveau mondial, le PMNCH rassemblera les résultats de l'enquête "Ce que veulent les jeunes" dans un "Programme d'action pour les adolescents", qui sera dévoilé lors du Forum mondial des adolescents, les 11 et 12 octobre 2023.

"Le Forum mondial des adolescents constituera une étape clé pour la campagne 1,8 milliard de jeunes pour le changement, car il réunira des jeunes et des adolescents, des défenseurs, des leaders mondiaux et des décideurs à un moment décisif pour donner un coup de fouet aux changements de politique et à la refonte des programmes au niveau national", a déclaré Helga Fogstad, directrice exécutive de PMNCH.

"L'adolescence est une phase critique du développement qui a des conséquences positives non seulement pour les adolescents, mais aussi pour les personnes de tous âges. Garantir le bien-être des adolescents est essentiel à la réalisation d'un avenir durable pour tous, et nécessite des approches intersectorielles qui répondent à la nature multidimensionnelle de leur développement. Les efforts déployés aujourd'hui pour assurer le bien-être des adolescents, en particulier des femmes, produiront un triple dividende pour les adolescents aujourd'hui, dans leur vie future et pour les générations à venir",a-t-elle ajouté.

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